- Combat de Boucéel
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Bataille de Boucéel
Le combat de Boucéel ou Boucé eut lieu en 1795 et opposa les Chouans et les Républicains.
Sommaire
Prélude
Le 2 novembre 1795, un petit détachement républicain de la division de Saint-James fut chargé d'aller chercher des vivres à Avranches. À son retour d'Avranches, à la nuit tombant, le convoi républicain tomba dans embuscade tendue par 400 Chouans commandés par Aimé du Boisguy au lieu nommé le Bois-Rouland. Le combat fut bref, tous les soldats républicains qui ne furent pas tués, furent capturés. Tout le convoi fut saisi, soit 5 voitures de farines et 8 bœufs. Parmi les 55 prisonniers, 35 choisirent de passer chez les Chouans, 4 autres, un capitaine, deux sous-officiers et un soldat, furent fusillés pour avoir tenus des propos que les Chouans jugèrent outrageants.
Au terme de cet affrontement, les Chouans gagnèrent dans la soirée le château de Boucéel à Vergoncey entre Saint-James au sud et Avranches au nord, où ils furent rapidement rejoints par le reste de la colonne de Fougères Nord, dite Centre. Ils décidèrent d'y camper pour la nuit. Boisguy alla dormir dans le château, ainsi quelques uns de ses hommes, tandis que la plupart des hommes de troupe furent logés dans les fermes des environs. Pendant la nuit la colonne reçut le renfort supplémentaire de 300 Normands commandés par Marie Eugène Tuffin de La Rouërie .
De leur côté, les Républicains avaient décidé de rassembler des forces importante à Saint-James. Ainsi, le 3 décembre, à l'aube, la garnison d'Avranches réunie à celles de Ducey et de Villedieu-les-Poêles sortit d'Avranches et prit la route de Saint-James. De son côté, le général Pierre Quantin était partit la veille de Pontorson à la tête de grenadiers et de chasseurs de l'ex-régiment de Navarre et se dirigeait également vers cette commune où se trouvaient déjà 200 à 300 hommes.
Boisguy fut cependant rapidement informé de ces mouvements, aussi il fit réveiller et rassembler ses hommes. Jugeant le rapport de force inégal, il décida de vider les lieux. A 7 heures du matin, les Chouans se mirent en route pour le sud. Après une courte marche de 600 pas, les éclaireurs informèrent Boisguy que la colonne du général Quantin, venue de l'ouest, était toute proche. Il était impossible d'éviter le combat et Boisguy craignait d'être prit entre deux feux, aussi il décida d'écraser cette colonne. Il fit placer les 300 Normands en réserve dans le bois de Mouraine avec les officiers Tuffin de La Rouërie, Saulcet dit Duval et Saint-Gilles dit Du Guesclin à leur tête.
La bataille
Mais Quantin, bien qu'il ignorât encore leur présence, surprit les Chouans. Il se détourna de la route de Saint-James et arriva au château de Boucéel que les Chouans venaient de quitter. Malgré tout, il restait en travers de leur route. Boisguy chargea alors Thomas Renou, dit Alexandre de surveiller la route de Saint-James et de charger les Républicains de front avec le gros des troupes. Le bois de Mouraine se trouvait sur le flanc gauche des Républicains et la prairie du château était sur leur flanc droit. Renou était face au château, il fit filer ses hommes le long des fossés qui bordaient la prairie. Les Chouans formaient alors un arc de cercle autour des lignes républicaines.
Une fois déployés, ils ouvrirent le feu à courte distance des Républicains. Ceux-ci, pris complètement par surprise, ripostèrent et se mirent à couvers. Estimants être trop près, les Chouans reculèrent toutefois et se replièrent sur d'autres fossés plus éloignés d'où ils continuèrent la fusillade. Celle-ci, peu meurtrière car les bélligérants restaient embusqués, risquait de traîner en longueur ce qui faisait espérer aux Républicains l'arrivée de la colonne d'Avranches en renfort. Boisguy prit alors la tête des réserves et attaqua les Républicains de flanc, ce qui les désorganisa complètement. Voyant qu'il était sur le point d'être encerclé, Quantin ordonna la retraite mais celle-ci ne put se faire en bon ordre, il ne put rassembler ses hommes et ceux-ci cédèrent à la panique et prirent la fuite. Beaucoup de Républicains périrent dans la déroute, tués par les Chouans plus lestes qui les poursuivaient. La colonne d'Avranches n'avait pu arriver à temps. Suite à ce combat, Boisguy fit libérer les 16 prisonniers du Bois-Rouland qui furent renvoyés à Avranches.
Pertes
Selon Pontbriand les Chouans eurent 8 morts et 18 blessés et les Républicains 300 morts, ce qui semble très exagéré.
Les rapports républicains parlèrent de leurs côté d'une cinquantaine de morts lors des affrontements de Boucéel et Saint-James, or Pontbriand reconnut lui-même que les Républicains eurent très peu de tués lors du dernier affrontement, la plupart des pertes républicaines se firent vraisemblablement à Boucéel.
Carte
Lien externe
Bibliographie
- Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, 1989, p.462-464
- Toussaint Du Breil de Pontbriand, Mémoire du colonel de Pontbriand, 1897, p.216-220.
- Félix Jourdan, La chouannerie dans l'Avranchin, 1907, p.44-49. [1]
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