- Bûche de Noël
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En France, en Belgique, au Québec, au Nouveau-Brunswick, au Vietnam, au Liban, et généralement dans les pays francophones, le repas de Noël se termine en dégustant la bûche de Noël : cette tradition culinaire reproduit, en fait, un autre rite lié à la célébration du solstice d'hiver.
Sommaire
La tradition
Depuis plusieurs siècles, en effet, on a pour habitude, lors de la veillée de Noël, de faire brûler dans l'âtre une très grosse bûche qui doit se consumer très lentement ; l'idéal étant qu'elle puisse durer pendant les douze jours du cycle. Il est choisi, de préférence, un tronc d'arbre fruitier censé garantir une bonne récolte pour l'année suivante. Lors de l'allumage, la bûche est bénie à l'aide d'une branche de buis, ou de laurier, conservée depuis la fête des Rameaux. Lors de sa combustion, la bûche est, dans certaines régions, arrosée de vin afin d'assurer une bonne vendange, ou de sel pour se protéger des sorcières. On conserve souvent les tisons afin de préserver la maison de la foudre. On conservait aussi toute l'année du charbon qu'on faisait entrer dans la composition de plusieurs remèdes.
On disait en patois en l'allumant dans certaines régions : « Cache le feu (ancien), allume le feu (nouveau); Dieu nous comble d'allégresse ». Le plus ancien de la famille arrosait alors le bois, soit de lait, soit de miel, en mémoire des délices d'Eden, soit de vin, en souvenir de la vigne cultivée par Noé, lors de la rénovation du monde. À Marseille, en portant la bûche de Noël, on ne cessait de crier en patois : « Noël vient, tout bien vient ». Ensuite le chef de la famille, ou, en son absence, le plus âgé, s'avançant vers la bûche pour la bénir, y versait du vin en invoquant la Sainte-Trinité, en disant : « Au nom du Père et du Fils, et du Saint-Esprit », et il y mettait le feu. En Bourgogne, le père de famille ordonnait à un enfant d'aller en quelque coin de la chambre prier Dieu que la souche « donne des bonbons ». Pendant ce temps-là on mettait au bas de chaque bout de la bûche de petits paquets de sucreries, fruits confits, noix que ces enfants venaient recueillir en croyant de bonne foi que la souche les avait donnés. Les sucreries étaient dissimulées dans un trou du tronc la bûche fermé par un bouchon ou dans un coin sous la bûche. Le vigneron qui n'avait pas de quoi offrir des sucreries aux enfants y mettait dessous des pruneaux et des marrons[1].
Les différents noms de la bûche de Noël
On appelait cette énorme souche de mille manières suivant les régions et les patois : son nom courant était tréfeu, tréfouet du latin tres foci, « trois feux », car elle devait brûler trois jours durant. Le gâteau en forme de bûche de Noël portait encore parfois au début du XXe siècle le nom de « coquille » ou petite bûche, en patois, le cogneù. En Normandie, souque ou chuquet . Elle s'appelle tronche dans la Bresse. En Bourguignon, ou suche ou gobe de Noël. En Berry cosse de Nau, en Breton kef nedeleck, dans les Vosges galenche de Noë; et encore Coque de Noël (Champagne), Choque en Picard). En Argonne, Lorraine, hoche, oche, hoque, toc, mouchon (Angoumois) suivant les communes . En Provençal la bûche du feu portait le nom de chalendon ou calegneaou, cacho fuech , cachafio, calendaou, et autres noms suivant les régions, Souc de Nadal (en Languedoc), traditionnellement le bois d'un arbre fruitier . En Limousin, Cosso de Nadau; Tisou de Nado[2].
Du gâteau de Noël à la bûche
Le nom ancien du gâteau semble plutôt dérivé du mot « cognée » (cogneù ?) que du mot« bûche » sans que cette étymologie soit vraiment certaine : « En Flandre, dans la nuit de Noël, les mères déposent sur le chevet du lit de leurs enfans un gâteau nommé coignole. C'est une pièce de pâtisserie oblongue creusée dans sa partie supérieure et moyenne, afin de recevoir ou contenir un petit enfant Jésus en plâtre, ou en sucre. Dans quelques parties de la Lorraine, de semblables gâteaux se nomment cognés. Enfin, presque chaque province de la France a ses gâteaux de Noël qu'elle désigne par des noms différents plus ou moins bizarres» . Ces« gâteaux de Noël » étaient d'un genre différents[3].
Le dessert
La disparition des grands âtres met fin à la coutume des bûches qui y étaient brûlées : la date de naissance du dessert qui les a remplacées reste inconnue. Certains évoquent la création d'un pâtissier en 1945 mais le gâteau roulé de Noël est déjà traditionnel, tout du moins dans la région Poitou-Charentes, depuis le XIXe siècle.
La tradition veut qu'une bûche de Noël soit réalisée à base de crème au beurre, mais depuis plusieurs années certains la préfèrent glacée.
Les parfums principaux d'une bûche de Noël sont : vanille, praliné, liqueur de Grand Marnier, café, chocolat et fraise.
La bûche de Noël, glacée ou non, doit absolument être décorée d'attributs divers (Père Noël, hache, scie, champignons, lutins etc.) en sucre ou en plastique.
Autres desserts liés au cycle de Noël
- les treize desserts de Provence ;
- le Christmas pudding anglais ;
- le panettone italien ;
- la brioche tressée tchèque ;
- le touron catalan ;
- le kouglof alsacien ;
- le beigli (en) hongrois;
- la galette des Rois.
- les beignes de Noël québécois ;
Annexes
- Mireille de Frédéric Mistral chant VII. On disait à cette occasion :.! Alègre, Diéu nous alègre Cachafiô vèn .Diéu nous fague la gràci de vèire Van que vèn' !! Se sian pas mai, que fuguen pas mm! - Cachafio Voir :
- Arnold van Gennep 1946 - Traditions populaires de Provence, Claude Seignolle.[lire en ligne] pages 84-87,- la bûche de Noël dans « Traditions de Noël » et Dictionnaire provençal-français: suivi d'un vocabulaire français-provençal , J.T. Avril page 23 - La société rurale traditionnelle en Limousin: ethnographie Albert Goursaud, Maurice Robert .[lire en ligne] pages 471 et 474, « la Bûche de Noël » dans « Le Calendrier Traditionnel », Voici: la France de ce mois, Volume 2, Numéros 17 à 21 Voici Press, 1941 Manuel de folklore français contemporain: pt. 2. Du berceau a la tombe (fin)
- lire en ligne] La nuit de Noël dans tous les paysPar Alphonse Chabot, III, « Les gâteaux » [
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