- Moldavie (principauté)
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Région de Moldavie
Pour les articles homonymes, voir Moldavie (homonymie).Moldavie
Région historique
500 ans entre 1359 et 1859{{{légende}}} Subdivisions actuelles {{{divisions}}} Villes {{{villes}}} Chronologie Fondation en 1359 par Bogdan Ier 1538 : Vassale de l'Empire Ottoman mais garde son autonomie
1600 : Union avec la Principauté de Transylvanie et la Valachie
1714 : Nomination de princes phanariotes
1775 : Annexion autrichienne de la région alors nommée Bucovine
1812 : Annexion russe de la moitié orientale alors nommée Bessarabiefusion de la partie occidentale avec la Valachie pour former la Roumanie Souverains Alexandre le Bon
Étienne ou Stéphane le Grand
Petru Rareş
Michel le Brave
Démètre Cantemir
Alexandru Ioan CuzaPopulations Moldaves roumanophones (citoyens roumains : 98% en Moldavie roumaine, moldaves : 63% en république de Moldavie, ou ukrainiens : 8% dans les régions ukrainiennes)
Gök-Oguz ou Gagaouzes
Ukrainiens
Russes
Bulgares
Juifs
RomsLa Moldavie (en roumain : Moldova) est une région historique et géographique (en jaune sur la carte), ancienne principauté d'Europe partagée actuellement entre la Roumanie, la République de Moldavie et l'Ukraine.
Sommaire
Diverses appellations pour une même région
Article détaillé : Étymologie de Moldavie.Le pays moldave a été habité dans l'antiquité par les Daces, ce qui a fait supposer que son nom dérivait des mots daces molta (beaucoup) ou molo (boue) et dava (cité). On a aussi avancé comme origine le mot "molift" ou "molid" désignant en roumain l'épicéa. Enfin, il existe une légende médiévale qui raconte que le voïvode Dragoş, fondateur de l'état moldave, aurait eu une chienne nommée "Molda" qui se serait noyée dans la rivière, désormais appelée "Moldova", ainsi que le pays.
L’hypothèse la plus probable est que le nom de la principauté fondée par le prince Dragoş, venu du Maramureş voisin, et qui en effet désigne aussi la rivière Moldova, dérive de l'ancien germanique Mulda qui signifie "creux", "mine", ce qui est aussi le sens du nom roumain "Baia", nom de la capitale de Dragoş. On sait que des mines y étaient exploitées par des maîtres allemands, et l'on retrouve Mulda en Saxe et en Bohême. Les noms historiques du pays sont "Moldova" en roumain, "Moldva" en magyar, "Moldavie" en français, "Moldau" en allemand et "Moldavia" dans plusieurs langues telles que l'anglais ou l'espagnol. Toutefois, des néologismes sont apparus depuis l'indépendance de la République de Moldavie voisine pour désigner cet état, dont le nom officiel est également "Moldova", mais que les Allemands appellent désormais "Moldawien" tandis que les anglo-saxons et l'ONU utilisent "Moldova" tel quel, sans le traduire. En français, depuis la directive Juppé, "Moldavie" et "Moldova" sont également usités.
Mais par le passé, la principauté a aussi été nommée Valachie orientale, Bogdano-Valachie et même Bogdanie d'après le nom du voïvode Bogdan. Une Valachie désigne en ancien français (et dans les autres langues européennes: Walachei, Wallachia, Vlachföld, Valachia...) une principauté roumanophone: la Valachie intérieure était la Transylvanie (intérieure au royaume hongrois) et l'Hongro-Valachie ou Valachie extérieure était l'actuelle Valachie (située au sud-est et à l'extérieur de la Hongrie), principauté elle-même divisée en Grande-Valachie (Munténie) et Patite-Valachie (Olténie). Le nom de Valaques désignait à l'étranger les populations à parler roman dans ces régions, jusqu'à ce qu'Émile Ollivier et Élisée Reclus proposent avec succès le nom de "Roumains". D'autres appellations de la même famille sont la Valachie morave (district de bergers roumanophones dans l'est de l'actuelle République tchèque), et la Valachia meridionalis sive graeca (pays des Aroumains dans l'actuelle Macédoine)[1].
A partir du XVe siècle, la Moldavie est divisée en Ţara de Sus ("Haut-Pays"), comprenant la future Bucovine, et Ţara de Jos ("Bas-Pays"). Les capitales du pays ont été successivement Baia et Siret au XIVe siècle, Suceava et Iaşi au XVIe siècle. En 1484 les Turcs s'emparent des rivages danubiens et maritimes de la Moldavie, nommés Bessarabie depuis que les voïvodes Basarab de Valachie en avaient chassé les tatars (en 1328). Lorsqu'en 1812 la Russie annexe la moitié orientale de la Moldavie entre Prut et Dniestr, ils utilisent ce nom de Bessarabie pour désigner l'ensemble du territoire annexé, aujourd'hui partagé entre l'Ukraine et la République de Moldavie.
Article détaillé : Histoire de Moldavie.Géographie
La région de Moldavie, considérée souvent lors de sa plus grande expansion au XVe siècle par le territoire de la Moldavie historique, était limitée:
- à l'ouest par les Carpates avec la Transylvanie,
- au nord et à l'est par le fleuve Dniestr et son affluent la rivière Ceremuş, avec la Pologne, la Lituanie et les Tatars de Crimée,
- au sud-est par le Danube et la Mer Noire (où elle possédait l'Île des Serpents),
- au sud-ouest par les rivières Siret et Milcov avec la Valachie.
Les capitales du pays ont été successivement Baia et Siret au XIVe siècle, Suceava et Iaşi au XVIe siècle. Les voïvodes ont élevé les citadelles défensives de Suceava, Hotin, Soroca, Tighina et Cetatea-Albă que l'on peut encore voir aujourd'hui.
À partir du XVe siècle, la Moldavie est divisée en : Ţara de sus (le Haut-Pays: ţinuturi (districts) de Cernăuţi, Câmpulung, Suceava, Neamţ, Roman, Cotnari, Dorohoi, Hârlău, Iaşi, Hotin, Soroca, Orhei et Lăpuşna), et Ţara de jos (le Bas-Pays: districts de Bacău, Putna, Vaslui, Tutova, Tecuci, Fălciu, Covurlui, Tigheciu, Tighina, Chilia et Cetatea-Albă).
La Moldavie a perdu successivement:
- ses ports danubiens et maritimes en 1484 face aux Turcs Ottomans;
- le quart sud-est de son territoire avec Tighina (Bender) en 1538, également face aux Turcs qui y ont installé des Tatars et appelèrent cette région Bucak (la « Marche »);
- le pays de Hotin en 1713, toujours au profit des Ottomans;
- le quart nord-ouest de son territoire en 1775 face aux Autrichiens, qui le nomment alors Bucovine;
- la moitié est de son territoire en 1812 face à la Russie, qui la nomme alors Bessarabie.
Avant 1812, Bessarabie ne désignait pas toute la Moldavie orientale, mais seulement ses rivages danubiens et maritimes, connus aussi sous le nom turc de Boudjak. Cette région côtière a d'abord fait partie de la Valachie au temps de Basarab Ier. La Moldavie a hérité de cette région après Bogdan Ier, lorsque Cetatea Albă est reprise aux Tatars. Ainsi, Roman Ier portait pour la première fois le nom de « Seigneur (prince) depuis les montagnes jusqu'à la mer ».
La population autochtone, les Moldaves romanophones, s'est maintenue en proportion de 97 % dans 46 % du territoire de l'ancienne Principauté de Moldavie, appartenant aujourd'hui à la Roumanie, en proportion de 62 % dans 36 % du territoire de l'ancienne Principauté de Moldavie, appartenant aujourd'hui à la République de Moldavie, et en proportion de 8 % dans 18 % du territoire de l'ancienne Principauté de Moldavie, appartenant aujourd'hui à l'Ukraine. Soit environ huit millions et demi d'habitants sur onze, pour l'ensemble de l'ancienne Principauté.
Gentilés
Depuis le XIXe siècle, il y a une divergence de vues politique concernant le sens du Gentilés "Moldave" entre les autorités roumaines et celles de la Russie, de l'URSS et de la république de Moldavie voisine. Le sens défini par l'Empire russe, par l'URSS et depuis 1991 par la République de Moldavie fait de "Moldave" une ethnie, en lui déniant son caractère roumanophone. Le sens défini par la Roumanie fait de "Moldave" une appartenance purement géographique (concernant aussi bien la Moldavie roumaine que la Moldavie indépendante), qui n'empêche pas son caractère roumanophone, comme c'est aussi le cas des populations roumanophones de Transylvanie, du Banat, de la Dobrogée, de la Valachie.
En somme les habitants de la région roumaine de Moldavie peuvent être à la fois moldaves et roumains, tandis que les roumanophones de la république de Moldavie et d'Ukraine doivent choisir entre être moldaves ou roumains.
Les linguistes scientifiques, qui se réfèrent à la notion d'isoglosse, ne reconnaissent qu'une langue: le daco-roumain, qu'il fut nommé "roumain" en Roumanie, ou "moldave" en République de Moldavie. Les autorités de cette dernière, par l'article 12 de la constitution, récusent cette définition scientifique, quitte à empêcher la majorité des habitants de la République de Moldavie de développer librement leur culture par delà les frontières de l'état (comme le font les minorités russe, ukrainienne, bulgare ou Gagaouze), et quitte à bloquer le rapprochement de la République de Moldavie avec l'Union Européenne (car la Roumanie a annoncé qu'elle ne ratifiera aucun document niant la roumanophonie de l'ensemble des Moldaves, citoyens roumains ou non).
Notes
- ↑ Ion Ciortan, Măriuca Radu, Octavian Ion Penda, Descriptio Romaniae (cartographie), Musée national des anciennes cartes et livres, R.a. Monitorul oficial, Bucarest 2004
Voir aussi
- Moldaves
- Histoire de Moldavie
- Liste des souverains de Moldavie
- Bucovine
- Bessarabie
- Bugeac
- République de Moldavie
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