- Pierre des Vallières
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Pierre Émile des Vallières Naissance 14 novembre 1868
ParisDécès (à 49 ans)
champ d'honneurDécès 28 mai 1918 (à 49 ans)
Mort au combatOrigine France Arme Cavalerie Grade Général de brigade Conflits Première Guerre mondiale Commandement 151e division d'infanterie (France) Faits d'armes Chemin des dames : bataille d'Hurtebise Autres fonctions titulaire du cours de tactique de cavalerie à l'École de Guerre jusqu'à la guerre Famille Père de Jean des Vallières, écrivain (auteur de l'Escadrille des Anges, et de Kavalier Charnhorst modifier Pierre des Vallières était un général de brigade français de la Première Guerre mondiale.
Sommaire
Enfance et études
Né le 14 novembre 1868 à Paris, dans une famille de la haute bourgeosie parisienne.
Il fait ses études secondaires chez les Jésuites
Doué pour le dessin il consacre ses loisirs à fréquenter l'atelier d'Edouard Detaille (ami de ses parents)
Le 31 octobre 1888, il entre à l'Ecole Spéciale Militaire
Grades successifs
- 1888-1890 : Saint-Cyr - promotion du Grand Triomphe : sous-lieutenant.
- 1892 (1er octobre) : lieutenant.
- 1897 : capitaine (dès sa sortie de l'Ecole Supérieure de Guerre).
- 1906 : commandant (chef d'escadron).
- 1912 (24 mars) : Lieutenant-Colonel.
- 1914 (novembre) : colonel.
- 1916 (16 mai) : général de brigade (à titre temporaire).
- 1916 (31 décembre) : général de brigade (à titre définitif).
Carrière
- En 1888 (31 octobre), il entre à l'Ecole Spéciale Militaire.
- En 1890 (octobre), il rejoint l'École de cavalerie de Saumur pour une année scolaire.
- En 1890, il est affecté au 1er Régiment à cheval (à Châlons sur Marne puis à Sampigny dans la vallée de la Meuse).
- En 1895, en tant que sous-lieutenant il est reçu 9ème au concours de l'École de guerre.
- En 1897, il sort de l'Ecole de Guerre 1er sur 76 avec la mention "très bien". Ce classement lui permet d'être immédiatement nommé capitaine.
- En 1898 et 1899, il fait un stage à l'Etat-Major de l'Armée.
- En 1900 (janvier), il rejoint le 5ème Régiment de Cuirassiers de Tours.
- En 1902, il devient officier d'ordonnance du chef de l'École de guerre, le général de Lacroix.
- En 1903, il suivit le général de Lacroix devenu commandant du 14e C.A. et gouverneur militaire de Lyon. Il effectue une mission en Allemagne à l'occasion du mariage du Kronprinz. Il s'agit de la première miission militaire française en Allemagne depuis 1871. Un document historique représente la mission française (composée du Général Lacroix, du Colonel Chabaud, du Captaine des Vallières et du Lieutenant Cailliot) au camp de Dobrritz (près de Berlin) défilant à cheval en compagnie de Guillaume II d'Allemagne
- En 1906 (27 septembre), il est nommé chef d'escadron, commandant un demi-régiment du 11e régiment de cuirassiers à Saint-Germain-en-Laye, puis du 23e dragons à Vincennes.
- En 1910, il est ensuite rappelé à l'École de guerre où il prend les fonctions de professeur-adjoint (puis professeur-titulaire) de Tactique appliquée de cavalerie.
- En 1912, il part en mission en Russie, avec le Général Foch pour participer aux grandes manœuvres à Krasnojé-Selo, en présence du Tsar.
- le 1er août 1914, il quitte l'École de guerre et rejoint le 4e groupe de divisions de réserve, commandé par le général Valabrègue, dont il devint le chef d'État-major. Le groupe de divisions de réserve appartenait à la Ve armée, général Lanrezac.
- A la fin de septembre 1914, il quitte ses fonctions pour devenir chef d'État-major du général Louis Ernest de Maud'huy, commandant un détachement d'armée autour d'Arras, puis du général Victor Louis Lucien d'Urbal, commandant la Xe armée sur le même terrain.
- Il est nommé colonel en novembre 1914.
- Le 22 juin 1915 il obtient le poste de commandant par intérim de la 101e Division par intérim de la 101e brigade d'infanterie (rattacchée à la 51ème Division d'Infanterie) alors en retrait du Front à Rosières-en-Santerre. Il participe ensuite à la deuxième bataille de Champagne et enlève la ferme de Navarin.
- Le 5 décembre 1915, il occupe le secteur des Eparges (région fortifiée de Verdun).
- Le 23,décembre 1915, il remplace le général Huguet, comme chef de la Mission française auprès de l'armée britannique de St Omer.
- Il est promu Général de brigade(à titre temporaire) le 16 mai 1916.
- Le Chemin des Dames. 31 août - 5 septembre 1916 : Hurtebise, Craonne. Le 31 août, à 19 heures, après une préparation méticuleuse de la part du général Pierre des Vallières, commandant la 151e division d'infanterie (France), les deux premiers bataillons du 403e RI, se lancent à l'assaut des hauteurs en direction de la ferme d'Hurtebise, sur le Chemin des Dames. Ils atteignent leur objectif une heure plus tard après s'être emparé de la caverne du Dragon position jugée inexpugnable dans les « creutes » calcaires. Les contre attaques allemandes lancées le 1er et le 2 septembre seront repoussées. Le 403e RI sera alors relevé par son « régiment frère », le 410e. Cet exploit vaudra au 403e régiment d'infanterie une seconde citation à l'ordre de l'armée.
- Il est promu Général de brigade((à titre définitif) le 31 décembre 1916.
- Le 20 mai 1917, il reçoit le commandement par intérim de la 151e Division d'Infanterie, à la suite du Général Pierre Ernest Lanquetot.
- Le 28 juillet 1917, il rejoint Fismes.
- Le 16 août 1917, Le général Duchêne confie au Général des Vallières le soin de s’emparer de l’isthme d’Hurtebise. Il obtient que l’attaque soit élargie jusqu’au plateau de Californie, entêté malgré les premiers refus de son supérieur. L’attaque est minutieusement préparée, répétée à l’entraînement sur un terrain qui reconstitue les lieux et les tranchées existantes.
- Le 29 août 1917, la préparation d’artillerie commence et l’assaut terrestre est effectif le 31 août 1917. Les Français progressent difficilement, certains [soldats du 403e parviennent au-delà de l’isthme ; Le Général des Vallières les y fait revenir, malgré l'avis de Duchêne (Vous m’avez fixé des objectifs, je m’y tiens. Il ne s’agit pas d’aller le plus loin possible pour être reconduit ensuite mais de garder les positions les meilleures. Les marges vues qu’elles nous donnent sur la vallée de l’Ailette ont retourné la situation à notre avantage. C’est ce que vous m’avez demandé et c’est ce que j’ai fait.). Les contre-attaques allemandes sont nombreuses et la relève promise n’arrive pas : Il suce jusqu’au bout mes troupes qui, après avoir fourni l’attaque, en sont à leur huitième nuit sans sommeil. Je refuse, devant tous les officiers, de serrer la main du général Mazillier [commandant du 1er corps d'armée colonial (France)].
- le 8 septembre 1917, la 151e division d'infanterie est enfin relevée. Le général des Vallières va lui-même saluer ses soldats, rendre compte à Pétain de la victoire d’Hurtebise et obtient la croix de guerre pour le 403e régiment d'infanterie qui a mené le combat. Plusieurs cérémonies ont lieu, à Soissons, Versailles et Saint-Germain-en-Laye. Le Général des Vallières reçoit pour sa part une nouvelle citation à l'ordre de l'Armée.
- Dès le 10 mars 1918 et jusqu'au 27 mai 1918, il participe à la Bataille de Picardie.
- Le 27 mai 1918, en permission, il se rend à Paris pour fêter ses noces d'argent, mais est rappelé au PC de la 151e Division d'Infanterie, à Chavigny, pour faire face à l’offensive Ludendorff.
- Le 28 mai 1918, il décède dans les circonstances suivantes : Au cours de l'offensive allemande de mai 1918 contre Chemin des Dames, la 151e Division d'Infanterie, que commandait le général des Vallières, tenait un front d'une douzaine de kilomètres entre Margival et le mont des Tombes aux environs de Chavignon. Depuis son PC situé dans une creute de Juvigny, le général des Vallières ne cesse de parcourir le front de sa division. En fin d'après-midi, de retour de Clamecy, où un bataillon du 5e régiment de cuirassiers à pied, venu en renfort, avait réussi à arreter l'avance allemande; le général arrive par la route de Leury au carrefour de Juvigny. Il ignore que des troupes allemandes sont déjà aux abords de Juvigny. A l'instant où sa voiture aborde le carrefour, une mitrailleuse, cachée à proximité, ouvre le feu et le blesse mortellement. Son chauffeur et l'officier Richard qui l'accompagnent, parviennent à transporter son corps, dans un ancien boyau où ils sont contraints de l'abandonner. En fin de journée, un groupe d'hommes parvient à revenir sur place et ramène le corps du général des Vallières. Son fils Jean des Vallières, lui aussi militaire, apprend la nouvelle depuis le camp où il est prisonnier (à Magdebourg).
Distinctions
Décorations françaises :
- Légion d'honneur : officier
- Croix de guerre 1914-1918, avec cinq citations.
Citations à l'ordre de l'Armée française :
- le 10 octobre 1914 : « A fait preuve d'intelligence et de dévouement dans l'exercice de ses fonctions depuis la constitution de l'armée ».
- le 13 mai 1915 : « Remplit les fonctions de Chef d'État-major d'une armée avec un rôle et une activité inlassable. Ne se laisse arrêter par aucune difficulté. A montré au cours de la campagne les plus belles qualités militaires ».
- le 16 mai 1915 ; « Officier supérieur de haute valeur militaire. A rendu comme Chef d'État-Major d'un groupe de Divisions de réserve, puis comme Cher d'État-Major d'une Armée, des services éminents ».
- le 1er mai 1918 : « Chargé en août 1917, avec sa Division, d'exécuter une attaque difficile, a su la mener à bien, conquérant ses objectifs. Au cours des attaques récentes, attaqué par des forces très supérieures et débordé sur l'un de ses flancs, a tenu bon et repoussé toutes les attaques, allant sur place, en pleine lutte, coordonner l'action de ses troupes engagées et exalter le courage et la confiance de tous par sa présence et son action personnelle ».
- le 14 août 1918 : « Officier général de la plus haute valeur qui joignait les qualités morales exceptionnelles, une science professionnelle particulièrement étendue. Connaissant parfaitement la troupe, et aimé de ses soldats, avait sur faire de sa Division une Division d'élite. Le 26 mai 1918, est tombé glorieusement sur le champ de bataille où il s'était porté pour encourager les bataillons par sa présence et donner sur le terrain même les ordres nécessaires ».
Décorations étrangères
- Croix de guerre belge 1914-1918.
- Compagnon de l'Ordre du Bain, décoration militaire (Grande-Bretagne) remise par le Général Douglas Haig.
- Chevalier commandeur de Ordre de Saint-Michel et Saint-George.
- Chevalier de Ordre de Saint-Stanislas de Russie.
L'un des quatre généraux décédés en 1918 pendant la guerre
Il s'agit des généraux des Vallières, Grosseti, Guignaboudet et Vanvaetermeulen.
Marques de reconnaissance
- A l'École militaire (France) l'un des deux amphithéâtres porte le nom du Général des Vallières.
- Le quartier de Cavalerie de Metz, porte également son nom.
- A l'endroit même où il a été tué, sur la commune de Juvigny (Aisne), un monument a été édifié à sa mémoire. Situé au carrefour des routes menant à Crécy-au-Mont, à la D1 (par la D428) et à Leury, ce monument a été élevé par ses anciens soldats des 403e, 407e et 410e régiments d'infanterie et le 28e régiment d'artillerie de campagne. Sur le monument, il est inscrit : « Ici le 28 Mai 1918, tomba sur la ligne de feu le général Pierre des Vallières commandant la 151e D.I. »
Famille
Le général des Vallières :
- est déscendant d'une famille d'administateurs des Messageries Royales, puis impériales,
- Petit fils de Peter-Paul MacSwiney, Lord Mayor de Dublin (Irlande) en 1864 & 1875.
- à épousé Noémie Hart (famille amont comprenant: banquier, industriel et négociants), son grand-pére paternel Moses Hart américain né à Philadelphie (USA) fut maire de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) avant le tremblement de terre catastrophique de 1843.
- est le père de Jean des Vallières (écrivain et réalisateur),
- est le grand-père de Hervé des Vallières (1921-2005), publicitaire et dessinateur humoristique,
- est le grand-père de Michel Aubriant, (alias Pierre des Vallières) critique de cinéma.
Sources
- Le Chemin des Dames et le général des Vallières [1]
- Forces en présence lors de la bataille de l'Aisne le 27 mai 1918
- 151e division d'infanterie (France)
- 403e régiment d'infanterie
- 410e régiment d'infanterie
- Liste de généraux français du XXe siècle
- La mort du général des Vallières [2].
- Montecouve [3].
- R.G. Nobécourt, op. cit., p. 280-285 et p. 292-293.
- Monument à la mémoire du Général des Vallières : [4].
- Les tombes et monuments militaires de la forêt de Villers-Cotterêts, p. 139 (Montgobert)[5].
- Archives Nationales : site de Paris LH/2667/48.
- Service Historique de la Défense : SHD 10Yd 1751.
- Dictionnaire du Chemin des Dâmes [6]
- Les anciens de l'Ecole Supérieure de Guerre [7]
Voir aussi
Article connexe
Catégories :- Militaire français du XIXe siècle
- Militaire français de la Première Guerre mondiale
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