- Charles Ier De Flandre
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Charles Ier de Flandre
Pour les articles homonymes, voir Saint Charles.Charles Ier de Flandre
vers 1083 - 1127Prédécesseur:
Baudouin VIIComte de Flandre
1119 - 1127Successeur:
Guillaume ClitonGrand-Père Robert Ier Grand-Mère Gertrude de Saxe Père Knut IV Mère Adèle de Flandre Épouse Marguerite de Clermont Charles Ier de Flandre, dit Charles le Bon né Charles de Danemark, l'un des saint Charles (° vers 1083 - +2 mars 1127), est le fils du roi du Danemark Knut IV et d'Adèle de Flandre, petit-fils du comte Robert Ier et de Gertrude de Saxe, neveu du comte Robert II et cousin germain du comte Baudouin VII. Il est comte de Flandre de 1119 à 1127.
C'est un bienheureux chrétien fêté le 2 mars[1].
Biographie
Knut IV de Danemark ayant été assassiné en 1086, Adèle se réfugie en Flandre, prenant le très jeune Charles avec elle. Charles grandit à la cour de son grand-père Robert Ier et de son oncle Robert II. En 1092 Adèle le quitte pour se marier avec Roger Borsa, duc des Pouilles dans le sud de l'Italie.
Charles part à la croisade en 1096 avec son oncle, qui meurt en 1111. Il devient un proche conseiller du nouveau comte Baudouin VII (qui était de plusieurs années plus jeune) qui le prend d'affection et lui procure plusieurs avantages. Il lui donne d'abord la seigneurie et le château d'Encre qu'il avait enlevé à Hugues de Camp d'Avène, comte de Saint-Pol. En 1118, Charles épouse l'héritière du comte d'Amiens, Marguerite de Clermont.
En 1119, il est reconnu par les États convoqués à Roulers (Roeselare) comme successeur de Baudouin VII agonisant. Il devient effectivement comte le 19 juin. Sa prise de couronne est néanmoins vivement contestée. La comtesse douairière Clémence de Bourgogne, épouse de feu le comte Robert II, s’avère son opposante la plus acharnée : elle favorise son propre candidat, Guillaume d'Ypres, un fils illégitime de Philippe de Loo, frère de Robert II. Charles vainc un à un tous ses rivaux, et Clémence doit renoncer à une partie de son douaire ; Guillaume d'Ypres, fait prisonnier, est amadoué par quelques seigneuries et une somme d’argent ; Baudoin III, allié à Thomas de Coucy, est vaincu en bataille rangée ; le comte Gauthier de Hesdin est chassé et privé de ses états ; Hugues II de Campdavaine voit les forteresses de son comté de Saint-Pol rasées ; le comte de Boulogne Eustache III doit finalement se tenir coi.
Son mariage avec Marguerite de Clermont-en-Beauvaisis, fille de Renaud II de Clermont-en-Beauvaisis et d'Adélaïde de Vermandois, lui apporte l'Amiénois.
Après ces débuts guerriers, Charles de Danemark gagne rapidement une réputation de grande vertu et de générosité envers les pauvres, ce qui lui vaut son surnom de “bon”. Sa bonté s’exerçait sans affectation ; il est bon sans être faible, et naturellement fort pieux, même s’il est clairement conscient du rôle et de la place de chacun, fût-ce un religieux. On raconte que l’abbé de St-Bertin, ayant une plainte à formuler à propos d’une terre dont l’abbaye avait hérité par donation, s’étant présenté au comte le jour de l’Épiphanie, ce dernier lui fait reproche de n’être pas présent en son abbaye pour y célébrer et y chanter la messe, alors qu'un messager aurait suffi pour transmettre la plainte. Charles rend toutefois justice en sa faveur. Sa réputation est telle que le siège impérial et le trône de Jérusalem lui sont tour à tour proposés. Mais il décline ces deux offres, arguant qu’il préférait se consacrer au bonheur de ses sujets flamands.
Il s'unit au roi de France, Louis VI le Gros, pour repousser l'empereur Henri V (1123).
L’hiver 1126-1127 est particulièrement terrible en Flandre : tous les blés de la contrée gèlent. Charles prend, pendant cette période de famine, des mesures de salut public qui se révèlent efficaces : il empêche que le grain soit vendu à des prix excessifs ; ordonne que la moitié des semis à planter soient des semis de pois et de fèves, qui arrivent à maturité plus rapidement que les blés ; visite les greniers des riches et organise la distribution de leurs grains en les vendant à coût modéré, faisant reverser le bénéfice à leurs propriétaires légitimes ; distribue pain et argent, et interdit la fabrication de la bière. Mais le 2 mars 1127, Charles est brutalement assassiné dans l’église St-Donatien de Bruges pendant la messe du mercredi des Cendres.
Ses meurtriers, des marchands de la lignée du chancelier Bertholf, son neveu Burchard en tête, avaient été mécontentés à plusieurs reprises par la justice du comte, rendue en leur défaveur. Ils sont impitoyablement pourchassés et exécutés. Les chroniqueurs voient dans cet assassinat la punition de la branche cadette de Flandre qui avait évincé la branche aînée plus d’un demi-siècle auparavant. Le corps de géant du comte (il mesurait, dit-on, neuf pieds de haut, une exagération typique de l'époque, qui équivaudrait à environ 2,75 mètres) est inhumé dans la sacristie de Saint-Donat, puis transféré bien plus tard, le 26 novembre 1606 par l’évêque de Bruges, Philippe de Rodoan, dans la partie supérieure de l’église. Une messe est dite depuis cette date tous les ans en son honneur.
Très populaire, Charles a été très vite considéré comme un martyr et un saint. Il est béatifié en 1883 par le pape Léon XIII.
Charles n'ayant pas de postérité connue de son union avec Marguerite de Clermont, c'est son deuxième cousin, Guillaume de Normandie dit Guillaume Cliton, qui devient brièvement comte, rapidement suivi de Thierry d'Alsace dit Thierry III de Lorraine.
Sources et références
- Galbert de Bruges : Le meurtre de Charles le Bon, traduit du latin par J. Gengoux, Fonds Mercator - Anvers, 1978. (ISBN 90 6153 098 9)
- Le Glay Edward : Histoire des comtes de Flandre jusqu'à l'avènement de la Maison de Bourgogne, Comptoir des Imprimeurs-unis, Paris, MDCCCXLIII
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