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Blason de Paris
Le blason de Paris, sous sa forme actuelle, date de 1358, époque où le roi Charles V donna le chef (partie supérieure) semé de fleurs de lys.[réf. nécessaire]
Sommaire
Description
Son blasonnement est :
Le navire représenté est le symbole de la puissante corporation des Nautes ou des Marchands de l'eau, gérante de la municipalité au Moyen Âge. La devise de la ville, « Fluctuat nec mergitur » (« Il est battu par les flots sans être submergé » ou encore « Il flotte mais ne sombre pas[1] »), est également une référence à ce bateau.
Dans sa représentation complète, il comporte également les décorations que la ville a été autorisée à faire figurer dans ses armoiries[2], la Légion d'honneur (décret du 9 octobre 1900), la croix de Guerre 1914-1918 (décret du 28 juillet 1919) et la croix de la Libération (décret du 24 mars 1945). Il est surmonté d'une couronne murale d'or à cinq tours, et encadré à sa droite d'une branche de chêne et à sa gauche d'une de laurier. La devise est classiquement inscrite en-dessous.
Histoire
Une nef, ou un vaisseau, paraissent avoir été de tout temps le symbole de la corporation des marchands de l'eau, qui donna ensuite naissance à la municipalité de Paris. On a même pu faire remonter ce symbole aux nautes de Lutèce dès l'époque gallo-romaine, même si sa forme n'a pas toujours été la même.
Une première mention d'armoiries de Paris apparaît dès 1190 lorsque Philippe Auguste, au moment de son départ pour la Terre Sainte, donne pour premières armoiries à la ville de Paris[3] :
« un écu dont le champ était de gueules, à la nef d'argent, au chef d'azur, semé de fleurs de lys d'or »C'est Saint Louis qui reconnut pour la première fois officiellement le sceau de Paris. Ce sceau permettait de sceller les actes pris par le prévôt des marchands, désigné par ses pairs, les nautes, pour diriger la cité[4].
Sur les sceaux du XIVe siècle, on trouve la légende « Sigillum mercatorum aquæ Parisius », toujours en vigueur jusqu'aux premières années du XVe siècle.
La transformation du sceau en véritable blason représentant un vaisseau surmonté d'un chef de fleurs de lys sans nombre est notamment attestée par les lettres patentes délivrées par Louis XVIII le 20 décembre 1817, qui citent elles-mêmes une ordonnance du 2 février 1699[5], avec pour description[6] :
« De gueules un vaisseau équipé d'argent, soutenu d'une mer de même, un chief d'azur semé de fleurs de lys d'or sans nombre. Lesdites armoiries, surmontées d'une couronne murale de quatre tours, et accompagnées de deux tiges de lys formant supports »Entre temps, lorsque la Révolution a aboli la noblesse par le décret du 20 juin 1790, elle a simultanément supprimé tous les emblèmes correspondants. La municipalité de Paris a rapidement obtempéré en décidant la suppression de ses propres armoiries dès novembre de la même année.
Il a fallu attendre le Premier empire pour que les villes soient à nouveau officiellement autorisées à se doter d'armoiries. Pour Paris, cela s'est concrétisé par les « lettres patentes » accordées à la ville de Paris par Napoléon Ier le 29 janvier 1811, dans lesquelles le chef du blason comporte trois abeilles d'or sur fond de gueules en lieu et place des fleurs de lys. On y voit de plus apparaître une étoile d'argent au-dessus de la nef, et la déesse Isis en proue de la nef.
La Restauration, par les lettres patentes de Louis XVIII de 1817, a ensuite rétabli les armoiries de Paris dans leur forme traditionnelle.
De 1848 à 1853, de la Deuxième République au début du Second Empire, le chef d'azur semé de fleurs de lis a été remplacé par un semé d'étoiles. À noter que Napoléon III a permis le retour du chef fleurdelisé de France.
Utilisation actuelle
- On le trouve sur de nombreux équipements publics parisiens, parmi lesquels l'hôtel de ville, les mairies d'arrondissement, les gares parisiennes, les ponts, les écoles et collèges parisiens, les fontaines Wallace, les colonnes Morris et autres mobiliers urbains parisiens.
- Dans sa version la plus complète, il a un temps illustré la carte parisienne de paiement du stationnement appelée Paris carte.
- Il est aussi repris de manière stylisée dans le logo de la Mairie de Paris, que l'on trouve sur de nombreux affichages municipaux, sur divers véhicules de la ville, sur les boitiers muraux de l'éclairage public, etc.
- Aujourd'hui, la préfecture de police de Paris utilise un blason largement inspiré de celui de la ville de Paris.
- Il a été également représenté sur un timbre postal émis en 1965, le 0,30 franc Blason de Paris.
Selon les représentations, on peut remarquer que le navire comporte un seul, deux ou trois mâts, et qu'il est représenté avec ou sans rames. La couronne murale qui le surmonte ne comporte souvent que trois ou quatre tours.
Anecdotes
- Albert Uderzo s'en est inspiré en 1993 pour dessiner le blason du Tartre-Gaudran, une petite commune aux confins de l'Île-de-France.
- Le blason a également été utilisé pour le logo des Jeux olympiques d'été de 1924 qui se sont déroulés à Paris.
Couleurs de Paris
Les couleurs traditionnelles de la ville de Paris sont, de longue date, le rouge et le bleu. Leur apparition officielle remonte à l'année 1358, quand Étienne Marcel, prévôt des marchands, alors en conflit avec le dauphin futur Charles V, fit revêtir à ses partisans des chaperons mi-rouges, mi-bleus[7].
Galerie de photos
Façade pavoisée de l'Hôtel de ville de Paris
Blason assez différent sculpté en fronton de la piscine de la Butte-aux-Cailles, Paris 13e.
Blason situé au-dessus de la grille d'entrée de l'école Estienne, boulevard Auguste Blanqui, Paris 13e.
Blason ornant le viaduc d'Austerlitz, ligne 5 du métro, sur la Seine.
Blason de la gare d'Austerlitz, sur la verrière d'entrée nord de la ligne 5 du métro.
Blason de Paris ornant la plaque de nom du square Marie-Curie, Paris 13e.
Blason sur une colonne Morris moderne.
Références
- ↑ Josette Eugénie Spink, Le beau pays de France, Ginn and Company, 1922, p. 32.
- ↑ Thierry Halay, Paris et ses quartiers, L'Harmattan, 1998 (ISBN 2-7384-6691-5), p. 8.
- ↑ M. de Saint-Allais, L'art de vérifier les dates des faits historiques..., C-F Patris, 1818, p. 537.
- ↑ Seine parisienne, Éditions du Pavillon de l'eau, Paris, 2009.
- ↑ Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, éditions de Minuit, 1985 (ISBN 2-7073-1054-9), p. 46
- ↑ François Rittiez, L'Hôtel de ville et la bourgeoisie de Paris : origines, mœurs, coutumes, institutions municipales depuis les temps les plus reculés jusqu'à 1789, Schlesinger Frères, 1863, p. 64–65.
- ↑ Juliette Faure, L'arsenal de Paris : histoire et chroniques, L'Harmattan, coll. « Histoire de Paris », 2002 (ISBN 2-7475-1616-4), p. 35.
Voir aussi
Bibliographie
- Marc Declerck, Les armoiries de Paris : histoire, documents, L'Harmattan, coll. « Histoire de Paris », 2007 (ISBN 978-2-296-02547-9)
Articles connexes
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