- Burckhardt Christoph von Münnich
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Burckhardt Christoph von Münnich Naissance 9 mai 1683
NeuenhuntorfDécès 16 octobre 1767 (à 84 ans)
DorpatOrigine Oldenbourg Arme Otchakov
bataille de Stavuchany
siège de Khotin (1739)Grade Maréchal Distinctions Maréchal, comte
Ordre de Saint-Alexandre Nevski
Ordre de Saint-AndréAutres fonctions Ingénieur
Premier ministremodifier Burckhardt Christoph von Münnich (9 mai 1683[1] à Neuenhuntorf, Oldenbourg, Allemagne - 16 octobre 1767 à Dorpat, Allemagne[2]) est un descendant de spécialistes de l'architecture hydraulique. Allemand, mais déjà au service du Danemark, Münnich, après avoir servi la France et le Landgrave de Hesse, part pour la Russie. Son nom devient Burckhardt Minikh, et lui-même devient un proche des empereurs et impératrices de ce pays. Il est nommé maréchal et réforme ses armées, puis il est fait comte en remerciement de ses hauts faits. Il est aussi un premier ministre qui sera envoyé en Sibérie. Certains de ses descendants sont eux-aussi célèbres.
Ses origines et sa jeunesse
Sa famille s'occupe d'architecture hydraulique depuis trois générations. Son père, Anton Günther von Münnich, fut lieutenant-colonel et inspecteur-général en Frise du Nord[3], il le forme dès l'enfance. Fils de gentilhomme allemand, il est élevé parmi des membres de la noblesse danoise.
Munnich vient en France, à l'âge de seize ans, en 1699. Il est fasciné par Catinat et le maréchal de Luxembourg[4]. Il obtient alors une place d'ingénieur dans l'armée d'Alsace à Strasbourg.
Cependant, du fait de la Guerre de Succession d'Espagne, il repart pour l'Allemagne, où il obtient en 1701, à l'âge de dix-huit ans, une compagnie dans les troupes du Landgrave de Hesse et combat au siège de Landau.
Article détaillé : Guerre de Succession d'Espagne.Son père, devenu le Conseiller intime du duc de Frise orientale, le fait venir auprès de lui et nommer ingénieur en chef de ce pays.
En 1706, il reprend du service dans l'armée du Landgrave de Hesse et rejoint les troupes du prince Eugène en Italie. Le prince Eugène l'accueille, l'emploie, et ne tarde point à récompenser sa bravoure et ses talents. Burckhardt de Munnich reçoit le grade de major de la Garde à pied après avoir participé à la bataille de Castiglione et à la prise de plusieurs forteresses.
Burckhardt de Munnich passe en Flandres, assiste à la bataille d'Audenarde et se trouve au siège des principales villes du pays. Il se distingue à la bataille de Malplaquet et est nommé lieutenant-colonel. Munnich est laissé pour mort[4] et fait prisonnier à la bataille de Denain. On le conduit à Cambrai, où il fait partie de ces prisonniers traités avec tant d'humanité, par Fénelon. Il paie lui-même sa rançon.
En 1713, il revient dans sa patrie, où il est nommé colonel. Le landgrave de Hesse le charge du plan d'un canal, destiné à joindre la Fulda à la Weser. Il construit des écluses à Carlshaven et le canal de Grabenstein.
En 1716, Munnich entre au service de la Pologne du prince- électeur de Saxe, futur roi de Pologne, avec bientôt le grade de général-major et d'Inspecteur général des armées polonaises. Il tue en duel le colonel français Bonnefoux, comme lui au service de la Pologne. Le comte de Fleming le fait éloigner de la Pologne, par jalousie.
Au service de Pierre le Grand
En février 1721, à l'invitation de l'ambassadeur russe, le prince Dolgorouki, il se rend à Saint-Pétersbourg.
Munnich est employé tout d'abord, comme Ingénieur-général, en Russie. Le Tsar Pierre le Grand l'emmène avec lui, pour dresser de nouveaux plans pour l'amirauté, le port de Cronstadt et les fortifications de Riga. Burckhardt de Munnich ne plait pas beaucoup au tsar, car il est jeune, poli et en rien rébarbatif comme ses vieux généraux. Néanmoins, il reconstruit ses ports, ses forts, pave les rues et les routes, construit des canaux. L'empereur de Russie en est très satisfait, mais ne lui donne la patente de lieutenant-général que contre les plans du clocher de l'église Saint-Pierre de Riga, qui venait d'être consumée par le feu. Il craint la réaction de ses vieux généraux rébarbatifs.
En 1723, Burckhardt de Munnich reçoit la mission de continuer les travaux commencés par Pisarev, protégé du prince Menchikov. Il doit unir le grand canal du lac Ladoga, la Volochov, à la Néva[5]. Sous sa direction, les travaux avancent vite. Pierre le Grand dit à son sujet : Je n'ai jamais encore eu un étranger, qui se soit, comme Munnich, entendu à concevoir de grandes entreprises et à les réaliser.
L'empereur, malade, va jusqu'à dire : J'espère que les travaux de Munnich me guériront[6], mais hélas pour Munnich Pierre le Grand meurt en 1725. Catherine, son épouse, devient impératrice.
Au service de Catherine Ire de Russie
Burckhardt de Munnich sait se maintenir en crédit, malgré la haine de Menchikov, favori de l'impératrice. Avec l'aide de 25 000 ouvriers, il termine le canal le 12 juin 1728. La navigation peut y être ouverte, au grand désespoir du prince Menchikov.
Dans le même temps, Munnich reconstruit la forteresse Pierre et Paul, en pierre. Il participe à la reconstruction de Kronstadt et fait les plans pour renforcer et moderniser les fortifications de Vyborg et Schlusselbourg.
Pour le récompenser, il est nommé général de corps d'armée en 1727. Il n'a que trente-quatre ans.
Catherine décède en 1728. Pierre II devient empereur, le 8 mai 1727. Trop jeune pour diriger personnellement le gouvernement, il laisse le pouvoir passer aux mains de la famille Dolgoroukov qui prend le contrepied de la politique menée par Pierre le Grand. Pierre II passe, quant à lui, sous l'autorité de Menchikov.
Au service de Pierre II de Russie
Malgré cela, Pierre II le retrouve gouverneur du duché d'Ingrie[7], de la Carélie[8] et de la Finlande, en 1728. Il est aussi nommé général en chef et fait comte russe et décoré de l'Ordre de Saint-Alexandre Nevski. Il fait jouer ses relations pour que son frère Christian Wilhelm et son fils Ernst, soient également décorés de l'ordre de Saint-Alexandre-Nevski[9].
Le comte Burckhardt de Munnich, se remarie le 18 septembre 1728 à Saint-Pétersbourg, avec Barbara Éléonore de Maltzahn (1691-1774), gouvernante de la grande-duchesse Élisabeth, future impératricee[10]. Il était déjà veuf de Christiane Lucretia de Witzleben et avait plusieurs enfants, dont Louise (1713-1775), Ernst de Munnich (1707-1788) et Sophie.
Dans le même temps, de 1728 à 1729, le comte Minikh[11] compile la collection héraldique de Russie qui sera approuvée en 1730 par l'impératrice Anne, car entretemps Pierre II de Russie meurt de la petite vérole le 19 janvier 1730 et la duchesse de Courlande est devenue l'impératrice Anne.
Au service d'Anne Ire de Russie
La tzarine Anne le nomme feld-maréchal en 1730 et le place à la tête de l'administration militaire. Le comte Burckhardt de Munnich commence à réformer l'armée pour la mettre au niveau des autres pays européens. Le comte et Biron, jaloux l'un de l'autre, mais rapprochés par la politique, se partagent l'autorité pendant ce règne[12].
En 1731, il est ministre d'État. En outre, il est l'année suivante maréchal et président du Collège militaire. Le comte a réorganisé l'armée nationale russe.
- Sur son initiative la Garde impériale devient une unité d'élite de 10.000 hommes. Il crée deux régiments : un régiment d'infanterie, le régiment Ismaïlovski, nommé d'après un village proche de Moscou où se trouve le manoir familial de l'impératrice, et un régiment de cavalerie, le régiment des dragons de la Garde de Menchikov, très vite renommé régiment des Gardes du Corps à cheval ; cette dernière unité était destinée à rassembler tous les anciens officiers de la Garde à cheval de Pierre le Grand, qui ne remplissaient jusqu'alors, et de manière temporaire, que des fonctions honorifiques. Ils portent des cuirasses.
- Burckhardt de Munnich forme des unités d'ingénieurs.
- Son école du corps des cadets de Chliakhetsky ouverte à quatre ou cinq cents jeunes nobles ou fils de notables va fournir pendant presque deux siècles les futures générations d'officiers supérieurs des armées russes. Les exercices physiques et militaires et l'étude des langues étrangères, de l'art de la guerre et de la science sont une nouveauté en Russie.
- Burckhardt de Munnich modifie, toujours en 1732, le système du recrutement en Russie : une recrue pour 350 paysans avec possibilité de rachat.
L'armée russe aligne en cas de guerre un nombre considérable, pour l'époque, de soldats.
- Il fait venir des officiers étrangers et augmente les soldes. Munnich crée douze régiments de cuirassiers et des unités de hussards.
Le prince Eugène approuve ses réformes.
Voltaire nous dit à propos de la Russie vers 1730 que : Le gouvernement entretenait alors dix mille hommes de gardes; cent bataillons qui faisaient le nombre de soixante mille hommes ; vingt mille dragons ; deux mille cuirassiers; ce qui montait au nombre de quatre-vingt-douze mille hommes de troupes réglées ; trente mille de milice, et autant de Cosaques, de Tartares et de Kalmouks qu'on voulait assembler de sorte que cette puissance pouvait mettre, sans faire d'efforts, cent soixante-dix mille hommes en campagne. La flotte russienne était évaluée alors à douze vaisseaux de ligne, vingt-six vaisseaux d'un ordre inférieur, et quarante galères[13].
La guerre de succession de Pologne (1733-1738)
La tzarine Anne le nomme ministre de la Guerre et membre du Conseil privé de l'Impératrice, surnommé le parti des Allemands. Le comte Osterman et Biron, les favoris, l'éloignent de la Cour en 1733 et lui confient la guerre de succession de Pologne. Bühren, qui francise son nom en Biron, s'entoure lui-même pourtant de ministres et généraux allemands, dont le but essentiel est de s'enrichir. Ensemble, ils inaugurent en Russie un régime de terreur, favorisent la délation, déboussolent le pays. On appelle cette époque la bironovchtchina[14].
Arrivé au front, Munnich chasse Stanislas Leszczynski de Pologne (1734). Le Précis du siècle de Louis XV, par Monsieur de Voltaire nous en parle : Le roi Stanislas vit sa tête mise à prix par le général des russes, le comte de Minikh, dans la ville de Dantzig, dans un pays libre, dans sa propre patrie, au milieu de la nation qui l'avait élu suivant toutes les lois. Il fut obligé de se déguiser en matelot, et n'échappa qu'à travers les plus grands dangers[15].
En effet, 1735, Munnich prend Dantzig. Osterman et Biron critiquent la durée du siège, mais Munnich réplique : Dans Dantzig étaient trente mille hommes de troupes, je n'avais pas vingt mille hommes pour maintenir le siège, alors que mes lignes fortifiées encerclant la citadelle se prolongeaient sur neuf milles. Il n'a presque pas d'artillerie à sa disposition. Le comte de Munnich enseigne aux Russes l'art de conduire des sièges comme Pierre le Grand leur avait appris à gagner des batailles[16] et il réussit à priver les Polonais du secours de la mer.
Munnich, par les contributions les plus sévères, fait payer leur dévouement à la cause de Stanislas aux habitants de Dantzig. Il place le prince Poniatowski sur le trône de Pologne.
Article détaillé : guerre de succession de Pologne.Guerre Russo-Turque (1735-1739)
La tsarine, excitée par le comte de Munnich et par plusieurs autres étrangers dont les talents illustraient son règne, résolut de réparer, par une guerre contre les Ottomans des siècles de revers militaires et de pertes de territoires[17].
Burckhardt de Munnich entame cette guerre contre l'Empire ottoman à l'automne 1735. Le 20 mai, au début de la campagne, Munnich combat 100.000 Tatars de Crimée, armés par les Ottomans. Il ne parvient pas à soumettre la Sublime Porte, mais il porte ses armes jusqu'à la forteresse d'Azov qu'il prend en octobre 1736, puis libère la Crimée du joug ottoman avec seulement 54.000 hommes. 80.000 charriots transportant le ravitaillement et les munitions dans ces contrées désertiques. Des bandes armées tartares les attaquent sans cesse. Ils inventent les bataillons progressant en formation carrée[18].
Au bout de l'isthme qui joint la Crimée au continent, les armées de Burckhardt de Munnich se retrouvent en face d'un profond fossé protégé par six tours et la forteresse de Perekop. En deux jours Munnich franchit le fossé, l'épée à la main et met en déroute 100.000 Tartares. Il prend Perekop, le 30 mai 1736. Ce qui stupéfait les Tartares.
Ses généraux lui conseillent de bâtir un camp retranché et de se préparer aux attaques des Ottomans et des Tartares, mais Burckhardt de Munnich décide d'attaquer et, malgré l'échec d'un de ses généraux et l'insubordination des autres généraux, il prend Koslov et peut ravitailler ses troupes affamées, et les payer, du fait d'un riche butin. Les généraux comprennent qu'ils ont plus à redouter de leur terrible général que des Tartares.
Le 27 juin 1736, Burckhardt de Munnich pénètre dans le camp des Tartares à la tête d'un bataillon de la Garde impériale et les met en déroute. Il prend Bakhtchissaraï et d'autres villes-forteresses. Hélas du fait de l'insubordination de ses troupes et d'une grave épidémie, il doit se replier sur la Russie.
Burckhardt de Munnich y est accueilli en héros, mais il ne pense qu'à retourner sur les bords de la Mer Noire mener une guerre à outrance contre les Turcs. Il refuse d'envoyer un corps auxiliaire à la Hongrie qui vient d'entrer en guerre et c'est avec 70.000 hommes qu'il passe le Dniepr, le 6 mai 1737. Il encercle et prend Ochakov. Cette victoire ne plaît pas à Soljenitsyne qui écrit : Anna Ivanovna a mené des guerres stupides et les a perdues ; son chef militaire, Munnich, avec un manque outrageant de qualités prit d'assaut Ochakov (1737) depuis l'emplacement le moins avantageux, négligeant une approche facile. Vision un peu partiale, car l'on sait que Munnich s'empare de la ville très rapidement avec de faibles moyens[19] et contre des forces nettement supérieures. L'explosion de la poudrière provoque la mort de 6.000 Turcs. Et si un premier assaut échoue, c'est que le matériel de siège n'est pas là c'est du fait d'un prince russe incapable, imposé à Munnich et qui n'a pas obéi à ses ordres. Le maréchal de France Löwendal et Manstein sont au contraire très admiratifs de cette prise éclair qui a surpris les Ottomans.
Burckhardt de Munnich refuse une paix séparée avec les Turcs. En 1738, il avance au-delà du Boug et arrive au bord du Dniestr avec 55 000 hommes. Il reçoit l'ordre de prendre Khotin, malgré un ennemi supérieur en nombre, fortement retranché et des troupes très fatiguées. La peste décime ses troupes. Son armée doit retourner en Russie.
Burckhardt de Munnich revient en 1739 en Petite Russie et en Bessarabie, en passant par la Pologne qui est pourtant neutre. À la bataille de Stavuchany, il attaque 80 000 Turcs fortement retranchés avec 20 000 hommes sans bagage. Il comprend que le sort de la Russie est entre ses mains. La Pologne et la Suède s'apprêtent en cas de défaite russe à attaquer l'Empire. Celui que l'on a surnommé le faucon voit que du côté gauche les Turcs sont très faibles, croyant être protégés par des marais. Les pontonniers russes construisent vingt ponts et leur armée se jette sur les Turcs qui les attendent du côté droit. L'artillerie de Munnich écrase sous son feu meurtrier 20 000 janissaires. Le lendemain, il prend Khotin sans combat.
L'Autriche fait la paix, alors que Munnich se dirigeait vers la Grèce pour la conquérir. La tsarine, mal conseillée par Biron fait de même. Au Traité de Belgrade, grâce à Burckhardt de Munnich, la Russie acquiert définitivement Azov à la Russie et la Bessarabie. Toutefois les vaisseaux russes ne peuvent naviguer sur la Mer Noire et une partie des conquêtes de Munnich sont rendues aux Turcs. Ses offensives victorieuses ont permis aux Autrichiens de progresser en Valachie et en Bosnie. Seule la menace suédoise n'a pas permis à Burckhardt d'aller plus loin. Il est décoré par Anna Ivanovna de l'Ordre de Saint-André. Les Russes le surnomment le pilier de l'Empire russe. La gloire de Munnich est sans bornes. Le sultan, disent les janissaires, donnerait la moitié de son empire pour un général tel que lui ; et l'empereur Charles VI d'Autriche écrit qu'il n'aurait pas signé le Traité de Belgrade avec un tel général[20].
À partir de cette guerre gagnée par Munnich les Russes vont avoir du mépris pour les armées ottomanes qu'ils avaient jusqu'ici redoutées[21].
La paix
Avant la paix, mais en 1738, un Hongrois Tóth est envoyé par la France auprès du commandant de l'armée russe. Tóth décrit dans son compte-rendu l'état de l'armée russe dont le camp se trouvait sur le bord du Dniestr. L'année suivante, Tóth revoit le comte de Munnich qui propose par l'intermédiaire de l'agent hongrois une alliance russo-française au chef de la diplomatie française. Tóth rend ainsi l'opinion du comte de Munnich : Je n'ay point d'autres vues, dit-il, dans la proposition que je vais vous faire que le bien et l'intérêt commun des deux Puissances, car Dieu m'a donné assés de bien pour vivre, et plus que ni moi ni mes enfants, s'ils sont sages, n'en pourront manger. Je vous déclare, en même tems, que j'ay toujours été bon françois, et serai toute ma vie bon Russien, et par cette raison j'ai toujours été contraire à l'alliance que nous avons avec l'Empereur, et je l'ay regardé toujours désavantageuse pour ma cour et sans entrer dans d'autres détails, il est évident qui la cour de Vienne à plus souvent la guerre que nous, car quand nous avons la paix avec les Turcs, nous sommes tranquilles d'ailleurs, au lieu que nous sommes obligés par notre alliance avec l'Empereur de fournir nos troupes même sur le Rhin, comme on l'a vû dans la dernière guerre. Ce n'est pourtant pas tout à fait l'intérêt que j'envisage dans cette alliance inégale et nous ne sommes sensibles qu'au dur traitement et à la hauteur avec laquelle la cour de Vienne a toujours agi avec ses alliés, témoins les Anglais qui par une sage politique s'en sont séparés[22]
Même si le projet proposé par le maréchal de camp Münnich restera sur le papier, l'importance de Tóth grandit certainement aux yeux de l'ambassadeur Villeneuve et par son intermédiaire même à Versailles[23].
Le comte Burckhardt de Munnich termine la construction du canal du lac Ladoga et ses trente-deux écluses en 1738. La même année, l'impératrice le nomme, Feld-maréchal et membre du Conseil privé.
Le 19 novembre 1740[24] : le maréchal Burckhardt de Munnich, en accord avec la tzarine, fait arrêter le régent Biron[25] qui est emprisonné à la prison de Schlusselbourg. Cette prison accueille les opposants et les princes ou les politiques victimes des rivalités à la Cour. Munnich avait seul conçu et exécuté ce coup de main[26].
Au service d'Anna Léopoldovna
Anna Léopoldovna, mère de l'empereur Ivan VI de Russie, est proclamée régente fin 1740.
La tranquillité a été rétablie en Russie. De nouveau tous les gens se sont réjouis de ce nouvel état de fait, et en plus se sont félicités sur la bonne fortune de l'Empire russe ! Tout cela a duré pendant quatre semaines, au moment où Biron quitte la Régence, et les mêmes faits se reproduiront encore, quand un autre viendra pour renverser la Régente Anna Léopoldovna !
Münnich devient Premier ministre, ce qui le déçoit profondément. Anna Léopoldovna laisse les ministres gouverner, et notamment le feld-maréchal Buckhardt de Munnich. Celui-ci créé un Règlement des fabriques fixant les relations entre les propriétaires et leurs ouvriers et règlementant la journée de travail.
Burckhardt veut une alliance avec la Prusse, mais la régente préfère s'allier avec les Autrichiens, d'où une nouvelle répartition des pouvoirs entre les ministres en Russie. Münnich ne conserve que l'armée et restitue les Affaires étrangères au comte Osterman. Puis, il n'est plus rien, lui qui avait été si puissant, car il a vraiment affaire à des ingrats[27]. Il tombe très malade et on pense à un empoisonnement[28]. Il guérit. La régente lui accorde une pension de 15 000 livres et une garde d'honneur. Sa famille et lui vivent paisiblement à Saint-Pétersbourg jusqu'au jour où le pouvoir passe entre d'autres mains.
Des dissensions apparaissent entre les ministres, compromettant la stabilité et le crédit du gouvernement. Par ailleurs, la noblesse russe reproche à la régente le caractère trop germanique de son entourage : un sentiment national anti-allemand apparaît et l'opinion publique se tourne vers Élisabeth Petrovna, fille de Pierre le Grand et jugée plus « russe » qu'Anna Léopoldovna et francophile.
Les espoirs trompés (1741)
Revenons un peu plus longuement sur l'ingratitude de cette régente et les sentiments de Munnich.
C'est au lendemain de cette nouvelle révolution, que Munnich entre dans le palais avec une allure fière pour demander une entrevue avec la régente Anna Léopoldovna.
- Votre altesse, dit-il, en ne s'agenouillant pas devant son souverain comme la coutume l'exige, mais seulement en appuyant légalement sa main à ses lèvres, votre altesse, j'ai accompli ma promesse. Je vous avais promis de vous libérer de Biron et de vous rendre la régence, et je l'ai fait. Maintenant, Madame, il est temps pour que vous accomplissiez votre engagement ! Vous avez solennellement promis que si je réussissais à vous rendre régente, vous m'accorderiez immédiatement et sans réserve ce que je vous demanderais. Hé bien, maintenant, vous êtes régente, et je viens vous faire ma demande !
- Je serais heureuse, Comte-maréchal, de me décharger d'une partie de mes obligations en accédant à votre demande. Aussi vite que possible, dit Anna Léopoldovna, avec un sourire engageant.
- Faites-moi le Chef suprême de vos forces ! répondit Munnich avec un ton presque autoritaire.
Un nuage apparaît sur l'expression un peu trop souriante de la régente.
- Pourquoi demandez-vous ceci avec précision - c'est la seule faveur qu'il n'est pas dans mon pouvoir de vous accorder ? dit-elle tristement. Il y a tellement d'autres charges, ainsi que beaucoup de positions influentes, par lesquelles je pourrais vous prouver ma gratitude. Demandez de l'argent, des trésors, des domaines, des terres, tout ce qu'il est dans ma puissance de donner. Pourquoi la nécessité vous fait exiger avec précision cela, ce qui n'est plus en mon pouvoir ?
Munnich la regarde avec les yeux révulsés, un tremblement des lèvres, et les joues très pales. Sa tête chancèle, et il pense ne pas avoir correctement entendu.
- J'ai l'espoir que ceci est seulement un malentendu ! bégaie-t-il. Je dois avoir mal entendu, il ne peut pas être dans vos intentions de me le refuser.
- Puisse Dieu me donner la puissance de vous l'accorder ! réplique la régente Anna Léopoldovna. Mais je ne puis donner ce qui n'est plus à moi! Pourquoi n'êtes vous pas venu quelques heures plus tôt, Comte-maréchal ? Alors là, il aurait été possible d'accéder à votre demande. Mais, maintenant il est trop tard !
- Vous avez alors nommé un autre Chef suprême ? crie Munnich, en tremblant de rage.
- Oui, dit Anna, souriante, et le voilà.
C'est le mari de la Régente, le prince Ulrich de Brunswick, qui à ce moment précis entre dans la salle et salue calmement Munnich.
- Vous avez ici un rival... mon mari, lui annonce la princesse Anna Léopoldovna, sans scrupule, et si je n'avais pas déjà signé votre diplôme, il n'est pas certain que je le ferai, maintenant que je sais le Comte Munnich désire le poste.
- J'espère répondit dédaigneusement le prince, que le comte Munnich comprendra que cette charge, qui place la puissance entière de l'empire dans les mains de celui qui la détient, convient seulement au père de l'empereur !
Le comte Munnich ne fait aucune réponse. Déjà si près du but, il le voie devenir irréalisable d'un coup. Il avait travaillé, lutté, tout cela en vain. C'est la deuxième révolution qu'il a provoquée, avec son plan préféré en vue : deux Régents rendus redevables de leur puissance, mais tous les deux avaient refusé la seule chose pour laquelle il les avait fait des régents ; ni l'un ni l'autre n'avaient été disposés à le nommer Chef suprême des Armées !
Dans ce moment Munnich se sent incapable de cacher sa fureur sous une apparente tranquillité, simulant un malaise, il demande permission de se retirer.
Chancelant, à peine en possession de ses moyens, il passe vite à travers le hall grouillant de courtisans venus quémander une faveur. Tous le saluent respectueusement, mais il lui semble qu'il peut lire la moquerie et une joie malsaine sur tous ces visages souriants. Peu d'heures plus tôt, il aurait pu les massacrer tous, et leur faire lécher ses bottes, avec cette rage qui le domine.
Quand il atteint son carrosse et que ses fiers chevaux l'emmènent vite loin, quand plus personne ne peut plus le voir, il laisse exploser sa colère, et les larmes de la fureur coulent de ses yeux; il s'arrache les cheveux et se frappe la poitrine; il se sent perdu, effrayé de sa fureur et de son désespoir. Une pensée, un souhait le poursuivait depuis de longues années, il avait travaillé et avait essayé d'obtenir la fonction de Chef suprême pour lui. Il avait souhaité être le premier, l'homme le plus puissant dans le Russe empire. Il contrôle la force militaire, et dans ses mains reposent les moyens de donner la paix ou la guerre au pays ! C'était ce qui il voulait et ce pour quoi il avait travaillé, et maintenant il se pose des questions : Oh, Biron, Biron, pourquoi gémit-il faiblement vous-ai, je renversé ? Vous m'avez aimé, et peut-être un jour m'auriez vous accordé ce qui vous m'aviez d'abord refusé! Biron, je vous ai trahi avec un baiser. C'est votre ange- gardien qui vous venge maintenant !
Enfin, Munich arrive à son palais, et les domestiques lui ouvrent la porte. Son cocher recule le carrosse, affolé par l'expression inquiétante du visage de son maître. Il est devenu gris, ses lèvres bleues ses yeux tremblent et des larmes brillantes semblent menacer ceux qui osent l'approcher.
Descendant en silence, il avance en zigzaguant, il pleure et soupire, il met en avant ses mains pour prier, implorer.
- Quoi de neuf ? demande-t-il à son maître d'hôtel.
- Feodor a eu le malheur de casser la tasse de votre excellence.
Une joie étrange soudainement envahit le visage du comte.
- Allez me chercher Feodor, dit-il, respirant mieux, et en se redressant : Oh, je remercie Dieu, je sais maintenant sur qui je vais me venger ! Et il punit sévèrement le coupable.
A partir de ce moment, la vie de Munnich devient une chaîne continue de vexations et de mortifications. Comme son ambition excessive est connue, il est constamment suspecté, et puni avec une incroyable sévérité pour chaque faute.
Il est vrai que la régente Anna Léopoldovna le nomme au poste de premier ministre ; mais Ostermann, qui vient de guérir, après l'arrêt réussi de l'entreprise révolutionnaire, se livre à diverses intrigues en tant que ministre des affaires étrangères; tandis que Golopkine capte le ministère de l'intérieur, de sorte que seul le Ministère de la guerre reste au premier ministre, Munnich. Il a commencé et mené à terme deux révolutions pour devenir général en chef, et n'a rien obtenu, juste des mortifications et des humiliations à chaque moment de sa vie!
L'exil en Sibérie, règne d'Élisabeth Ire de Russie
Mais, le 27 janvier 1742, il est condamné à être écartelé, car partisan du jeune Empereur. Cette révolte de palais frappe surtout les officiers, dit étrangers bien que naturalisés, qui étaient à l'origine des victoires de la Russie contre la Pologne ou l'Empire ottoman. L'accusation officielle est détournement de fonds destiné à un hôpital. Burckhardt de Munnich est arrêté sur le chemin de la frontière, et ramené à Saint-Pétersbourg pour y être exécuté. Une autre version nous dit qu'il est arrêté dans son lit, même s'il songeait à partir pour la Prusse[29] .
Au dernier moment, il est retiré de l'échafaud, puis envoyé en Sibérie à Pelym par l'impératrice, Élisabeth[30].
De 1742 à 1762, soit pendant vingt ans, il vit en exil en Sibérie dans la plus affreuse misère. Il est toutefois grand, aux yeux de ses contemporains, dans l'exil, par la pitié et la résignation qu'il manifeste. Il occupe la maison de Biron et croise celui-ci venant d'être libéré à Kazan. C'est une cabane ! Burckhardt de Munnich cultive lui-même son petit jardin. Il devient instituteur d'enfants de la région, écrit beaucoup et dessine des plans militaires et civils.
L'officier - un homme avide - qui le garde reçoit 3 roubles par jour, pour son entretien, celui de sa femme, du docteur Martens, son ami, et de quelques fidèles domestiques allemands. Il ne reçoit de nouvelles de Saint-Pétersbourg que par un jardinier qui enveloppe des plantes avec des gazettes.
Tous ces biens sont confisqués et son fils, Ernest de Munnich, exilé de la Cour. Au bout de quelques d'années d'exil, il réussit à terroriser les fonctionnaires locaux qui craignent d'être châtiés pour leurs abus quand Munnich retournera à la Cour. Cela lui permet, même sans fortune, d'aider à nouveau les pauvres, qui sont même parfois d'anciens hommes riches et puissants, comme lui.
Au service de Pierre III de Russie
Élisabeth décède le 5 janvier 1762. Devenu tsar, Pierre III le rappelle. Munnich a 82 ans, mais il conserve toute sa vigueur et surtout une ardeur infatigable. De Moscou à la capitale, sa marche est triomphale. Tous les militaires qui avaient servi sous ses ordres accourent pour le voir et répandent des larmes de joie, mais surtout il retrouve son fils unique et la comtesse de Vitinghof, sa petite-fille.
Pierre III le comble de bienfaits et lui rend tous ses titres, mais il arrête aussi la guerre au moment où Frédéric II de Prusse apparaît pourtant comme vaincu. En quelques mois, Pierre réussit à se faire détester de tous ceux qui pourraient lui être favorables à la cour. Un premier oukase oblige l'armée à se vêtir d'uniformes prussiens. Un second oblige les popes à se couper la barbe et à s'habiller comme des pasteurs protestants. Les icônes sont enlevées des églises, et les biens du clergé orthodoxe sont confisqués.
Au printemps 1762, Pierre III s'apprête à déclarer la guerre au Danemark afin de s'emparer du Schleswig et de l'annexer à son duché de Holstein. Il assigne Catherine à Peterhof et part rejoindre ses troupes à Cronstadt.
La future tsarine, qui a peur pour sa vie, décide de prendre le pouvoir par la force et de renverser son époux, avec l'aide du comte Panine et des frères Orlov. Ceux-ci soudoient une centaine de soldats des régiments Préobrajenski et Ismaïlovski qui servent d'escorte à Catherine dans sa marche vers Saint-Pétersbourg. Après quelques hésitations, les autres régiments se joignent à eux. À son arrivée dans la capitale, Catherine est accueillie triomphalement et reconnue par le clergé et le sénat.
Au service de Catherine II de Russie
Munnich avait conseillé le tsar face à l'agitation qui a mené Catherine au pouvoir, mais, Pierre était trop faible. Il va être très rapidement assassiné.
Burckhardt de Munnich paraît dès le lendemain de ce renversement devant Catherine :
- Vous avez voulu combattre contre moi, lui dit cette princesse.
- Oui, Madame, lui répondit le vieux Feld-maréchal, pouvais-je moins faire pour le prince qui m'a délivré de ma captivité ? Mais c'est à présent mon devoir de combattre pour votre majesté et je le remplirai avec dévouement.
L'impératrice le nomme Directeur Général des Canaux et des Ports de Russie. Certes, Burckhardt de Munnich veut chasser les Turcs d'Europe et rétablir l'Empire romain d'Orient, mais il n'a plus d'influence politique personnelle sur la conduite de la guerre.
Burckhardt de Munnich meurt à 84 ans, lors d'une inspection à Dorpat, dans les Provinces baltes, (de nos jours Tartu en Estonie). Il voulait dans les derniers temps revoir sa terre natale. Il possédait des terres considérables, mais s'inquiétait dans ses courriers à leur administrateur de son jardin et plus particulièrement de ses roses et de la dernière cueillette des groseilles.
Après sa mort
A sa mort, la plupart des grands travaux dans les ports seront abandonnés, mais la Grande Catherine dit de lui : Si Munnich n'est pas un des enfants de la Russie, il en est l'un des pères.
Frédéric le Grand professe une grande admiration pour ses exploits et l'appelle le Prince Eugène des Moscovites. Voltaire écrit de son côté : Le comte de Münnich, qui du service de Saxe avait passé à celui de Pierre Ier, était à la tête de l'armée russe. C'était le prince Eugène des Moscovites; il avait les vertus et les vices des grands généraux: habile, entreprenant, heureux; mais fier, superbe, ambitieux, et quelquefois trop despotique, et sacrifiant la vie de ses soldats à sa réputation. Franz Lacy, Keith, Löwendal, et d'autres habiles généraux, se formaient dans son école.
D'après Hermann von Manstein, son aide de camp : Le Comte de Munnich est un vrai contraste de bonnes et de mauvaises qualités. Poli, grossier, humain, emporté, tour à tour, rien ne lui est plus facile que de gagner les cœurs de ceux qui ont affaire à lui. Mais soudain, un instant après, il les traite d'une manière si dure qu'ils sont forcés pour ainsi dire de le haïr. Dans de certaines conditions, on l'a vu généreux, dans d'autres d'une avarice sordide. C'est l'homme du monde qui a l'âme la plus haute et cependant on lui a vu faire des bassesses. L'orgueil est un vice dominant. Dévoré sans cesse par une ambition démesurée, il a tout sacrifié tout au monde pour la satisfaire. Un des meilleurs ingénieurs de l'Europe, il a été aussi un des plus grands capitaines de son siècle. Souvent téméraire dans ses entreprises, il a toujours ignoré ce que c'est que l'impossible. D'une stature haute et imposante, et d'un tempérament robuste et vigoureux, il semble être né général.
Ernst Gideon von Laudon et Franz Lacy ont fait leur apprentissage sous ses ordres devant Ochakov et Khotin.
Burckhardt de Munnich est enterré dans sa terre de Lunia en Livonie[31]. Malgré son rôle de bâtisseur de la Russie moderne, sa tombe fut profanée et en partie détruite par les Soviétiques.
Le 37e dragon portait son nom du temps de la Russie impériale.
Sa descendance
Le comte Burckhardt de Munnich a eu dix sept enfants de sa première femme. Quatre seulement lui survivent, mais ils auront une nombreuse descendance. Il n'a pas d'enfants de sa seconde épouse, mais la fille de celle-ci se marie avec le général von Winterfeldt, un ami de Frédéric le Grand.
Ernst de Munnich (1707-1788), son fils, est membre du ministère du Commerce. Catherine II pense à lui à propos de l'Ermitage : J'ai dit : Bon Dieu! la foire a changé de place! Il faudra que le comte de Munnich établisse la douane là où était le théâtre de l'Ermitage[32]. Finalement l'impératrice l'emploie principalement à la constitution du Musée de l'Ermitage dont il tient lui-même le catalogue des œuvres les premières années. Et bien qu'il signe en 1766 un traité de commerce entre la Russie et l'Angleterre, son rôle de fondateur du Musée de l'Ermitage restera son titre de gloire[33]. Le comte Ernest de Munnich est conseiller privé de l'impératrice, chevalier des ordres de Saint-Alexandre-Nevsky et de l'aigle blanc de Pologne.
Madame de Krüdener est l'une de ses arrière-petites-filles. Une autre de ses descendantes se marie en 1804 à Armand François d'Allonville, maréchal de camp, historien... On attribue à ce d'Allonville la paternité du plan de Michel Barclay de Tolly qui organise la retraite des troupes russes pendant la Campagne de Russie (1812).
Anton Günther von Münnich (1645-1721) | |→ Burckhardt de Munnich (1683-1767) | x Christiane Lucretia de Witzleben | | | |→ Ernst de Munnich (1707-1788) | | x Anne-Dorothée de Mengden | | | | | |→ Antoine de Munnich | | | | | | | |→ Serge de Munnich | | | | | | | |→ Céleste Octavie de Munnich (1785-1851) | | | x Armand François d'Allonville (1764-1832) | | | | | |→ Johan Gottlieb de Munnich (1735-1813) | | | | | |→ Ernst Gustave de Munnich(1740-1812) | | | | | |→ Anna Ulrika de Munnich (1741-1811) | | x Otto Hermann de Vietinghoff (1722-1792) | | | | | |→ Barbara Juliane von Krüdener (1764-1824) | | | |→ Sophie de Munnich | | | |→ Louise Dorothée de Munnich | |→ Johann Rudolf von Münnich (1678-1730) | |→ Christian Wilhelm von Münnich (1686-1768)
Son œuvre
Münnich a écrit plusieurs ouvrages :
- Recueil des écluses du canal de Ladoga, publié en 1765.
- Ébauche pour donner une idée de la forme du gouvernement russe, publié à Copenhague par Leipsick Breitkopf, en 1774.
- Ses Mémoires sont disparues à tout jamais dans les Archives russes.
Annexes
Bibliographie
Plusieurs auteurs ont écrit sur Münnich :
- Son fils : Mémoires sur la Russie de Pierre le Grand à Elisabeth 1re : (1720 - 1742), Ernest de Munnich. Trad., introd. et notes de Francis Ley. - Paris L'Harmattan, 1997.
- Le Comte de Solms, son gendre, Kempel, Busching et Halem, dont l'ouvrage a été traduit en Français par Jean-François de Bourgoing, sous ce titre : Vie de Munnich, général, feld-maréchal au service de la Russie, Paris 1807
- Le marechal de Münnich et la Russie au XVIIIe siècle, par Francis Ley, Plon 1959
- Münnich: ingénieur, feldherr, hochverräter ..., par Melchior Vischer, Frankfurt a.M., Societäts-verlag, 1938.
- Pervyĭ brosok na i︠u︡g, par A A Mikhaĭlov, Moskva : Izd-vo AST ; Sankt-Peterburg : Severo-Zapad Press, 2003.
- Burchard Christoph von Münnich : die Beurteilung, Darstellung und Erforschung seines Wirkens in Russland in der deutschen und russischen Historiographie ; der Versuch einer Perspektivenuntersuchung an Hand von Beispielen, par Brigitta Berg, Oldenburg : Isensee, 2001.
- Leben, Thaten, und betrübter Fall, des Weltberufenen, russischen, Grafens, Burchards Christophs von Münnich, gewesenen kayserl. Premier-Ministers, und General-Feld-Marschalls, in Russland etc. Aus sichern Nachrichten, bis auf den heutigen Tag, umständlich beschrieben, par Christian Friedrich Hempel, Bremen, N. Saurmann, 1742.
- Zapiski grafa Minikha, syna felʹdmarshala, par Ernst Münnich, Graf von, Sanktpeterburg : V tipografīi N. Grecha, 1817.
- Rossīi︠a︡ i russkiĭ dvor v pervoĭ polovini︠e︡ XVIII vi︠e︡ka, par Ernest graf von Münnich; Arved Jürgensohn; Vera Vasilʹevna Timoshchuk, S.-Peterburg, Izd. redakt︠s︡ii istoricheskago zhurnala "Russkai︠a︡ starina", 1891.
- Leben, Thaten, und betrübter Fall des Weltberufenen russischen Grafen Bürchards Christophs von Münnich : gewesenen kayserlichen ersten Ministers, und General-Feld-Marschalls, in Russland ...
- Novos progressos das armas russianas : relaçam da segunda victoria alcançada pelo famoso heroe do nosso tempo o Feld-Marechal Conde de Munick, General supremo de Exercito da Muito Augusta Emperatriz da Russia ; vencendo, e pondo em vergonhosa fogida o numeroso Exercito dos Turcos, e Tartaros, commandado pelo Bachâ de Bender na Ribeira de Savrane do territorio de Polonia em 19. de Julho de 1738, par José Freire de Monterroyo Mascarenhas, Lisboa Occidental : Na Officina de Antonio Correa Lemos, 1738.
- Leben, Thaten, und betrübter Fall des russischen Grafen B.C. von Münnich : gewesenen kayserlichen ersten Ministers, und General-Feld-Marschalls, in Russland, Bremen, 1743.
- Kontynuacya relácyi jegomośći páná feld-márszałka Munnicha, Microforme Microforme, Russian-Ottoman relations, 1600-1800, S.l. : s.n., 1738.
- Ulrich Wilke "Von der Hunte an die Newa"
- Die Memoiren des Grafen Ernst von Münnich
Notes et références
- Charles de Lacretelle, Histoire de France pendant le dix-huitième siècle, p.129
- Tartu en Estonie. De nos jours, c'est
- Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les ..., Par Hoefer (Jean Chrétien Ferdinand), Firmin-Didot, p. 935
- Histoire de France pendant le dix-huitième siècle, Par Charles de Lacretelle, p.129
- Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les ..., Par Hoefer (Jean Chrétien Ferdinand), Firmin-Didot, p. 936
- Biographie universelle, ancienne et moderne, ou, Histoire par ordre alphabétique de la vie ... Par Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud, p. 408
- La région de la capitale
- Mourmansk Région de
- Nicolas Botta-Kouznetzoff
- Universitätsbibliothek Düsseldorf - Geschichte des Geschlechts von Maltzan und Maltzahn - Dr. Berthold Schmidt - 4 Bände, Schleiz 1907, 1913, 1920, 1926.
- Son nom russifié
- Histoire de France pendant le dix-huitième siècle, Par Charles de Lacretelle, p. 131
- Histoire de mon temps, Chapitre Ier. Introduction, 1740
- Le gâchis à la Bühren
- Voltaire ajoute : Remarquons ici que ce comte maréchal de Minikh, qui le poursuivait si cruellement, fut quelque temps après relégué en Sibérie, où il vécut vingt ans dans une extrême misère, pour reparaître ensuite avec éclat. Telle est la vicissitude des grandeurs.
- Histoire de France pendant le dix-huitième siècle, Par Charles de Lacretelle, p.144
- Histoire de France pendant le dix-huitième siècle, Par Charles de Lacretelle, p. 204.
- Biographie universelle, ancienne et moderne, ou Histoire par ordre alphabétique de la vie ... Par Joseph Fr. Michaud, Louis Gabriel Michaud, p. 409.
- Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les ..., Par Hoefer (Jean Chrétien Ferdinand), Firmin-Didot, p. 939
- Archives littéraires de l'Europe, ou, Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie, p. 393
- Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les ..., Par Hoefer (Jean Chrétien Ferdinand), Firmin-Didot, p. 942
- Le compte-rendu de Tóth: Archives du Ministère des Affaires Étrangères (Paris), série Mémoires et documents - Russie vol. 30 fol. 21-24.
- CADN, série Saint-Priest 17 (Journal de l'ambassade de M. le marquis de Villeneuve (1728-1741) pp. 281-282. ; 288-289.
- calendrier julien 8 novembre du
- voir le texte qui suit intitulé Les espoirs tombés 1740
- La Cour de Russie il y a cent ans, Paris, 1858
- Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, avec les ..., Par Hoefer (Jean Chrétien Ferdinand), Firmin-Didot, p. 943
- Archives littéraires de l'Europe, ou, Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie, p. 396
- Archives littéraires de l'Europe, ou, Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie, p. 397
- Yelizaveta Petrovna, une bâtarde.
- Archives littéraires de l'Europe, ou, Mélanges de littérature, d'histoire et de philosophie, p. 403
- La Babylone des neiges, L'Express
- Comte Ernest de Münnich. Mémoires sur la Russie
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Munnich, écrit par Guy de Rambaud (Furmeyer), le 17 août 2001, sur un site consacré à la Phaleristique russe
- Comte - Maréchal de Munnich avec un autre portrait du maréchal
- Biographie
- Portrait de Burckhardt de Munnich
- Autre portrait de Munnich sur la couverture d'un livre qui parle de sa vie
- Documents sur la famille Munnich numérisés Voir clichés 319/320/321
Précédé par Burckhardt Christoph von Münnich Suivi par Vassili Loukitch Dolgoroukov Président du Conseil militaire 1732–1741 Nikita Iourievitch Troubetskoï Catégories :- Naissance en 1663
- Militaire de l'Ancien Régime
- Personnalité de l'Ancien Régime
- Général polonais (République des Deux Nations)
- Chevalier de l'Ordre de Saint-André
- Guerre de Louis XV
- Noblesse russe
- Récipiendaire de l'ordre de l'Aigle blanc
- Décès en 1767
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