- Tournée américaine des Beatles en 1965
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Tournée américaine des Beatles (1965) Tournée de The Beatles Les Beatles se produisent dans dix villes des États-Unis et du Canada.Début de la tournée 15 août 1965 Fin de la tournée 31 août 1965 Durée 17 jours Titres de la tournée voir programme Nombre de concerts 16 concerts Audience 300 000 personnes (approx.) Pays visités États-Unis
Canada
DiversDeuxième tournée des Beatles aux États-Unis.
Autres tournées de The Beatles Tournée européenne (1965) Tournée mondiale (1966 modifier La tournée américaine des Beatles en 1965 est la deuxième tournée du groupe anglais aux États-Unis et au Canada. Elle est moitié plus courte que la précédente tournée américaine en août 1964 et s’étale sur une période d'une quinzaine de jours.
La tournée débute le 15 août 1965 avec le fameux concert au Shea Stadium, premier à se dérouler dans un stade et qui représente à l'époque le plus grand concert de l'histoire du rock avec plus de 50 000 spectateurs. Le dernier concert est donné le 31 août à San Francisco. Au total, 300 000 personnes se déplacent pour assister aux spectacles du groupe.
A l'issue de ces concerts en Amérique du nord, les Beatles, engagés depuis trois ans dans une série ininterrompue de tournées, d'enregistrements et de promotion, s'accordent six semaines de pause avant de retourner en studio mi-octobre pour se consacrer à l'enregistrement de leur sixième album, Rubber Soul.
Sommaire
Historique
Préambule
La tournée s'étale sur dix-sept jours, pendant lesquels les Beatles parcourent dix villes et donnent seize concerts, pour une affluence totale de 300 000 spectateurs. Moins longue que la précédente tournée américaine, qui a duré un mois entier, cette tournée se révèle bien plus rentable, car l'accent est mis sur les représentations dans de grands stades au détriment des salles de taille plus modeste[1]. Cependant, le groupe doit payer un million de dollars au fisc américain[1].
Les Beatles arrivent aux États-Unis le 13 août 1965[2]. Le lendemain, ils font un arrêt au Ed Sullivan Show, où ils enregistrent leur dernière prestation à cette émission. Paul McCartney joue notamment son tout récent Yesterday, douce ballade acoustique écartée de la set-list des concerts à venir, en raison de l'immensité des scènes où le groupe doit se produire[1].
La Beatlemania bat toujours autant son plein en Amérique, si bien que la logistique reste aussi conséquente que pour la première tournée du groupe sur le territoire. Ainsi, pendant tout leur séjour, les Beatles doivent se déplacer dans un véhicule blindé, qu'ils rejoignent à la sortie de l'hôtel et qu'ils retrouvent si tôt leur spectacle terminé. Brian Matthew, employé à la BBC a le privilège de suivre le groupe pendant un certain temps. Il prend des notes et des interviews, qui, une fois compilées, sont dévoilées dans un documentaire, The Beatles Abroad (les Beatles à l'étranger)[1]. Ce documentaire est diffusé à la fin du mois d'août[3].
Si les Beatles ont toujours autant de succès en concert, les conditions dans lesquelles ils doivent jouer les agacent de plus en plus, même s'ils n'en disent rien sur le moment. En 1965, Paul McCartney déclare ainsi : « Ça fonctionne comme ça : on fait du bruit et eux font du bruit, et c'est la somme des bruits qui importe. » John Lennon minimise aussi l'impact de la foule à l'époque, même si son discours changera par la suite : « C'est eux qui paient. S'ils veulent hurler, qu'ils hurlent. On hurle nous aussi. Tout le monde hurle - il n'y a pas de mal à ça[4]. »
Concert du Shea Stadium
Le premier concert des Beatles, en ce 15 août 1965, constitue déjà leur apogée, aussi bien pour cette tournée que pour toutes les autres. Ils sont en effet attendus au Shea Stadium, grand stade de baseball de New York, où ils doivent se produire à guichets fermés devant une assistance de 55 600 fans[5]. Il s'agit alors du plus grand concert de l'histoire du rock, et le premier à s'être joué dans un stade[6].
Ce concert est organisé par Sid Bernstein, qui a produit un an plus tôt les Beatles au prestigieux Carnegie Hall de New York. C'est en octobre 1964 que Bernstein négocie le passage du groupe au Shea Stadium. Le manager des Beatles, Brian Epstein, accepte l'idée à condition que l'organisateur lui verse une avance de 50 000 dollars avant d'annoncer officiellement la tenue du concert. Cette contrainte restreignante empêche Bernstein de vraiment faire de la promotion, et le fait qu'il ait ainsi réussi à complètement remplir le stade sans publicité constitue un exploit[6]. En 1966, les Beatles reviendront au Shea Stadium, mais des places resteront vides.
Les Beatles se présentent donc au stade, arrivés en hélicoptère depuis leur hôtel. Vêtus d'uniformes beiges à col raide devenus célèbres, ils sont équipés d'amplis Vox spécialement fournis pour l'occasion (5 kW) ; ceux-ci sont quand même insuffisants pour couvrir le bruit de la foule. En fait, à une époque où les moyens de sonorisation pour assurer une écoute correcte à un public de cette importance inédite sont encore inexistants, le groupe n'est repris que par les haut-parleurs fixés sur le pourtour du toit du stade, ceux-là même qui sont utilisés par les commentateurs des matches de baseball. Il en résulte que ni les musiciens, ni les spectateurs n'auront la joie d'entendre clairement une note de cette prestation historique.
Malgré leur célébrité depuis longtemps établie, les Beatles sont plus qu'intidimés par l'ampleur de l'événément. Le public se trouve cependant assez loin de la scène, par mesure de sécurité. « Ce dont je me souviens le mieux, c'est qu'on était très éloignés du public. Les gens étaient à l'autre extrémité de la pelouse, derrière les grillages », se remémore Ringo Starr. Linda Eastman et Barbara Bach, futures épouses de respectivement Paul McCartney et Ringo Starr mais ne les ayant pas encore rencontrés, sont présentes dans les gradins[5].
Pour faire face au trac, John Lennon fait montre de trésors de pitreries en tous genres ; « John était très fort pour ça, que ce soit à l'aide d'un commentaire, d'une réflexion ou d'un geste. Les autres en étaient conscients. » témoigne Neil Aspinall, alors road manager du groupe. On le voit parler en charabia à grand renfort de gestes pour annoncer un titre en s'apercevant que personne ne peut l'entendre. Sur la chanson I'm Down, il se déchaîne et joue de son orgue avec les coudes, faisant rire ses camarades : pour Ringo Starr, Lennon « est devenu fou. Pas mentalement malade, mais il a pété les plombs ». « C'était la première fois que j'en jouais sur scène, je ne savais pas comment me comporter », explique le principal intéressé[4].
La recette totale du concert se chiffre à 304 000 dollars, ce qui constitue un montant record. Toutefois, après avoir déduit les dépenses, le bénéfice enregistré par Sid Bernstein ne s'élève qu'à 6 500 dollars. Il lui faut notamment payer les 1 300 policiers en service (près de 15 000 dollars), la location du Shea Stadium (environ 30 000 dollars), ou encore les diverses assurances (11 000 dollars)[7]. Pour leur part, les Beatles touchent 33 000 dollars chacun, et leur manager Brian Epstein 44 000[5]. Cependant, malgré les coûts faramineux et les efforts importants qu'un tel concert représente, Sid Bernstein assure être prêt à réitérer l'expérience. En 1968, alors que les Beatles ont depuis longtemps abandonné les tournées pour se consacrer au travail en studio d'enregistrement, Bernstein déclare : « Je pourrais encore le faire. Les Beatles sont aussi populaires en Amérique qu'auparavant. Je leur ai proposé un million de dollars pour deux représentations au Shea Stadium. L'offre est toujours valable[7]. »
Pendant la représentation, les Beatles sont filmés, dans le but de réaliser un documentaire du concert. Cependant, les hurlements permanents et assourdissants des fans rendent le son enregistré catastrophique, à tel point que les Beatles doivent revenir en studio pour corriger les défauts trop marqués pour être diffusés : Paul McCartney ajoute une ligne de basse à certains morceaux, John Lennon réenregistre de l'orgue sur I'm Down, Help! et I Feel Fine sont entièrement réenregistrées, et enfin, la chanson chantée par Ringo Starr Act Naturally est de tellement mauvaise qualité qu'elle est remplacée par la version de l'album[8]. Par ailleurs, les chansons She's a Woman et Everybody's Trying to Be My Baby sont écartées. Le documentaire qui résulte de ce travail, baptisé The Beatles at Shea Stadium, est diffusé le 6 mars 1966 au Royaume-Uni (BBC), et le 10 janvier 1967 aux États-Unis (ABC)[6].
Suite et Hollywood Bowl
Deux jours après le Shea Stadium, les Beatles font un détour par le Canada (le seul de cette tournée) et jouent au Maple Leaf Gardens de Toronto. Ils enchaînent les jours suivants avec des prestations à très forte affluence à Atlanta et Chicago : le 18 août, 30 000 personnes se massent dans l'Atlanta Stadium[1], et un total de 60 000 personnes les regardent lors de leurs deux shows au White Sox Park de Chicago[9].
Les prestations s'enchaînent sans beaucoup de répit, jusqu'au 27 août où les Beatles rencontrent leur idole de toujours, Elvis Presley, qui vit en Californie[9]. « C'était un des grands moments de cette tournée », explique George Harrison[10]. Les Beatles essayaient depuis un certain temps de rencontrer « le King », sans succès jusqu'à ce moment-là. Très impressionnés par le chanteur américain, il leur faut un certain temps avant de se détendre et de commencer à jouer et improviser des morceaux à la guitare[9]. Cette rencontre ne va pas plus loin : les Beatles invitent Elvis à venir les voir au Hollywood Bowl, mais celui-ci ne s'y montre pas. Quelques années plus tard, des transcriptions de conversations montrent qu'Elvis a affirmé au président Richard Nixon que les Beatles représentent un danger pour la nation. « Je me suis senti un peu trahi », avouera Paul McCartney[11].
Alors que la tournée touche à sa fin, les Beatles donnent deux concerts au Hollywood Bowl de Los Angeles, scène qu'ils connaissent déjà pour y avoir joué lors de leur précédent passage en sol américain, un an plus tôt. La seconde de ces représentations, le 30 août 1965, contient l'une des meilleures performances du groupe, si bien qu'elle constitue la principale source de l'album live de 1977, The Beatles at the Hollywood Bowl.
Entre ces prestations au Hollywood Bowl, John Lennon et George Harrison consomment pour la première fois du LSD volontairement, à l'occasion d'une fête. L'acteur Peter Fonda est présent, et inspirera à Lennon une de ses compositions futures : She Said She Said[12].
Programme
Voici le programme typique des chansons interprétées par le groupe lors de cette tournée. Les concerts durent en moyenne de 30 à 40 minutes. Lors de quelques concerts, l’ordre des morceaux est différent. Entre parenthèses est indiqué le chanteur de la chanson.
- Twist and Shout (John Lennon)
- She's a Woman (Paul McCartney)
- I Feel Fine (John Lennon)
- Dizzy Miss Lizzy (John Lennon)
- Ticket to Ride (John Lennon)
- Everybody's Trying to Be My Baby (George Harrison)
- Can't Buy Me Love (Paul McCartney)
- Baby's in Black (John Lennon et Paul McCartney)
- I Wanna Be Your Man (Ringo Starr) (au Shea Stadium, Ringo Starr chante Act Naturally à la place)
- A Hard Day's Night (John Lennon, avec Paul McCartney)
- Help! (John Lennon)
- I'm Down (Paul McCartney)
Liste des concerts
Voici la liste des concerts donnés par le groupe[13].
N° Date Ville Lieu 1 15 août 1965 New York, NY Shea Stadium 2 17 août 1965
(2 concerts)Toronto, ON Maple Leaf Gardens 3 4 18 août 1965 Atlanta, GA Atlanta Stadium 5 19 août 1965 Houston, TX Sam Houston Coliseum 6 20 août 1965 Chicago, IL Comiskey Park 7 8 21 août 1965 Bloomington, MN Metropolitan Stadium 9 22 août 1965 Portland, OR Memorial Coliseum 10 28 août 1965 San Diego, CA Balboa Stadium 11 29 août 1965 Los Angeles, CA Hollywood Bowl 12 30 août 1965 13 31 août 1965 San Francisco, CA Cow Palace 14 Notes et références
- Tim Hill, p. 210
- Hunter Davies, p. 200
- Mojo, p. 174
- The Beatles Anthology, p. 187
- Tim Hill, p. 213
- Dave Di Martivo, p. 173
- Hunter Davies, p. 201
- Tim Hill, p. 212
- Tim Hill, p. 215
- The Beatles Anthology, p. 191
- The Beatles Anthology, p. 192
- Steve Turner, pp. 102-103
- Tim Hill, p. 214
Bibliographie
- The Beatles, The Beatles Anthology, Seuil, 2000 (ISBN 2-02-041880-0)
- Hunter Davies, Les Beatles : Leur biographie officielle, Solar, 1968
- Tim Hill, The Beatles : Quatre garçons dans le vent, Place des Victoires, 2008 (ISBN 978-2-84459-199-9)
- Collectif (Mojo), The Beatles, 1961-1970 : Dix années qui ont secoué le monde, Éditions de Tournon (ISBN 2-914237-35-9)
- Steve Turner, L’Intégrale Beatles: les secrets de toutes leurs chansons [« A Hard Day’s Write »], Hors Collection, 1999 (ISBN 2-258-06585-2)
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