- Domingo de Cabarrús y Galabert
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Domingo de Cabarrús y Galabert Nom de naissance Domingo Vicente de Cabarrús y Galabert Naissance 22 juin 1774
Palais de Carabanchel AltoDécès 9 février 1842 (à 67 ans)
Palais de Torrelaguna.Nationalité Espagne Profession Ministre du Trésor public (1811), gouverneur de province (1834) Autres activités Comte Distinctions Gentilhomme de la Chambre, chevalier de l'ordre royal d’Espagne (1810), membre de l’académie des beaux-arts de Valladolid Famille Descendance de Jean de Fourcade Domingo de Cabarrús y Galabert est né le 22 juin 1774 au palais de Carabanchel Alto et mort le 9 février 1842 en son palais de Torrelaguna.
Domingo de Cabarrús est un afrancesado, gentilhomme de la chambre et puis ministre du Trésor public du roi imposé par les troupes napoléoniennes. Ce n’est qu’en 1834 qu’il peut être nommé gouverneur de la province de Palencia et de la province de Valladolid. Domingo est le second conde de Cabarrus. Il se marie avec Rosa Quilty y Cólogan. Du fait de ses héritages et d’un grand sens des affaires, il est un grand propriétaire terrien, un industriel, mais aussi un très riche rentier.
Sommaire
Sa famille
Descendant d’une famille de négociants avec l’outre-mer et de marins du Pays basque, anoblie en 1789, Domingo est le fils de François Cabarrus. Sa mère, Maria Antonia de Galabert y Casanova (1755-1827) est la fille d’un Français établi en Espagne et marié à une Espagnole. Cet industriel est un correspondant des sociétés commerciales des Cabarrus.
Biographie
Avant l’occupation française (1774-1808)
L’enfance et la jeunesse de Domingo de Cabarrús y Galabert est marquée par une succession d’évènements heureux et tragiques.
Son père devient le plus célèbre financier d’Espagne et un personnage important de la cour et du gouvernement. Il achète le 31 décembre 1789 la baronnie de Rambouillet, dans la province du Languedoc. Cela n'est qu'une partie de sa fortune qu'il estime à douze millions de reales, proprement et légitiment acquis[1]. Il acquiert tout cet argent pour ses enfants légitimes.
Mais le père de Domingo est arrêté et détenu dans des conditions lamentables et sa femme n’a pas le droit de lui rendre visite. Puis c’est au tour de la sœur de Domingo de Cabarrús y Galabert, Theresia Cabarrus d’être arrêtée. Elle évite de peu la guillotine. En 1794, son frère cadet, Francisco, surnommé Paco, meurt pour la France en combattant à l'armée du Nord. Toutefois, François Cabarrus redevient un homme politique important et sa sœur, Notre-Dame de Thermidor va être une l’une des femmes les plus courtisées de Paris.
En 1793, le fils aîné de François Cabarrus voyage en Andalousie et visite les propriétés de son père. Il est hébergé par Thomas Quilty (1739-1804), dont la famille est d’origine irlandaise. C'est à la fois un conseiller général du Trésor, un important élu andalou, un négociant de Malaga, un grand propriétaire terrien et un industriel andalou. C’est aussi et surtout un vieil ami de Cabarrus père. Ils font des affaires ensemble et de la politique. Domingo de Cabarrús y Galabert épouse en 1795 à Malaga, Rosa Quilty y Cólogan (1775-1811), sa fille. La mère de sa Rosa est une Cologan et toutes les sociétés de cette puissante famille anglo-canarienne sont les correspondants de la Banque de Saint-Charles, notamment Cologan Pollard et Cooper et Cologan et Cie de Londres[2].
A cette époque, Domingo Cabarrus présente sa demande de licence au Conseil des Indes et au Secratario de Hacienda, Miguel Cayetano Soler. Domingo n’est pas dénué d’expérience tant commerciale que politique. L'intervention du duc d'Osuna, celle probable de Godoy relancé à plusieurs reprises par Domingo Cabarrus et sans doute aussi la distribution de quelques pots-de-vin lui permet de l’obtenir[3].
Le duc d'Osuna, après la paix d'Amiens, s’associe avec un émigré, Henri de Liniers, qui réside à Buenos Aires et Domingo pour exploiter une licence d’importation de 15.000 esclaves destinés à être vendus dans la vice-royauté du Río de la Plata. Les trois associés s’efforcent de revendre cette licence à des maisons étrangères, comme celles de Robert Longayrou ou de Gordon et Murphy Michel[4]. Domingo de Cabarrús y Galabert n’est pas le premier Cabarrus à vouloir s’enrichir avec les traites négrières et avant cette association avec le duc d'Osuna et le colonel Henri de Liniers, frère de Jacques de Liniers, il a déjà acquis une grande expérience de cette activité. Domingo a envoyé trois navires négriers anglais à Montevideo en 1794, 1795 et 1796.
Domingo de Cabarrús y Galabert en 1798 effectue un séjour en France, où il rencontre des négociants français tout en entretenant une correspondance avec Manuel Godoy ce qui peut être utile[3].
Pendant l’occupation française (1808-fin 1814)
En 1808, lors de la pseudo-révolution qui semble chasser pour toujours les Bourbons du trône d'Espagne, son père, François Cabarrus vole à Madrid et s'empresse de faire sa cour à Joseph Bonaparte, frère de Napoléon Bonaparte, qui le nomme surintendant de la caisse de consolidation et ministre des Finances. C'est à cette époque que François Cabarrus termine sa carrière politique.
A sa mort, ses biens sont partagés entre le seul de ses fils encore en vie en 1810, Domingo de Cabarrús y Galabert, sa veuve María Antonia Galabert y Casanova (1755-1827), son oncle Pedro Cabarrús y Lalanne, et son oncle Paulino Lalanne, frère de sa mère, et son beau-frère Paul Faurie. Theresia Cabarrus hérite elle-aussi de son père. Outre la vicomté de Rambouillet et des biens à Madrid et des fonds importants dans différentes banques, Cabarrus laisse des milliers d'hectares de terres dans la région de Valence, sur lesquelles il a fait creuser des canaux d'irrigation et qu'il a rendues fertiles par de nouvelles techniques agricoles[5]. Il hérite aussi du duché d'Uceda et du comté de Torrelaguna[6].
"Domingo Vicente" devient le comte de Cabarrus le 27 avril 1810. Il se met à déménager sans cesse pour gérer des biens. Il vit à Madrid, Malaga, à Torrox et à Torrelaguna. D'ailleurs, quand sa femme décède en 1811 à Malaga, il séjourne à Madrid.
Domingo de Cabarrús y Galabert se remarie avec Josefa de Alasia y Torregrosa, d'Orihuela (province d'Alicante), l'une de ses voisines madrilènes, fille de José de Alasia, et de Vicenta de Torregrosa.
Le frère de Napoléon, Joseph Bonaparte, le fait gentilhomme de sa chambre, par décret royal du 17 juin 1810 et chevalier de l'Ordre royal d'Espagne, le 11 mars 1810[7].
Le roi le nomme surtout ministre du Trésor public, mais comme il l’explique dans une lettre en 1814 qu’il doit cette nomination aux relations de son père[8].
Après l’occupation française (fin 1814-1842)
Domingo de Cabarrús y Galabert, accusé de collaboration avec les Français, part en exil fin 1814. En tant qu’afrancesado, ses biens sont saisis. On calcule que plus de 4.000 espagnols se retrouvent en France au moment le plus critique de l’émigration, bien que d’autres sources chiffrent ce nombre à 12.000.
Après avoir séjourné en France et en Angleterre, Cabarrús s’installe à Gibraltar, où il peut plus facilement gérer les affaires familiales. Il peut toutefois, après plusieurs années d’exil, rentrer en Espagne.
Domingo de Cabarrús y Galabert n’est pas un Oberkampf, mais il appartient à cette frange de l’aristocratie espagnole qui dynamise l’économie espagnole en investissant dans l’industrie et en augmentant la production de leurs haciendas et de leurs usines. Il est une sorte de pré-capitaliste qui reste un rural et vit aussi de ses rentes. Certes, Domingo est un libéral qui se soucie du sort des pauvres, mais s’il parle d’égalité des chances et de libéralisme, il se sert et développe le réseau de relations, composé de parents ou de relations d’affaires de son père. Celui-ci ne lui a pas légué que ses biens et son titre. Domingo a hérité de ses amis, de sa culture et de ses valeurs. Toutefois, il est plus un aristocrate dépensier et un propriétaire terrien que son père, qui n’était pas né comte et très fortuné[9]. D’ailleurs, quand le comte de Cabarrús et ses parents, sont cités par le roi Fernando VII d'Espagne, pour le serment de fidélité à la princesse Isabelle II, comme membres de la noblesse titrée et qu'il en est informé le 11 juillet 1833, à sa résidence au n°49 de la rue Hortaleza, à Madrid, Lui et sa famille en sont très fiers. Il est vrai qu'ils ont connu très longtemps l'exil et la haine d'une grande partie de leurs compatriotes.
Domingo de Cabarrús y Galabert marie sa fille avec le frère de Francisco Martínez de la Rosa. Quand celui-ci devient premier ministre, Cabarrús est nommé gouverneur civil de la province de Palencia, puis de la province de Valladolid, par décision de la reine Isabel II (1833-1869), le 13 novembre 1834. À cette époque, Isabelle est une enfant et Marie Christine de Bourbon-Siciles encore régente.
Domingo de Cabarrús y Galabert est décédè dans son Palais de Torrelaguna, région dont il est le comte, le 9 février 1842 à l'âge de 67 ans et ses funérailles ont lieu en l'église paroissiale de Sainte María Magdalena et il est enterré le lendemain.
Sa descendance
Le fils de Domingo de Cabarrús y Galabert et Rosa Quilty y Cólogan se marie avec Enriqueta Kirkpatrick, tante de l'impératrice Eugénie de Montijo et de la duchesse d'Albe[10]. Leur fille épouse en 1818 le frère de Francisco Martínez de la Rosa.
Notes et références de l'article
- Gentlemen, Bourgeois, and Revolutionaries Political Change and Cultural, de Jesus Cruz, Publié 1996 Cambridge University Press, p.189.
- Zylberberg Michel, Une si douce domination, Les milieux d’affaires français et l’Espagne en 1780-1808, Histoire économique et financière de la France. Études générales, 1993, p. 289, 413 et 455.
- Homenaje a Noël Salomon, Ilustración española e independencia de América, de Noël Salomon, p.253.
- Zybelberg, Négiers et Indiens dans le Rio de la Plata au début du XIXe s., p.257.
- Gentlemen, Bourgeois, and Revolutionaries Political Change and Cultural, de Jesus Cruz, Publié 1996 Cambridge University Press, p.183.
- Gentlemen, Bourgeois, and Revolutionaries Political Change and Cultural, de Jesus Cruz, Publié 1996 Cambridge University Press et Kirkpatrick of Closeburn (memoir), p.138.
- ordre royal d'Espagne avait d'abord été institué par le roi Joseph, le 20, octobre 1808, sous le titre d’ordre royal et militaire. Ce dernier mot est supprimé par le décret d'organisation du 18 septembre 1809, et les officiers civils deviennent, comme les militaires, aptes à porter la décoration de l’ordre royal. Cet ordre devait se composer de cinquante grands cordons sans revenu fixe, mais pouvant posséder des commanderies; de deux cents commandeurs jouissant d'une pension annuelle de 30,000 réaux (7,500 fr.); et de deux mille chevaliers, avec une pension de 1,000 réaux (250fr.) par an. L'
- AHN, Diversos, Serie General, leg.8. et Gentlemen, Bourgeois, and Revolutionaries Political Change and Cultural, de Jesus Cruz, Publié 1996 Cambridge University Press, p.192.
- Gentlemen, Bourgeois, and Revolutionaries Political Change and Cultural, de Jesus Cruz, Publié 1996 Cambridge University Press.
- Gentlemen, Bourgeois, and Revolutionaries Political Change and Cultural, de Jesus Cruz, Publié 1996 Cambridge University Press et Kirkpatrick of Closeburn (memoir), p.71.
Articles connexes
Liens et documents externes
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