- Démocide
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Génocides et politicides de 1955 à 2001 [1] État Période Nombre de victimes Soudan 1956-1972 400 000-600 000 Sud Viêt Nam 1965-1975 400 000-500 000 Chine 1959 65 000 Irak 1963-1975 30 000-60 000 Algérie 1962 9 000-30 000 Rwanda 1964 12 000-20 000 République démocratique du Congo 1964 1 000-10 000 Burundi 1965-1973 140 000 Indonésie 1966 500 000-1 000 000 Chine 1966-1975 400 000 850 000 Guatemala 1978-1996 60 000 200 000 Pakistan 1971 1 000 000-3 000 000 Ouganda 1972-1979 50 000-400 000 Philippines 1972-1976 60 000 Pakistan 1973-1977 5 000-10 000 Chili 1973-1976 5 000-10 000 Angola 1975-2001 500 000 Cambodge 1975-1979 1 900 000-3 500 000 Indonésie 1975-1992 100 000-200 000 Argentine 1976-1980 9 000-20 000 Éthiopie 1976-1979 10 000 République démocratique du Congo 1977-1979 3 000-4 000 Afghanistan 1978-1992 1 800 000 Birmanie 1978 5 000 Salvador 1980-1989 40 000-60 000 Ouganda 1980-1986 200 000-500 000 Syrie 4/1981-2/1982 5 000-30 000 Iran 1981-1992 10 000-20 000 Soudan 1983-2003 2 000 000 Irak 1988-1991 180 000 Somalie 1988-1991 15 000-50 000 Burundi 1988 5 000-20 000 Sri Lanka 9/1989-1/1990 13 000-30 000 Bosnie-Herzégovine 1992-1995 225 000 Burundi 10/1993-5/1994 50 000 Rwanda 1994 500 000-1 000 000 Serbie 1999 10 000 Les démocides du XXe siècle ont causé la mort de plus de 260 millions de personnes.[2] Cambodge 1975-1979 2 035 000 Chine 1928-1949 10 075 000 Chine 1949-1987 77 277 000 Chine (Mao) 1923-1949 3 465 000 Colonialisme 1900-Indépendance 50 000 000 Congo 1885-1908 3 480 000[3], au total 10 000 000 (non démontré, et peu plausible, sachant qu'au moment de l'indépendance en 1960, la population totale du territoire était d'environ 12 000 000 personnes, et avait crû sensiblement depuis la reprise de la tutelle sur le territoire par la Belgique en 1908). Allemagne 1933-1945 20 946 000 Japon 1936-1945 5 964 000 Pakistan 1958-1987 1 503 000 Pologne 1945-1948 1 585 000 Mexique 1900-1920 1 417 000 Corée du Nord 1948 à aujourd'hui 1 563 000 Russie 1900-1917 1 066 000 Turquie 1909-1918 1 883 000 Viêt Nam 1945-1987 1 670 000 RFS de Yougoslavie (Tito) 1944-1980 1 072 000 Union soviétique 1917-1991 61 911 000 Démocides particuliers antérieurs au XXe siècle. [4] Croisades 1095-1272 1 000 000 Croisade des Albigeois 1208-1249 200 000 Par l'invasion des Mongols XIVe-XVe siècle 29 927 000 Par l'occupation des Aztèques Plusieurs siècles 1 000 000 Guerre de Trente Ans 1618-1648 5 750 000 Chasse aux sorcières XVe-XVIIe siècle 100 000 Inquisition espagnole XVIe-XVIIIe siècle 350 000 Guerre de Cent Ans XIVe-XVe Plusieurs dizaines de millions[5] En Chine 221 av. J.-C.-XIXe siècle 33 519 000 En Iran Ve-XIXe siècle > 2 000 000 En Russie Xe-XIXe siècle > 1 007 000 Empire ottoman XIIe-XIXe siècle > 2 000 000 En Inde XIIIe-XIXe siècle > 4 511 000 Traite des Noirs 1451-1870 17 267 000 Au Japon 1570-XIXe siècle > 1 500 000 Génocide indien XVIe-XIXe siècle 13 778 000 Révolution française 1793-1794 263 000 Dirigeants les plus sanglants du millénaire. [6] Dynastie Qing,
principalement l'impératrice Cixi1859-64,
Rébellion Taiping12 000 000 Genghis Khan 1215-1233 4 000 000 Adolf Hitler 1933-1945 21 000 000 Tchang Kaï-chek 1927-1949 10 000 000 Kubilai Khan 1252-1279 19 000 000 Lénine 1917-1924 4 000 000 Léopold II de Belgique 1885-1908 10 000 000 non démontré(et peu plausible, sachant qu'au moment de l'indépendance en 1960, la population totale du territoire était d'environ 12 000 000 personnes, et avait crû sensiblement depuis la reprise de la tutelle sur le territoire par la Belgique en 1908; en outre, rien ne permet d'affirmer que Léopold II ait été informé des exactions commises en son nom. Au contraire, sa correspondance précise entre autres: "S'il y a des abus au Congo, nous devons les faire cesser. S'ils se perpétuaient, ce serait la fin de l'État" (lettre du 13 septembre 1896 à van Eetvelde). "Il faut réprimer énergiquement les horribles abus qui ont été relevés. Il faut que ces horreurs finissent ou je me retirerai du Congo. Je ne me laisserai éclabousser ni de sang, ni de boue et il faut que ces turpitudes cessent" (lettre du 17 janvier 1899 à Liebrechts).
Pol Pot 1975-1979 2 000 000 Joseph Staline 1929-1953 43 000 000 Hideki Tojo 1941-1945 4 000 000 Mao Zedong 1923-1976 38 000 000 Démocide est un terme créé par le spécialiste de la science politique R. J. Rummel pour disposer d'un concept plus large que la seule définition légale de génocide.
Sommaire
Définition
Pour Rummel, le génocide a trois sens différents. Le sens commun est le meurtre par le gouvernement d'une population en raison de son appartenance nationale, ethnique, raciale, ou religieuse. Le sens légal de génocide est celui du traité international de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide. Il inclut aussi les actes non fatals qui finissent par entraîner la mort du groupe, comme les avortements ou stérilisations forcés, ou qui transfère de force les enfants de cette population à une autre. Le sens plus général du génocide est identique au sens commun mais inclut aussi les assassinats politiques ou meurtres intentionnels par le gouvernement. C'est pour éviter la confusion entre ces trois significations que Rummel a créé le mot démocide désignant ce dernier sens.
Rummel définit explicitement le démocide comme « le meurtre d'une personne ou d'une population par un gouvernement, y compris le génocide, le politicide, et les exécutions de masse ». Par exemple, le meurtre initié ou ordonné par un gouvernement pour des raisons politiques serait considéré comme un démocide. Le démocide peut aussi inclure les morts induites par « l'irrespect intentionnel, ou consciemment cruel et ignoble pour la vie humaine »; ce qui permet de prendre en compte de nombreuses morts dues à des abus divers et à des négligences volontaires, comme les famines organisées. Rummel exclut les batailles entre soldats explicitement. La peine capitale, les actions entreprises contre les civils armés lors des répressions d'émeutes ou de manifestations violentes, et les morts de non-combattants lors des attaques sur des cibles stratégiques militaires (dommage collatéral), ne rentrent pas dans sa définition du démocide[7].
Rummel ajoute : « J'utilise la définition civile du meurtre, qui dit que quelqu'un peut être coupable de meurtre s'il est responsable de la perte d'une vie à cause d'un irrespect conscient pour cette vie, comme lors de l'enfermement de gens dans des camps où ils meurent rapidement de malnutrition, de maladies non soignées, et d'épuisement dans des travaux forcés, ou par la déportation vers des terres désolées où ils risquent de mourir rapidement d'exposition aux intempéries et de maladie ».
Les exemples de démocide proposés incluent les Grandes Purges perpétrées par Joseph Staline en Union soviétique, les morts dues aux politiques coloniales dans l'État indépendant du Congo, et le Grand Bond en avant de Mao Zedong résultant en une famine qui tua des millions de Chinois. Ces exemples ne sont pas des génocides, car les victimes n'en ont pas été sélectionnées suivant un critère racial ou ethnique, mais ont été tués en grand nombre par l'exercice des politiques gouvernementales. La famine est classée comme démocide si elle remplit la définition ci-dessus.
En fait, Rummel n'avait pas classé le Grand Bond en Avant comme démocide jusqu'à récemment. Il pensait que les politiques de Mao étaient bien largement responsables de la famine, mais de manière involontaire ou par erreur, et avait changé de politique après avoir appris leur résultat. Donc une famine non-intentionnelle ne constitue pas un démocide. Des révélations nouvelles tirées de Mao: the Unknown Story indiquent que Mao anticipait la famine depuis le début de l'application de son programme politique. Il n'avait été convaincu de changer de politique que par la réunion de 7 000 hauts-membres du Parti communiste, donc la famine était bien intentionnelle et peut être qualifiée de démocide.
Recherche sur le démocide
Les accusations d'exécutions de masse par un gouvernement sont assez courantes. Les cas moins courants sont les accusations documentées et appuyées par des preuves tangibles. Pratiquement toutes les accusations de démocide sont disputées, mais la solidité des preuves varie au cas par cas.
Les sources utilisées par Rummel incluent des études académiques, des témoignages de réfugiés, des mémoires, des biographies, des analyses historiques, des décomptes d'exhumations de corps, des traces écrites tenues par les meurtriers eux-mêmes, etc. En bref les données utilisées sont toutes les estimations disponibles en anglais pour toutes les nations sur la durée d'un siècle, et accessibles dans les bibliothèques que Rummel a exploré, y compris la Bibliothèque du Congrès.
Le résultat de cette analyse est l'estimation la plus probable avec une fourchette décrivant les maxima et minima plausibles de morts, et encadrent donc probablement le véritable décompte. Afin de définir ces maxima et minima, Rummel a inclus des estimations qui peuvent parfois être considérées comme fantaisistes. De nombreuses sources historiques ont été ajoutées après la publication de ses livres sur le sujet.
Le compte de 43 millions de morts par démocide pendant le régime de Staline comprend les morts en Union Soviétique et en dehors. C'est un nombre bien plus élevé que le chiffre plus souvent avancé académiquement de 20 millions. Rummel a expliqué cette large différence par l'utilisation d'une estimation tirée du livre de Robert Conquest, The Great Terror publié en 1968 et qu'il n'a pas tenu compte du qualificatif « très certainement en dessous de la vérité » utilisé fréquemment par Conquest. Les décomptes de Conquest excluent les morts des camps après 1950, et avant 1936; les exécutions de 1939-53, les vastes déportations des populations des nations sous domination soviétique et leurs morts sur la période 1939-1953, la déportation massive de membres de minorités à l'intérieur de l'Union soviétique dans les années 1941-1944 et leurs exécutions, et les assassinats perpétrés par l'Armée rouge et la Police secrète en Europe de l'Est sur les années 1944-1945. De plus, l'Holodomor qui a tué 5 millions de gens de 1932 à 1934 n'est pas compté.s
De même, les chiffres évoqués pour le Congo sont manifestement erronés, et correspondent à ceux avancés alors par certains Britanniques, qui étaient par ailleurs les principaux "concurrents" de Léopold II dans la colonisation du Congo. Selon de nombreuses sources, le nombre de 10.000.000 de victimes seraient supérieur à la population totale du Congo à l'époque.
En outre, il convient de rappeler qu'il n'est en aucun cas établi que ce soit sur ordre du roi Léopold II que les massacres aient été commis, ce dernier ayant toujours, dans sa correspondance, exigé que les abus soient réprimés, mais au fait que les agents européens (plus d'une dizaine de nationalités) œuvrant pour l'EIC (donc pour Léopold II), et les soldats indigènes enrôlés (de force) étaient livrés à eux-mêmes, car insuffisamment encadrés et surveillés.
A l'inverse, on peut s'interroger sur l'absence de référence par Rummel au massacre des populations indigènes en Amérique du Nord, ou aux victimes de la colonisation Anglaise, Portugaise, Française ou Hollandaise.
La recherche de Rummel montre que le nombre de morts par démocide est bien plus important que le nombre de morts dues aux guerres. Après avoir analysé 8 000 rapports de morts causées par des gouvernements, Rummel estime qu'il y a eu 262 millions de victimes de démocide au cours du XXe siècle. D'après ces chiffres, six fois plus de gens sont morts de causes dues aux actions des personnes travaillant pour un gouvernement que n'en sont morts lors des batailles.
Une des observations de Rummel est que les démocraties libérales ont causé moins de démocides que les régimes autoritaires[8]. Il explique qu'il y a une relation entre pouvoir politique et démocide : le meurtre de masse pour raison politique devient de plus en plus fréquent à mesure que le pouvoir politique devient important. A l'opposé, plus ce pouvoir est limité, diffus, et contre-balancé, plus la violence est rare. D'après Rummel, « Plus un régime politique a de pouvoir, plus son peuple risque d'être tué. C'est une raison majeure de promouvoir la liberté ». Rummel conclut : « La concentration des pouvoirs politiques est la plus grande cause de meurtre sur Terre ».
Plusieurs autres chercheurs ont obtenu des résultats similaires. "De nombreux chercheurs indiquent que les normes et les structures politiques démocratiques limitent les décisions que peuvent prendre l'élite quant à l'utilisation de la répression contre leurs citoyens alors que les élites autocratiques ne sont pas soumises à ces limitations." "Une fois en place, les institutions démocratiques - même partielles - réduisent le risque de conflit armé et de génocide / politicide."[9]
Voir aussi
Références
- Barbara Harff, « No Lessons Learned from the Holocaust ? Assessing Risks of Genocide and Political Mass Murder since 1955 », dans American Political Science Review, vol. 97, no 1, février 2003 [texte intégral] (ces estimations sont disputées).
- Rudolph J. Rummel, Death by Government, 1987 [lire en ligne], dont 20th century democide (ces estimations sont disputées)
- XXe siècle. Au
- Rudolph J. Rummel, Death by Government, 1987 [lire en ligne], dont democide : murder by government.
- peste noire. À cause de la
- Rudolph J. Rummel, Death by Government, 1987 [lire en ligne], dont Statistics.
- Définition du démocide.
- Les démocraties libérales moins meurtrières que les régimes autoritaires
- La démocratie réduit le risque de démocide
Liens externes
- Manuscrit de pré-publication du livre de Rummel Statistics of Democide
- Democide Information Service
- Never Again - Groupe de prévention internationale des génocides; a organisé le Forum pour le Rwanda 2004 au musée de la Guerre impériale de Londres.
- Power Kills - Site Web de Rummel.
- Site de Matthew White compilant des estimations de morts dans les batailles.
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