Brignogan-Plages

Brignogan-Plages

48° 39′ 55″ N 4° 19′ 29″ W / 48.665278, -4.324722

Brignogan-Plages
l'anse de Pontusval, entre le Garo et le Petit Nice
l'anse de Pontusval, entre le Garo et le Petit Nice
Administration
Pays France
Région Bretagne
Département Finistère
Arrondissement Arrondissement de Brest
Canton Canton de Lesneven
Code commune 29021
Code postal 29890
Maire
Mandat en cours
Jean-Yves Bodennec
2008 - 2014
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Lesneven et de la côte des Légendes
Démographie
Population 844 hab. (2008[1])
Densité 234 hab./km²
Aire urbaine 25 712 hab. ()
Gentilé Brignoganais, Brignoganaise
Géographie
Coordonnées 48° 39′ 55″ Nord
       4° 19′ 29″ Ouest
/ 48.665278, -4.324722
Altitudes mini. m — maxi. m
Superficie 3,60 km2

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Brignogan-Plages[2] (ou plus couramment Brignogan, comme en breton, du vieux breton bre, “colline”, et de l'anthroponyme Ogan) est une commune du département du Finistère, dans la région Bretagne, en France.

Sommaire

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2001 2008 Yvonne Abiven    
mars 2008   Jean-Yves Bodennec    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Présentation

La commune de Brignogan-Plages fait partie du canton de Lesneven et de l'arrondissement de Brest. Distante de 36 kilomètres de Brest et de 10 kilomètres du chef-lieu de canton Lesneven, elle est limitée à l'ouest par Kerlouan, au sud et à l'est par Plounéour-Trez, et au nord, sa façade littorale, longue de 5 kilomètres, s'ouvre sur la Manche.

La commune est jumelée avec Breage-Praa Sands en Cornouailles anglaise.

Géographie

Petite commune du Finistère, rattachée à la région Bretagne, Brignogan-Plages fait partie du canton de Lesneven. Située à 15 mètres d'altitude et voisine des communes de Plounéour-Trez et de Goulven, la commune comporte 863 habitants (appelés les Brignoganais et les Brignoganaises) en 2009 résident sur une superficie de 3,6 km2 (soit 239,7 hab/km2)[3]. La plus grande agglomération à proximité est Landerneau située au sud-est et à 24 km.

Climat

Le climat de la frange septentrionale du Pays de Léon, à laquelle appartient Brignogan-Plages, est de type océanique littoral.

La relative fraîcheur des températures en été (19 °C en moyenne), leur douceur en hiver (5 °C en moyenne) et la faiblesse des précipitations (inférieure à 900 mm) s'expliquent par la proximité de la mer qui joue le rôle de régulateur thermique. La température moyenne annuelle est de 12,9 °C.

Les vents forts, de la fin de l'automne et de l'hiver, affectant cette partie du littoral léonard sont de secteur ouest. En période estivale, on note le renversement de la prédominance des vents qui sont alors de secteur nord-est. La durée d'ensoleillement est estimée à plus de 1 750 heures par an.

Histoire

Étymologie

Un ouvrage récent[4] émet l'hypothèse que le bourg de Brignogan, situé sur un mamelon, devrait la première partie de son nom au vieux breton bren : colline, la seconde partie du toponyme ogan existant en d'autres endroits, ainsi que comme nom de famille.
Or, un autre auteur[5] écrit ceci, en 1982, dans le bulletin de la société : « Braenog, nom de lieu en Cardiganshire, Pays de Galles : braen “putride” + og. Brignogan, Finistère, de brein “pourri” + suffixe oc, propre au bas léonais + diminutif an. Le nom de cette station balnéaire a dû concerner à l'origine un endroits où s'accumulaient des algues marines qu'on laissait pourrir sur place ». Le même auteur estime avoir relevé des milliers de correspondances toponymiques entre le Pays de Galles et le seul Finistère.

Histoire de la commune

Le territoire de Brignogan est occupé dès le Paléolithique, et tous les peuplements successifs y ont laissé des traces mais on rencontre l'appellation Brignaugan à partir du XVIIIe siècle et du XIXe siècle.

Hameau de la paroisse primitive de Plounéour-Trez depuis le haut Moyen Âge, il est connu comme site portuaire depuis le Moyen Âge. Pendant longtemps, le port de Pontusval est un important lieu de passage pour les marchandises vin, blé, viandes ou ardoises qui transitent vers les foires de Lesneven et de Goulven: le commerce de grains surtout est très surveillé par les douanes, d'où la présence des « maisons de pierre » à la pointe de Beg ar Scaf et à Coat Tanguy près de Castel Régis.

Brignogan (ou Brignogan-Plages) se constitue au fil des ans en un démembrement de l'ancienne paroisse de Plounéour-Trez. L'origine du nom est celui du hameau situé sur la hauteur du territoire (la place de la mairie actuelle) entouré d'autres hameaux : Créac'h Vian, Naod Hir, Le Scluz, Le Garo… Le hameau central ayant grandi, il finit par englober les autres hameaux devenus quartiers de la commune et dont les rues ont pris les noms.

Brignogan se développe à la fin du XIXe siècle avec la mode des bains de mer. La station balnéaire prend alors son essor et se démocratise avec l'arrivée du chemin de fer, en 1904.

Cette spécificité touristique la pousse à se séparer de sa commune mère, Plounéour-Trez, et, après huit années de tractations, Brignogan acquiert son indépendance en février 1934.

En 1924 une pétition est faite en faveur de « Brignogan commune ».

En avril 1933, le Sénat vote le projet de loi tenant à distraire de la commune de Plounéour-Trez la section de Brignogan pour l'ériger en commune distincte.

En 1934 (loi du 27 janvier 1934) après bien des vicissitudes, Brignogan devient autonome avec 313 hectares 53 ares 46 centiares et 1 200 habitants, puis prend le nom de Brignogan-Plages en 1936 pour mettre en valeur sa vocation de station balnéaire.

Le premier maire de la commune est le Dr Charles Paugam, qui assure cette fonction jusqu'en 1940. La paroisse est créée le 7 juin 1935 (elle dépendait de l'ancien évêché de Léon).

Histoire des naufrageurs du Pays pagan

Brignogan est situé sur la Côte des Légendes au cœur du Pays pagan. Le Pays pagan est célèbre pour ses pilleurs d'épaves.

Ces pêcheurs paysans, très pauvres, faisaient disparaître en quelques heures les cargaisons des navires échoués sur les brisants de cette côte farouche. Pour ce faire, on raconte que les Pagans attachaient des torches aux cornes de taureaux boiteux pour imiter avec leur balancement les feux destinés à guider les bateaux vers les ports. On raconte aussi qu'ils illuminaient les églises et chapelles des falaises pour y attirer les vaisseaux…

Le poste de garde de Meneham en Kerlouan

En effet, dans ces baies propices à la balade à pied, les pierres et les récifs sont nombreux et la pratique du droit de naufrage permettait de s'approprier les cargaisons échouées sur les plages. Cette pratique fut interdite par Colbert en 1681.

Des postes de garde destinés à la surveillance des côtes furent alors installés sur le littoral. Celui de Meneham, à Kerlouan, est encastré sur une butte au milieu d'énormes rochers. Enfin pour mettre totalement fin aux risques de naufrage il fut décidé de construire un phare, le phare de Pontusval, afin de signaler l'entrée dans la baie de Brignogan aux nombreux bateaux qui y passent. Construit en granit et en pierre, le phare date de 1869. Il mesure 18 mètres de haut, et sa portée est d'environ 10 milles.

Autrefois, à la pointe de Beg Pol, se trouvait au même emplacement le poste de surveillance des gardes-côtes. Cinquante-deux marches permettent d'atteindre le sommet.

Le dernier naufrage remonte à 1930, lorsque le navire de commerce de 80 mètres de long, la Brière, s'échoua dans la baie.

Économie

L'économie traditionnelle de la commune était orientée vers la mer (pêche locale et récolte de goémon) et l'agriculture essentiellement vivrière.

La commune est devenue au fil des ans une station balnéaire active, du fait du charme de ses longues plages et de la proximité du pays des Abers qui attire un flux touristique certain.

En complément de ces activités traditionnelles, l'économie de la commune au XXIe siècle reste principalement tournée vers les activités agricoles. Il y a une dizaine d'exploitations agricoles dans la commune avec notamment la prédominance de la culture de légumes, melons racines, et tubercules (dont les fameuses échalotes et oignons rouges destinés aux Johnnies de Roscoff) ainsi que de céréales[6].

Monuments

  • Le menhir de Men Marz. Avec ses 8,50 mètres de hauteur et sa masse de l'ordre de 80 tonnes, il fait partie des quatre menhirs les plus hauts de France et est classé monument historique. Il fait partie des nombreux menhirs christianisés.

L'un des plus grands du Finistère, il est le premier menhir christianisé de par sa taille en Bretagne. Érigé entre -4500 et -2500 ans à Brignogan-Plages, il est simplement posé en équilibre sur le sol, au lieu d'avoir sa base enfoncée à une certaine profondeur comme la plupart des autres mégalithes.

D'où vient sa dénomination Men Marz (pierre du miracle), bien qu'il existe à Brignogan-Plages une autre "pierre du miracle" qui tient en équilibre en bord de mer à un kilomètre de là.

Parmi les hypothèses et légendes sur sa dénomination : celle de saint Pol Aurélien, accompagné de sa sœur, vint jusqu'ici s'opposer à l'envahissement progressif de la mer. Il fixa aux eaux un point qu'elles ne devraient jamais dépasser et la jeune femme marqua cette limite par une pierre plantée dans le sol : le menhir. Ou bien, celle pratiquée jusqu'il y a peu encore, où les jeunes filles venaient y lancer un caillou. Si celui-ci restait dans l'encoche, située sur la partie supérieure du menhir, cela signifiait qu'elles se marieraient dans l'année.

  • Calvaire de Pont-ar-Crorz, ou de Pont ar Groas du XVIIe siècle
  • Le phare de Pontusval.
    Le phare de Pontusval
  • La chapelle Pol.

À quelques pas de la pointe de Pontusval, sur un amas rocheux, se dresse la chapelle Pol. Restaurée, voire rebâtie en 1870, elle remplace une chapelle plus ancienne, sans doute du XVIe siècle. Ce sanctuaire est édifié à l'emplacement d'un asile monastique construit par saint Pol Aurélien, premier évêque de Léon. La chapelle est encadrée d'une jolie croix du XVIIe siècle et d'un superbe calvaire à personnages du XVIe siècle. Sur un rocher voisin, on a bâti pour les douaniers une curieuse guérite en pierre, à laquelle on accède par un escalier taillé directement dans le roc. C'est de ce magnifique poste d'observation, qui embrasse le Pays pagan des grèves de Pontusval à celles de Kerlouan, que les miliciens gardes-côtes surveillaient l'approche éventuelle d'un navire ennemi ou repéraient les naufrages jadis si fréquents.

La petite chapelle possède aussi sa légende : une nuit, un marin revenant de mer fut surpris par un violent orage. Plutôt que de rentrer chez lui sous la tempête, il décida de se réfugier dans la chapelle Pol et d'y passer la nuit. Alors qu'il commençait à s'endormir, il entendit sonner les douze coups de minuit, deux cierges s'allumèrent sur l'autel et un prêtre apparut au milieu du chœur. Terrifié par cette vision, notre homme se recroquevilla dans son coin, osant à peine respirer. Le prêtre attaqua la messe : "Introibo ad altare Dei…". Pas de réponse. Il recommença une fois, deux fois, toujours rien. Alors les cierges s'éteignirent et le prêtre disparut. Le marin hésita longtemps avant de raconter sa mésaventure, craignant que l'on se moquât de lui. Il décida tout de même de se confier au curé de Plounéour-Trez, qui lui conseilla de retourner une nuit à la chapelle Pol. Dans cette perspective, le curé l'initia à répondre à la messe. L'année suivante, à la même date, le marin retourna à la chapelle. À minuit, les cierges s'allumèrent, le prêtre apparut et commença : "Introibo…" Courageusement, le marin alla se placer à ses côtés et répondit : "Ad Deum qui laetificat juventutem meam" et ainsi de suite. La cérémonie terminée, le prêtre le remercia et lui expliqua qu'il était une âme du purgatoire, contraint de venir dire la messe dans la petite chapelle Pol à chaque date anniversaire de sa mort, sa pénitence s'achevant à l'instant où quelqu'un viendrait lui répondre.

Il existe une autre tradition se rapportant à la chapelle : quand un marin est perdu en mer, on célèbre une messe dans la chapelle Pol et trois jours après le corps revient à la côte. C'est ce qui s'est produit pour le corps d'Henri de Trobiand, noyé le 12 septembre 1912, entre Pontusval et l'Aber Wrac'h.

Le port

L'anse de Pontusval à marée basse, vue d'hélicoptère

La baie de Brignogan-Plages, appelée « Port de Pontusval », est un port d'échouage qui constitue une étape pour les plaisanciers naviguant dans la Manche. L'entrée est ouverte au nord-est. La zone sud est protégée des vents dominants. Des corps-morts à l'usage des navires de passage sont placés à l'entrée du port et à l'intérieur. Le mouillage sur ancre est autorisé.

Ce petit havre de paix était autrefois très fréquenté. Il assurait en particulier l'approvisionnement de la ville de Lesneven. On y débarquait du vin, des planches, du sel, du fer, de la poterie, de la résine, des pierres de moulin. Les Bordelais et les Normands venaient même y échanger des fèves, des pois et des grains de toutes espèces. Puis le port perdit sa fonction commerciale, et l'on vit au début du XXe siècle, s'y dérouler des régates de bateaux de pêche, de voiliers et bateaux à rames, attirant chaque année les foules.

La pointe de Pontusval et le dragon de l'Élorn (la légende)

À La Roche Maurice, près de Landerneau, deux chevaliers longent la rivière lorsqu'ils aperçoivent le seigneur de l'Élorn s'y jeter et s'y noyer. En lui portant secours, ils lui demandent la raison de son acte. « Tout près d'ici, vit un dragon qui dévore gens et bêtes. Pour apaiser sa faim, une personne est tirée au sort chaque samedi, et ce sort vient de désigner mon fils âgé de 2 ans. Je préfère me noyer que de livrer mon enfant ». Comme Élorn est païen, les chevaliers lui promettent de le débarrasser du dragon s'il se convertit. Élorn accepte aussitôt. Les deux hommes capturent, non sans mal, l'animal et le conduisent jusqu'à la pointe de Pontusval. Là, ils précipitent le dragon dans la mer où il se noie. Depuis cette aventure, le lieu est appelé Pontusval, ou Poul beuz an eval, en vieux breton, c'est-à-dire « gouffre où fut noyée la bête ».

Jumelage

Drapeau du Royaume-Uni Breage-Praa Sands (Royaume-Uni)Sous-modèle utilisé pour la maintenance du modèle {{Jumelage}} via les pages liées. Sous-modèle utilisé pour la maintenance du modèle {{Jumelage}} via les pages liées.

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Notes et références

  1. Populations légales 2008 de la commune : Brignogan-Plages sur le site de l'Insee
  2. Pour l'INSEE le nom officiel s'écrit Brignogan-Plage sans le S final : voir la Fiche de la commune de Brignogan-Plage.
    C'est cette dernière graphie qui est reprise par les administrations et les cartographes.
  3. http://www.annuaire-mairie.fr/mairie-brignogan-plage.html
  4. Bernard Tanguy, Dictionnaire des communes, trèves et paroisses du Finistère, éditions du Chasse-Marée 1990.
  5. François Gourvil, Noms de famille bretons d'origine toponymique, éditions de la société archéologique du Finistère, Quimper 1970.
  6. http://www.annuaire-mairie.fr/entreprise-culture-production-animale-chasse-village-brignogan-plage.html

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