Cornelis de Leeuw

Cornelis de Leeuw

Cornelis de Leeuw, né à Edam en 1613 et décédé à Amsterdam (?) en 1664 ou 1665, est un compositeur baroque, libraire et éditeur de la République des Sept Pays-Bas.

Sommaire

Vie et œuvre

1613-1650

Il était le beau-frère du prédicateur remonstrant Nicolaes Borremans[1].

La publication des bans de Cornelis de Leeuw et Teuntie de la Tombe eut lieu le 18 décembre 1643 à Amsterdam.

On connaît de De Leeuw une mise en musique à trois voix, sans doute destinée à des voix d’enfants, du chant de Noël Een kindeken is ons gheboren (Un enfant nous est né), dont l’origine remonte au Moyen Âge. Son arrangement devint si populaire, que le compositeur catholique anglais, en exil à Anvers, John Bull, ne composa pas moins de trois variations pour clavier sur le thème de cette chanson. La chanson de De Leeuw fut publiée dans le Livre Septiesme à Amsterdam en 1644[2]. Bien que De Leeuw eût un talent musical, il ouvrit une librairie après son apprentissage chez Jacob Colom à Amsterdam. Entretemps, en 1646, il mit en musique, à quatre voix et pour basse continue, les psaumes pénitentiels, David’s Tranen, de l’auteur Joost van den Vondel[1], ainsi que des textes de Hugo de Groot[3].

En 1647, au service de Colom, il s’occupa de la musique d'une nouvelle édition des Stichtelycke Rymen du poète remonstrant Dirk Rafaelszoon Camphuysen. Les mélodies de Camphuysen furent soumises à une révision périodique sinon une élaboration polyphonique. L’année précédente, Cornelis de Leeuw avait mis en musique quelques chansons dans le style du motet concertant, à trois jusqu’à huit voix. De cet ouvrage, publié en 1646, seule la partie de basse continue est conservée. Dans l’édition de 1647 des vers de Camphuysen, la chanson Christelycke klachte: traen oogen traen fut reprise dans l’harmonisation à quatre voix d’un auteur resté anonyme, basé sur la pavane Lachrimae du compositeur anglais John Dowland. Des harmonisations des Christelycke plicht-rymen furent publiées en 1648-1649. Ce livre se distingue par sa notation soignée et variée des mélodies. On y trouve également plusieurs canons et une chanson arrangée à trois voix. Cependant, on se limita à une seule édition[4].

À partir de 1648, De Leeuw conduisit son commerce sur la parcelle de son ancien patron, sur le Water en face du Koorn-Beurs, au Muziekboek (et à partir de 1649, dans le Stuurman)[1].

En 1649 et 1650, il lui fut accordé un brevet pour ses livres de psaumes. Par une annonce dans le Courante uyt Italien (le journal de l’Italie) d’octobre 1650, on est renseigné sur l’édition qui vit le jour cette année-là, et qui était encore connue en 1790 de l’organiste de Nimègue P. Beyen. Si, avant 1650, les psaumes furent toujours notés dans la clef de soprano, de l’alto ou de ténor. De Leeuw les nota entièrement dans une seule clef, notamment celle du milieu [5]: il utilisa donc seulement la clef de l’alto avec ou sans bémol, ce qui est aussi caractéristique des révisions de 1656 et 1658, éditées au nom de Jan Pietersz. En une seule décennie, la façon de noter de De Leeuw fut imitée pratiquement partout. Elle devint même la version normative de la notation de la mélodie, ce qui indique clairement qu’elle répondit à un besoin. Ce besoin est peut-être à mettre en rapport avec l'apparition, vers cette époque, de la musique d’orgue d’accompagnement. Si l'exécution est non accompagnée, la transposition de la tessiture notée à une tessiture chantable ne pose aucun problème. Mais la notation des mélodies de psaumes dans un registre constant est plus avantageux pour l’organiste accompagnant le chant. C’est exactement ce changement que De Leeuw avait introduit : dans son système, toutes les mélodies de psaumes sont précisément notées dans la clef de l’alto. Plus tard au XVIIe siècle, il y avait aussi des livres de psaumes, notés dans la clef de violon, quoique la clef de l’alto reste normative[6]. Le brevet, accordé à De Leeuw en 1650, fut retiré en 1658 sous prétexte qu’il aurait emprunté sa rédaction à d'autres. Sa notation des psaumes était encore en usage au XXe siècle dans l'Église réformée néerlandaise et auprès de ces congrégations d’églises qui firent usage des éditions de psaumes de la Compagnie de la Bible. Jusqu'à l’introduction d’une nouvelle versification des psaumes en 1773, le nom de De Leeuw était toujours imprimé sur la page de titre[1]. Beaucoup de psautiers de la seconde moitié du XVIIe siècle et du XVIIIe siècle contiennent les instructions - d’une seule page - de De Leeuw sur l’enseignement de la musique (Musyck-Onderwys).

1650-1665

Une remarquable collection de psaumes, de cantiques et de chants spirituels date de 1652 et fut imprimée à Amsterdam par De Leeuw pour les mennonites dans la diaspora en Allemagne du Nord, à Emden, Hambourg et Dantzig[4].

En 1658, il habita au Fluwelen Burgwal. Le 5 mars 1660, on constata son état de cessation de paiements.

En 1662, il est correcteur d'épreuves du Bellerophon de Pers, publié par William de Beaumont ; son nom figurera sur la page de titre jusqu’à la dernière édition de l’ouvrage à Amsterdam en 1695[1].

La relation qu'il entretint avec Henry Bruno résultait de la publication en 1656 de la versification des psaumes de ce dernier. Bruno fut probablement l’auteur d’une chanson faite à l’occasion de son mariage (Den herstelden Apollos harpe, Amsterdam, 1663) ; dans le cas de Willem van Heemskerk, ceci est documenté (Bloemkrans van verscheiden gedichten, Amsterdam, 1659)[1].

Notoriété

Bien que ces idées fussent libérales, De Leeuw continua à appartenir à l’église d’état. De ses opinions libérales témoigne, entre autres, la publication en 1652 d’une nouvelle édition de la versification des psaumes du remonstrant Camphuysen, publiée pour la première fois, anonymement, en 1624, et des Christelycke plicht-rijmen, que De Leeuw publia en 1648 lui-même. Ces ouvrages témoignent également de ses réflexions sur la notation musicale.

Les compositions que le roi de Portugal posséda de lui, dans sa bibliothèque à Lisbonne, périrent dans le tremblement de terre qui détruisit la capitale portugaise en 1755[1].

Publications

Une liste des publications de et par Cornelis de Leeuw est à consulter sur le site internet de Rudolf A. Rasch.

Notes, sources et/ou références

  1. a, b, c, d, e, f et g P.C. Molhuysen en P.J. Blok (red.), Nieuw Nederlandsch biografisch woordenboek, Vol. 2, A.W. Sijthoff, Leyde, 1912, p.  800-801
  2. voir également le site Web Messa Di Voce
  3. Louis Peter Grijp,Muziek en literatuur in de Gouden Eeuw in Een muziekgeschiedenis der Nederlanden, Amsterdam University Press-Salomé & Éd. Pelckmans (Belgique), 2001, ISBN 90 5356 488 8 (Amsterdam) et ISBN 90 289 3000 0 (Belgique), p. 252
  4. a et b Rudolf Rasch, Een Muzikale Republiek, Geschiedenis van de Muziek in de Republiek der Verenigde Nederlanden 1572-1795, vol. 2, Muziekleven, Tome 8, De kerken I: Reformatorische richtingen, 8.5 Remonstranten, doopsgezinden, lutheranen, hernhutters
  5. voir également le site Web de la Cappella Amsterdam
  6. Rudolf Rasch, Een Muzikale Republiek, Geschiedenis van de Muziek in de Republiek der Verenigde Nederlanden 1572-1795, vol. 2, Muziekleven, Tome 8, De kerken I: Reformatorische richtingen, 8.2 De Hervormde Kerk 1: Psalmgezang

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