- Cornemuse landaise
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Boha
La boha (prononcer "bou-heu") ou cornemuse landaise est un instrument de musique à vent utilisé dans la musique landaise. C'est une cornemuse à anches simples. Elle est petite et ne possède qu'un seul bourdon, contenu dans le tuyau mélodique appelé pilhet. Le nom "boha" vient du verbe bohar qui en gascon signifie souffler ; les joueurs de cornemuses landaises sont appelés bohaires.
La boha était beaucoup jouée dans les Landes, en Gironde et en Lot-et-Garonne à partir du XIXe siècle. Félix Arnaudin recueillit beaucoup de témoignages de joueurs de cornemuse landaise et consacra à cette dernière une partie du 1er tome de son œuvre Des chants populaires de la Grande Lande (1912). Au début du XXe siècle, la boha fut peu à peu oubliée : il y avait environ 30 bohaires vers les années 1920. On considère Justin alias Jeanty Benquet, né à Pindères, comme l'un des derniers bohaires. Il mourut en 1957. Dans les années 1970, des facteurs retrouvent des cornemuses et décident d'en refabriquer (le premier fut Alain Cadeillan). Créée en 1993, l'association Bohaires de Gasconha a pour but de faire redécouvrir cet instrument et la culture qui l'entoure. On dénombre aujourd'hui plus de 200 bohaires.
Facture
La boha est constituée de 4 parties essentielles :
- La poche : généralement en peau de chèvre voire d'agneau.
- Le porte-vent : contenant en général une valve (d'autres systèmes existent ou sont en expérimentation) pour empêcher le retour de l'air.
- Le pilhet (double tuyau) : contenant deux tuyaux, un pour la mélodie et un pour le bourdon. Le tuyau mélodique est percé de 7 ou 8 trous ; le tuyau du bourdon est percé d'un trou et est prolongé par le brunider
- Le brunider : pièce de bois prolongeant le tuyau du bourdon et qui permet s'il est mis ou enlevé de modifier la note du bourdon.
Le modèle présenté en photo est une reconstitution, qui comporte des évolutions notoires (nombre de trous de jeu, tonalité, bourdons etc...) qui permettent de jouer un répertoire plus étendu. Les véritables boha(s) utilisées pour jouer un répertoire traditionnel, n'ont que cinq trous sur le dessus du pilhet et un trou dessous. La forme générale est elle aussi assez différente.
Jeu
La boha est associée à une culture de bal et accompagne des danses comme le rondeau, la mazurka, la polka, la valse, la scottish...
La boha n'est pas une cornemuse banale. Si traditionnellement elle possède des anches simples en roseau, des lamelles en carbone, très récemment utilisées à leurs places, produisent une sonorité assez différente du timbre d'origine. Par contre elles offrent l'avantage d'une grande stabilité dans le temps. Mais sa véritable particularité vient de son bourdon. Tout d'abord, il peut être modifié en bouchant ou débouchant le trou percé dans le tuyau du bourdon. Pour un pilhet en sol par exemple, le bourdon est un sol si le trou est ouvert et un ré si le trou est fermé. Cela permet de faire une rythmique avec le bourdon pour accompagner la danse par exemple.
Si maintenant on enlève le "brunider", lorsque l'on bouchera le trou du bourdon la note produite ne sera plus un ré mais un mi (sur un pilhet en sol toujours). On enlève donc le brunider pour jouer des morceaux en mode mineur (la mineur par exemple).
Une des cornemuses ayant un système de bourdon variable similaire est la duda, la cornemuse hongroise.
Bibliographie et liens
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