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Abbaye de Chaalis
L'abbaye royale de Chaalis est située à Fontaine-Chaalis, à l'orée de la forêt d'Ermenonville, face à la mer de Sable, dans le département de l'Oise, à environ quarante kilomètres au nord-est de Paris.
Elle se trouvait dans l'ancien diocèse de Senlis.
Sommaire
Histoire
La première mention du lieu apparaît dans un document du VIIe siècle. Chaalis - ou Chaâlis - signifierait Caroli Locus, c'est-à-dire un lieu où l'on devait prier pour la mémoire de Charles le Bon, comte de Flandres, allié de Louis VI.
Un prieuré bénédictin est d'abord fondé par Renaud de Mello au retour de la première croisade. Louis VI le Gros le transforme en abbaye cistercienne, située dans une zone marécageuse à proximité des rives de l'Aunette.
Fondée en 1136, l'abbaye royale de Chaalis fut consacrée en 1219 par frère Guérin, évêque de Senlis, garde des sceaux de Philippe Auguste. Elle est née de la volonté du roi Louis VI, désirant commémorer la mémoire de son cousin, Charles le Bon, comte de Flandres, assassiné par ses sujets révoltés en 1127.
Après avoir obtenu le diplôme de fondation en 1138, l'abbaye de Chaalis prospéra très vite, établissant des granges, des domaines agricoles et viticoles en une vingtaine de lieux. En 1202, une nouvelle église abbatiale de style gothique, était en chantier. Elle fut consacrée en 1219. Avec ses 82 mètres de longueur et ses 40 mètres de largeur, elle fut jusqu'à sa destruction l'une des plus grandes églises cisterciennes du royaume. Saint Louis vint régulièrement à Chaalis, où il tenait à partager la vie des moines. En 1378, Charles V y fit, à ses frais, des travaux de réfection. L'abbaye est à cette époque le centre d'une vie intellectuelle féconde.
Après avoir connu les effets de la crise générale qui sévissait alors dans le royaume durant la seconde moitié du XIVe siècle, l'abbaye fut mise en commende à partir du milieu du XVIe, ce qui signifie que son administration fut confiée à une personne nommée à l'extérieur de la communauté. C'était la fin de son indépendance. D'abord administrée par l'un des plus grands mécènes de l'époque, le cardinal Hippolyte d'Este (créateur de la villa d'Este à Tivoli, Italie), l'abbaye déclina progressivement faute d'entretien.
Au XVIIIe siècle, son neuvième abbé commendataire, Louis de Bourbon-Condé (1709-1771), comte-abbé de Clermont, petit fils du Grand Condé, acheva paradoxalement de la ruiner par des dépenses somptueuses. En 1736, Jean Aubert, l'architecte des grandes écuries de Chantilly et de l'hôtel Biron à Paris, en commença la reconstruction : l'ancien cloître, avec ses deux galeries superposées, fut démoli et le palais abbatial, aile nord du projet primitif, fut édifié. Mais le manque d'argent interrompit les travaux et entraîna la fermeture de l'abbaye, en situation de quasi liquidation judiciaire, sur ordre de Louis XVI en 1785. Les religieux sont dispersés dans d'autres monastères. À la Révolution, les bâtiments sont vendus comme biens nationaux en 1793. Le premier propriétaire ne conserve que le palais abbatial et exploite les autres bâtiments comme carrière de pierre. Une grande partie de l'abbaye est démolie, seule subsiste la chapelle des abbés (XIIIe siècle). Jusqu'au milieu du XIXe siècle, les bâtiments conventuels servent de château.
Nélie Jacquemart, veuve du riche banquier Édouard André, acheta finalement l'abbaye de Chaalis en 1902 pour abriter ses nombreuses collections de peintures et de mobilier. Avant sa mort en 1912, elle légua l'abbaye à l'Institut de France avec l'ensemble de ses collections.
Gérard de Nerval a décrit le site dans Les Filles du feu. Dans une de ses Lettres à Angélique, il évoque l'abbaye de Chaalis :
« La suite des ruines amenait encore à une tour et une chapelle. Nous montâmes à la tour. De là l'on distinguait toute la vallée, coupée d'étangs et de rivières, avec les longs espaces dénudés qu'on appelle le Désert d'Ermenonville, et qui n'offrent que des grès de teinte grise, entremêlés de pins maigres et de bruyères. Des carrières rougeâtres se dessinaient encore çà et là à travers les bois effeuillés, et ravivaient la teinte verdâtre des plaines et des forêts, où les bouleaux blancs, les troncs tapissés de lierre et les dernières feuilles d'automne se détachaient encore sur les masses rougeâtres des bois encadrés des teintes bleues de l'horizon. Nous redescendîmes pour voir la chapelle; c'est une merveille d'architecture. L'élancement des piliers et des nervures, l'ornement sobre et fin des détails, révélaient l'époque intermédiaire, entre le gothique fleuri et la Renaissance. »
Images
Notes et références de l'article
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Sites internet
- Site officiel
- Site officiel destiné aux enseignants
- L'abbaye de Chaalis et la Mer de Sable vus du ciel (Google Maps)
- Bibliographie
- Eugène Lefèvre-Pontalis, L'église abbatiale de Chaalis (Oise), 1903 Disponible sur Gallica
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