- Conservatoire national supérieur de musique
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Conservatoire national supérieur de musique
Le Conservatoire national supérieur de musique (CNSM) est un établissement public à caractère administratif, qui trouve son origine dans le Conservatoire de musique fondé le 3 août 1795 (16 thermidor an III) par la Convention, sous la présidence de Jean-Marie Heurtault de Lamerville.
Le CNSM dispense un enseignement professionnel de la musique et des métiers du son. Les CNSM concernent aussi la danse, d'où l'appellation de CNSMD (Conservatoire national supérieur de musique et de danse).
Il existe en France deux CNSM : celui de Paris et celui de Lyon.
Sommaire
Histoire
Louis XIV crée l’Académie royale de musique par lettres patentes du 28 juin 1669. L'Académie est rattachée à la Maison du roi. Par ailleurs, par arrêt du Conseil d’État du roi du 3 janvier 1784, l’École royale de chant et de déclamation est fondée et installée dans l’Hôtel des menus plaisirs. Ces deux institutions sont les premiers signes d'une volonté de structurer et de formaliser l'enseignement des arts dramatiques et musicaux.
Institut national de musique
À l'École royale de chant et de déclamation, la Révolution ajoute une École de musique municipale (1792). À ces deux établissement succède, le 8 novembre 1793 (18 brumaire an II), la première ébauche d'un établissement unique consacré à la formation de musiciens : l'Institut national de musique, qui est décrété par la Convention nationale et pourvu d'un budget distinct, sous la direction de François-Joseph Gossec.
Conservatoire de musique
À peine deux ans plus tard, la Convention décide par une loi du 3 août 1795 (16 thermidor an III) l'établissement du Conservatoire de musique en lieu et place de l'Institut national de musique. La nouvelle structure est gérée par un directoire composé de Gossec, Méhul et Cherubini, Bernard Sarrette ayant le rôle de commissaire chargé de l'organisation. L'enseignement est limité aux disciplines instrumentales, particulièrement cordes et vents.
Sarrette devient directeur de l'établissement en 1800, cependant que les missions de l'institution s'élargissent à l'art dramatique et à la danse. L'orchestre des élèves est créé en 1806 par François-Antoine Habeneck. La même année, le Conservatoire devient Conservatoire de musique et de déclamation, appellation qui sera conservée, avec une éclipse, jusqu'en 1934, où l'établissement se verra baptisé Conservatoire national de musique et d’art dramatique.
Conservatoire de musique et de déclamation
Fermé un temps sous la Restauration en raison de son origine révolutionnaire, le Conservatoire est, dès 1816, transformé en une École royale de musique et de déclamation sous l'administration d'un inspecteur général, François-Louis Perne. Ce changement se traduit par des réductions du nombre d'enseignants et par une activité réduite. L'établissement ne retrouvera une meilleure considération qu'en 1822, lorsque Cherubini est nommé directeur, et non simple inspecteur. Il faudra cependant attendre 1830 pour voir le nom de Conservatoire officialisé à nouveau.
Cherubini structurera l'institution dans des formes qui sont aujourd'hui encore reconnaissables : institution d'un système de concours d'entrée et de sortie, élaboration de méthodes officielles d'enseignement, ouverture vers un plus grand nombre d'instruments (piano, harpe, contrebasse, trompette, chant, etc).
Les écoles de musique de Lille, Toulouse et Nancy sont rattachées au conservatoire par ordonnance du 20 décembre 1826 et un règlement intérieur promulgué en 1850.
Guy Ropartz, compositeur, est nommé directeur du Conservatoire de Nancy (à l'époque École Nationale succursale du Conservatoire de Paris) de 1894 à 1919, où il crée les classes d'alto en 1894, de trompette en 1895, de harpe et d'orgue en 1897, puis de trombone en 1900. Il instaure également la saison de concerts symphoniques avec le tout jeune Orchestre du Conservatoire, ancêtre de l'Orchestre symphonique et lyrique de Nancy.
Les différents successeurs de Cherubini, Esprit Auber (1842-1871), Ambroise Thomas (1871-1896), Théodore Dubois (1896-1905), Gabriel Fauré (1905-1920), Henri Rabaud (1920-1941) et Claude Delvincourt (1941-1946), développeront le Conservatoire de musique et de déclamation à un degré qui en fera un point de référence et d'excellence de l'enseignement musical dans l'Europe entière. Un Musée des instruments est fondé en 1864. En 1905, un décret détaille l'organisation du conservatoire, nominations, traitements, avancements et peines disciplinaires du personnel enseignant et administratif, organisation des examens ou encore composition des jurys d’admission. Les disciplines enseignées s'élargissent à l'écriture musicale, l'histoire de la musique, et à de nouveaux instruments (orgue, alto, clarinette, ...). Les professeurs sont des musiciens ou compositeurs prestigieux dont l'influence marquera durablement la vie musicale européenne puis les jurys de concours s'ouvrent aux personnalités extérieures (Debussy, Ravel, Dukas, Messager).
Enseignements
Le Conservatoire dispense des enseignements dans quatre grandes catégories: musique, danse, métiers du son et pédagogie. Les principaux départements sont les disciplines intrumentales et vocales, les musiques anciennes, le jazz, la composition, la musicologie, l'analyse, l'écriture, la direction d'orchestre, la danse, l'acoustique et les métiers du son (FSMS), et la formation à l'enseignement.
En 2007, le Conservatoire comptait 1381 inscrits dans les disciplines principales dont l'âge moyen était de 23 ans. Mais le plus jeune avait seulement 13 ans et le plus agé 48. Le concours d'entrée est très sélectif avec un taux de réussite moyen de 19%, et même de 10% dans certaines disciplines. L'enseignement est très attractif à l'international avec 18% d'étudiants étrangers représentant 41 nationalités dont une majorité d'asiatiques.[1]
Voir aussi
Liens externes
- Site officiel du CNSMD de Paris
- Site officiel du CNSMD de Lyon
- Effets de la déclaration de Bologne sur la formation musicale professionnelle en Europe
- Site en partie consacré à la prochaine création de doctorats dans les établissements d'enseignement supérieur de la musique en Europe
- Association Européenne des Conservatoires (AEC)
- Forum des conservatoires de musique
- Historique des établissements publics du ministère de la culture (fichier PDF)
Bibliographie
- Constant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de déclamation, documents historiques et recueillis ou reconstitués par C. Pierre, Imprimerie nationale, Paris, 1900.
- Association du bureau des étudiants du Conservatoire national supérieur de musique de Paris ; sous la dir. d'Emmanuel Hondré, Le Conservatoire de musique de Paris : regards sur une institution et son histoire, Association du bureau des étudiants du Conservatoire national supérieur de musique, Paris, 1995. ISBN 2-9509140-0-4.
- Marguerite Sablonnière, Le Conservatoire de musique de Paris pendant l'entre-deux-guerres, thèse pour le dipl. d'archiviste paléographe, 1996.
- Le Conservatoire de Paris : deux cents ans de pédagogie (1795-1995), sous la dir. de Anne-Marie Bongrain et Alain Poirier, Buchet-Chastel, Paris, 1999. ISBN 2-283-01774-2.
- Le Conservatoire de Paris : des Menus-Plaisirs à la cité de la musique (1795-1995), sous la dir. de Anne-Marie Bongrain et Alain Poirier, Buchet-Chastel, Paris, 1996. ISBN 2-7020-1653-7.
Notes et références
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