Eugene Arnaud

Eugene Arnaud

Eugène Arnaud

Louis-François Arnaud, Pasteur de Crest, père de François-Eugène
Louis François Arnaud.JPG

Naissance 1826
Crest
Décès 1905 (à 79 ans)
Crest
Nationalité France France
Profession(s) Pasteur, archéologue, historien

François-Eugène Arnaud, né le 18 octobre 1826 où il est mort le 12 novembre 1905, est un pasteur, archéologue et historien célèbre du protestantisme.

Membre de plusieurs sociétés savantes et Académies. Chevalier de la Légion d'honneur, officier d'Académie. Il épouse Suzanne Kleffler, de Genève, fille de Jean-Henri Kleffler, né en 1777 à Lindau et mort le 22 mars 1852 à Genève, bourgeois de Genève et industriel à Saint-Étienne, et d’Étiennette Eléonore Dupuy de Lhomme (1789-1867), de Genève.

Sommaire

Filiation

Fils cadet de Louis-François Arnaud (9 février 1790, La Motte-Chalancon-4 août 1864, Crest) pasteur, président du Consistoire de Crest, président du premier Synode de la Drôme, président du Conseil d’Administration de la maison des orphelines de Crest, chevalier de la Légion d’Honneur. Épouse à Genève le 28 août 1822 Clarisse Poulin (1803-1891), elle-même fille de Jean-André Poulin, bourgeois de Genève, marchand-drapier et banquier (associé de Jean-Jacques Lullin et des banquiers Morin, tuteurs des enfants Poulin, après la mort de Jean-André Poulin) et d’Élizabeth Hervé-Rambal.

Par sa grand mère, Louise Roche, de Saillans, épouse de Jean-François Arnaud, bourgeois drapier de la Motte-Chalancon, capitaine de la garde nationale, il descend des familles Barnave, Archinard, Souvion, Rigaud de L'isle. Eugène Arnaud était ainsi le neveu des députés de la Drôme Jean-Pierre Archinard, Jean-François Barnave, et Lagier de la Condamine et le cousin issu de germain des Lombard-Latune, de Crest et des Morin, de Dieulefit.

Carrière

Le pasteur Eugène Arnaud, pasteur de l’Église réformée de Crest, fondateur du temple de Crest et l’orphelinat protestant, dans son cabinet de travail à la Barbeyère à Crest.

Eugène Arnaud fit ses études au collège de Grenoble, puis dans les facultés théologiques de Genève et de Strasbourg (1849). Comme son père, il se destina au ministère protestant. C’est d’ailleurs une ancienne tradition dans sa famille, car il descendait du célèbre Pasteur et colonel des vaudois Henri Arnaud (1643-1721), protégé du roi Guillaume d’Orange et colonel d’un régiment d’infanterie anglaise. Un autre de ses ancêtres, Daniel Arnaud (1632-1689), Pasteur, est mort pendu à la Motte-Chalancon pour avoir présidé une assemblée religieuse au Désert, dans le domaine d’un gentilhomme catholique nommé de Chéilas. Il fut cité à Château-Dauphin en 1660, Poët-Laval en 1670 et Genève en 1683.

En juillet 1849, il soutint sa thèse, publiée sous le titre Examen de l’objectif faite à l’épitre de saint jude au sujet de ses apocryphes. En 1850, il prend son premier poste de pasteur à Crupies (Drôme) jusqu’en 1853 ou il alla au Vans en Ardèche. En 1865, après la mort de son père, il lui succéda à Crest, où il allait faire le restant de sa carrière pastorale. C’est aux Vans, par l’intermédiaire de la famille Colomb, qu’il va rencontrer sa femme Suzanne Kleffler, de Genève, fille de Jean-Henri Kleffler, Bourgeois de Genève et Industriel en rubans à Saint-Étienne. La sœur de celle-ci, Laure Kleffler, avait épousé monsieur Ernest Colomb, dont la descendance s’installa à Crest avec le mariage de leur fils, Gaston avec une demoiselle Breyton-Galibert.

Très jeune, il s’intéressa à l’exégèse biblique et publia ses premiers écrits en 1858 avec une nouvelle version du Nouveau Testament adopté par la société biblique protestante de Paris, puis en 1863-1865 avec le Pentateuque Mosaïque et divers autres ouvrages religieux. Il s’adonna ensuite à l’archéologie, à la bibliographie et à la liturgie protestantes et surtout à l’histoire du calvinisme et du protestantisme. Il donna dans ces domaines une série d’ouvrages de premier ordre, fruit de patientes recherches qui dénotent une profonde érudition et un sens aigu de l’histoire. Il fut président du conseil presbytéral et du consistoire de l’église réformée de Crest depuis 1876. Président du conseil d’administration de l’œuvre des orphelines protestantes de Crest, reconnue d’utilité publique en 1878.

Ami d'enfance de Maurice Chabrières,Régent de la Banque de France, trésorier payeur général du Rhône, dont la soeur Mathilde Chabrières avait épousé son oncle Pierre-Antoine Roche, de Saillans, il fit acheter par celui-ci la Tour de Crest et dirigea les travaux de restauration.

Officier d’Académie en 1879 et de l’Instruction publique en 1889. En 1898, il fut fait chevalier de la légion d’honneur. Il était membre correspondant de la société d’archéologie et de statistiques de la Drôme, de la société d’histoire du protestantisme, de la Huguenot Society de Londres, de la société asiatique de Paris et de plusieurs autres sociétés savantes en France et à l’Étranger. Collaborateur de l’Encyclopédie des sciences religieuses.

Son dernier travail non publié (manuscrit de 1904) sera un monumental Essai sur l’histoire et la géographie des contrées de la Gaule dont a été formé l’ancien Dauphiné

Sous une brusquerie apparente, il cachait un cœur généreux et bon. Il fut un libéral, fier d’être protestant mais il sut toujours respecter les convictions contraires. Sa grande et rigide silhouette arpentait les rues de la ville de Crest, pour fouiller et inventorier les moindres pierres de sa ville, posant les bases d’un ouvrage sur l’histoire de celle ci. Lors de ses funérailles, il fut suivi par une foule nombreuse de Crestois, protestants et catholiques.

Ouvrages et travaux divers

  • Les Vaudois du Dauphiné. Editions Ampelos.
  • Histoire des Protestants de Crest. Editions Ampelos.
  • Recherches critiques sur l'épître de Jude, 1851 [1]
  • Nouveau Testament, 1858
  • Commentaire sur le nouveau Testament, 1863
  • Le pentateuque mosaïque défendu contre les attaques de la critique négative, 1865
  • Coup d’œil général sur les langues sémitiques, 1866
  • Caractère spéciale de la poésie hébraïque, 1867
  • La Palestine ancienne et moderne, ou Géographie historique et physique de la Terre Sainte, 1868
  • Symbolisme de l’alphabet hébreu, 1868
  • La Mer Morte ou la lac Asphaltite, 1869
  • Notice sur les controverses religieuses en Dauphiné pendant la période de l’édit de Nantes, 1872 [2]
  • Histoire de l’Académie protestante de Die, en Dauphiné, au XVIIe siècle, 1873
  • Histoire des protestants du Dauphiné, au XVIe, XVIIe , et XVIIIe siècle, 1875-1876 [3]
    • Volume premier [4]
    • Volume deuxième [5]
    • Volume troisième [6]
    • Troisième période [7]
    • Quatrième période [8]
  • Histoire des Eglises réformées de la vallée de Bourdeaux, en Dauphiné, 1876
  • Histoire des protestants de Provence, du Comtat-venaissin et de la principauté d’Orange, 1884
  • Notice historique sur les deux catéchismes officiels de l’Eglise réformée de France, 1885
  • Émigrés protestants dauphinois secourus par la Bourse française de Genève de 1680 à 1710, 1885 [9]
  • Histoire des protestants du Vivarais et du Velay, 1888
  • Histoire des protestants d’Annonay, 1891
  • Bibliographie huguenote du Dauphiné pendant les trois derniers siècles, 1894 [10]
  • Mémoires historiques sur l'origine, les mœurs, les souffrances et la conversion au protestantisme des Vaudois du Dauphiné, 1896 [11]
  • Histoire et descriptions des Antiquités de la ville de Crest, 1903

Famille Arnaud

Armes : « Dans un champ d’argent, un sapin de sinople accolé de deux étoiles d’or, entouré à dextre et senestre de deux branches de sapin (ou de chêne) de sinople » (d’après un cachet du XVIIIe siècle conservé à la Barbéyère à Crest). Référence Frères Haag et Jules Villain : La France Moderne Drôme et Ardèche.

Famille du Dauphiné originaire de la Motte-Chalancon (Drôme) et de Castel-Delphino en Piémont. Il furent reçus Citoyens de Genève au XVIIe siècle, bourgeois d’Yverdon (Suisse) en 1694 et seigneurs de Chamblon (Suisse). René Vinard et son fils Daniel Arnaud-Vinard l’a pensé issue des Arnauld d’Andilly, qui prétendaient eux-mêmes descendre des Arnaud de Forcalquier, de la race des Comtes Arnaud de Crest et Die.

Le pasteur et historien François-Eugène Arnaud les disait descendants des Arnaud de Crest, qui furent à la fin du XVIe siècle repoussés dans les Alpes par les comtes de Poitiers. Ceci ressort d’une correspondance avec l’historien Rochas, auteur d’un dictionnaire biographique de la Drôme. Dans une autre correspondance avec l’historien Roman, en date du 25 juillet 1903, celui-ci indique à Eugène Arnaud que « la famille Arnaud n’est pas originaire des Hautes-Alpes, mais ce sont les Flotte, tous nommés Arnaud Flotte au baptême, qui sont une branche cadette des Arnaud de Crest. Ce sont les Arnaud Flotte qui ont possédés au XIe siècle la Roche et la Baume des Arnaud. Contrairement à ce que prétendait l’historien Aymar du Rivail, les Arnaud étaient nobles et chevaliers, ils prêtaient hommages aux comtes de valentinois et du diois ». Les possessions de la Famille Arnaud allaient du Vivarais au Trieves. Ils fondèrent la ville de Crest.

Borel d’Hauterives dans l’Armorial du Dauphiné donne les indications suivantes : Famille nombreuse et puissante qu’Aymar du Rivail, historien du Dauphiné, prétend être d’origine roturière (in diensi agro ignobilis arnaudarum gens, page 419) et qui fit bâtir la ville de Crest, la Baume des Arnauds et Chastel-Arnaud. Arnaud de Crest fit hommage le 15 août 1145, à l’évêque de Die, de ses châteaux de Crest, d’Aouste, de Saint-Benoit, de Beconne, de Saint-Médard, de Divajeu, de Marsanne, de Cobonne, de la Recluse et de la Forest. Le même Arnaud fut probablement connétable de Tripoli à la seconde croisade (1155). Cette maison possédait la seigneurie de Crest, soit en partie, soit totalement. Le 15 août 1146, afin de financer un voyage en terre sainte, Arnaud de Crest céda à l’évêque de Die ses possessions dans le diocèse de Die, dont le site fortifié de Crest.

Une fille et héritière Arnaud s’allia au Comte Guillaume de Poitiers et la seigneurie après une lutte acharnée entre les Arnaud et les Poitiers revint à cette dernière famille. En guerre, les Arnaud furent chassés par les Poitiers et s’implantèrent au-delà de Die dans les Alpes-de-Haute-Provence (Embrun, Forcalquier, Château-Dauphin) où ils tombèrent dans l’oubli. Dans le Queyras, à Château-dauphin, Saint-Véran et Bellino, des Arnaud rendirent hommages au Dauphin en 1260. On trouve cités dès 1260, Jean et Daniel Arnaud de Château-Queyras prêtent serment et hommage au Dauphin. En 1332, un autre Arnaud, de Saint-Véran, rend hommage au Dauphin.

D’abord citée dans le Queyras où leurs ancêtres prêtèrent serment et rendirent hommages aux Dauphins (citations de 1260 et 1332) la famille quitta Bellino en 1585 pour Embrun, Die et la Motte-Chalancon, suite à des évènements politiques et religieux qui ont ensanglantés les vallées du Queyras. Le Duc de Lesdiguières ayant pris Embrun en 1585, il confia la ville à la direction des protestants et répartit les biens de l’Église au profit de ceux-ci. C’est ainsi que probablement dans la suite du Duc arrivèrent les Arnaud à Embrun et la Motte-Chalancon.

Vie familiale

  • De son mariage avec Suzanne Kleffler, il eut :
    • Hélène Arnaud (1855-1920), sans postérité,
    • Laure Arnaud (1859-1945), un temps fiancée avec Édouard Christophe Zindel (né en 1852), puis sans alliance ; sans postérité.
    • Marthe-Eugènie Arnaud (1865-1943), épouse de Élie Peyron (1857-1941) veuf d’Hélène Heimpel-Boissier de Boissière (Nîmes), avocat à la cour d’appel de Nîmes, député suppléant du Gard, conseiller général du Gard, membre de l’Académie de Nîmes, auteurs d’ouvrages historiques et fondateur de la Revue socialiste, félibrige et ami du marquis Folco de Baroncelli, frère de Paul Peyron (1863-1946), maire des Saintes-Maries-de la-Mer, conseiller général des Bouches-du-Rhône, propriétaire du château de Badet en Camargue, qui épouse Henriette Fournat de Brezenaud, d’une famille d’industriels-papetiers d’Annonay ; d’où une fille, Odette Suzanne Peyron qui épousa le pasteur Edmond Ponsoye.

Sources

  • Grand Larousse du XXe siècle
  • La France Protestante des Frères Haag XIXe siècle
  • Dictionnaire de biographies françaises
  • Larousse encyclopédie des faits contemporains 1875-1890
  • Figaro, 28 juillet 1898
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