- Chute de Robespierre
-
La chute de Robespierre est consécutive d'une série d'événements qui se sont déroulés du 8 thermidor an II (26 juillet 1794) vers midi au 10 thermidor vers deux heures du matin, qui ont abouti au renversement de Robespierre et des robespierristes et qui marque la fin du régime de la Terreur.
À la Convention, le 8 thermidor
À la Convention, vers midi, les secrétaires viennent de terminer la lecture de la correspondance. Robespierre monte à la tribune et commence à lire son discours :
« Citoyens,
Que d'autres vous tracent des tableaux flatteurs : je viens vous dire des vérités utiles… Ici j'ai besoin d'épancher mon cœur ; vous avez besoin aussi d'entendre la vérité. Ne croyez pas que je vienne ici intenter aucune accusation ; Je viens dévoiler des abus qui tendent à la ruine de la patrie, et que votre probité seule peut réprimer. »Il commence alors par se justifier de la façon dont est appliquée la loi du 22 prairial. Il revendique sa responsabilité dans le système de la Terreur, mais en rejette les excès sur ses adversaires, visant en particulier — mais sans les nommer — les représentants qu'il a fait rappeler de mission : Carrier, Fouché, Barras, Fréron, Tallien.
« Non, nous n'avons pas été trop sévères ; j'en atteste la République qui respire ; j'en atteste la représentation nationale, environnée du respect dû à la représentation d'un grand peuple …On parle de notre rigueur, et la patrie nous reproche notre faiblesse. Est-ce nous qui avons plongé dans les cachots les patriotes, et porté la terreur dans toutes les conditions? Ce sont les monstres que nous avons accusés. Est-ce nous qui, oubliant les crimes de l'aristocratie et protégeant les traîtres, avons déclaré la guerre aux citoyens paisibles, érigé en crimes ou des préjugés incurables ou des choses indifférentes, pour trouver partout des coupables et rendre la révolution redoutable au peuple même ? Ce sont les monstres que nous avons accusés. »
Il s’indigne des listes de proscriptions qu’on lui attribue.
« Est-il vrai que l'on ait colporté des listes odieuses où l'on désignait pour victimes un certain nombre de membres de la Convention et qu'on prétendait être l'ouvrage du Comité de salut public et ensuite le mien ? Est-il vrai qu'on ait cherché à persuader à un certain nombre de représentants irréprochables que leur perte était résolue ? Est-il vrai que l'imposture ait été répandue avec tant d'art et d'audace, qu'un grand nombre de membres n'osaient plus habiter la nuit leur domicile ? Oui, les faits sont constants, et les preuves de ces manœuvres sont au Comité de salut public. »
Puis il revient à ceux qui l’accusent de tyrannie.
« Ils m'appellent tyran. Si je l'étais, ils ramperaient à mes pieds, je les gorgerais d'or, je leur assurerais le droit de commettre tous les crimes, et ils seraient reconnaissants… On arrive à la tyrannie par le secours des fripons ; où courent ceux qui les combattent ? Au tombeau et à l'immortalité. Quel est le tyran qui me protège ? Quelle est la faction à qui j'appartiens ? C'est vous-mêmes. Quelle est cette faction qui, depuis le commencement de la révolution, a terrassé les factions, a fait disparaître tant de traîtres accrédités ? C'est vous, c'est le peuple, ce sont les principes. Voilà la faction à laquelle je suis voué, et contre laquelle tous les crimes sont ligués.… Que suis-je, moi qu'on accuse ? Un esclave de la liberté, un martyr vivant de la République, la victime autant que l'ennemi du crime, Tous les fripons m'outragent ; les actions les plus indifférentes, les plus légitimes de la part des autres, sont des crimes pour moi, Un homme est calomnié dès qu'il me connaît : on pardonne à d'autres leurs forfaits ; on me fait un crime de mon zèle. »
D’ailleurs précise-t-il, il a fini par se décider à résigner ses fonctions au Comité ; de quoi l’accuse-t-on encore ?
« Je me bornerai à dire que, depuis plus de six semaines, la nature et la force de la calomnie, l'impuissance de faire le bien et d'arrêter le mal, m'a forcé à abandonner absolument mes fonctions de membre du Comité de salut public, et je jure qu'en cela même je n'ai consulté que ma raison et ma patrie…Voilà au moins six semaines que ma dictature est expirée, et que je n'ai aucune espèce d'influence sur le gouvernement ; le patriotisme a-t-il été plus protégé ? Les factions plus timides ? La patrie plus heureuse ? »
Robespierre retrace alors les différentes phases de l’attaque menée contre lui et désigne l’un après l’autre ses ennemis sans les nommer mais par des allusions transparentes : les anciens représentants en mission qu’il a fait rappeler (Paul Barras, Jean-Lambert Tallien, Fouché le déchristianisateur de la Nièvre), la majorité du Comité de sûreté générale (Marc Vadier, Amar, Jagot,etc.) et ses créatures (Fouquier-Tinville est nettement désigné) qui déshonorent le gouvernement et sabote son action par la façon dont ils appliquent la loi du 22 prairial ; puis certains membres du Comité de salut public : l’un (Billaud-Varenne) le traite furieusement de dictateur, l’autre Barère néglige la diplomatie et emploie des agents d’un civisme douteux, le dernier (Carnot) prive Paris de ses canonniers, s’entoure d’aristocrates qu’il protège, persécute les généraux patriotes. Les seuls dont Robespierre prononce les noms, ce sont :
« La contre-révolution est dans l'administration des finances. Elle porte toute sur un système d'innovation contre-révolutionnaire, déguisée sous le dehors du patriotisme. Elle a pour but de fomenter l'agiotage, d'ébranler le crédit public en déshonorant la loyauté française, de favoriser les riches créanciers, de ruiner et de désespérer les pauvres, de multiplier les mécontents, de dépouiller le peuple des biens nationaux, et d'amener insensiblement la ruine de la fortune publique. Quels sont les administrateurs suprêmes de nos finances ? Des Brissotins, des Feuillants, des aristocrates et des fripons connus : ce sont les Cambon, les Mallarmé, les Ramel ; ce sont les compagnons et les successeurs de Chabot, de Fabre, et de Julien (de Toulouse). »
En résumé, il existe une conspiration :
« Il existe une conspiration contre la liberté publique ; elle doit sa force à une coalition criminelle qui intrigue au sein même de la Convention ; cette coalition a des complices dans le Comité de sûreté générale et dans les bureaux de ce Comité qu'ils dominent ; les ennemis de la République ont opposé ce Comité au Comité de salut public, et constitué ainsi deux gouvernements : des membres du Comité de salut public entrent dans ce complot ; la coalition ainsi formée cherche à perdre les patriotes et la patrie. »
Que faut-il faire ?
« Quel est le remède à ce mal ? Punir les traîtres, renouveler les bureaux du Comité de sûreté générale, épurer ce Comité lui-même, et le subordonner au Comité de salut public ; épurer le Comité de salut public lui-même, constituer l'unité du gouvernement sous l'autorité suprême de la Convention nationale, qui est le centre et le juge. »
Et il termine :
« Que peut-on objecter à un homme qui a raison, et qui sait mourir pour son pays ? Je suis fait pour combattre le crime, non pour le gouverner. Le temps n'est point arrivé où les hommes de bien peuvent servir impunément la patrie : les défenseurs de la liberté ne seront que des proscrits, tant que la horde des fripons dominera. »
Applaudissements[1]. Robespierre regagne sa place.
Lecointre (l’ami de Danton) demande l’impression du discours. Bourdon de l’Oise s’y oppose trouvant que « ce discours contient des matières assez graves pour être examinées. Il est de la prudence de la Convention de le renvoyer aux deux comités avant d’en ordonner l’impression ». Barère insiste pour l’impression du discours car « dans un pays libre il n’est aucune vérité qui doit être cachée ». Couthon ajoute à la proposition de l’impression un amendement : « Il faut que la France entière sache qu’il est ici des hommes qui ont le courage de dire la vérité tout entière. Je demande que ce discours soit envoyé à toutes les communes de France. »
La Convention adopte la proposition de Couthon.
Vadier, président du Comité de sûreté générale, l’instigateur de l’affaire Théot, essaie de se disculper :
« J’ai entendu avec douleur Robespierre dire que l’affaire Théot ne semblait se rattacher qu’à une farce ridicule…… J’ai recueilli depuis de nouveaux renseignements. Je ferai entrer cette conspiration dans un cadre plus imposant, mais ce travail est long. … Le Comité de sûreté générale n’a jamais été divisé avec le Comité de salut public. Il peut y avoir eu quelques explications, mais jamais elles n’ont rien diminué de l’estime et de la confiance mutuelle que se portent les deux comités. »
Seul Cambon s’élance à la contre-attaque. Il est vrai qu’il a seul été nommé dans le discours de Robespierre. Il se précipite à la tribune :.
« Je demande la parole. Avant d’être déshonoré, je parlerai à la France. Robespierre vient de dire que le dernier décret sur la finance avait été calculé de manière à augmenter le nombre des mécontents. Il serait peut-être facile de le faire convenir qu’il n’a rien fait pour connaître ces calculs. Mais je me contenterai de repousser cette attaque dont ma conduite depuis le commencement de la Révolution aurait du me garantir… Étranger à toutes factions, je les ai dénoncées tour à tour lorsqu’elles ont osé attaquer la fortune publique. Il est temps de dire la vérité tout entière : un seul homme paralyse la Convention ; cet homme c’est Robespierre. »
On applaudit. Panis parle à son tour :
On applaudit. Robespierre répond dédaigneusement :
« On me parle de Fouché. Je ne veux pas m’en occuper actuellement. Je n’écoute que mon devoir. Il n’est donc pas question de me demander que je blanchisse tel ou tel… Mon opinion est indépendante. On ne tirera jamais de moi une rétractation qui n’est pas dans mon cœur. Je n’ai flatté personne, je ne crains personne, je n’ai calomnié personne. »
L’opposition se déchaîne alors. Bentabole déclare : « L’envoi du discours de Robespierre me paraît dangereux. La Convention aurait l’air d’en approuver les principes. » Charlier insiste pour l’ajournement de l’envoi du discours qui « contient des propos qui paraissent mériter l’examen réfléchi des deux comités ».
« Quoi ! s’écrie Robespierre, J’aurai le courage de venir déposer dans le sein de la Convention des vérités nécessaires au salut de la patrie et l’on enverrait mon discours à l’examen des membres que j’accuse ! »
Murmures dans l’Assemblée. Charlier insiste : « Quand on se vante d’avoir le courage de la vertu, il faut avoir celui de la liberté. Nommez ceux que vous accusez. » On applaudit. Plusieurs voix crient : « Oui, oui, nommez-les. » Amar enchérit : « Il ne faut pas qu’un homme se mette à la place de tous. S’il a quelques reproches à faire, qu’il les articule. » Robespierre se tait. Thirion demande alors la révocation du décret demandant l’impression. Nouveaux applaudissements. Barère déclare que si Robespierre avait assisté aux dernières séances du Comité, il aurait supprimé son discours.
La révocation du décret est prononcée.
Robespierre n’a trouvé qu’une voix pour le soutenir, celle de Couthon, même Saint-Just n’est pas intervenu, il n’a pas quitté sa place et est resté muet.
Au club des Jacobins, le soir du 8 thermidor
Robespierre se rend le soir aux Jacobins avec Couthon. Collot d'Herbois et Billaud-Varenne l’ont devancé, demandent la parole. Lui aussi. C’est lui qui l’obtient. Il relit le discours prononcé à la Convention et termine par cette péroraison[2] :
« Frères et amis, c’est mon testament de mort que vous venez d’entendre. Mes ennemis, ou plutôt ceux de la République sont tellement puissants et tellement nombreux que je ne puis me flatter d’échapper longtemps à leurs coups. C’en est assez pour moi, mais ce n’est pas assez pour la chose publique. Vous contenterez-vous de me plaindre ? Ne saurez-vous pas me défendre ou me venger ? La Convention a voulu vous humilier aujourd’hui par un insolent décret. Héros du 31 mai et toi brave Hanriot, avez-vous oublié le chemin de la Convention ? …Si vous me secondez les traîtres auront subi dans quelques jours le sort de leurs devanciers. Si vous m’abandonnez, vous verrez avec quel calme je saurai boire la ciguë… »
Les Jacobins l’acclament. Couthon propose que le club chasse de son sein tous les membres des comités qui ont voté à la Convention contre le discours de Robespierre et il en donne la liste. Cette exclusion est votée. On y joint Tallien, Fréron et une trentaine de députés montagnards amis de Danton dont certains sont présents à la séance. Ils se retirent bourrés de coups et insultés[3]. Collot demande la parole et monte à la tribune. Il rappelle les services rendus par lui à la Société. Le vacarme l’empêche de parler. Billaud réclame avec énergie la parole, inutilement. « Je ne reconnais plus les Jacobins » s’écrie-t-il. Ils sont chassés de la salle sous les huées et les cris « À la guillotine ! ». Dumas, président du Tribunal révolutionnaire leur crie d’une voix tonnante : « Je vous attends demain au tribunal . »
Il est environ minuit.
« Pour tous, il s’agit désormais d’un duel que la mort seule tranchera, écrit Jean Massin[4], D’un côté, Robespierre, Couthon, Saint-Just, de l’autre, une vaste coalition qui va de Billaud, Collot, Vadier, Amar à Lecointre, Bourdon, Panis, des restes d’Hébert aux restes de Danton. Mais Robespierre a pour lui les Jacobins, l’état-major de la Garde nationale avec Hanriot, la Commune avec Fleuriot-Lescot et Payan, certaines sommités du Tribunal et de la justice, avec Herman, Dumas et Coffinhal, etc. Et, parmi les Jacobins, ce soir-là, un mot d’ordre d’insurrection serait vite suivi. »
Mais Robespierre espère ressaisir la majorité parlementaire à la Convention le lendemain. Il ne croit pas possible que ses ennemis puissent entraîner l'Assemblée[5].
La nuit du 8 thermidor au 9 thermidor au Comité de salut public
Dans la salle des délibérations du Comité, au premier étage du pavillon de l’Égalité, la nuit est agitée. Saint-Just, arrivé depuis huit heures, s’est isolé dans un coin pour écrire le discours qu’il veut prononcer le lendemain. C’est à lui, pense t-il, de rétablir la situation ébranlée par le discours de Robespierre et d’apaiser les passions qui agitent la Convention. Barère, Carnot, Lindet, Prieur sont assis autour de la grande table ovale. Revenus au Comité, Billaud et Collot apostrophent Saint-Just, voulant lui faire avouer qu’il prépare leur acte d’accusation. Saint-Just s’engage alors à leur soumettre son discours et se remet au travail. Craignant une insurrection de la Commune, Barère fait convoquer le maire Lescot-Fleuriot et Payan. Ils arrivent vers six heures. Billaud veut faire arrêter les deux hommes. Saint-Just s’y oppose. Pendant quatre heures de suite, on les retient dans l’espoir de désorganiser les préparatifs d’une éventuelle insurrection. Puis, on les laisse partir. Au lever du jour, Saint-Just quitte le Comité en promettant de revenir lire son rapport vers 10 heures.
Dans la matinée, Barère, Billaud, Collot et Carnot attendent Saint-Just. À dix heures, Collot va présider la séance de la Convention. Les autres restent. Ils voient arriver Couthon. Des propos acerbes sont échangés. Vers midi se présente un huissier porteur d’un billet de Saint-Just : « L’injustice a fermé mon cœur ; je vais l’ouvrir tout entier à la Convention nationale. » Furieux, Barère, Billaud et Carnot se précipitent à la Convention. Couthon les suit, poussé dans son fauteuil roulant.
La nuit du 8 thermidor au 9 thermidor dans Paris
Une conspiration visant la chute de Robespierre s’organise. Le rôle des anciens représentants en mission rappelés par Robespierre, Barras, Joseph Fouché, Tallien, Lebon, Carrier, qui se sentent directement menacés après le discours de Robespierre, va être décisif. Ils savent, comme l’écrira Fouché, « qu’ils ont l’honneur d’être inscrit sur ses tablettes à la colonne des morts ». Ils se battent avec énergie pour sauver leur vie, en particulier Fouché et Tallien (qui se bat aussi pour sauver Thérésa Cabarrus qui attend en prison sa comparution devant le Tribunal révolutionnaire), et font dans la nuit le siège des hommes les plus influents de la Plaine — Boissy d’Anglas, Durand-Maillane et Palasne-Champeaux,— leur promettant la fin de la Terreur pour prix de leur alliance.
Ces derniers, qui n’aiment ni les Montagnards, ni les terroristes de Lyon, Bordeaux ou Toulon, se font prier et ils redoutent encore Robespierre. Mais ils mesurent son isolement et les avantages politiques qu’ils peuvent tirer de l’opération : au lieu de terrorisme, liberté individuelle, au lieu de dirigisme, liberté économique, au lieu de la dictature d’un clan, l’autorité de la Convention. Les députés de la Plaine ont soutenu jusqu’à présent, tout en le déplorant, le gouvernement révolutionnaire, pensant qu’il est indispensable pour sauver la Révolution. Mais l’adversaire intérieur est maintenant brisé et le renversement de la situation militaire avec la victoire de Fleurus le 26 juin a refoulé l’adversaire extérieur. « Les victoires s’acharnaient sur Robespierre comme des furies » écrira plus tard Barère. Le centre retrouve sa liberté d’appréciation.
Au cours de la nuit, ils finissent par accepter. La participation de Carnot et de Barère les rassure. Ils vont fournir l’appui parlementaire indispensable. Et l’on se met d’accord sur la tactique à suivre pour la séance qui vient : organiser une obstruction telle que Robespierre ni ses partisans ne puissent ouvrir la bouche.
À la Convention, le 9 thermidor
Les tribunes, prévues pour 900 personnes mais pouvant en contenir beaucoup plus, sont pleines, « très obstruées dès 5 heures du matin » écrit Barère. Tous les députés de la Plaine sont présents. Collot d’Herbois, le président, ouvre la séance à 11 heures. Après lecture de la correspondance, vers midi, Saint-Just, élégamment vêtu d’un habit chamois et d’un gilet blanc, monte à la tribune.
« Je ne suis d’aucune faction, je les combattrai toutes. Vos Comités de sûreté générale et de salut public m’avaient chargé de vous faire un rapport sur les causes de la commotion sensible qu’avait éprouvé l’opinion publique dans ces derniers temps. La confiance des deux comités m’honorait ; mais quelqu’un cette nuit a flétri mon cœur et je ne veux parler qu’à vous… On a voulu répandre que le gouvernement était divisé : il ne l’est pas ; une altération politique, que je vais vous rendre, a seulement eu lieu. »
À ce moment[6], Tallien l’interrompt :
« Hier un membre du gouvernement s’en est isolé et a prononcé un discours en son nom particulier ; aujourd’hui, un autre fait la même chose… Je demande que le rideau soit entièrement déchiré ! »
Grand tumulte. Au même instant, les membres du Comité de salut public pénètrent dans la salle. Billaud-Varenne, tout essoufflé, escalade la tribune et interrompt Tallien :
« Je m’étonne de voir Saint-Just à la tribune après ce qui s’est passé. Il avait promis aux deux comités de leur soumettre son discours avant de le lire à la Convention. »
Saint-Just ne répond pas. Robespierre, qui s’est placé en bas de la tribune, se tait également. Billaud attaque maintenant Robespierre avec vigueur et lorsque celui-ci veut lui répondre, les cris de « À bas le tyran ! » couvrent sa voix. Déconcerté, il hésite. Garnier de l'Aube lui aurait alors lancé « C’est le sang de Danton qui t’étouffe ! » et Robespierre aurait répondu : « C’est donc Danton que vous voulez venger. Lâches ! Pourquoi ne l’avez-vous pas défendu [7]? » Quant à Saint-Just qui n'a pas quitté la tribune malgré l'interruption, Barras écrira, résumant tous les témoignages : « Immobile, impassible, inébranlable, il semblait tout défier par son sang froid[8]. » Il ne dit plus un mot, il se contente de regarder. Tallien vocifère à nouveau à la tribune. Billaud le remplace. Dans le vacarme et la confusion, il demande l’arrestation d’Hanriot et de son état-major, ainsi que de Dumas, président du Tribunal révolutionnaire. Cette fois, Robespierre veut absolument parler. Il monte à la tribune. La même clameur « À bas le tyran ! » l’en empêche. Le président donne la parole à Barère qui fait voter un décret ôtant à Hanriot le commandement de la garde nationale. Vadier lui succède à la tribune. Il revient sur l’affaire Théot, fait rire l’assemblée aux dépens de Robespierre. Tallien, qui veut en finir, demande qu’on « ramène la discussion à son vrai point ». On entend Robespierre : « Je saurai bien la rappeler à… » De nouveau les « À bas ! » couvrent sa voix. Tallien reprend son réquisitoire. Robespierre veut avoir la parole ; on s’y oppose. « Pour la dernière fois, président d’assassins, je te demande la parole[9] - Tu n’auras la parole qu’à ton tour » répond Thuriot qui a remplacé Collot à la présidence.
C’est un obscur député de l’Aveyron, montagnard et dantoniste, Louchet, qui ose demander le premier un décret d’arrestation contre Robespierre. On entend Augustin Robespierre demander à partager le sort de son frère. Maximilien essaie de parler. Couthon aussi. Leurs voix sont couvertes par la clameur. Hâtivement le président met la motion aux voix et la déclare aussitôt votée à l’unanimité. Toute la Convention est debout. Elle crie « Vive la République ! ». Louvet demande que la motion vaille aussi pour Couthon, Saint-Just, Robespierre jeune. Le Bas demande à partager leur sort : « Je ne veux pas partager l’opprobre de ce décret. » Fréron est à la tribune : « La patrie et la liberté vont sortir de leurs ruines… Il existait un triumvirat dictatorial… Couthon en particulier est un tigre altéré de sang. » On entend Couthon, paralysé sur son fauteuil roulant, rugir : « Je voulais arriver au trône, moi ! » C’est alors que Robespierre aurait prononcé la fameuse phrase : « La République est morte ; les brigands triomphent. » Barère monte à nouveau à la tribune avec un décret proposé par le Comité de salut public : il comporte l’arrestation des deux Robespierre, Saint-Just, Couthon, Le Bas, ainsi que de Dumas, Hanriot, Boulanger, Lavalette, Dufresse, Daubigny et Sijas.
Les députés arrêtés sont conduits au Comité de sûreté générale. Il est environ 4 heures de l’après-midi.
À la Commune et à la Convention, pendant la nuit du 9 au 10 thermidor
Dès que l’arrestation de Robespierre est connue vers 17 heures, la Commune convoque son conseil général à l’Hôtel de Ville. Sur les 144 membres (3 pour chacune des 48 sections), 91 vont siéger sans désemparer (75 seront guillotinés). Ils votent une motion d’insurrection, font sonner le tocsin pour appeler les patriotes aux armes et interdisent aux concierges des prisons d’accepter de nouveaux détenus. Ils arrêtent que les autorités constituées des 48 sections viennent se réunir à eux (24 enverront des délégations, mais 16 seulement des détachements de gardes nationaux). Le général de la Garde nationale Hanriot est envoyé au secours des cinq députés qui ont été conduits au Comité de sûreté générale. Sans attendre de renfort, il court aux Tuileries avec ses aides de camp pour délivrer les prisonniers mais se fait prendre par les gendarmes qui les gardent. Il est garotté et enfermé dans la même pièce qu’eux. Il est environ 5 heures 30. Les cinq députés passent dans le local du secrétariat où on leur sert un repas. Puis ils sont transférés dans des prisons séparées vers 7 heures. Robespierre va à la prison du Luxembourg. Le concierge, exécutant l’ordre de la Commune, refuse de le recevoir. Son escorte le conduit alors à la mairie, quai des Orfèvres, où il est libéré aux cris de « Vive la République ! Vive Robespierre ! ». Il est un peu plus de 8 heures. Les concierges des autres prisons acceptent de recevoir les autres prisonniers qui sont écroués.
À cette heure, la situation évolue en faveur des insurgés. Pendant plusieurs heures, la Commune va disposer de forces très supérieures à celles de la Convention, en particulier en artillerie : 17 compagnies de canonniers (sur 30 qui demeurent à Paris) et 32 pièces répondent à l’appel[10]. Gardes, cavaliers et canonniers se massent sur la place de Grève. Il est décidé d’aller libérer Hanriot et les cinq députés. Vers 9 heures, une forte colonne de canonniers et de gendarmes à cheval, commandée par Coffinhal, vice-président du Tribunal révolutionnaire, se dirige vers la Convention, enlève les postes de garde et délivre Hanriot, toujours prisonnier au Comité de sûreté générale. Ils ne rencontrent pas de résistance et auraient pu envahir la salle des séances de la Convention. « Citoyens, s’écrie Collot, qui préside alors l’assemblée rentrée en séance à 19 heures, voici l’instant de mourir à notre poste. » Mais ils ne le font pas et se replient sur la Commune. L’occasion perdue ne se retrouvera pas. Il est environ 9 heures 30.
Augustin Robespierre, le premier à être libéré, arrive à la Commune. Il est décidé de former un Comité d’exécution de neuf membres. Une délégation vient prier Robespierre de rejoindre le Comité d’exécution. Son chef, Lasnier, ayant rencontré Hanriot et Coffinhal, tous trois tentent en vain de le convaincre. Robespierre refuse alors qu’il a, peu auparavant, conseillé[11]à la Commune de fermer les barrières, de museler la presse et de faire arrêter les « députés traîtres ». Il n’entend pas, semble-t-il, sortir de la légalité pour diriger le soulèvement. Se souvient-il de Marat, traduit au Tribunal révolutionnaire et en revenant triomphant ? Ne veut-il pas donner prétexte à la Convention de le mettre hors la loi, évitant ainsi le jugement ?
La vulnérabilité de la Convention n’a duré que quelques heures. Après l’incursion de Coffinhal au Comité de sûreté, elle charge Barras du commandement militaire. Barras se fait adjoindre Féraud, Fréron, Rovère, Delmas, Bollet, Bourdon et Bourdon de l’Oise et les envoie dans les sections bourgeoises de l’ouest et du centre pour rassembler des troupes. En attendant, Barère fait décréter la mise hors la loi des députés rebelles et des insurgés. Dès lors, la comparution devant le Tribunal révolutionnaire devient inutile.
La Commune se rend compte de la gravité de cette décision et envoie un billet pressant à Robespierre : « Le comité d’exécution a besoin de tes conseils. Viens sur-le-champ. » Quand le décret de mise hors la loi est connu, celui-ci se rend à la Commune. Il est près de 11 heures. Le Bas et Saint-Just, libérés de leurs prisons respectives, le rejoignent à leur tour. Le Comité d’exécution se décide alors à prendre la seule mesure qui aurait été efficace[12] si elle avait été prescrite en temps utile : l’ordre d’arrestation des membres des comités et députés, Collot, Amar, Bourdon, Fréron, Tallien, Panis, Carnot, Dubois-Crancé, Vadier, Javogues, Dubarran, Fouché, Granet, Moyse Bayle (dans une première ébauche de cet arrêté conservé aux Archives nationales figure le nom de Barère. Mathiez se demande si la disparition de son nom n’est pas due à l’influence de Robespierre qui avait souvent pris sa défense). « Tous ceux qui n’obéiront pas à cet ordre suprême, dit l’arrêté, seront traités comme ennemis du peuple. »
Mais ces résolutions sont prises trop tard. L’insurrection piétine. La masse des sans-culottes n’a pas bougé, conséquence vraisemblable du mécontentement populaire provoqué par la loi du maximum général (en particulier par le blocage des salaires journaliers institué le 5 thermidor[13]) et plus profondément du divorce entre le Gouvernement révolutionnaire et le mouvement populaire depuis l'élimination des Hébertistes (« La Révolution est glacée », avait constaté Saint-Just). Les Jacobins multiplient les résolutions mais n’agissent pas. Couthon arrive le dernier vers 1 heure. Intimidées par la mise hors la loi des insurgés, de nombreuses sections changent plusieurs fois de camp dans la nuit. Les hommes rassemblés sur la place de Grève depuis 6 heures du soir — 2 000 à 3 000 sans-culottes vers 10 heures du soir avec une trentaine de canons — demeurent inactifs. Ils manquent de chefs. Ni Robespierre, ni Saint-Just, pourtant un homme d’action qui a été aux armées, ne se mettent à leur tête. Ils délibèrent. Laissés à eux-mêmes, s’impatientant de leur longue inaction, travaillés par les agents de la Convention, ils finissent par quitter les lieux. « À 10 heures du soir, écrit Mathiez, presque toutes les sections étaient représentées par des détachements massés devant la Commune. Par contre, il n’y avait pour ainsi dire personne devant la Convention. À 2 heures du matin, ce fut l’inverse. »
Vers 2 heures du matin, deux colonnes[14] de la Convention, l'une, conduite par Barras regroupant les gardes nationaux des quartiers riches et venant par les quais, l'autre formée à la section des Gravilliers (celle de Jacques Roux) par Léonard Bourdon l'un des conventionnels adjoints à Barras venant de la rue Saint-Martin, arrivent sur la place de Grève presque déserte. Les hommes de Bourdon entrent les premiers dans l’hôtel de ville sans résistance, un aide-de-camp d'Hanriot ayant livré le mot d'ordre des troupes de la Commune[15]; dans les instants qui suivent, Le Bas se suicide d’une balle dans la tête, Augustin Robespierre se précipite d’une fenêtre et ne réussit qu’à se briser une cuisse, Couthon poussé dans l’escalier est grièvement blessé, Maximilien se tire dans la bouche un coup de pistolet (version qui a pour elle, dit Mathiez, tous les témoignages datant du moment même - et qui est celle des historiens robespierristes) ou reçoit une balle dans le visage tiré par le gendarme Merda (version concurrente). Seul Saint-Just, stoïque et dédaigneux, se rend à ses adversaires sans avoir été blessé.
Il leur reste une quinzaine d’heures à vivre.
Article détaillé : Exécution de Maximilien de Robespierre.À propos de
Le dernier discours de Saint-Just
À la Convention, au moment d'être emmené avec ses compagnons, Saint-Just, à la demande de Collot d’Herbois, avait déposé docilement son discours sur le bureau du président. Ce discours a été publié en 1800. Le manuscrit est entré à la Bibliothèque nationale de France en 1944 et réédité par Albert Soboul en 1948.
Gérard Walter, dans son Robespierre, considère que ce discours « habile et conciliant avait de fortes chances de plaire à la majorité de la Convention ». « En le faisant adopter, poursuit-il, Saint-Just aurait remporté un triomphe personnel dont la portée pouvait se révéler incalculable. Robespierre était dépassé. L’ère de Saint-Just commençait… ».
Que disait ce discours ? Saint-Just entendait rester objectif et indulgent : « L’éloignement et l’amertume de son âme (il parle de Robespierre) peuvent excuser quelque chose. » Quant à Collot et Billot, ils ont bien « tiré parti de la réputation du Comité pour l’appliquer à leur ambition » mais « ils ont commis peu de fautes ». Donc, il « ne conclut pas contre eux », il souhaite seulement « qu’ils se justifient et que nous devenions plus sages ». En conclusion, il a l’intention de proposer à la Convention le décret suivant :
« La Convention nationale décrète que les institutions qui seront incessamment rédigées présenteront les moyens que le gouvernement, sans rien perdre de son ressort révolutionnaire, ne puisse tendre à l'arbitraire, favoriser l'ambition ou usurper la représentation nationale. »
L’appel adressé à la section des Piques
Cet écrit, avec la signature interrompue de Robespierre (Ro...) et la tache (de sang ?) au bas de la page, a fait couler beaucoup d’encre.
Pour Michelet, Robespierre aurait, dans les derniers moments, hésité à signer cet appel à l’insurrection par scrupule légalitaire :
« Il prit une feuille, au timbre de la Commune, qui portait déjà tout écrit un appel à l’insurrection, et, d’une lente écriture, à main posée, il écrivit trois lettres, qu’on y voit encore : Rob… Mais arrivé là, sa conscience réclama, il jeta la plume. « Écris donc, lui disait-on. — Mais au nom de qui ? » C’est par ce mot qu’il assura sa perte. Mais son salut aussi dans l’Histoire, dans l’avenir. Il mourut en grand citoyen[16]. »
Le récit fait par Hamel dans son Histoire de Robespierre est dramatique :
« Déjà il avait écrit les deux premières lettres de son nom Ro, quand un coup de feu partit du couloir séparant la salle du conseil général de celle du corps municipal retentit soudainement. Aussitôt on vit Robespierre s’affaisser, la plume lui échappa des mains et, sur la feuille de papier où il avait à peine tracé deux lettres, on peut remarquer de larges gouttes de sang qui avaient jailli d’une large blessure qu’il venait de recevoir à la joue[17]. »
Ces versions ont été reprises dans la grande Histoire de France de Lavisse (1901) et par Aulard dans son Histoire politique de la Révolution (1901).
En 1924, Mathiez a reconstitué[18], à partir des différents procès-verbaux, l’histoire de cette lettre, simple annonce de la formation du Comité d’exécution de la Commune et de la délivrance d’Hanriot, écrite non dans les derniers moments, mais au contraire après l’arrivée des conventionnels proscrits à l’Hôtel de Ville, dans un moment d'espoir. Elle n’est donc pas tachée du sang de Robespierre et est bien parvenue à la section des Piques avant 11h. Mais elle n'a pas suffi : l’attitude de cette section bourgeoise, où Robespierre habitait, est restée attentiste pendant la nuit du 9 thermidor. « Je ne me charge pas, ajoute Mathiez, d'expliquer pourquoi la signature de Robespierre est abrégée au bas de la lettre. »
Notes et références
- Cette mention figure dans le Journal de la Montagne imprimé le soir du 8 thermidor. On ne sait, dit Gérard Walter, s’il s’agit d’applaudissements venant des députés ou des tribunes.
- XVIIIe siècle t. 12 Gérard Walter, La conjuration du 9 Thermidor., p. 122. Walter précise que cette version est donnée par Lacretelle dans son Histoire de France pendant le
- Numéro du 10 Thermidor du Conservateur décadaire, cité par Walter
- Jean Massin, Robespierre, Alinea, 1988, p. 286
- Albert Mathiez, Études sur Robespierre, Robespierre à la Commune le 9 thermidor, Éditions sociales, 1973, p. 212.
- Nous suivons ici le récit de Bernard Vinot dans son Saint-Just, Fayard, 1985, p. 318.
- Adolphe Thiers, Félix Bodin ,Histoire de la Révolution française
- Barras, Mémoires, Mercure de France, 2005, p.146.
- Philippe Buchez et Roux), déformée selon Gérard Walter et Jean Massin, qui lui préfèrent la version du journal Courrier républicain dont le rédacteur assistait à la séance : « De quel droit le président protège-t-il les assassins ? »
De même, écrit Walter, la non moins fameuse sonnette du président que celui-ci est censé agiter sans cesse en réponse aux exhortations de Robespierre, devrait être retirée de la circulation
phrase fameuse la plus répandue (d’après l’Histoire parlementaire de - Albert Soboul, La Révolution française, Gallimard, Coll. Idées, 1962, t. 2, p. 125.
« Nous te donnons avis, citoyen, de fermer les barrières ; que l’on mette les scellés sur toutes les presses des journalistes et les journalistes en arrestation, ainsi que les députés traîtres. C’est l’avis de Robespierre et le nôtre. Signé : Tanchon, Faro Bigand, Quenel. »
billet écrit par les administrateurs de police à Payan sous la dictée de Robespierre :
- Albert Mathiez qui parle. C’est
- La Commune avait proclamé le 5 thermidor un maximum des salaires des journées de travail qui avait déclenché, l'après-midi même du 9 thermidor vers 4 heures, des rassemblements d'ouvriers mécontents sur la place de Grève. On sait que lorsque les robespierristes furent conduits à la guillotine, on poussa sur leur passage le cri de « foutu maximum ! »
- Georges Lefebvre, La Révolution française, PUF, 1968, p. 432.
- Courtois, p.140 et les papiers de la section des Gravilliers. Références données par Mathiez, Études sur Robespierre, Éditions Sociales, 1973, p. 209. Voir le rapport de
- Michelet, Histoire de la Révolution française, Lemerre, 1888, T.9, p.379.
- Ernest Hamel, Histoire de Robespierre, 1867, p. 788-790.
- Albert Mathiez, Études sur Robespierre, Robespierre à la Commune le 9 thermidor, Éditions sociales, 1973, p. 185-196)
Bibliographie
- Emmanuel Berl, Le 9 Thermidor, Hachette, collection « L'Histoire par l'Image », 1965.
- Françoise Brunel, Thermidor, la chute de Robespierre, Bruxelles, Complexe, 1989.
- Jean Massin, Robespierre, Alinéa, 1988.
- Dominique Rondelot " Le venin thermidorien" Bulletin "Association Maximilien Robespierre pour l'Idéal démocratique" n° 11, juillet 1999
- Dominique Rondelot " Le venin thermidorien" Bulletin "Association Maximilien Robespierre pour l'Idéal démocratique" n° 12, octobre 1999
- Albert Mathiez, Études sur Robespierre, À la Commune le 9 Thermidor, Éditions sociales, 1973.
- Albert Mathiez, « Les divisions dans les comités du gouvernement à la veille du 9 thermidor : d'après quelques documents inédits », Extrait de la Revue historique, Tome CXVIII, 1915.
- Gérard Walter, La Conjuration du 9 Thermidor, Paris, Gallimard, collection « Trente Journées qui ont fait la France », 1974.
- Gérard Walter, Robespierre, Paris, Gallimard, collection « NRF biographies », 1989 (réédition).
- Bernard Vinot, Saint-Just,Paris, Fayard, 1985.
Filmographie
- Abel Gance, Napoléon, 1927
- La Terreur et la Vertu : Robespierre, 1965
Catégories :- 1794
- Événement de la Révolution française
- Maximilien de Robespierre
Wikimedia Foundation. 2010.