- Claude Bonnier
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Claude Bonnier Claude Bonnier en 1941.Nom de naissance Claude Etienne Bonnier Naissance 4 novembre 1897
Paris, FranceDécès 9 février 1944 (à 47 ans)
Bordeaux, FranceNationalité France Profession Ingénieur Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1914-1918(4 citations)
Croix de guerre 1939-1945(2 citations)Famille Thérése Renaudel(son épouse, décédée en 1991) Claude Bonnier est un résistant français, né le 4 novembre 1897 à Paris et mort le 10 février 1944 à Bordeaux (suicide par ingestion de cyanure).
Il était le fils de Pierre Bonnier et Esfir Cherchewski, médecins à Paris.
Pierre Bonnier était d’une famille flamande du Département du Nord. Bonnier et ses frères, Jules Bonnier, botaniste, Louis Bonnier, architecte, et Charles Bonnier, professeur de littérature française aux universités d'Oxford et Liverpool, étaient non-croyant, intellectuels, socialiste et Guesdist. Ils étaient germanophile. Ils aimaient beaucoup la musique de Wagner.
Esfir Cherchewski était de Brest-Litovsk en Russie.
Son cousin, Marc Bonnier, était un des pionniers de l'aviation.
Sommaire
Biographie
En 1915, Claude Bonnier interrompt ses études pour s'engager dans le génie alors qu'il n'a pas 18 ans. Il est envoyé au front, puis intègre le cours spécial des élèves officiers du génie à Versailles. À la fin de la guerre, il est devenu lieutenant, et Chevalier de la Légion d'honneur.
Il reprend ses études, intègre en 1920 à l'École des Mines et en sort ingénieur civil en 1922.
Il épouse en 1923 Thérèse Renaudel, fille de Pierre Renaudel, socialiste proche de Jean Jaurès.
Il prépare une thèse à la Sorbonne (Docteur ès science en 1925) puis poursuit ses recherches à la Station Nationale des Recherches et Expériences Techniques de Bellevue.
Pendant cette période il est le secrétaire des étudiants socialistes.
En 1936, il est le directeur de cabinet de Marcel Déat, ministre de l'Air du gouvernement d'Albert Sarraut.
De 1936 à 1939, il est directeur-général de la Société Nationale de Construction des Moteurs (S. N. C. M.) (l'usine Lorraine - Dietrich à Argenteuil, nationalisées en 1936 dans le réarmement de la France).
Mobilisé en 1939, il est affecté à la base aérienne de Chartres, comme commandant mécanicien. Il est évacué de Dunkerque vers l'Angleterre en mai 1940.
Rôle dans la Résistance
Il rejoint rapidement la Résistance et s'installe d'abord à Alger puis rejoint Londres en 1943. Lieutenant-colonel et Délégué militaire régional de la Région B (Charente, Charente-Maritime, Gironde, Dordogne Sud, Landes, Basses-Pyrénnés occupées), il est déposé par vol de nuit à Angeac avec Jacques Nancy (Sape)[Note 1]. Sous le pseudonyme d'Hypoténuse, il organise les forces des groupes-francs et des maquis du Sud-Ouest de la France, préparant des opérations de sabotages des voies de communication en vue du débarquement (plan-vert). En octobre 1943 il réorganise les maquis charentais, leur donne le nom de Bir Hacheim et après un premier parachutage d'armes et de munitions les sabotages reprennent[1].
Immédiatement après son arrestation chez le radio "Kyrie" (Durand), le 9 février 1944, "Hypoténuse" est conduit au siège de la Gestapo au Bouscat. Friedrich Dhose, le chef de la Gestapo de Bordeaux, rapidement alerté, commence l'interrogatoire. "Hypoténuse" ne prononce pas une parole. Jusqu'au moment où il finit par dire ces quelques mots qu'il répète deux fois : " Je suis un officier français !" Après la fin de la guerre, Dhose arrêté, interrogé, indiquera qu'il avait tout d'abord pensé qu'"Hypoténuse" était Anglais. Celui-ci tenait à ce que l'on ne le confonde pas avec un agent britannique, malgré ses liens avec les Anglais.
A l'issue de ce premier interrogatoire, "Hypoténuse" est enfermé dans une cellule, menottes aux poignets derrière le dos. Là, il prend sa décision. Il fait tomber la pilule qui était dissimulée dans une couture de son pantalon. De la cellule voisine, un autre prisonnier entend des gémissements et des râles, avant que le silence s'établisse, définitif, tel que les geôliers ne pourront que le constater lorsqu'ils viendront le chercher quelques heures plus tard pour lui faire subir un deuxième interrogatoire. Avant même d'apprendre qui était cet homme qui s'était présenté comme "un officier français", Dhose fera ce bref commentaire : "C'était un chef." Ce fut le premier hommage rendu à "Hypoténuse"[Note 2],[Note 3].
Titres et décorations
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Compagnon de la Libération (décret du 28 mai 1945)
- Croix de guerre 1914-1918
- Croix de guerre 1939-1945
- Mort pour la France
Mémoire
- Mémorial Claude Bonnier à Vibrac en Charente.
- Route Claude Bonnier, entre Vibrac et Chasseneuil-sur-Bonnieure.
Depuis le 7 mai 1954, Claude Bonnier repose dans la crypte du Mémorial de la Résistance de Chasseneuil.
Notes et références
Notes
- Hypoténuse et Sape (Jacques Nancy) ont atterri en Lysander en novembre 1943, sur le terrain Albatros (Angeac). Les auteurs du livre Nos Combats dans l'ombre, Jean Lapeyre Mensignac, Pierre Barrere, Charles Franc et Guy Margariti, les ont accueilli.
- Pendant le procès du radio Durand a la fin de 1945, le témoignage d'un des policiers faisant partie de l'équipe de tortureurs, accompagnant Dhose dans la cellule pour le deuxième interrogatoire d'" Hypoténuse" rapporte la scène suivante : "Dhose a fait mettre au garde à vous l'équipe de policiers et leur a dit : vous arrivez trop tard, il a gardé son secret, saluez, c'était un chef." Ce témoignage devrait être facile à vérifier dans les archives de la justice à Bordeaux.
- Plusieurs textes ont mentionné "de nombreuses arrestations" ou " des centaines d'arrestations" qui auraient été la conséquence du contenu d'une valise qui devait exploser qui à mal fonctionner. Il faut affirmer qu'aucune autre arrestation n'a suivi l'arrestation de Claude Bonnier à cause d'une soi-disant liste trouvée dans cette valise. Ceci est confirmé par un des auteurs du livre Nos Combats dans l'Ombre. En plus, tous les messages destinés à Londres ont été codés par Mme. Babillot. Dans son témoignage contenu dans un document au Centre Jean Moulin de Bordeaux, Mme. Babillot affirme que les documents de Bonnier étaient codés avec un code connu de Bonnier seul.
Références
- Nos Combats dans l'ombre. Prix Littéraire de la Résistance 1996. Ed. Pilote 24, 2e édition, page 130 J. Lapeyre Mensignac, avec P. Barrère, C. Franc, G Margariti et J. Nancy.
Liens externes
- Biographie sur le site de l'Ordre de la Libération
- Site en cours sur Claude Bonnier
Catégories :- Naissance en 1897
- Naissance à Paris
- Décès en 1944
- Résistant français
- Délégué militaire régional
- Compagnon de la Libération
- Commandeur de la Légion d'honneur
- Titulaire de la Croix de guerre 1914-1918
- Titulaire de la Croix de guerre 1939-1945
- Mort pour la France (qualification officielle)
- Suicide par le cyanure
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