- Blondeur
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La blondeur est l'attribut des personnes ayant des cheveux de teinte plutôt claire, « jaunes » ou dorés, blond vénitien, cendrés, platine, etc.
Cette teinte se voit en grande majorité chez des Européens ou personnes d'ascendance européenne connue, mais on la trouve également dans le pourtour méditerranéen (comme en Afrique du Nord, notamment dans le Rif, en Turquie, en Israël et dans le reste du Proche-Orient), en Asie Centrale (peuples turcs), ou exceptionnellement dans d'autres régions du monde (cas des Nuristani d'Afghanistan, des Kalash du Pakistan ou des Aborigènes blonds d'Australie).La mutation du gène MC1R ayant abouti à la couleur blonde, est apparu il y a 11 000 ans pendant la dernière période glaciaire. Appréciée par les hommes préhistoriques pour sa rareté, certains chercheurs pensent que cette couleur aura disparu au XXIIe siècle[1], pour deux raisons principales : le déclin démographique européen (et le déclin démographique de la population blanche en général, dans le monde) et le métissage.
Selon l'anthropologue canadien Peter Frost, la prédominance du caractère blond en Europe aurait pour origine une selection sexuelle, à l'époque du Paléolithique[2].
Sommaire
Symbolique
Dans la symbolique occidentale, la blondeur a plusieurs significations.
La femme blonde est l'image de la mère, de la Sainte (iconographie religieuse), de la femme mariée : cette figure a dérivé vers le stéréotype de la blonde dans les fictions ; alors que la femme brune représente plus souvent la maîtresse ou l'aventurière et la femme rousse la tentatrice. Chez les Québécois et les Néo-brunswickois, on utilise le terme ma blonde, pour désigner son amoureuse, sa conjointe, son épouse, donc la femme que l'on aime (d'où ou d'après la chanson populaire « Auprès de ma blonde »).
Le blond est aussi souvent la couleur des cheveux des jeunes enfants (d'où l'expression « nos chères têtes blondes ») la blondeur des enfants a souvent tendance à évoluer avec le temps, cette évolution peut-être naturelle ou influencée par des éléments extérieurs tels que la pollution urbaine[réf. nécessaire] ; par extension, il symbolise la pureté. Les anges sont également souvent représentés blonds dans la religion chrétienne, tout comme le Christ dont on trouve de très nombreuses représentations en blond foncé aux yeux bleus.
La blondeur fut également envisagée comme un symbole de pureté, mais ethnique. Dans les différentes monarchies germaniques et nordiques qui furent instaurées en Europe lors de l'extension des royaumes barbares au début du Moyen Âge, le cheveu blond et long était un signe de vigueur qui distinguait les peuples septentrionaux et occidentaux des Romains. Toutefois, chez les Romains, les cheveux blonds étaient aussi valorisés, car il n'était pas rare que les dieux soient représentés avec des cheveux blonds (bien que cette couleur de cheveux soit peu fréquente parmi les populations méditerranéennes).
Dans les cultures qui descendent de ces royaumes, il subsiste des traces de cette positivité associée à la blondeur dans le langage courant. Ainsi, chez les Anglo-Saxons, le terme fair qui signifie juste ou honnête désigne aussi cette couleur de cheveux.
Cette symbolique de la pureté a été utilisé dans le discours nazi sur la « supériorité » prétendue de la race aryenne, construite autour de raisonnements sur les évolutions raciales largement discrédités depuis[réf. nécessaire].
De nos jours, la culture hollywoodienne et l'image d'actrice blonde donnent une connotation péjorative à la blondeur (voir aussi La blonde « hitchcockienne »). Elle symbolise la vie facile et légère, la superficialité, et ouvre la voie aux politiquement correctes blagues de blondes. Cette nouvelle forme de discrimination est passée dans les mœurs.
Fausse blondeur
La coloration blonde des cheveux, mise en avant par les stars du cinéma comme Brigitte Bardot ou encore Marilyn Monroe, ou de la musique comme Britney Spears, envahit le milieu de la télé, du cinéma, du show-biz et dorénavant dans toute la société, grâce aux campagnes publicitaires massives sur les produits de teintures.
L'albinisme peut donner chez certaines personnes une couleur blonde aux cheveux, mais il n'est pas en jeu chez les blonds ordinaires.
Les déficits nutritionnels graves chez les jeunes enfants peuvent aussi entrainer un pâlissement de la chevelure.
Chez les albinos ou les personnes âgées aux cheveux entièrement dépourvus de pigment, on peut parfois observer une coloration jaune pâle due à la kératine.Anthropologie
La France comportait par exemple en 2002[3] environ :
- 10% de blonds (surtout dans le nord et l'est de la France, en Normandie et en Bretagne) ;
- 50% de personnes aux cheveux châtain (du clair au foncé) ;
- 20% de personnes aux cheveux gris ;
- 10% de personnes aux cheveux noirs ;
- 5% de roux ;
- 2,5% de bruns foncé ;
- 2,5% de personnes aux cheveux blancs.
Les pays nordiques sont ceux où les blonds sont les plus nombreux (près de trois-quart de la population). Cela s'explique principalement par la situation géographique de ces pays et la relative homogénéité de la population. En effet, les chercheurs Nina Jablonski et George Chaplin (2000) ont montré la corrélation entre la pâleur de la peau (généralement associée chez les Européens à un déficit général en mélanine qui se traduit également au niveau des cheveux) et la faible quantité de radiations UV typique des hautes latitudes.
Toutefois, la blondeur existe dans d'autres populations non-européennes, comme c'est le cas en Océanie, plus précisément en Polynésie. Dans une communication présentée par Jean Poirier[4], la plupart des anthropologues pensent que l'ethnie polynésienne a pour origine mongolienne (et peut-être une origine proto-indonésienne) sur laquelle serait greffée des populations caucasiennes.
Notes et références
- (en) Ashley H. Robins, Biological perspectives on human pigmentation. , 1991, pp. ., Cambridge University Press, 1991, p. 195–208
- (en) Abstract: "European hair and eye colour: A case of frequency-dependent sexual selection?" dans Evolution and Human Behavior, Volume 27, 2, Pages 85-103 (Mars 2006)
- Quid 2003, p. 204, c. a source :
- Jean Poirier, l'élément blond en Polynésie et les migrations nordiques en Océanie et en Amérique
Liens externes
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