- Sidoine Apollinaire
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Saint Sidoine Apollinaire (en latin Caius Sollius Apollinaris Sidonius) est un homme politique, évêque et écrivain gallo-romain, né à Lyon en 430 et mort à Clermont en 486[1]. Préfet de Rome en 468, évêque d'Auvergne en 471, il est devenu un saint de l'Église catholique, fêté le 21 août[2]. Il est également connu pour son œuvre littéraire (Lettres et Panégyriques).
Sommaire
Biographie
Sidoine nait à Lyon, dans la Gaule romaine, vers l'an 430[3], d'une illustre famille arverne des Gaules, où son aïeul et son père furent préfets du prétoire des Gaules. En 449, il assiste à dix-neuf ans, aux côtés de son père[4], aux fêtes données à Arles pour l'inauguration du consulat d'Astère et de Protogène. Il étudie les lettres, et devient lui-même un des hommes les plus célèbres dans l'éloquence et la poésie ; en Gaulle comme à Rome jusqu'au Barbare Euric qui voulait qu'il fasse son panégyrique. Son discours devant les Bituriges assemblés à Bourges, montre que le monde Gallo Romain pouvait suivre la rhétorique, la plus complexe et l'applaudir.[5]
Gendre de l'empereur Avitus, arverne comme lui (il avait épousé sa fille Papianilla en 452), il l'accompagne à Rome et prononça son panégyrique devant le Sénat.
Revenu à Lyon après la chute d'Avitus, il y est capturé par le nouvel empereur Majorien en 457. En raison de sa réputation, celui-ci le traite avec grand respect, et Sidoine prononce son panégyrique en retour, ce qui lui vaut d'avoir une statue de bronze élevée sur le Forum et le titre de comte.
En 467, l'empereur Anthémius le récompense d'un panégyrique composé en son honneur et en le nommant préfet de Rome pour l'année 468. Par la suite, il élève à la dignité de patricien et de sénateur. Il quitte cependant ce poste en cours d'année, suite à la mise en accusation de son ami Arvandus pour trahison envers Rome, et retourne en Gaule.
Là, il est confronté à la tyrannie du fonctionnaire corrompu Seronatus, dont il obtient finalement la déposition. Pour des raisons plus politiques que religieuses, il est appelé à succéder à Eparchius sur le siège épiscopal d'Arvernum, aujourd'hui Clermont en 470 (ou 471).
Lors de la prise de la ville par les Wisigoths en 475, il est emprisonné car il a pris une part importante avec son beau-frère Ecdicius dans la défense de la ville, qui a résisté aux assaillants pendant trois années. Il est cependant bien traité, grâce surtout à son ami Victorius, haut fonctionnaire du roi Euric, et est restauré dans ses fonctions par le souverain, gouvernant son évêché jusqu'à sa mort qui survient sans doute au cours des années 480.
Ses poèmes et ses lettres nous fournissent un témoignage unique et exceptionnel sur l'Auvergne et la Gaulle du Ve siècle, sur les mœurs et les positions politiques de l'aristocratie gallo-romaine au sein des récents royaumes barbares. Du jour au lendemain, ces romains chargés des plus hautes charges de l'Empire, se retrouvaient sujets des Wisigoths chargés du royaume d'Aquitaine par l'empereur qui le leur cédait, pour la paix intérieur de l'Italie.[6]
Bibliographie
Œuvres de Sidoine Apollinaire
- Carmina (469), recueil de 24 poèmes, dont les célèbres panégyriques (le poème n°2 est celui d'Anthémius, le n°5 de Majorien et le n°7 de son beau-père Avitus) ;
- Lettres, livre I (469) ;
- Lettres, livres II à IV (477) ;
- Lettres, livres V à VIII (479) ;
- Lettres, livres IX (482).
Sidoine a écrit 24 poèmes (Carmina) et neuf livres de lettres, soit 146 lettres (epistulae).
Ouvrages concernant Sidoine Apollinaire
- André Loyen, Recherches historiques sur les Panégyriques de Sidoine Apollinaire. Paris, Les Belles Lettres, 1942.
- André Loyen, Sidoine Apollinaire et l'esprit précieux en Gaule aux derniers jours de l'Empire. Paris, Les Belles Lettres, 1943.
- Isabella Gualandri, Furtiva lectio. Studi su Sidonio Apollinare, Milano, 1979.
- Geoffrey Todd Harrison, The Verse Panegyrics of Sidonius Apollinaris: Poetry and Society in Late Antique Gaul, Diss. Stanford, 1983.
- Jill Harries, Sidonius Apollinaris and the Fall of Rome, AD 407-485, Oxford, 1994.
- Frank-Michael Kaufmann, Studien zu Sidonius Apollinaris, Frankfurt-am-Main, 1995.
- Joel Schmidt "le royaume wisigoth d'Occitanie" Paris 1992.
Guy Azais "Mémoires imaginaires" de Sidoine Apollinaire
Voir aussi
Jean MARCEL, 'Sidoine ou la dernière fête' (roman), Montréal, éditions Leméac, 1993, 243 pages.
Articles connexes
Liens externes
- Étude sur Sidoine Apollinaire et sur la société gallo-romaine au cinquième siècle
- Les Lettres de Sidoine sont accessibles dans une édition bilingue de 1836, qui a été numérisée, et rendue disponible sur le site de Philippe Remacle.
- Biographie de Sidoine Apollinaire sur Imago Mundi
- Biographie de Sidoine Apollinaire sur le site Internet de la Faculté de Droit et de Science Politique de Clermont-Ferrand
- Sidonius Apollinaris site universitaire électronique entièrement dédié à l'étude de l'écrivain, avec des liens aux textes numérisés.
Notes et références
- Le « Catalogue des Lyonnais dignes de mémoire » de Breghot & Péricaud (1839), indique sans hésitation qu'il serait né le 5 novembre 430 et mort le 21 août 488. On ignore sur quoi ils se fondent. La mort d'un évêque est sans doute enregistrée, mais la naissance à cette époque est plus difficile à obtenir.
- Voir aint Sidoine Apollinaire sur Nominis
- D'autres soutiennent que la date probable de sa naissance est le 6 novembre de l'an 431. Voir le premier excursus dans la thèse de M. Germain, Essai historique et littéraire sur Sidoine Apollinaire. Montpellier, 1840.
- Préfet du prétoire des Gaules de 448 à 449
- Oeuvre de Caïus Sollius Apollinaris Sidonius par JF Grégoire et AL Collombet paris 1836
- Edouard Gibbon Wakefield chapitre XXXI ,XXXII traduit par Guizot BNF
Catégories :- Naissance à Lyon
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