Achille Mbembe

Achille Mbembe

Achille Mbembe est au Cameroun en 1957. Il obtient son doctorat en histoire à l'université de la Sorbonne à Paris, en France, en 1989. Par ailleurs il est titulaire d'un DEA en science politique de l'Institut d'études politiques, toujours à Paris. Reconnu comme l'un des plus grands théoriciens actuels du post-colonialisme, Il est intervenu dans de nombreuses universités et institutions américaines dont luniversité Columbia de New York, la Brookings Institution de Washington, l'université de Pennsylvanie, l'université de Californie, Berkeley, luniversité Yale mais aussi au Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) à Dakar au Sénégal. Il est actuellement membre de l'équipe du Wits Institute for Social & Economic Research (WISER) de l'Université du Witwatersrand de Johannesburg en Afrique du Sud. Ses principaux centres d'intérêts sont l'histoire de l'Afrique, la politique africaine et les sciences sociales.

Sommaire

Trajectoire dune pensée dissidente

Achille Mbembe est au centre du Cameroun en juillet 1957. Il appartient à lethnie bassa, lune des plus importantes du Cameroun. Il a passé une bonne partie de son enfance à Malandè, petit village situé non loin dOtélé, important carrefour sur la ligne du chemin de fer Douala-Yaoundé. Mbembe a été éduqué à l'internat par les pères dominicains. Il sengagera dans la Jeunesse estudiantine chrétienne (JEC) , très rapidement, il aura la responsabilité du journal du mouvement, Au Large.

Sa région dorigine fut un bastion du mouvement nationaliste camerounais. Il se souvient particulièrement du récit de la mort de Ruben Um Nyobè, le fondateur de l'UPC, sauvé de loubli officiel par la mémoire populaire.

Il est impliqué dans des grèves au collège, puis à luniversité de Yaoundé quil fréquente à partir de 1978. Son mémoire de maitrise dhistoire porte sur les violences qui accompagnèrent le processus de décolonisation du Cameroun. Il ne fera jamais lobjet dune défense publique, les autorités académiques de lépoque sétant désistées.

Grâce à son engagement dans la JEC, il entreprend la découverte du Nord-Cameroun et, de manière générale, la connaissance de son pays et plus particulièrement de la vie de ses paysans. Avec ses camarades, il participe à des cours dalphabétisation, organisés lété pour les paysans, dans le village de Mokong, non loin de Maroua, lun des principaux centres commerciaux de la région.

Dans un texte dallure autobiographique consacré aux intellectuels africains paru dans la revue Politique africaine, il reviendra à plusieurs reprises sur lidée que rien ne fut facile, rien ne fut promis, rien ne fut donné. Chaque étape dans son accomplissement dhomme et dintellectuel représente une bataille. La question du travail pour financer les études est donc consubstantielle à son existence et à sa vie dintellectuel.

Formation dun brillant esprit subversif au Cameroun

Le journal de la JEC constitua, pour le jeune Mbembe et ceux de sa génération, une excellente tribune pour analyser différents aspects de lautoritarisme de lépoque, sous les dictatures dAhmadou Ahidjo (1958-1982) et de Paul Biya (de 1982 à nos jours).A travers un examen du divorce entre le système éducatif et la société, ils semploieront à exprimer leur rejet des aspects les plus absurdes de la postcolonie. Des cours dalphabétisation des paysans organisés lété par la JEC, Mbembe fera lexpérience dune politisation accrue, s'affranchissant également des dogmatismes idéologiques.

Son expérience au sein de la JEC lui permit également de voyager en Afrique. Ainsi, suite à son voyage en Tanzanie en 1980, il entrera en contact avec la pensée du « Mwalimu » Julius Nyerere. En effet, dans les années 1970-1980, Dar Es Salam est un centre de bouillonnement intellectuel et de lutte pour la libération du continent. Le Comité de lOrganisation de lUnité Africaine y est basé. Julius Nyerere pourvoit argent et soutien logistique à tous les mouvements de libération sur le continent. Par ailleurs lUniversité de Dar es Salaam est un grand lieu de la production intellectuelle du marxisme africain.

Achille Mbembe cherchera à penser avec et contre Frantz Fanon, le célèbre écrivain anti-colonialiste, dans une perspective que lon pourrait appeler une « éthique de linterrogation ». Fanon écrivait justement « Mon corps fait de moi un être qui interroge ». Une des multiples problématiques qui traverse lœuvre de Mbembe est celle de « se tenir débout par soi-même, après lexpérience de la colonisation ». Il se concentre sur la post-colonie qui fait suite à la colonisation. Mbembe ninterroge pas seulement le leadership africain, mais développe une réflexion historique et philosophique sur la question de lautogouvernement, et s'attache à penser la possibilité de lautoréalisation du sujet africain dans un monde de plus en plus complexe, globalisé et extrêmement technique. LAfrique longtemps considérée comme en dehors du monde, retrouve dans son analyse un statut identique aux autres continents, ni supérieur, ni inférieur. LAfrique est pensée dans son altérité au monde.

Héritier de la rigueur des grands penseurs camerounais, tel Fabien Eboussi Boulaga et Jean Marc Ela, qui passe pour être son principal inspirateur, Mbembe perpétue une pensée engagée dans laction.

Le temps de la maturité à Paris et du désenchantement

Arrivé à Paris en 1982, Mbembe poursuit des études dhistoire à luniversité de Paris-I (Panthéon-Sorbonne), tout en multipliant les écrits dans la presse de gauche (dont Le Monde diplomatique). Il commence une thèse de doctorat dÉtat, sous la direction de Catherine Coquery-Vidrovitch, historienne de lAfrique, qui est la continuation de ses travaux sur le mouvement nationaliste camerounais. Il sinscrit également à Sciences-Po il travaille sous la direction de Jean Leca. Ayant grandi et vécu au Cameroun, Jean François Bayart devient son « mentor » parisien. Il lui ouvre les pages de sa revue Politique africaine et de son école de pensée (le politique par le bas en Afrique). Mbembe reconnaît lui-même quen plus de Jean-Marc Ela, Jean Leca et Jean François Bayart exercèrent une influence considérable dans linvention de son soi intellectuel.

Sa formation terminée, Mbembe obtient un poste de professeur assistant à l'université Columbia. Pendant sa période de formation à Paris, Mbembe réalisera la douloureuse désillusion de lentrée du continent dans ce quil appellera alors le temps du malheur. Il fera donc partie de cette génération tourmentée entre la volonté de retourner sur le Continent pour contribuer aux changements nécessaires et une impossibilité pratique de se réaliser de manière satisfaisante en Occident.

Aux États-Unis et au CODESRIA

Achille Mbembe part aux États-Unis en 1986, bénéficiant d'une bourse de la fondation Ford, pour rédiger son livre Afriques indociles. Richard Joseph, aujourdhui professeur détudes africaines à la Northwestern University à Chicago, facilita à lépoque son séjour. De son expérience américaine, il reconnaîtra ce quil appellera plus tard une éthique de laccueil pour le chercheur quil est. Il fut également surpris de la très grande présence dautres universitaires issus de ce que lon appelle aujourdhui les « minorités visibles ». Il enseigne aussi dans plusieurs universités, dont celle de Californie (Irvine) au sein de laquelle il intervient toujours actuellement. À Berkeley, à Los Angeles, Yale, Boston, Duke, Chicago, Philadelphie, il a parlé du continent, de sa multiplicité, de ses contradictions et de sa pluralité à des étudiants venus du monde entier. Il a été professeur invité dans plusieurs pays dans le monde.

Lorsquaprès une année aux États-Unis il revient soutenir sa thèse à Paris, il a déjà acquis une aura internationale incontestable. Après trois ans denseignement à luniversité Columbia, il passe une année à la Brookings Institution à Washington avant de rejoindre luniversité de Pennsylvanie en 1992. En 1996, il obtient la bourse de la MacArthur Foundation.

Après son expérience américaine, il obtient le poste de Secrétariat Exécutif du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique (Codesria) à Dakar (juillet 1996-janvier 2000). Excédé par les luttes idéologiques qui affaiblissaient sa capacité daction, il démissionne en janvier 2000.

Mbembe sétablit ensuite au Cap en Afrique du Sud il finit d'écrire De la postcolonie. Puis, après un congé sabbatique à Berkeley, luniversité du Witwatersrand à Johannesburg demanda son concours en vue de létablissement dun nouvel Institut de recherche, le Witwatersrand Institute of Social and Economic Research, il exerce depuis 2001 les fonctions de directeur de recherche.

De lépistémologie africaine

Très tôt, Mbembe prend conscience de la nécessité de penser ce quil appelle la longue nuit du monde africain postcolonial [citation nécessaire] et de produire collectivement un discours, un savoir et une épistémologie de l'Afrique et non simplement sur l'Afrique, construite par ses intellectuels.

Mbembe prend vite part au débat sur la place du chercheur dans le processus de production du savoir sur lAfrique. Pendant son mandat au CODESRIA, un vif débat agite les africanistes au sujet de la production du savoir en Afrique. Certains défendent la position selon laquelle seuls les Africains peuvent produire un savoir objectif sur le continent, alors que dautres, dont Mbembe, soutiennent, à l'inverse, que tout être doué de raison peut produire un savoir sur nimporte quel sujet. Les premiers affirment qu'il serait impossible de saisir l'Afrique dans ses nuances et pour ce quelle est à l'aide de références occidentales, d'outils et de théories produites dans le contexte occidental.

À l'instar de Jean-François Bayart, qui affirmait qu'il faut se détacher des références occidentalo-centrées, pour percevoir lAfrique à partir de ce quelle représente elle-même dans ses réalités propres, Mbembe invite à voir, percevoir et sentir le continent non pas en termes dabsence ou de manque, mais analyser ce que représente le continent aujourdhui. Il s'oppose ainsi à l'analyse de l'Afrique, notamment au sein des institutions internationales (ONU, PNUD, FMI, Banque mondiale, Union européenne, etc.), dans une perspective de manque, de déficit, dinjonction à ce que devrait être lAfrique. Ainsi, celle-ci est toujours perçue en référence à lOccident, à un modèle à atteindre, et non pour ce qu'elle est réellement. En dépit de cette abondante prose des experts sur lAfrique, Mbembe nous rappelle que la seule chose que nous sachions de lAfrique, cest ce que devrait être le continent...

Sans doute à cause de la sévérité de son regard sur lAfrique, certain accusent Mbembe de faire le jeu dun afro-pessimisme quil combat pourtant. Lincompréhension entre Mbembe et « ses frères » intellectuels est courante. On lui reproche notamment sa théorie de la nécro-politique, inspirée de lœuvre foucaldienne, dans laquelle il définit la souveraineté comme le pouvoir de vie ou de mort dont disposent les dirigeants africains sur leur peuple. Beaucoup ont compris cette pensée comme si le politique en Afrique se résumait simplement au pouvoir de donner la mort. Mbembe décrit ainsi la postcolonie comme un lieu le commandement et le pouvoir sont aussi une « économie de la mort ». Les gouvernants exercent leur autorité sur un mode de violence, dobscénité et de grotesque. Les gouvernants sarrogent ainsi le privilège sur la vie des gouvernés. Cest un temps « être souverain cest exercer son contrôle sur la mortalité et définir la vie comme le déploiement et la manifestation du pouvoir » [citation nécessaire]. Pour Mbembe lon assiste en postcolonie à une violence improductive, contrairement au temps colonial ou la violence, selon lui, poursuivait un but : la rentabilité. Cette théorie est encore perçue sur le continent comme une hérésie.

Comment se nommer soi-même lorsque les outils de réflexion et danalyse sont une invention exogène. Édouard Glissant nous rappelle que se nommer soit même cest exister. Or comment exister uniquement par la médiation de lautre ? En dautres termes, si Mbembe navait pas utilisé la théorie du biopouvoir pour décrire ce phénomène sur le continent, la réaction serait-elle la même ?

Dieu, la postcolonie et lépiscopat africain.

« En premier lieu, elle [la postcolonie] met à nu aussi bien la violence inhérente à une idée particulière de la raison que le fossé qui, dans les conditions coloniales, sépare la pensée éthique européenne de ses décisions pratiques, politiques et symboliques. Comment, en effet, réconcilier la foi proclamée en lhomme et la légèreté avec laquelle on sacrifie la vie, le travail des colonisés et leur monde de significations ? Cest, à titre dexemple, la question que pose Aimé Césaire dans son Discours sur le colonialisme. Dautre part, la pensée postcoloniale insiste sur lhumanité à venir, celle qui doit naître une fois que les figures coloniales de linhumain et de la différence raciale auront été abolies » [citation nécessaire]. Tout en fustigeant la violence coloniale, il démontre que la les indépendances nont pu se départir de lhéritage empoisonné de lÉtat colonial.

Les critiques adressées par Mbembe à l'égard du clergé africain, accusé d'avoir simplement pris la place des missionnaires blancs en préservant le système politico-social de lÉglise catholique romaine, notamment dans la gestion foncière, et de soutenir les régimes autoritaires ou dictatoriaux. Bien que Mbembe partage une position fortement anti-cléricaliste, il reste attentif au discours théologique, notamment depuis sa découverte de la théologie de la libération de Gustavo Guttiérez, lecture qui a éveillé en lui une pratique subversive de la grammaire du sacré. Il s'interroge en outre sur les raisons expliquant le faible enracinement de la théologie de la libération en Afrique [citation nécessaire].

De la postcolonie, ouvrage majeur dun théoricien en devenir

Théoricien de la postcolonie, Mbembe rend l'étude de celle-ci célèbre dans le monde francophone avec son ouvrage éponyme, De la postcolonie. Essai sur limaginaire politique dans lAfrique contemporaine (2000). Dans un entretien publié par Esprit, il précise toutefois que la post colonie nest pas une théorie mais une critique qui se construit dans un mouvement dynamique de sédimentation encore en devenir.

Achille Mbembe définit la postcolonie comme une notion qui renvoie « à lidentité propre dune trajectoire historique donnée : elle est des sociétés récemment sorties de lexpérience que fut la colonisation, celle-ci devant être considérée comme une relation de violence par excellence. » [citation nécessaire] Cette notion a pris ancrage dans les départements de Subaltern studies, souvent dirigés par des universitaires issus d'anciennes colonies. Lexpression « postcolonie » est aujourdhui devenue une référence dans les études subalternes qui désignaient initialement des champs de compétences autres que le monde occidental et ses problématiques.

Mbembe inscrit sa thématique dans une problématique qui tente doffrir une certaine originalité dans lexamen du problème africain. Dans la seconde édition de 2004, il ajoute un avant-propos il définit lAfrique comme un lieu le temps sagite, le tumulte prive de la sérénité. Il critique ensuite trois genres de discours produits sur le continent: l'Afro-pessimisme, l'africanisme et l'afro-radicalisme. Le premier est accusé d'être un avatar de limaginaire raciste:

« Cest un discours gouverné par la haine des noirs et le mépris du continent »; « nous autres qui vivons sur place perdrions notre temps à vouloir le réfuter tant il brille par sa sottise » [citation nécessaire]

L'afro-radicalisme, quant à lui, naîtrait selon Mbembe dune entaille originelle, de la rencontre entre lOccident et lAfrique, vécue comme un viol, ce qui empêcherait de penser et de formuler un discours épuré de la haine de lautre, toujours perçu comme coupable des maux du continent. Mbembe met ainsi en garde la jeunesse africaine qui, malgré le fait quelle soit née après les indépendances, continuerait à penser que bon nombre des problèmes du continent sont du fait de lautre, du Blanc.

La violence du colon sur le colonisé sinscrivait dans un assujettissement total quoique repoussé par lindiscipline de lassujetti cherchant son émancipation. Pour Mbembe cette colonisation précédée quelque temps avant par la traite négrière est loin dêtre « une histoire de la pacification » moins encore celle de la « civilisation » du barbare, contrairement à ce que présente lhistoire officielle. Au nom de la productivité le colonisé pouvait subir les crimes les plus odieux de la part du « civilisateur ». La colonialité se déploie dans une idéologie déshumanisante qui dans bien des cas suscite la révolte du colonisé, suivie systématiquement par une répression sanglante.

La postcolonie est aussi un monde la sacralisation et la désacralisation se côtoient, « lobscénité » nest pas laffaire que de la plèbe. Dans ce monde, le sens est banalisé, cest ainsi que vient se greffer au sens officiel imposé par le gouvernant un second sens, dédoublé du premier par les gouvernés et tournant le solennel du pouvoir en dérision. Les gouvernants dans leur sacralisation démesurée peuvent se mettre à solenniser et officialiser les faits les plus triviaux et à les imposer ainsi aux gouvernés.

En postcolonie la sphère économique a su mettre à nu les lacunes des États en faillite. Les inégalités criantes qui sobservent servent de justification aux rébellions et coups dÉtat qui, une fois au pouvoir, sont, dans bien des cas, loin dopérer un véritable changement. Laccroissement de la productivité est exigé de cette Afrique qui doit aussi faire face à laccroissement des inégalités.

Fervent lecteur de Frantz Fanon, Mbembe sinscrit dans la logique de se tenir débout par soi-même: lAfrique ne doit rien attendre de personne. Aucun pays au monde ne sest développé avec laide au développement, ni encore moins avec une gestion humanitaire dun problème politique. Mbembe rejette toute posture victimaire. A ceux qui disent que lAfrique reçoit plus quelle ne donne, il démontre, chiffres à l'appui, quen dépit du marasme ambiant sur le continent, le retour sur investissement des entrepreneurs occidentaux est plus que rentable.

Mbembe et la philosophie africaine

Selon C. Coquery-Vidrovitch, Mbembe sollicite la philosophie occidentale pour rendre intelligible le continent. Comment comprendre la mise à lécart des philosophes africains comme Y.V. Mudimbe, P. Hountondji ? Serait-il lui-même victime de l’ « occidentalo-centrisme » des sciences sociales ou bien la philosophie africaine na-t-elle rien à dire face à la crise contemporaine du Continent ?

Âge du fratricide et paix armée: deux périodes post-guerre froide

Mbembe désigne par le terme d'« âge du fratricide » [citation nécessaire] la période succédant, en Afrique, à la fin de la guerre froide, et qui coïncide avec une multitude de conflits dits de « basse intensité ». Il parle alors de « pulsion de mort » et de « passion de détruire » [citation nécessaire], et qualifie cette période comme le moment « la violence du frère à légard du frère devient la règle, autrement dit le frère et lennemi ne font plus quun » [citation nécessaire]. Pour qualifier ces combats, il parle de guerre postcoloniale, artisanale mais néanmoins extrêmement dévastatrice, à l'instar du génocide au Rwanda.

Selon Mbembe, qui -investit le vocabulaire psychanalyste, les idéaux du panafricanisme et de solidarité n'auraient pas survécu, après le meurtre du Père colonisateur, aux ambitions de quelques responsables politiques qui ont manipulé avec agilité les questions identitaires, autour de lautochtonie.

Mbembe introduit aussi la question du genre, notion issue des Gender studies anglo-saxonnes, pour faire intervenir dans l'analyse de ces conflits la problématique de la sœur et de la mère, et comprendre l'usage du viol en tant qu'arme de guerre.

Enfin, il appelle la période actuelle celle de la « paix armée ». A la cartographie conflictuelle des décennies 1990-2000 succède une sortie de crise faite de retour en arrière, et de crises ponctuelles mais ne semblant pas mettre en cause la dynamique global de pacification.

La problématique de la réconciliation, du retour des déplacés intérieurs, des réfugiés, reste au cœur de toute politique de reconstruction après la guerre. Or peuton réconcilier sans justice ? Peut-on pacifier sans indemniser les victimes de la guerre ? Partout sur le continent le modèle sud-africain du Tribunal « Justice et Réconciliation » semble faire école, nonobstant sa singularité, qui pose le problème de son application à d'autres pays.

De la démocratie en Afrique

Mbembe distingue trois éléments obstruant la démocratisation en Afrique [1]. Dabord la faillite de lÉtat et linformalisation des économies. Il ajoute le double impératif dune ouverture politique et économique et la diffraction sociale. Enfin il rappelle que latrophie des intellectuels africains, restés muets et sourds sur la nécessité de réfléchir sur un modèle de démocratie sur le continent peut être un facteur explicatif de la difficulté de ce régime politique à senraciner sur le continent.

Mbembe dépasse ainsi le débat entre les dynamiques du dehors et du dedans dans les transformations en cours sur le continent. Sa mission consiste à éclairer, à donner à comprendre et si possible à formuler des théories pouvant faciliter lidentification des facteurs de résistances et des obstacles au projet de lindépendance : se tenir debout par soi-même en Afrique.

Lenjeu nest pas de copier un quelconque système de gouvernement, mais plutôt de voir dans quelle mesure une gouvernance démocratique peut advenir sur le continent, à partir de réalité ancrée localement et qui font sens pour les communautés politiques africaines.

Un intellectuel public au cœur de son temps

Mbembe intervient régulièrement sur le blog dAlain Mabanckou pour tenir des chroniques sur les enjeux majeurs du contient. Tous les sujets y passent, du football aux homosexuels, en passant par la famille moderne africaine. Il donne des entretiens à la radio, à la presse écrite et dans de nombreux médias en dehors du cercle académique.

Son article sur les équipes africaines au mondial 2006 a été complété par des entretiens avec son ami Lilian Thuram sur dautres sujets portant plutôt sur la citoyenneté en France. Avec Célestin Monga, ils ont interrogé lAfrique contemporaine et les enjeux autour de la famille et de la responsabilité des élites

Publications

Présentation plus détaillée sur le site du WISER-institute : http://wiserweb.wits.ac.za/home%20-%20staff.htm#2

  • 2010 Sortir de la grande nuit : Essai sur l'Afrique décolonisée, Paris: Editions La Découverte
  • 2000 De la postcolonie. Essai sur limagination politique dans lAfrique contemporaine. Paris: Karthala, 280 pp. (traduit en anglais: On the Postcolony. Berkeley: University of California Press, 274 pp., 2001)
  • 2000 On Private Indirect Government. Dakar: CODESRIA, 117 pp.
  • 1996 La naissance du maquis dans le Sud-Cameroun (1920-1960). Histoire des usages de la raison en colonie. Paris: Karthala, 438 pp.
  • 1991 Le politique par le bas. Contribution à une problématique de la démocratie en Afrique noire. (avec J.F. Bayart, C. Toulabor), Paris: Karthala, pp. 148-256.
  • 1988 Afriques indociles. Christianisme, pouvoir et État en société postcoloniale, Paris: Karthala, 222 pp.
  • 1986 Les jeunes et lordre politique en Afrique noire, Paris: LHarmattan, 247 pp., ISBN 978-80-254-2522-0
Collaboration à dautres ouvrages
  • 2008 L'Afrique de Sarkozy : un déni d'histoire (avec Jean-François Bayart, Pierre Boilley, Ibrahima Thioub sous la dir. de Jean-Pierre Chrétien) éd. Karthala, 2008
  • 2005 La République et limpensé de la « race ». In La fracture coloniale. La société française au prisme de lhéritage colonial. (edited by Pascal Blanchard, Nicolas Bancel and Sandrine Lemaire). Paris : La Découverte. 139-153.)
  • 2005 À la lisière du monde. Frontières, territorialité et souveraineté en Afrique. In Le territoire est mort. Vive les territoires! (edited by Benoit Antheaume et Frédéric Giraut). Paris: IRD Editions. 47-78.
  • 2004 Subject and Experience. In Keywords/Experience. For a Different Kind of Globalization (edited by Nadia Tazi). Johannesburg: Double Storey Books. 1-18.
  • 2004 Logiques de transformation sociale et recomposition des espaces de pouvoir en Afrique de lOuest. In LAfrique de lOuest dans la compétition mondiale. Quels atouts possibles ? (edited by Jacqueline Damon and John O. Igue). Paris: Karthala. 197-218.
  • 2003 Provisional Notes on the Postcolony. In Contemporary African Art and Shifting Landscapes (edited by Gilane Tawadros and Sarah Campbell). London: Institute of International Visual Art.53-64.
  • 2003 Sovereignty as a Form of Expenditure. In Sovereign Bodies. Citizens, Migrants, and States in the Postcolonial World. (edited by Thomas Blom Hansen and Finn Stepputat). Princeton: Princeton University Press. 148-1676.
  • 2002 (avec J. Roitman), Figures of the Subject in Times of Crisis. In Under Siege: Four African Cities (edited by Okwui Enwezor and al.). Ostfildern-Ruit: Hatje Cantz Publishers. 99-128.
  • 2002 The Power of the Archive and its Limits. In Refiguring the Archive, edited by Carolyn Hamilton. Le Cap, David Philip. 19-26.
  • 2001 At the Edge of the World: Boundaries, Territoriality, and Sovereignty in Africa. In Beyond State Crisis? Postcolonial Africa and Post-Soviet Eurasia in Comparative Perspective, edited by Mark R. Beissinger and Crawford Young. Washington, D.C.: Woodrow Wilson Center Press. 53-80.
  • 2001 The Subject of the World. In Facing Up to the Past: Perspectives on the Commemoration of Slavery from Africa, the Americas and Europe, edited by Gert Oostindie. Ian Randle Publishers. 21-28.
  • 1996 TheThingand Its Double in Cameroonian Cartoons. In Readings in African Popular Culture, edited by K. Barber. London : James Currey.151-163.
  • 1997 LÉtat-civil de lÉtat en Afrique. In GEMDEV : Les avatars de lÉtat en Afrique. Paris : Karthala.
  • 1994 Déflation de lÉtat, civilité et citoyenneté en Afrique noire. In GEMDEV, Lintégration régionale dans le monde. Innovations et ruptures. Paris, Karthala, pp. 273-286.
  • 1993 Prolifération du divin et régimes du merveilleux en postcolonie. In Les politiques de Dieu, edited by G. Kepel, Paris: Le Seuil, pp. 177-201.
  • 1993 Crise de légitimité, restauration autoritaire et déliquescence de lÉtat au Cameroun. In Itinéraires daccumulation au Cameroun, edited by P. Geschiere & P. Konings, Paris: Karthala, pp. 345-373.
  • 1989 Bureaucratie et forces marchandes dans le Cameroun de lentre-deux-guerres, 1920-1938. In The Political Economy of Cameroon Historical Perspectives, edited by P. Geschiere & P. Konings. Leiden: ASC Research Report, pp. 785-809.
Articles divers
  • 2006 Quest-ce que la pensée postcoloniale ? in Esprit. 330 : 117-133.
  • 2006 La colonie: son petit secret et sa part maudite, in Politique africaine, 102 : 101-127.
  • 2006 Nécropolitique, in Raisons Politiques. 21: 29-60.
  • 2005 Variations on the Beautiful in the Congolese World of Sounds, in Politique africaine. 100: 71-91.
  • 2005 Faces of Freedom: Jewish and Black Experiences, in Interventions. 7(3): 293-298.
  • 2004 (with Sarah Nuttall) Writing the World From an African Metropolis, in: Public Culture. 16(3): 347-372.
  • 2004 Aesthetics of Superfluity, in Public Culture. 16(3): 373-405.
  • 2004 Essai sur le politique en tant que forme de la dépense, in Cahiers détudes africaines. XLIV (1-2), 173-174: 151-192.
  • 2003 Politiques de la vie et violence spéculaire dans la fiction dAmos Tutuola, in Cahiers détudes africaines. XLIII (4),172: 791-826.
  • 2003 Life, Sovereignty, and Terror in the Fiction of Amos Tutuola, in Research in African Literatures. 34 (4): 1-26.
  • 2003 Réponse aux critiques, in Politique africaine. (91): 189-194.
  • 2003 Necropolitics, in Public Culture. 15 (1): 11-40.
  • 2002 LAfrique entre localisme et cosmopolitisme, in Esprit. (288): 65-74.
  • 2002 On the Power of the False, in Public Culture. 14(3): 629-640.
  • 2002 African Modes of Self-Writing, in Public Culture. 14(1): 239-274.
  • 2002 Notes sur le pouvoir du faux, in Le Débat. (118): 49-58.
  • 2002 As Formas Africanas de Auto-Inscricao, in Estudos Afro-Asiaticos. 23(1): 171-209.
  • 2001 Ways of Seeing: Beyond the New Nativism, in African Studies Review. 44(2): 1-14.
  • 2000 À propos des écritures africaines de soi, in Politique africaine. 77: 16-43.
  • 2000 At the Edge of the World: Boundaries, Territoriality, and Sovereignty in Africa, in Public Culture. 12(1): 261-286.
  • 1999 Lidée de sciences sociales, in African Sociological Review. 3(2): 129-141.
  • 1999 Gods Phallus, in Public Culture. 11(3): 475-498.
  • 1999 Du gouvernement privé indirect, in Politique africaine. 73: 103-121.
  • 1996 Des rapports entre la rareté matérielle et la démocratie en Afrique subsaharienne, in Sociétés africaines et diaspora. 1: 13-39.
  • 1996 Lachoseet ses doubles dans la caricature camerounaise, in Cahiers détudes africaines. (141-142), XXXVI-1-2: 143-170.
  • 1995 (with J. Roitman) Figures of the Subject in Times of Crisis, in Public Culture 7(2): 323-352.
  • 1995 Notes provisoires sur la postcolonie, in Politique africaine. 60: 76-109.
  • 1993 Écrire lAfrique à partir dune faille, in Politique africaine. 51: 69-97.
  • 1992 Traditions de lautoritarisme et problèmes de gouvernement en Afrique sub-saharienne, in Africa Development. 17 (1): 37-64.
  • 1992 Prosaics of Servitude and Authoritarian Civilities, in Public Culture. 5 (1): 123-145.
  • 1992 Provisional Notes on the Postcolony, in Africa. 62 (1): 3-37.
  • 1991 Domaines de la nuit et autorité onirique dans les maquis du Sud-Cameroun, 1955-1958, in Journal of African History. 31: 89-121.
  • 1991 Désordres, résistances et productivité, in Politique africaine. 42: 2-8.
  • 1990 Pouvoir, violence et accumulation, in Politique africaine. 39: 7-24.
  • 1989 Le spectre et lÉtat : des dimensions politiques de limaginaire historique dans le Cameroun postcolonial, in Revue de la Bibliothèque Nationale. 34.
  • 1989 LÉtat-historien. In : Écrits sous maquis, by R. Um Nyobè. Paris: LHarmattan, pp. 7-42.
  • 1989 Largument matériel dans les Églises catholiques dAfrique noire: le cas du Zimbabwe, in Politique africaine. 35: 50-65.
  • 1986 Pouvoir des morts et langages des vivants : les errances de la mémoire nationaliste au Cameroun, in Politique africaine. 22: 37-72.
  • 1986 Postface. In Le mouvement nationaliste au Cameroun, by R. Joseph. Paris: Karthala: 363-374.
  • 1985 La palabre de lindépendance : les ordres du discours nationaliste au Cameroun, 1948-1958, in Revue française de science politique. 35 (3): 459-486.
  • 1984 Introduction. In Le problème national camerounais, by R. Um Nyobè. Paris: LHarmattan, pp. 8-92.
Présentations orales et communications dans des séminaires
  • 2006 The Idea of South Africa, Bloke Modisane Lecture, Université de KwaZulu-Natal
  • 2005 Two Lectures on the Theologico-Political, Université de Californié à Irvine (États-Unis)
  • 2004 The Enemy, the Neighbor and the Stranger, Keynote Address, European Association of Social Anthropology, Université de Vienne (Autriche)
  • 2004 Figures of Unfreedom, Public Lecture The Promise of Freedom and Its Practice Symposium, University of the Witwatersrand (Afrique du Sud)
  • 2003 Political Life of Sovereignty, The Wellek Lectures, Université de Californié à Irvine (États-Unis)
  • 2003 On the Idea of Mass Destruction, Université Duke, États-Unis
  • 2003 Variations on the Beautiful in the Congolese World of Sounds, College Sarah Lawrence (États-Unis)
  • 2002 On the Limits of TrustKeynote Lecture, Doctoral School, Université dAmsterdam (Pays-Bas)
  • 2002 Late Modernity and the Cultural Politics of Blackness, Série de lectures Fabrica de Ideais, Université fédérale de Bahia (Brésil)
  • 2002 Does Race Matter? (avec Sarah Nuttall), Université fédérale de Bahia (Brésil)
  • 2001 On the Materialities of War in Africa, Keynote Address, Conférence sur Violence et rédemption, Université de Chicago (États-Unis)
  • 2001 Narratives of Identity and Citizenship in African Political Discourses, Scottish Royal Lecture, Université dÉdimbourg (Royaume-Uni)
  • 2001 Languages of Life, The Center for Gender Studies, Université de Chicago (États-Unis)
  • 2001 On Cosmopolitanism, Tate Modern Gallery, London (Royaume-Uni)
  • 2001 Notes on the Sensuality of Violence, Center for Comparative Literature, Université Columbia (États-Unis)
Articles et communications dans des conférences (1999-2002)
  • 2002 On Cultural Diversity, World Conference on Sustainable Development, Johannesburg (Afrique du Sud)
  • 2002 NecropoliticsConference onNew Imaginaries, Université du Witwatersrand (Afrique du Sud)
  • 2001 The Practice of Joy Before Death: Re-Reading Bataille in Times of AIDS, The Center for Gender Studies, Université de Chicago (États-Unis)
  • 2001 Powers of the False: Re-Reading Deleuzes Cinéma 2, Department of Rhetoric, University de California à Berkeley (États-Unis)
  • 2001 Aesthetics of the Subject, The Globalization Network Summer School, Université dAmsterdam (The Netherlands)
  • 2001 African Modes of Self-Writing, Prince Claus Fund Conference on Cosmopolitanism, Patna (Inde)
  • 2001 New Imaginaries of Race, United Nations Conference on Racism and Xenophobia, Durban (Afrique du Sud)
  • 2000 Social Science Research in Africa: Dilemmas and Challenges, Conférence AIRE-Développement, Poitiers (France)
  • 2000 Political Imagination in Times of War, Séminaire de recherche CODESRIA-MacArthur Foundation, Zanzibar (Tanzanie)
  • 2000 Violence and Social Recompositions in Contemporary Africa, Center of African Studies, Université de Lisbonne (Portugal)
  • 1999 Boundaries and Their Limits, The Interdisciplinary Network on Globalization Seminar, Université de Dakar (Sénégal)

Source

Références

  1. Achille Mbembe, « Vers une nouvelle géopolitique africaine », Le Monde diplomatique, republié in « Afriques en renaissance », Manière de voir, n° 51, mai-juin 2000

Articles connexes

Bibliographie

  • « Les 50 personnalités qui font le Cameroun : Achille Mbembe », Jeune Afrique, n° 2520-2521, du 26 avril au 9 mai 2009, p. 43

Liens externes


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