Paul Kisseleff

Paul Kisseleff
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Comte Paul Kisseleff (portrait de Franz Krüger en 1851).

Comte Paul Kisseleff (en russe : Па́вел Дми́триевич Киселёв, Pavel Dmitrievitch Kisseliov), né à Moscou le 19 janvier 1788 et mort à Paris le 26 novembre 1872, général puis ministre et enfin diplomate de l’Empire russe qui a exercé la fonction de gouverneur des principautés danubiennes de 1829 à 1834.

Sommaire

Carrière militaire

Paul Kisseleff est un chevalier de la Garde impériale, auquel le déclenchement des guerres napoléoniennes permet de réaliser une brillante carrière. Il devient rapidement général et aide de camps du comte Mikhaïl Andreïevitch Miloradovitch et il participe à la Bataille de Borodino et à la marche victorieuse de l’armée russe jusqu’à Paris. Le 30 mars 1814 il livre un combat sous les murs de la ville qui le fait remarquer par le tsar Alexandre Ier de Russie qui se l’attache comme aide de camps.

Cinq ans plus tard Paul Kisseleff est nommé chef d’état major de la cinquième armée cantonnée à Toultchine en Podolie. De nature libérale il tente de mettre en œuvre des réformes dans l'armée notamment l'abandon des châtiments corporels ce qui lui attire l’animosité du Ministre de la Guerre.

Gouverneur des principauté danubiennes

Au cours de la Guerre russo-turque de 1828-1829 Paul Kisseleff est le commandant des troupes russes qui occupent le Moldavie et la Valachie. Il est nommé président des Divans des deux principautés c'est-à-dire en fait gouverneur le 19 octobre 1829 poste qu’il occupera jusqu’à la nomination par le Sultan Mahmoud II des princes Alexandre II Ghica et Mihail Sturdza en 1834.

L’administration de Paul Kisseleff est généralement considérée comme bénéfique pour les Roumains[1]. Il est à l’origine de leur première constitution, le « Règlement Organique » (Oрганический регламент, Organitcheski reglament) terminé en avril 1830 ; il est validé à Saint-Pétersbourg et promulgué en Valachie en juillet 1831 et en Moldavie le 1er janvier 1832 et restera théoriquement en place jusqu’à l’union des deux principautés en 1859.

Afin de faire face aux conséquences d’un tremblement de terre et d’une épidémie de peste, Kisseleff a créé deux « Éphories » ou institution d’utilité publique, une pour les hôpitaux et une autre pour les caisses de bienfaisance. Soucieux d’assurer la sécurité, il crée un corps de police armée payé par l’État de 1 700 hommes en Moldavie et de 4 470 hommes en Valachie auxquels s’ajoutent des gardes frontières.

Il est également à l’origine d’aménagements urbains à Bucarest où en 1832 il fait percer une grande artère sortant de la ville vers le nord qui est aménagée avec des arbres de jardins et des villas et qui fut nommée en 1843 « Chaussée Kisseleff », nom qu'elle porte toujours. Paul Kisseleff quitte Bucarest le 1er avril 1834 mais les Roumains reconnaissants lui accordent en 1841 la citoyenneté de Valachie[2]

Ministre libéral

De retour dans son pays en 1835, Paul Kisselef entre au Conseil d’État de l’Empire russe, participe aux commissions secrètes recherchant les meilleures conditions de l’émancipation des serfs. Le résultat de ces travaux présenté au tsar lui attire l’hostilité des propriétaires terriens conservateurs. En 1837, Kissellef est nommé Ministre d’État chargé des propriétés publiques, poste qu’il occupe pendant 18 ans avec beaucoup d’efficacité. Il réforme l’administration des serfs d’état et institue un système d’école pour leur les enfants de ces paysans. Il se heurte toutefois aux forces réactionnaires encouragées par les options politiques rétrogrades du tsar Nicolas Ier de Russie.

Après la mort de ce dernier, son fils et successeur Alexandre II de Russie dépêche en 1855 Paul Kisseleff à Paris comme « Ministre plénipotentiaire » afin de tenter de désamorcer les tensions qui allaient aboutir à la Guerre de Crimée. Malgré l’échec de cette mission, Kisseleff demeure dans la diplomatie et poursuit une carrière à l’étranger jusqu’ en 1862. Il ne reviendra jamais en Russie jusqu’à sa mort à Paris en 1872.

Union et postérité

Paul Kisseleff avait épousé Sofia Potocki fille du comte polonais Stanislaw Szczęsny Potocki. Après la mort de leur fils unique en bas âge, le général Kisseleff n’obtient jamais du tsar l’autorisation de divorcer mais il vécut pourtant avec une noble roumaine Zoé Vacarescu[3] rencontrée à Bucarest qui lui donna six enfants illégitimes dont: Vladimir, Constantin Alexandrina et Elena.

Notes et références

  1. R.W Setton-Watson Histoires des Roumains PUF Paris 1937 p. 177 Paul Kisseleff était un homme de caractère élevé aux vues larges singulièrement compétent et plus semblable à un philosophe français de l’école de Voltaire et Diderot qu’à un général russe à qui le moins éclairé de tous les tsars avait confié le gouvernement d’un province conquise arriérée
  2. Kissellef esprit large, caractère droit fait preuve d’une activité et d’une force de travail véritablement hors ligne selon Alexandru Dimitrie Xenopol.
  3. qui était elle même mariée avec le prince Alexis Kirilovitch Bagration

Sources

  • Nicolas Piccolos Paul Kisseleff et les Principautés de Valachie et de Moldavie Editieur Firmin Didot Paris , 1841.
  • Alexandru Dimitrie Xenopol Histoire des Roumains de la Dacie trajane : Depuis les origines jusqu'à l'union des principautés Tome II de 1633 à 1859 . Éditeur Ernest Leroux Paris (1896).
  • Jean Michel Cantacuzène, Mille ans dans les Balkans, Éditions Christian (1992) (ISBN 2-86496-054-0)

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