- Comté de Hanau-Lichtenberg
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Comté de Hanau-Lichtenberg
Grafschaft Hanau-Lichtenberg (de)armoiries
Informations générales Capitale Babenhausen, Bouxwiller Histoire et évènements 1456 Division du comté de Hanau 1480 Héritage du Lichtenberg 1570 Héritage du Deux-Ponts-Bitche Entités précédentes :
- Comté de Hanau
Entités suivantes :
Le comté de Hanau-Lichtenberg fut un territoire du Saint-Empire romain germanique. Ses origines sont doubles. La seigneurie de Lichtenberg en Alsace d'une part, et un morceau du comté de Hanau situé en Hesse, d'autre part. La majeure partie du territoire était situé en l'actuel département du Bas-Rhin avec la ville de Bouxwiller pour chef-lieu.
Sommaire
Histoire
Déjà occupé à l'époque romaine, le site de Bouxwiller est donné en fief aux sires de Lichtenberg dès le début du Moyen Âge. De cette époque date l'expansion territoriale de leurs possessions et le fait que Bouxwiller obtienne le rang de ville. Les seigneurs de Lichtenberg font construire le château du Wasenbourg au milieu du XIIIe siècle. Les Lichtenberg ont racheté en 1332 au comte d'Alsace le château du Grand-Arnsberg et ses forêts qui jouxtent le Wasenbourg, devant protéger ces nouveaux biens. Par acte de vente du 3 septembre 1467, le comte Louis V de Lichtenberg devient propriétaire de la moitié sud du village de Baerenthal avec le château du Grand-Arnsberg et c'est en 1569 que les comtes de Hanau-Lichtenberg deviennent propriétaires de l'ensemble du village. Fief des Lichtenberg depuis le XIVe siècle, le village de Schweyen est l'objet de vives contestations entre les descendants de cette famille et le duc de Lorraine aux XVe siècle et XVIe siècle et il faut attendre le traité de 1606 pour qu'il fasse retour à la Lorraine.
En 1480, le comté passe dans la famille des Hanau-Lichtenberg qui en fait un véritable état. La famille de Hanau-Lichtenberg entre en possession du château de Lichtenberg et font transformer leur château en une puissante place-forte par des architectes renommés, dont Daniel Specklin, architecte de la ville de Strasbourg. Non contents des indispensables travaux de fortification, les Hanau-Lichtenberg s'attachent à faire entrer dans leur demeure les décors somptueux de l'Art Renaissant. Fenêtres en oculi à la manière italienne, pilastres cannelés, frontons, volutes et cariatides viennent orner les imposantes façades de grès rose.
Débute alors la période la plus prospère de la ville de Bouxwiller, durant laquelle un hôpital est construit en 1528, la Réforme est introduite en 1545 et l'école latine est transformée en collège en 1612. Le comte Philippe IV fait construire un château à Philippsbourg en 1566. Le territoire fait alors partie de la seigneurie de Falkenstein qui est vendue en 1564 aux Hanau-Lichtenberg. En 1606, le territoire est réuni à leur bailliage de Lemberg, près de Pirmasens. Le village passe en 1736, avec toute la seigneurie de Hanau-Lichtenberg, au landgrave de Hesse-Darmstadt.
En octobre 1678, après la guerre de Trente Ans, la forteresse capitule après un siège de huit jours. Désormais rattachée au royaume de France, le comté reste indépendant. Mais les comtes abandonnent progressivement ce domaine pour se consacrer à leurs terres germaniques. En 1606 sont implantées les bornes qui doivent délimiter la nouvelle frontière entre le duché de Lorraine et le comté de Hanau-Lichtenberg, à la suite d'un compromis signé en 1601 par le duc Charles III de Lorraine et le duc de Deux-Ponts pour le tracé des frontières du comté de Bitche. En 1711, le landgrave de Hesse-Darmstadt Ernest Louis est le gendre du comte Jean René ou Johann Reinhard III de Hanau-Lichtenberg. Jean René III, naquit le 31/07/1665 à Rheinbischofsheim, au Pays de Bade. Il épousa le 20/08/1699 à Hanau, Hesse, Dorothée Frédérique de Brandebourg-Ansbach. Le 2/05/1700 naquit à Bouxwiller, leur fille unique, Charlotte Christine Madelaine Jeanne de Hanau-Lichtenberg (+ 01/07/1726 Darmstadt, Hesse) marié a Louis VIII de Hesse-Darmstadt
Organisation administrative du comté
La communauté villageoise
Le village est la cellule de base de la seigneurie de Lichtenberg. La population villageoise est divisée en deux catégories; les Bürger ou bourgeois et les Schirmer ou manants. Les bourgeois disposent des droits et des devoirs liés au statut de bourgeoisie. Une des conditions pour obtenir ce statut est d'être établi depuis plusieurs années dans le village. Ce groupe, propriétaire de biens (terres et trains de culture) est de fait relativement stable. Les bourgeois en assemblée désignent annuellement le Heimbürger qui devient leur représentant. Sa fonction majeure est d'être chargée des finances de la communauté. Les manants sont, soit des individus nouvellement installés, soit des fils de bourgeois qui n'ont pas encore été cooptés par l'assemblée des bourgeois et qui n'ont pas encore prêté serment d'allégence au seigneur. Le groupe des manants est moins stable et plus sûjet à la migration car en quête d'un moyen de subsistence, tel un emploi de journalier agricole. Cependant, en 1542, les habitants de Bouxwiller sont encore des serfs de corps, car s'ils veulent s'établir ailleurs ils doivent payer un droit de départ[1].
Le Tribunal villageois
Le seigneur est représenté au niveau du village par le Schultheiss ou écoutète, il était le garde du sceau villageois et officialisait tous les actes (achats, ventes, emprunts) en y apposant le sceau. Chaque village est censé avoir son écoutète, mais pour les hameaux on a procédé à des regroupements appelés Schultheisserei ou Büttelei (écoutèterie). En 1335, lorsque Imbsheim revient au seigneur Louis II de Lichtenberg, nous apprenons que les hameaux de Riedheim, Zoebersdorf, Griesbach-le-Bastberg et Wickersheim lui sont ainsi rattachés. Le Schultheiss préside le Dorfgericht ou tribunal villageois, organisme judicaire de première instance, composé d'une poignée d'échevins issu de la communauté des bourgeois. Ce tribunal siègeait à la Laube. À partir de 1551, à Bouxwiller, il ne siège plus le dimanche mais les lundi. Les jurés et les échevins formulaient le jugement en fonction du droit coutumier. Mais l'écoutète, s'il n'intervenait pas au cours des débats, se levait en fin de procès et prononçait la sentence[1].
Les bailliages
Plusieurs écoutèteries sont regroupées en un Amt (office ou bailliage) dirigé par un Amtmann (bailli). Ses fonctions sont plus étendues que celle du Schultheiss, et peut servir de recourt contre une décision de ce dernier. Homme de confiance du seigneur, souvent noble, il surveille la perception des impôts, contrôle les écoutètes, ses subordonnés, et dirige la justice criminelle. Il est secondé par l' Amtschaffner (receveur) et par l' Amtschreiber (greffier). Selon les époques les contours des bailliages ont changé et parfois un bailli prenait en charge plusieurs offices. Le bailliage de Bouxwiller est l'un des plus ancien. Trop vaste, il fut scindé en deux. Pfaffenhoffen devint ainsi le chef-lieu d'un nouveau bailliage regroupant une dizaine de localités. Juste avant la Révolution, un seul bailli s'occupait des bailliages de Pfaffenhoffen et d'Ingwiller[2] alors que ce dernier bailliage avait déjà absorbé celui de Neuwiller[1].
Liste des comtes de Hanau-Lichtenberg
Comte de Hanau, sire Lichtenberg
- Philippe Ier en l'an 1480. Lui et le comte de Deux-Ponts-Bitche, tout deux époux des nièces et héritières du dernier seigneur de Lichtenberg, se partagent la seigneurie de Lichtenberg.)
- Philippe II, de 1480 à 1504.
- Philippe III, de 1504 à 1538
- Philippe IV, de 1538 à 1590. En 1570 à la mort du dernier comte de Deux-Ponts-Bitche Philippe IV hérite de la totalité de la seigneurie de Lichtenberg.
Comte de Hanau, comte de Deux-Ponts-Bitche, sire de Lichtenberg
- Philippe V, de 1590 à 1599. Il devient comte de Deux-Ponts-Bitche de par son mariage avec Louise Marguerite, fille unique du dernier comte.
- Jean René, de 1599 à 1625.
- Philippe Wolfgang, de 1625 à 1641.
- Frédéric Casimir, de 1641 à 1685
- Jean René III, de 1685 à 1736.
En 1736 le comté passe aux landgraves de Hesse-Darmstadt.
Les bailliages du comté en 1789
En 1789, le comté de Hanau-Lichtenberg appartenait au landgrave de Hesse-Dramstadt. Il était composé de 10 bailliages :
- bailliage de Westhoffen : Allenwiller, Balbronn, Hengwiller, Haberacker, Reinhardsmunster, Traenheim (en Partie), Westhoffen et Wolschheim ;
- bailliage de Wolfisheim : Hangenbieten et Wolfisheim ;
- bailliage de Brumath : Bietlenheim, Brumath, Eckwersheim, Geudertheim (en partie), Gries, Hoerdt, Krautwiller, Kurtzenhausen, Mittelhausen, Waltenheim-sur-Zorn et Weitbruch ;
- bailliage de Kutzenhausen : Feldbach, Hoelschloch, Lobsann (pour moitié), Mattstall, Merkwiller, Niederkuntzenhausen et Oberkutzenhausen ;
- prévôté d'Offendorf : Drusenheim, Herrlisheim, Oberhoffen-sur-Moder, Offendorf et Rohrwiller ;
- bailliage de Bouxwiller : Bosselshausen, Bouxwiller, Durningen, Duntzenheim, Ernolsheim, Geiswiller, Gimbrett, Gottesheim, Griesbach, Hattmatt, Hohatzenheim, Hohfrankenheim, Imbsheim, Issenhausen, Kirrwiller, Melsheim, Menchhoffen, Niedersoultzbach, Printzheim ou Breunsheim, Reitwiller, Riedheim, Ringendorf, Uttwiller, Wickersheim, Wilshausen, Wœllenheim et Zœbersdorf ;
- bailliage d'Ingwiller : Boxmuhle, Fuchsthal, Fullengarten, Ingenheim, Ingwiller, Kindsbrunnen, Lichtenberg, Mellich, Mietesheim, Neuwiller-lès-Saverne, Obersoultzbach, Reipertswiller, Schillersdorf, Schussersthal, Seelhoff, Wimmenau et Zell-im-Thal ;
- bailliage de Pfaffenhoffen : Alteckendorf, Bischholtz, Engwiller, Niedermodern, Oberaltorf, Obermodern, Offwiller, Pfaffenhoffen, Schalkendorf et Schwindratzheim ;
- bailliage de Woerth : Dieffenbach, Eberbach, Goersdorf, Griesbach (pour un tiers), Lampertsloch, Lindel, Mitschdorf, Morsbronn, Niedersteinbach, Obersteinbach, Oberdorf, Pfaffenbronn (cense), Preuschdorf, Spachbach, Wengelsbach (cense) et Woerth ;
- bailliage de Hatten : Buhl, Hatten, Kuhlendorf, Leiterswiller, Niederbetschdorf, Oberbetschdorf, Reimerswiller, Rittershoffen et Schwabwiller.
Bibliographie
Voir aussi
Articles connexes
- Formation territoriale de la France métropolitaine, L'expansion à l'est : la frontière sur le Rhin
- Liste historique des comtés français
Liens externes
Notes
Références
- Pour les sources de ce passage, nous renvoyons le lecteur à la bibliographie en fin d'article
- Landgräflich hessischer Staats- und Adress-kalender, Darmstatt, 1795, 320 p., p. 276
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