- Cheveu
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Le cheveu est un élément de la pilosité humaine qui pousse sur le sommet de la tête. Il est composé de kératine.
Sommaire
Physiologie
Nombre
Une chevelure brune compte 100 000 cheveux, jusqu'à 150 000 pour les chevelures claires, et beaucoup plus pour les roux (200 000).
On compte dans les chevelures noires environ 110 000 cheveux. Nous avons donc environ 100 à 300 cheveux au cm².
Un individu moyen perd environ 60 cheveux par jour en automne, 45 au printemps et de 20 à 25 en hiver et en été.
Un cheveu vit en moyenne 6 ans.
Croissance
Les cheveux ne poussent pas continuellement mais selon un rythme cyclique et périodique qui peut varier selon l'individu, son âge et les saisons.
Les phases de croissance (phase anagène), de régression (phase catagène) et de repos (phase télogène) se succèdent. Cette dernière phase aboutit à la mort et à la chute du cheveu, suivi d'une nouvelle pousse.
Les premiers cycles commencent dès le cinquième mois et demi de la vie fœtale et se poursuivent toute la vie ou jusqu'à la perte des derniers cheveux.
Chez la femme, la durée du cycle de croissance est de 5 ans environ, contre 3 ans chez l'homme. Les cheveux poussent également plus vite chez la femme que chez l'homme[réf. souhaitée].
Le cheveu se divise en deux parties :
- la racine, qui est la partie non visible, vivante ;
- et la tige, qui est la partie visible, biologiquement morte.
Un cheveu ne tombe que 2 à 3 mois après la mort de la cellule qui le produit (spontanée ou pathologique), ce délai étant raccourci sous l'influence de facteurs mécaniques (traction, frictions, shampooings).
Le cheveu mort présente un bulbe plein, atrophié, blanc et sec, que l'on croit parfois, à tort, être une « racine » non susceptible de remplacement.La vitesse de croissance des cheveux varie selon l'âge et les saisons mais également avec une composante héréditaire. Elle est en moyenne de 1 cm par mois. En une vie, nous pouvons donc produire environ 10 m de cheveux, soit 1000 km mis bout à bout[1].
Des causes multiples, physiologiques et pathologiques, peuvent modifier cette évolution.
Les hormones mâles, qui déterminent la pousse abondante de la pilosité dite masculine (barbe, moustache) ont, par contre, une action inhibitrice sur la croissance des cheveux, ce qui explique la fréquence des alopécies chez les hommes, ainsi que chez les femmes soumises à des hormonothérapies androgènes.
Dans l'Antiquité, on avait déjà noté que les eunuques n'étaient jamais chauves. On a depuis montré l'importance de la testostérone comme facteur de chute des cheveux.Le cheveu ne pousse pas par la pointe, mais par la racine. Il existe des produits réputés augmenter la force des cheveux et en stimuler la repousse. En éliminant les pointes fourchues, on les empêche de se dédoubler et de casser, ce qui donne l'impression qu'ils poussent mieux[2].
Les cheveux qui tombent repousseront environ vingt-cinq fois dans une vie (leur durée de vie moyenne est de quatre ans). Des agressions répétées, une mauvaise alimentation, la maladie et le stress, ainsi que la pollution, peuvent toutefois mettre en péril le cycle capillaire.
Les 100 coups de brosse étaient utiles à l'époque où les femmes étaient constamment coiffées en chignon et se lavaient les cheveux moins fréquemment. Le lavage journalier abîme le cheveu et le cuir chevelu, en augmentant la production de sébum, le rôle du sébum étant de protéger le cuir chevelu. En somme, plus on fait de shampoing, plus on a besoin d'en faire[3].
Le diamètre d'un cheveu varie selon l'âge, des facteurs génétiques et l'origine ethnique, variant de 40 à 100 micromètres, c’est-à-dire de 0,04 à 0,1 mm.
La croissance du cheveu s'effectue par différents cycles, distincts les uns des autres. Ils sont au nombre de 4 (l'étymologie de l'expression « couper les cheveux en quatre » pourrait venir de là). À la fin du quatrième cyle, la croissance du cheveu s'arrête pour une durée variable selon les individus. En revanche, pour certains d'entre eux, la ronde des quatre cycles ne reprend pas. Des études scientifiques ont récemment démontré que ce phénomène touche majoritairement les hommes. Dans son dernier ouvrage Les sept vies du cheveu, Alain-Pierre Chartoud relate ce phénomène avec des expériences à l'appui.
Cheveux et environnement
Les cheveux peuvent absorber ou adsorber certains polluants de l'air (ceux qui sont solubles dans le gras notamment), souffrir des UV, mais aussi accumuler certains toxiques ainsi évacués par l'organisme (métaux lourds, qu'on trouve aussi dans l'os et les autres phanères), c'est ainsi que pour suivre l'évolution de l'intoxication au mercure (cf. orpaillage) d'Amérindiens de Guyane, on analyse leurs cheveux, plus faciles à transporter et conserver que des biopsies ou échantillons de sang ou d'urine. Leur teneur en mercure reflète la contamination des individus, et pour partie de l'environnement. C'est en mesurant bien après sa mort la teneur en métaux lourds d'une mèche de cheveux de Beethoveen qu'on a pu déduire qu'il était probablement victime de saturnisme.
Cheveux, hygiène et santé
Chez l'Homme, la chevelure est l'habitat du pou, qui peut être vecteur de microbes pathogènes, mais qui pourrait aussi jouer un rôle important pour le système immunitaire.
Un stress important ou un événement dramatique est réputé pouvoir brutalement faire tomber les cheveux, sauf les blancs, et faire penser que la chevelure est devenue blanche[réf. nécessaire].Longueur
- Le record de longueur actuel appartient à une Chinoise de Shanghai. Sa chevelure mesure 4 mètres de long, après vingt-six ans sans coupe et est maintenant dans le livre des records du monde[réf. nécessaire].
Couleur
Article détaillé : Couleur des cheveux.Cheveux et société
La valeur symbolique des cheveux
Un élément de séduction
Dans presque toutes les civilisations les cheveux ont une importance particulière.
Ils ont souvent un rapport avec l'intimité, la séduction, la pudeur et la sexualité à travers la tricophilie, la relation à l'autre à travers la chevelure (peigner, épouiller, couper) étant une marque d'affection.Un symbole de force et de pouvoir
Selon les époques et les lieux, les cheveux symbolisent la force et/ou la virilité (cf. les cheveux de Samson) et/ou encore la féminité ; tantôt montrés, tantôt voilés.
Parfois colorés (au roucou en Amazonie, au Henné au Moyen-Orient, etc.), couverts de cendre ou d'argile dans de nombreux groupes ethniques, à l'occasion de cérémonies diverses.
Chez les Francs du Haut Moyen Âge il semble que les cheveux longs aient été réservés aux rois et nobles : ainsi Grégoire de Tours rapporte que la reine Clotilde à Paris porte toute son affection sur les fils de Clodomir.. « Childebert en conçut de l’envie ; et, craignant que, par la faveur de la reine, ils n’eussent part au royaume, il envoya un courrier secret à son frère le roi Clotaire (vers l’an 533) sui disant : Notre mère garde avec elle les fils de notre frère, et veut leur donner le royaume ; il faut que tu viennes promptement à Paris, et que, réunis tous deux en conseil, nous déterminions ce que noms devons faire d’eux, savoir si on leur coupera les cheveux, comme au reste du peuple, ou si, les ayant tués, nous partagerons également entre nous le royaume de notre frère. »[…]« Alors Childebert et Clotaire envoyèrent à la reine Arcadius, dont nous avons déjà parlé, portant des ciseaux et une épée nue. Quand il fut arrivé près de la reine, il les lui montra, disant : Tes fils nos seigneurs, ô très glorieuse reine, attendent que tu leur fasses savoir ta volonté sur la manière dont il faut traiter ces enfants ; ordonne qu’ils vivent les cheveux coupés, ou qu’ils soient égorgés.»(..)Selon Grégoire, la reine sans réfléchir répond « Si on ne les élève pas sur le trône, j’aime mieux les voir morts que tondus ». Deux des enfants sont tués, le troisième, Clodoald - toujours selon Grégoire - « fut sauvé par le secours de braves guerriers ; dédaignant un royaume terrestre, il se consacra à Dieu, et s’étant coupé les cheveux de sa propre main, il fut fait clerc »[4].
La vraie chevelure a parfois été en public recouverte de perruques sophistiquées (ex : XVIIe siècle européen/cour de Louis XIV, perruques de magistrats, etc.). Les longs cheveux étaient le privilège des nobles quand le peuple commençait à se couper les cheveux.
Le scalp de l'ennemi a été un trophée valorisé chez certains amérindiens. Les armées modernes imposent généralement une coupe courte ou rase, pour limiter les risques de pullulation de poux, faciliter le lavage/séchage, etc. Couper les cheveux d'un samouraï était le déshonorer et les castes administratives et militaires chinoises, coréennes, japonaises ont accordé une grande importance à la coiffure et longueur des cheveux. Les envahisseurs mandchous ont ainsi imposé le port de la natte en Chine. Les cheveux longs de la période Hippie ont été le symbole d'une rébellion contre l'ordre établi.
Voler les cheveux d'autrui permettait disait-on de faire des philtres d'amour ou d'envoûter.
Une relique et un souvenir
Le culte des reliques de saints, les gages ou promesses d'amour ont souvent été basés sur des mèches de cheveux. Il fallait cacher ses cheveux perdus ou tombés pour empêcher que quelqu'un de malveillant puisse les utiliser pour jeter un sort. Certaines familles conservaient les dents de lait et des mèches de cheveux des enfants. T'ang le victorieux, pour le bonheur de son peuple se coupe les cheveux. Il les jette dans un fourneau, ainsi que ses ongles et ceux de sa femme Mo-ye pour fondre des épées symboliques. En Chine, à certaines époques couper les cheveux d'un adulte était le mutiler. Avoir les cheveux ras interdisait l'accès à certaines fonctions. Les bonzes et certains moines se coupaient les cheveux en signe de renonciation et de distanciation d'avec la vie sociale normale. Il existait au Vietnam une sorte de divination basée sur la position des cheveux et des poils.
Un signe de deuil ou de vœu
Ne pas se coiffer et se salir les cheveux (cendres, terre) ou les laisser pousser a souvent été un signe de deuil et/ou d'un vœu (ex.: Papous de Nouvelle-Guinée). L'iconographie hindoue présente souvent les dieux terribles et violents les cheveux épars autour de la tête, comme ils l'étaient chez la gorgone ou le typhon des mythologies gréco-latines. L'univers aurait d'ailleurs été tissé avec les cheveux de Çiva, qui sont les directions de l'univers, le vent et le fleuve sacré ganga (Gange).
Le rituel de la première coupe
La toute première coupe de cheveux était chez certaines ethnies l'occasion de fêtes et rituels complexes. Lors du mariage hopi traditionnel, les époux devaient tremper leurs cheveux longs dans une mousse de Yuca purificatrice, puis les mêler en une seule torsade, pour lier le couple "comme la chair adhère au noyau d'une alberge" rapportait Don Talayesva[5]
Les expressions liées au cheveux
On dit des cheveux qu'ils sont peignés, crêpés, ondés, annelés, teints, tressés, bouclés, poudrés, échevelés, en pétard, etc.
Un roi franc, antérieur à Clovis, a été surnommé le Chevelu : Clodion.- « Tiré par les cheveux », explication a priori peu crédible
- « Couper un cheveu en quatre », avoir le souci du détail
- « S'arracher les cheveux », être furieux, désespéré
- « Faire dresser les cheveux sur la tête », faire frémir
- « Se faire des cheveux blancs », se faire du souci
- « Comme un cheveu sur la soupe », à l'improviste
- « S'en falloir d'un cheveu », à deux doigts de se produire
- « Cheveux au vent », etc.
- « Avoir un cheveu sur la langue », zézayer, zozoter
Surnoms
Les cheveux sont souvent à l'origine de surnoms : par exemple en breton Bleo Kanab (Cheveux de chanvre) pour une blonde aux cheveux couleur filasse[6].
Bibliographie
- Pierre Bouhanna, Pascal Reygagne et al., Pathologie du cheveu et du cuir chevelu, Masson, Paris, 1999 (réimpr. 2003), 336 p., (ISBN 2-225-83221-8).
- Christian Bromberger, Trichologiques. Une anthropologie des cheveux et des poils, Bayard, Montrouge, 2010, 255 p., (ISBN 2227471867).
- Danièle Pomey-Rey, Les cheveux et la vie (préf. de Didier Anzieu), Bayard, Paris, 1993, 198 p. (ISBN 2-227004-39-8).
Notes et références
- On considère que l'espérance de vie en Occident est d'environ 80 ans. On sait que les cheveux poussent dès la 22ème SD. Donc, les cheveux poussent pendant 80x12 + 5,5 = 965,5 mois. On sait que les cheveux poussent d'environ 1 cm par mois donc on obtient 9,655 m de cheveux. Soit plus de 9 m. Pour 100 000 cheveux, cela fait plus de 900 km.
- http://milleetunecoiffure.blogspot.com/2009/05/faire-pousser-ses-cheveux.html
- lavage des cheveux.
- Grégoire de Tours, Histoires, Tome III
- Don C talayesva, Soleil Hopi (Sun Chief), préfacé par C Lévi-Strauss, Paris 1959, p. 227.
- p. 29. Mikael Madeg a sélectionné une quinzaine de surnoms de Bretons avec le mot bleo (cheveux) dans Le grand livre des surnoms bretons,
Annexes
Articles connexes
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