- La reine Clotilde
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Clotilde (465-545)
Clotilde (ou Clothilde ou Chlothilde) du germanique Hlod (gloire) et Hild (combat) ou sainte Clotilde fut la deuxième épouse de Clovis, premier roi franc qui se convertit à la foi chrétienne. Elle vécut de 475 à 545 de notre ère. Elle est vénérée comme sainte : l'Église orthodoxe la fête le 3 juin (dies natalis) et l'Église catholique le 4 juin.
Fille du roi burgonde Chilpéric II, frère de Gondebaud, Chlothilde semble avoir été épargnée du massacre de sa famille orchestré par son oncle paternel dans les environs des années 480/485. Grégoire de Tours, qui rapporte cet évènement, précise en effet que Gondebaud assassina son frère aîné et fit jeter son épouse dans le Rhône avec une pierre attachée au cou, avant de recueillir ses deux nièces Chrona et Chlothilde dans son propre palais. L'anecdote serait ensuite reprise par le Liber Historiae Francorum qui en exagéra la portée tragique et inventa pour l'occasion deux autres fils, décapités par l'oncle régicide[1].
Quoi qu'il en soit, Chlothilde reçut à la cour burgonde de Gondebaud une éducation non seulement soignée mais aussi chrétienne, sans doute transmise par la reine chrétienne Carétène que l'on pense épouse de Gondebaud.
Après avoir été donnée en mariage à Clovis en 492-494, elle l'influença pour l'amener au baptême, selon Grégoire de Tours, et prit même l'audacieuse initiative de faire baptiser ses deux premiers fils contre l'avis de son époux (le premier, Ingomer, devait mourir juste après).
À la mort de Clovis, Clotilde se retira à Saint-Martin de Tours mais continua vraisemblablement à influencer ses trois fils : Clodomir, Childebert et Clotaire.
Femme politique, elle les amena à monter une expédition contre le royaume burgonde des fils de Gondebaud, vraisemblablement pour venger ses parents assasinés (selon Grégoire de Tours). Suite à cette guerre, son fils Clodomir fut tué à la bataille de Vézeronce. Elle tenta de protéger les trois fils de Clodomir, mais ne put sauver que Clodoald, le futur saint Cloud, tandis que les deux autres étaient massacrés par leurs oncles.
Pour secourir sa fille envoyée en Espagne dès 511 (et également prénommée Clotilde), elle poussa Childebert à attaquer le mari de celle-ci, le roi wisigoth Amalaric qui la maltraitait. À Tours, elle imposa des évêques burgondes réfugiés auprès d'elle.
Par ailleurs très pieuse, elle fit ériger un monastère (aux Andelys), agrandir Saint-Pierre de Reims, reconstruire les Saints-Apôtres de Rouen et fut associée à la construction de la basilique des Saints-Apôtres à Paris, la nouvelle capitale du royaume.
Elle termina ses jours dans la piété, auprès du tombeau de saint Martin, à Tours où elle mourut, le 3 juin 545. Elle fut enterrée à Paris aux côtés de son époux Clovis, dans le Monastère des Saints-Apôtres devenu l'Abbaye Sainte-Geneviève (actuel lycée Henri-IV).
Sommaire
Aviation légère de l'armée de terre
Depuis 1995 l'Aviation légère de l'armée de terre a choisi Sainte Clotilde pour patronne. C'est en effet à ses prières que Clovis dut d'être victorieux à Tolbiac en « submergeant l'ennemi sous le feu du ciel », ce qui est précisément aujourd'hui la fonction des hélicoptères de combat de l'armée française.
Notes
- ↑ Sur cette affaire et la question de sa véracité, voir notamment Clovis de Michel Rouche
Bibliographie
- Godefroid Kurth, Sainte Clotilde, première reine de France, la fille aînée de l'Église, Presse et Éditions Hovine, Ronchin, 1988, 120 p..
Voir aussi
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