- Clodion le Chevelu
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Clodion « Clodion roy de France » par Jean Dassier (1676-1763). Buste du roi à gauche coiffé d'un chapeau garni d'une couronne barbare. Bibliothèque nationale de France. NB : Cette représentation fantaisiste ne correspond à aucune réalité historique.Titre Roi des Francs Saliens Vers 420 – Vers 450 Successeur Mérovée Biographie Titre complet Roi des Francs Saliens Dynastie Mérovingiens Date de naissance Vers 390 Date de décès Vers 450 Conjoint X Enfants Mérovée modifier Clodion dit le Chevelu[Note 1] (vers 390 - vers 450) était le chef des Francs saliens et le plus ancien roi de la dynastie des Mérovingiens dont l’existence soit certaine.
Sommaire
Biographie
Selon Grégoire de Tours, il succède au roi Théodomir, sans que l'on sache s'il y a plusieurs années d'interrègne entre les deux rois.
En 428, Clodion apprend que les villes de la Belgique Seconde sont sans défense. En effet, le général romain Aetius a prélevé beaucoup de soldats de ces territoires pour combattre ses ennemis les Wisigoths. Surprises, les troupes romaines qui gardaient les passages sont défaites, Clodion bat facilement les garnisons restantes et s'empare de Tournai, emporte Cambrai du premier assaut et réduit tout le pays des environs jusqu'à la Somme. En fait, plus que des pillages faciles, il cherche à conférer à son autorité de roi guerrier une assise territoriale, qu'il veut voir s'étendre sur le riche territoire entre le Rhin, la Somme, la Meuse et la mer du Nord[1].
En 431, Clodion qui célébrait les noces d'un grand seigneur de son armée près du bourg d'Helena — sans doute près d'Arras — est attaqué par le général Aetius et son lieutenant Majorien. Le général voulait reprendre les territoires annexés par les Francs. Clodion, qui n'était pas préparé à l'affrontement, est contraint de fuir et perd tout ce qu'il avait conquis sur l'Empire romain en deçà du Rhin. Cependant, conscient qu'il n'avait pas les moyens militaires pour occuper à nouveau le territoire, Aetius préfère négocier la paix et conclut avec Clodion un traité (fœdus) qui fait des Francs, des « fédérés » combattant pour Rome, et les autorise à s'installer dans l'Empire, en l'occurrence près du fisc impérial de Tournai. Il s'agit là des origines du futur royaume franc de Clovis Ier[2],[3].
Après vingt ans de règne, Clodion meurt vers l'an 450[Note 2]. On ne sait ni le nom de sa reine, ni le nombre de ses enfants. Il serait le père de Mérovée.
Légende autour de Clodion : La naissance de Mérovée
Il existe une légende sur Clodion ou plus exactement sur Mérovée. Grégoire de Tours n'a pas voulu la reprendre car elle était trop païenne. Mais la chronique de Frédégaire, au VIIe siècle, moins regardante, nous la donne.
La voici résumée par Godefroid Kurth : « Un jour que la reine, femme de Clodion, se baignait dans la mer, un dieu s'unit à elle, et de cette union naquit Mérovée, le héros éponyme de la dynastie franque. » Le dieu en question est une Bistea Neptuni, un Quinotaure, un dieu fluvial cornu. Cette fable semble très ancienne, elle nous dit ce que Grégoire de Tours ne nous dit pas : Mérovée avait pour mère la femme de Clodion.
Sources et études
Sources
Voici les deux sources d'époque sur Clodion :
1) Sidoine Apollinaire :
« Quand il défendit Tours qui redoutait la guerre, tu [Aetius] n'étais pas là : peu de temps après, vous combattiez ensemble dans les plaines ouvertes de l'Artois, que le Franc Clodion (Cloio) avait envahies. Il est en ces lieux un carrefour où les routes aboutissent à un étroit chemin ; la chaussée resserrée, placée sur pilotis, traverse au bout d'une longue distance le bourg d'Helena dominé par l'arche d'un pont et en même temps un cours d'eau. C'est là-bas que tu avais pris position et Majorien à cheval combattait au pied même du pont. Par hasard, sur une colline proche de la rive, on célébrait bruyamment un mariage barbare et au milieu des danses nordiques la nouvelle épousée était unie à un mari aussi blond qu'elle. Majorien, dit-on, leur fit mordre la poussière ; son casque résonnait sous les coups et sa cuirasse, opposant ses écailles au choc des lances, détournait de lui la blessure, jusqu'au moment où l'ennemi battu tourna le dos. »
— Sidoine Apollinaire, Panégyrique de Majorien, 458 - traduction d'André Loyen.
2) Grégoire de Tours :
« On rapporte également que Clodion, qui était alors un homme capable et très noble dans sa nation, a été roi des Francs ; il habitait dans la forteresse de Dispargum, qui est dans le territoire des Thuringiens. Dans ces contrées, mais au midi les Romains habitaient jusqu'au fleuve de la Loire. Au-delà de la Loire les Goths dominaient. Les Burgondes qui suivaient aussi la secte d'Arius habitaient de l'autre côté du Rhône qui coule près de la cité de Lyon. Quant à Clodion, il envoya des éclaireurs dans la ville de Cambrai, et quand tout fut exploré, lui-même les suivit ; il écrasa les Romains et s'empara de la cité où il ne résida que peu de temps, puis il occupa le pays jusqu'au fleuve de la Somme. Certains prétendent que de sa lignée est sorti le roi Mérovée, de qui Childéric fut le fils. »
— Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II, IX, 592 - traduction Robert Latouche.
Études
Voici quelques indications données par l'historien belge Godefroid Kurth dans son Histoire Poétique des Mérovingiens :
1) Sur la source d'information de Grégoire[4] : « Il existait donc, au temps de Grégoire de Tours, si mes conjectures sont fondées, un chant populaire sur la prise de la Gaule belgique par les Francs de Clodion. Et notre narrateur, fidèle à son procédé, a extrait de ce document la seule chose qu'il considérât comme historique. »
2) Sur ce qu'on peut tirer des deux textes[5] : « Un fait cependant est certain, c'est que Clodion a en effet guidé les Francs à la conquête de la Gaule belgique. [...] Clodion avait pénétré avec son armée dans les vastes campagnes de l'Artois. [...] Campé auprès du Vicus Helena, les guerriers francs célébraient joyeusement la noce d'un des leurs lorsque soudain, par la chaussée, Aetius déboucha dans la vallée [...]. En un clin d'œil, le désordre des combats succède au désordre de la noce. [...] Cet épisode de la carrière militaire d'Aetius se place vers 431.[...] On ne sait d'ailleurs pas comment les choses se sont passées après le succès remporté par Aetius. Il peut avoir traité avec les barbares immédiatement après sa victoire, et leur avoir laissé le pays où ils s'étaient établis [...]. Clodion, d'autre part, peut s'être étendu vers le sud à la faveur de ce traité, avec la qualité d'allié ou de confédéré. »
3) Sur son ascendance[6] : « Clodion est le plus ancien roi que les chants populaires des Francs saliens aient fait connaître à Grégoire de Tours. »
Hypothèses généalogiques
Ascendance
L'ascendance de Clodion est un problème qui restera probablement sans solution. Elle fait l'objet d'un débat qui est loin d'être clos, comme le signale un article de Martin Heinzelmann paru en 1982[7].
- Le premier à mentionner les prédécesseurs de Clodion est Grégoire de Tours qui raconte, en 592, que l'invasion des Francs dans l'Empire a été menée par trois ducs, Génobaud, Marcomir et Sunnon. Il parle ensuite du roi Théodomir, exécuté par les Romains vers 420, puis de Clodion le Chevelu[8].
- Puis la Chronique de Fredegaire déclare en 660 que Theodomir a eu pour successeur son fils Clodion[9].
- Vers 727, l'auteur du Liber Historiae Francorum indique que le père de Clodion le Chevelu serait Pharamond, qui lui-même serait le fils de Marcomir[10].
La valeur de ces différents documents a été discuté au cours du temps. Pharamond est considéré comme mythique par la critique historique moderne. Godefroid Kurth rejette sa qualité de roi des Francs et d'ancêtre des Mérovingiens, position suivie par la plus grande majorité des historiens, mais ne remet pas vraiment en cause son historicité[Note 3]. La filiation entre Théodomir et Clodion est considérée comme une interpolation faite par Frédégaire à partir du texte de Grégoire de Tours.
Settipani résume les deux hypothèses existantes (il affirme sa préférence pour la seconde, mais sans être catégorique)[11] :
- Clodion est fils de Pharamond, lui-même fils de Marcomir.
- Clodion est fils de Théodomir, lui-même fils de Richomer, avec pour principal argument que les composantes onomastiques de Richomer et de Théodomir se retrouvent plus souvent dans la descendance de Chlodion que ceux de Pharamond et de Marcomir.
Richomer
Consul en 384
(† 393)Ascyla Marcomir
Roi franc
(† Après 400)Théodomir
Roi franc
(† 420)Pharamond
Roi francClodion le Chevelu Descendance
Il n'y a pas de certitude concernant la descendance de Clodion le Chevelu. Selon Grégoire de Tours[12], « On prétend que le roi Mérovée, qui eut pour fils Childéric, était né de sa race [celle de Clodion] ». Godefroid Kurth considère Mérovée comme le fils de Clodion[13], et est suivi par plusieurs historiens, bien que Pierre Riché et Patrick Périn soient plus circonspects et disent que Mérovée « fut peut-être le fils de Clodion »[14].
Les historiens disposent de plusieurs sources mentionnant des princes et des rois francs vivants entre l'époque de Clodion et celle de Clovis :
- 469 : Sidoine Apollinaire relate la visite de Sigemer, prince franc rhénan, venu à Lyon pour se marier, probablement avec une princesse burgonde[15],[16].
- 592 : Grégoire de Tours mentionne Clodion, puis écrit que « certains prétendent que de sa lignée est sorti le roi Mérovée, de qui Childéric fut le fils », Childéric qu'il précise plus loin comme étant le père de Clovis Ier[17].
- entre 629 et 639[Note 4] : Une généalogie de rois francs, rédigée en Austrasie, mentionne que « Chloio est le premier roi des Francs. Chloio engendre Glodobode. Ghlodobedus engendre Mereveo. Mereveus engendre Hilbricco. Hildebricus engendre Genniodo. Genniodus engendre Hilderico. Childericus engendre Chlodoveo... »[18],[19].
- entre 612 et 629[Note 5] : Une généalogie de rois francs, rédigée en Neustrie, mentionne que « On dit que le premier roi des Francs est Faramond. Faramond engendre Clenus et Clodion. Clodion engendre Clodebaud. Clodebaud engendre Clodéric. Clodéric engendre Clovis et Clodomir. Clovis engendre Childebert, Thierry et Clotaire. Clotaire engendre Gonthaire, Caribert, Gontran, Chramn et Sigebert. Sigebert engendre Childebert. Childebert engendre Thibert, Thierry et Chilpéric. Chilpéric engendre Clotaire »[20],[21].
- Enfin, Grégoire de Tours signale plusieurs rois francs, tous parents de Clovis et tués à l'instigation de ce dernier. Il s'agit de :
- Sigebert le Boiteux, roi des Francs de Cologne, et son fils Chlodéric[22],[23],[24],
- Ragnacaire, roi des Francs de Cambrai, et ses frères Richer et Rignomer[25],[26],[27],
- Chararic, roi franc[25],[28].
Godefroid Kurth écrit que ces différents royaumes sont issus du partage de celui de Clodion, tout en émettant une réserve sur celui de Cologne[Note 6].
Effectivement, après la migration des Francs saliens vers la Belgique sous la conduite de Clodion, les Francs rhénans se sont trouvés coupés de ces derniers, et il est peu probable que Clodion ait eu la possibilité de gouverner les deux branches de la ligue franque. Les Francs rhénans se sont trouvés coupés de leurs frères Saliens et isolés face à leur ennemis alamans et n'ont eu d'autre solution que de se regrouper en un royaume, à une date indéterminée entre 431 et 469. Peut-être ont-ils demandé à Clodion d'envoyer un de ses fils pour qu'il devienne leur roi.
En effet Karl Ferdinand Werner constate « un sentiment très fort de l'unité du regnum Francorum : le seul garant de cette unité, c'est la dynastie dont les membres, seuls, ont le droit d'être roi à l'Est comme à l'Ouest »[29] et Franz Staab parle de la « dynastie mérovingienne rhénane »[30] ou de « la branche rhénane de la dynastie mérovingienne »[31].
D'après le généalogiste Christian Settipani, ce qui militent en faveur de cette hypothèse de royaume des Francs Rhénans confié à un fils de Clodion du nom de Chlodebaud, ce sont deux généalogies composées au début du VIIe siècle et mentionnant ce Clodebaud commun fils de Clodion. Certes ces généalogies ne sont pas à prendre au pied de la lettre, mais elles sont trop dissemblables pour que l'une soit une variante de l'autre. Toujours selon Settipani, la généalogie neustrienne est à prendre comme une interpolation d'une liste de rois rhénans puis austrasiens[Note 7], où les filiations auraient été ajoutées par la suite[32]. La généalogie austrasienne serait à corriger de la manière suivante « Chlodion engendre Clodebaud et Mérovée. Mérovée engendre Childéric, Genniod et Childéric. Childéric engendre Clovis »[7]. Godefroid Kurth a contesté l'historicité de Clodebaud[Note 8], mais Erich Zöllner constate que son nom est proche de celui de Clodion et se retrouve ensuite chez les Mérovingiens en la personne de Clodoald[33].
Settipani ajoute à la descendance de Clodion les princes suivants[15] :
- Mundéric, qui prétend au trône d'Austrasie en 534 et "qui se prétendait parent du roi" Thierry Ier. Une partie du peuple le suit et Thierry Ier se dit prêt à partager le royaume avec lui, même s'il ne s'agit que d'une ruse pour vaincre son rival.
- Sigebaud, duc d'Auvergne, qualifié de "parent" du roi Théodebert Ier[15],
Enfin, il propose cette reconstitution généalogique[15] :
Clodion
roi des Francs
(† v.450)Mérovée
roi des Francs saliens
(† v.456)Clodobaud
roi des Francs rhénansChildéric Ier
roi des Francs saliens
(† 481)Genniod
(Gennebaud ?)Childebrict
(Childebert ?)Sigemer
x princesse
burgondeSigebert le Boiteux
roi de Cologne
(† 508)Chararic
roi franc
(† 508)Clotilde
princesse burgonde
(† 545)Clovis Ier
roi des Francs
(† 511)Ne
princesse rhénaneRagnacaire
roi de Cambrai
(† 508)Richomer
prince
(† 508)Richer
prince
(† 508)Clodéric
roi de Cologne
(† 509)N
Prince
MérovingiensThierry Ier
roi d'AustrasieMundéric
prétendant austrasien
(532)Sigebaud
duc d'Auvergne
(532)Cependant, cette généalogie n'est pas exempt de critique :
- Il n'est pas certain que Sigebaud, conseiller du roi Thierry Ier en 532 soit frère de Mundéric, révolté contre ce même Thierry durant la même année.
- La localisation du royaume de Cambrai, en pays des francs saliens, voudrait que Ragnacaire et ses frères soient des rois saliens donc issus de Genniod ou de Childebrict plutôt que de Clodebaud.
- Il est difficile de savoir à quel titre Clodobaud est devenu roi des Francs rhénans. Ce ne peut pas être par héritage, la situation respective des Francs saliens et des Francs rhénans après l'occupation de la Belgique romaine rend improbable que Clodion fut roi des Francs rhénans.
Falsifications
Des généalogistes des XXe siècle et XXIe siècle lui ont inventé de toutes pièces une famille :
- une épouse, du nom d'Argotta, mère d'un Adalbert ou d'un Alberic. Cette Argotta est aussi donnée comme mère de Clodion,
- une autre épouse, du nom d'Hodesh, qui aurait eu Mérovée d'un précédent mariage avec un franc du nom de Mérovée,
- une troisième épouse, du nom d'Hildegonde de Cologne, mère de Clodeswinthe (épouse de Mérovée), Lambert (roi de Thérouanne), Clodemir (roi de Worms) et Ragnhar (roi de Cambrai)
- une autre épouse, Inbergide, fille de Bafogast
- un père du nom de Clodeswinthe,
Ces propositions ne reposent sur aucune source contemporaine et sont à écarter. Les ouvrages de Jacques Saillot (Les fils et petits fils de Clovis et leurs alliances - thèses et hypothèses, Les 16 quartiers des reines et impératrices françaises, 1977) sont particulièrement porteurs de ce genre d'inventions, qui ne résistent aucunement à la critique historique.
Article détaillé : Faux Mérovingiens.Notes et références
Bibliographie
- Godefroid Kurth, Histoire poétique des Mérovingiens, 1893 [lire en ligne]
- Godefroid Kurth, Clovis, le fondateur, Éditions Tallandier, 1896 (réimpr. 2000) (ISBN 2-235-02266-9)
- Karl Ferdinand Werner, Les Origines, avant l'an mil [détail des éditions]
- Christian Settipani, Les Ancêtres de Charlemagne - Addenda, Paris, 1990
- Pierre Riché et Patrick Périn, Dictionnaire des Francs - Les temps Mérovingiens, Bartillat, 1996, 370 p. (ISBN 2-84-100008-7)
- Christian Settipani, « Clovis, un roi sans ancêtre ? », dans Gé-Magazine, no 153, octobre 1996 .
- Michel Rouche, Clovis, Éditions Fayard, 1996 (ISBN 2-213-59632-8).
- Franz Staab (de), « Les royaumes francs au Ve siècle » dans Clovis - Histoire et Mémoire - Actes du colloque international d'histoire de Reims, vol. 1, Presses Universitaires de la Sorbonne, décembre 1997 (ISBN 2-84050-079-5) [lire en ligne], p. 541-566
Notes
- Grégoire de Tours à propos des premiers rois Francs : « (Les Francs) ils auraient créé au-dessus d'eux dans chaque pays et chaque cité des rois chevelus appartenant à la première et, pour ainsi dire, à la plus noble famille de leur race. » Clodion serait ainsi le « roi chevelu » de la ville de Dispargum. Cette localité n'est pas identifiée. Les identifications qui ont été proposée - Duisburg situé entre Louvain et Bruxelles en Belgique, Duisbourg en Allemagne - sont conjecturales. Le surnom « le Chevelu » viendrait de cette phrase de
- « Si comme tout le montre, Mérovée, fils de Clodion qui fleurit en 430, et père de Childéric qui règne déjà en 457, était roi des Francs lors de la bataille de Mauriac (451), c'est lui qui a été à la tête du contingent franc d'Aetius, et c'est lui qui, après la victoire, s'est laissé duper, au dire de la tradition, par le général romain » (Kurth 1893, p. 158).
- « Est-il (Faramond) purement et simplement inventé pour fournir un anneau de plus à la chaine un peu trop courte qui fait de Clodion un arrière-petit-fils de Priam ? Cela est peu probable : l'invention proprement dite, consistant à créer de toute pièces un nom imaginaire pour les besoins de la cause, ne peut guère être supposée chez des écrivains aussi simples que nos chroniqueurs mérovingiens, et je ne consentirai à l'admettre qu'à bon escient. (...) Reste une dernière supposition : Faramond est un nom que l'auteur de Liber Historiae a trouvé dans quelque autre série de récits francs, et qu'il a cru pouvoir considérer comme un roi, pour des motifs que nous ignorons, mais qui sont sans doute aussi futiles que les précédents. Faramond, si je ne me trompe, a une royauté de même aloi que Marcomir et Sunnon, et, probablement, n'a pas été inventé plus qu'eux » (Kurth 1896, p. 135-136).
- « Elle présente deux caractères d'antiquité : 1° elle s'arrête à Dagobert I, ce qui ferait croire qu'elle a été composée de son temps » (Kurth 1893, p. 517).
- Cette liste se termine avec Clotaire II, elle a donc été rédigée avant 629. Le prédécesseur de Clotaire II en Austrasie est mort en 612.
- « La monarchie qu'il [Clodion] avait créé eu le sort de toutes les royautés barbares : elle fut morcellée. Si nos sources ne le disent pas, en revanche les faits l'indiquent. En 486, il y avait un roi franc à Tournai, il y en avait un autre à Cambrai; un troisième semble avoir eu pour lot ce pays de Thuringia, où était la mystérieuse Dispargum, la plus ancienne capitale des Francs de ce côté-ci du Rhin. Et non savons que les rois de Tournai et de Cambrai étaient parents, c'est-à-dire que Clodion était leur ancêtre commun. (...) S'il était permis de croire que l'autorité de Clodion s'est étendu aussi sur les Francs Ripuaires, on pourrait dire que le royaume de Cologne échut à un quatrième héritier : ainsi du moins s'expliquerait le lien de parenté qui reliait, au commencement du VIe siècle le roi des Ripuaires de Cologne à celui des Saliens de Tournai » (Kurth 1896, p. 171-172).
« Il [La Tongrie] devait avoir à sa tête un descendant de Clodion, partant un parent de Clovis », « Chararic dont le domaine n'est pas indiqué. Sera-ce abuser de la conjecture que d'attribuer au seul de ces rois qui n'ait pas de royaume connu le seul de ces trois royaumes dont nous ignorons le roi ? » (Kurth 1896, p. 253). - liste d'ailleurs incomplète, puisqu'il y manque au moins Sigebert le Boiteux.
- « Qu'est-ce que ces mystérieux personnages Chlodebaud, Chilpéric et Genniod [...]. Je ne les ai jamais rencontrés, ni dans les sources, ni dans les traditions fabuleuses du moyen age. En attendant que de nouvelles recherches, peut-être destinées à rester infructueuses, me permettent de parler plus catégoriquement à leur sujet, je me borne à placer ici un point d'interrogation, et je passe outre » (Kurth 1893, p. 518).
Références
- Kurth 1896, p. 159-162.
- Kurth 1896, p. 163-165.
- Rouche 1996, p. 116-117.
- Kurth 1893, p. 140
- Kurth 1893, p. 144 et 145
- Kurth 1893, p. 133
- Settipani 1990, p. 8.
- Grégoire de Tours, Histoire des Francs, livre II, IX, 592 - traduction Robert Latouche.
- Frédégaire, Chronique, 2-9.
- Liber Historiae Francorum, Livre I - chapitre 4.
- Settipani 1990, p. 8.
- Histoire des Francs, Livre 2, chapitre 9
- Kurth 1896, p. 173.
- Riché et Périn 1996, p. 228-229, notice « Mérovée ».
- Settipani 1996, p. 31.
- Staab 1997, p. 546-550.
- Settipani 1990, p. 5-6.
- Settipani 1990, p. 7.
- Settipani 1996, p. 26.
- Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, II, p 307.
- Kurth 1893, p. 517-518.
- Kurth 1896, p. 436-445.
- Rouche 1996, p. 304.
- Riché et Périn 1996, p. 308, notice « Sigebert le Boiteux ».
- Kurth 1896, p. 251-253.
- Rouche 1996, p. 187, 206, 326-329.
- Riché et Périn 1996, p. 280, notice « Ragnacaire ».
- Rouche 1996, p. 206 et 326
- Werner 1984, p. 360.
- Staab 1997, p. 550.
- Staab 1997, p. 561.
- Settipani 1996, p. 96.
- (de) Erich Zöllner, Geschichte der Franken bis zur Mitte des sechsten, Munich, 1970.
Articles connexes
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