- Christophe-Clair Danyel de Kervégan
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Christophe-Clair Danyel[1] de Kervégan, né le 25 décembre 1735[2] et mort le 2 octobre 1817[3] à Nantes, est un négociant, armateur et homme politique français, maire de Nantes de 1789 à 1791 et en 1797, premier président du Conseil général de la Loire-Inférieure de 1800 à 1805, député de 1804 à 1810.
C'est un des armateurs nantais qui ont participé à la traite négrière.
Sommaire
Biographie
Origine, famille et formation
Christophe-Clair Danyel est le fils de Christophe-Jacques Danyel de Kervégan, négociant, "noble homme"[4], et d'Anne-Marie de Beauvais-Razeau[5], elle-même issue d'une famille de commerçants. Son second prénom lui vient de sa marraine, Claire Preaud, tante maternelle par alliance[6].
Il ne s'est pas marié, fait assez rare dans la société de l'époque.
Il étudie à Rennes.
Carrière avant la Révolution
Après ses études, il revient à Nantes dans l'entreprise familiale du quartier de La Fosse, où il exerce la profession de négociant et participe à la traite négrière.
En 1763, il devient administrateur-trésorier des hôpitaux de Nantes.
En 1766, il est nommé membre de la chambre de commerce et juge consulaire, fonction qu'il assume à nouveau en 1774. Il devient grand-juge consulaire en 1782[7].
Lors de l'élection municipale d'août 1772, il est nommé échevin. Il est maintenu dans cette fonction lors des élections de 1776, jusqu'en 1782.
Début de la révolution et premier mandat de maire (1789-1790)
Le 27 mars 1789, il est élu délégué du tiers état de Nantes pour la rédaction de son cahier de doléances, puis délégué à l'assemblée générale du tiers état de la sénéchaussée.
Il fait également partie du comité des subsistances de la ville constitué pour faire face à la menace de disette.
Après la crise de juillet 1789, des élections municipales[8] tardives ont lieu à Nantes du 18 au 20 août. Kervégan est élu maire à une très large majorité (79% des 1434 votants). La nouvelle administration nantaise est approuvée par une ordonnance royale le 3 novembre.
Second mandat de maire (1790-1791)
Le 10 janvier 1790, dans le cadre de la nouvelle organisation administrative de la France créant les communes, il est réélu avec 1500 voix sur 1510 par les électeurs actifs et la cérémonie d'installation a lieu le 8 février[9]. Parmi les officiers municipaux, on peut remarquer : Charles Drouin de Parçay, Guillaume François Laennec (médecin), Pierre-Frédéric Dobrée (négociant), Jacques Barre (pasteur protestant). Le procureur de la commune est Jean-Henry Sauquet (procureur du roi à la Monnaie). Parmi les notables : Gilbert Beaufranchet (directeur des poudres), Jacques Chevy, Noël-François Coiquaud (avocat). Un renouvellement partiel de la municipalité a lieu le 11 novembre 1790[10] : Julien-François Douillard entre alors dans le groupe des notables.
Confronté à une situation de misère et à des difficultés d'approvisionnement, Kervégan organsise une souscription, mais fait aussi intervenir les forces de l'ordre à plusieurs reprises. L'épisode le plus marquant survient le 6 mars 1790, lorsqu'il fait réprimer une « émeute » de paysans à l'octroi de Nantes. Informés d'une forte augmentation du droit d'entrée la foire des Enfants Nantais, la plus importante de l'année, des paysans forcent l'entrée sans acquitter de droit de stationnement. Kervégan, personnellement présent, fait intervenir la troupe ; de nombreuses arrestations ont lieu. Cet évènement est évoqué par le peintre Henri Villaine dans un tableau de 1813 : Le Maire Kervégan arrêtant une émeute de paysans à l'octroi de Nantes en 1790[11]. La même année, le conseil de la commune fait réaliser son portrait par le peintre Jacques-Louis David ; ce tableau resté inachevé a disparu en 1826[12].
Lors des élections municipales du 14 novembre 1791, Kervégan bénéficie de 418 voix sur 643, mais il refuse catégoriquement son mandat, ce permet à Pierre-Guillaume Giraud du Plessis d'être élu le 15[13] et installé le 30 novembre 1791.
Pendant la Terreur, Christophe-Clair Danyel de Kervégan est emprisonné.
Troisième mandat de maire (1797)
Il redevient maire sous le Directoire après le mandat de Gilbert Beaufranchet, démissionnaire. Lors des élections de floréal an V, il élu par 1457 voix sur 2034 et est installé le 15 floréal (4 mai 1797).
Il quitte ses fonctions le 1er vendémiaire an VI (22 septembre 1797), laissant la place à une équipe nommée par le directoire du départment et dirigée par Julien-François Douillard.
La période napoléonienne
Sous le Consulat et l'empire, il occupe d'abord le poste de Président du Conseil général de la Loire-Inférieure, dont il est le premier titulaire de 1800 à 1804[14].
Puis il est représentant de ce département du 8 novembre 1804 (17 brumaire an XIII) au 1er juillet 1810 au Corps législatif. Là, il semble avoir surtout défendu les intérêts du commerce nantais.
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur[4], nommé par Louis XVIII en 1814[15].
Hommages
- Rue Kervégan à Nantes, sur l'Île Feydeau.
- Institut Kervégan, "centre d'études et de réflexion", fondé en 1977 par Jean-Joseph Régent (alors président de la CCI et du Port autonome), actuellement présidé par Jacques Floch.
Voir aussi
Bibliographie
- Alexandre Perthuis et Stéphane de La Nicollière-Teijeiro, Le Livre doré de l’hôtel-de-ville de Nantes, Tome II, Imprimerie Grinsard, 1873, pages 25-30 et 47-48.
- Adolphe Robert, Gaston Cougny, Dictionnaires des parlementaires français de 1789 à 1889, Paris, Edgar Bourloton, 1889-1891, tome 3, p. 452
- Prosper Levot, Biographie bretonne, Editions Cauderan, Vannes; Editions Dumoulin, Paris, 1857, tome 2, p. 36-37.
- Renoul (père), « Danyel de Kervégan », dans Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, tome 33, Nantes, 1862, p. 451-550
- Renoul (père), Danyel de Kervégan, Librairie Veuve Mellinet, Nantes, 1863, 102 pages.
- Gaston Martin, Nantes au XVIIIe siècle : l'ère des négriers (1714-1774) d'après des documents inédits, Librairie Félix Alcan, Paris, 1931, 452 pages (rééd. Karthala, Paris, 1993, avec préface et postface de Charles Becker)
- Gildas Salaün, « 1789 : Kervégan, maire révolutionnaire et populaire », dans Neptuna : annales de la Société académique de Nantes et de la Loire-Atlantique, n° 304, mars 2009, p. 2-8.
Liens externes
Liens internes
Notes et références
- On trouve parfois la graphie « Daniel ».
- Acte de baptême : St-Nicolas, vue 45.
- AMN Etat civil. La date est bien le 2 octobre, alors que le Livre doré II, page 48, indique "le 3 octobre", date de l'acte. Acte de décès : 3° et 4° cantons, vue 106,
- Livre doré II, page 48.
- "Razeau" et non pas "Reseau". Cf acte de baptême et Livre doré II.
- "Epouse de P. L. J. de Beauvais-Razeau".
- Le Livre doré II, page 48, le présente comme ancien "président du consulat".
- Ces élections ayant lieu dans le cadre de l'Ancien régime doivent être évoquées dans le tome I du Livre doré.
- Livre doré II, page 25.
- Livre doré II, page 27
- Musée des beaux-arts de Nantes.
- Description de la toile de Jacques-Louis David, lot 120, Christie's, 2003
- Livre doré II, page 30
- Conseil général 44 1805 selon
- En même temps que deux autres négociants nantais
Précédé par Christophe-Clair Danyel de Kervégan Suivi par - Président du Conseil général de la Loire-Inférieure 1800-1805 Louis Bureau de la Batardière Pierre Richard de la Pervanchère
Maire de Nantes
1789-1791Pierre Giraud du Plessis Gilbert Beaufranchet 1797 Julien-François Douillard Catégories :- Naissance en 1735
- Naissance à Nantes
- Maire de Nantes
- Ancien président du Conseil général de la Loire-Atlantique
- Député au Corps législatif
- Ancien député de la Loire-Atlantique
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Décès en 1817
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