Lucayens

Lucayens

Les Lucayens étaient les tout premiers habitants des Bahamas avant larrivée des Européens. Ils constituaient une branche des Taïnos qui occupaient à lépoque la plus grande partie des ïles Caraïbes. Les Lucayens ont été les premiers habitants des Amériques rencontrés par Christophe Colomb. Les Espagnols ont commencé à venir capturer les Lucayens pour les utiliser comme esclaves seulement quelques années après larrivée de C. Colomb, si bien quils avaient quasiment disparu des Bahamas en 1520.


Le nom « Lucayen » vient de lespagnol Lucayos, dérivé lui-même du taíno Lukku-Cairi (appellation par laquelle ces populations se désignaient elles-mêmes) et signifie « gens des îles ». (Le mot taïno désignant une île, cairi est devenu cayo en espagnol, cay ou key en anglais, et caye en français.


Il semblerait que des crânes et des objets artisanaux dans le style de fabrication des peuples Ciboney aient été trouvés sur lîle dAndros mais, si effectivement des Ciboney ont occupé les Bahamas avant les Lucayens, ils non laissé aucune trace de leur passage. Certains sites archéologiques qui pourraient appartenir à des peuples Ciboney ont été découverts dans dautres régions des Bahamas, mais le seul à avoir été soumis à la datation par le carbone 14 date du milieu ou de la fin XIIe siècle, contemporains donc de loccupation des îles par les Lucayens[1].


Le journal de bord de Christophe Colomb est notre seule source dinformation basée sur une observation directe des Lucayens. Dautres informations sur les coutumes des Lucayens ont été obtenues grâce à des fouilles archéologiques et à des comparaisons avec ce que lon sait de la culture Taïno à Cuba et Hispaniola. Les Lucayens se distinguaient des Taïnos de Cuba et dHispaniola par la taille de leurs maisons, lorganisation et lemplacement de leurs villages, les ressources naturelles quils utilisaient, et les matériaux employés pour leurs poteries[2].



Sommaire

Origine et implantation

Carte des Bahamas (sans les îles Turques-et-Caïquesou Turks-et-Caïcossituées à lest de Great Iguana, à lextérieur du cadre de la carte, en bas à droite).


Quelque part entre les années 500 et 800, les Taïnos ont commencé à effectuer la traversée en pirogues monoxyles (creusées dans un seul tronc darbre), depuis Hispaniola et / ou Cuba jusquaux Bahamas. On suppose que les plus anciennes migrations sont venues dHispaniola (de nos jours Haïti-République Dominicaine) vers les îles Caïques, dHispaniola ou de lest de Cuba vers lîle de Grande Inagua (Great Inagua) et du centre de Cuba vers lIle Longue (Long Island) au centre des Bahamas. Les sites de peuplement des îles Caïques diffèrent de ceux que lont trouve dans le reste des Bahamas, mais ressemblent par contre à ceux dHispaniola, liés à lorganisation sociale classique Taïno regroupant plusieurs villages ou communautés sous lautorité dun chef suprême (chefferie) apparue après 1200. William Keegan avance lhypothèse que les sites des îles Caïques représentent donc une implantation postérieure à 1200, par des Taïnos venus dHispaniola à la recherche du sel des marais salants de lîle. Great Inagua est plus proche à la fois dHispaniola (90 km) et de Cuba (80 km) que toutes les autres îles des Bahamas, et les sites de Great Inagua contiennent de grandes quantités de poteries en sable trempé (porté à haute température et rapidement refroidi), importées de Cuba et / ou dHispaniola, alors que les sites des autres îles des Bahamas contiennent plutôt des poteries à base de coquillages (Palmetto Ware), fabriquées sur place selon la même technique. Même si C. Colomb mentionne lexistence dun commerce, par pirogue, entre Cuba et Long Island, celui-ci supposait une traversée dau moins 260 km en pleine mer, quand bien même la plus grande partie du trajet se faisait dans les eaux très peu profondes du Grand Banc des Bahamas. De plus, les Taïnos nont probablement pas atteint le centre de Cuba avant le début des années 1000, et il nexiste aucune preuve attestant quil sagisse du premier itinéraire de la migration dorigine vers les Bahamas[3].


À partir dune première colonisation de lîle de Great Inagua, les Lucayens ont essaimé dans toutes les îles des Bahamas en lespace denviron 800 ans, entre les années 700 et 1500, leur population avait atteint le nombre denviron 40.000. Leur densité de population à larrivée des Européens était plus importante vers le sud de la région centrale des Bahamas, et allait en diminuant vers le nord, montrant une durée dimplantation de plus en plus courte au fur et à mesure quon va vers les îles septentrionales. Les lieux de peuplement Lucayen reconnus se limitent aux dix-neuf plus grandes îles de larchipel, ou à des cayes plus petites situées à moins dun kilomètre de celles-ci. Keegan avance lhypothèse dun itinéraire migratoire vers le nord à partir de Great Inagua vers les îles Acklins et Croocked, et de jusquà Long Island. À partir de Long Island, lexpansion se serait étendue à la Caye du Rhum (Rum Cay) et à San Salvador à lest, à lIle du Chat (Cat Island) au nord, et aux îles de la Grande et la Petite Exuma (Great and Little Exuma) à louest. Depuis Cat Island, lexpansion sest poursuivie sur Eleuthera, à partir de laquelle ont été atteintes lîle de la Nouvelle Providence (New Providence) et Andros vers louest, ainsi que les îles de Grand et Petit Abaco et de la Grande Bahama vers le nord. Des emplacements de villages lucayens ont également été mis au jour sur Mayaguana, à lest des îles Acklins, et sur la caye de Samana, au nord des Acklins. Il existe également des implantations de villages dans le îles Caïques de lest, du centre, et du nord, ainsi quà Providenciales (îles Caïques), dont au moins une partie est attribuée par Keegan à une vague postérieure démigration venue dHispaniola. La densité de population dans lextrême sud des Bahamas restait faible, probable conséquence dun climat plus sec dans ces régions (moins de 800 mm de pluie annuelle sur Great Inagua et les îles Turques-et-Caïques, et à peine plus sur les îles Acklins, Crooked et Mayaguana.)[4].


En se basant sur les noms lucayens des îles, Granberry et Vescelius avancent lhypothèse de deux origines différentes de colonisation : lune à partir dHispaniola vers les îles Turques-et-Caïques, puis par les îles Mayaguana, Acklins et Crooked jusquà Long Island et les deux Exuma ; lautre à partir de Cuba, par les îles de Grande Inagua, Petite Inagua et Crooked également jusquà Long Island et les Exuma. Granberry et Vescelius affirment également quaux environs des années 1200, les îles Turques-et-Caïques ont été à nouveau colonisées à partir dHispaniola, devenant alors une branche de la culture et de la langue Taïno classique et cessant dêtre lucayennes[5].



Culture apparentées

Les Lucayens faisaient partie de la vaste famille des Taïnos des Grandes Antilles. Les Lucayens, de même que les Taïnos de Jamaïque, de la plus grande partie de Cuba et de certaines régions de louest dHispaniola sont considérés comme un sous-famille culturelle et langagière des Sub-Taïnos, Taïnos Occidentaux, ou Taïnos Ciboney. Keegan considère toute distinction entre Lucayens et Taïnos Classiques (originaires dHispaniola et de lest de Cuba) comme franchement arbitraire. Les Lucayens vivaient au sein dunités politiques plus petites (simples chefferies de plusieurs villages), comparées aux structures politiques plus complexes dHispaniola, leur langue et leur culture présentaient des différences, mais ils nen restent pas moins des Taïnos , même sils constituent une sorte d’ « hinterland » dans le vaste ensemble Taïno. Les Lucayens faisaient partie du réseau commercial qui opérait dans toute la mer des Caraïbes. C Colomb a observé des activités commerciales par pirogue entre Long Island et Cuba. Un morceau de jadéite trouvé à San Salvador semble provenir du Guatemala, daprès des analyses chimiques déléments trace[6].


Type morphologique

Christophe Colomb trouvait que les Lucayens ressemblaient aux Guanches des îles Canaries, en partie parce que leur couleur de peau était intermédiaire entre celle des Européens et celle des Africains. Les Lucayens étaient décrits comme beaux, élégants, bien proportionnés, doux, généreux et pacifiques. Ils vivaient en général presque totalement nus. Pierre Martyr d'Anghiera dit que les femmes lucayennes étaient tellement belles que des hommes d’ « autres pays » venaient dans les îles pour les approcher. Après la puberté, les femmes portaient de courtes jupes de coton, et les hommes portaient éventuellement des pagnes faits de feuilles tressées ou de coton. Certaines personnes portaient des bandeaux autour de la tête ou de la taille, des plumes, des os et, à loccasion, des bijoux aux oreilles et aux narines. Ils étaient souvent tatoués, et se peignaient des motifs sur le corps et / ou le visage. Ils pratiquaient également laplatissage du crâne. Ils avaient les cheveux noirs et raides, quils portaient généralement courts, sauf une mèche à larrière qui nétait jamais coupée. C. Colomb raconte avoir vu des cicatrices sur le corps de certains hommes, dont on lui expliquait quelles provenaient de tentatives de capture par des hommes venus dautres îles[7].


Coutumes

La société lucayenne était basée sur la descendance par la lignée maternelle, coutume typique de la culture Taïno dans son ensemble. Les Espagnols mentionnent que les femmes résidaient dans la famille de leur mari, mais Keegan prétend quil ne sagissait pas stricto sensu de résidence patrilocale, mais plutôt dhabitat dans la maisonnée de loncle du mari (résidence avunculocale)[8].


Habitations

Les Lucayens, comme les autres Taïno, vivaient à plusieurs familles sous le même toit. La description des maisons lucayennes fournie par les Espagnols rejoint celle des maisons utilisées par les Taïnos dHispaniola et de Cuba : de forme circulaire comme une tente ronde, hautes, formées de poteaux et de chaume, avec une ouverture au sommet pour laisser sortir la fumée. C. Colomb décrit des maisons lucayennes propres et bien balayées. Elles étaient meublées de sortes de hamacs en coton tissé, qui servaient de lit ou de mobilier, et étaient utilisées essentiellement pour dormir. Chaque maison abritait une famille au sens large. Aucune information ne nous est parvenue sur la taille des maisons lucayennes, mais Keegan considère comme raisonnable une estimation denviron 20 personnes par maison, équivalente à celles des communautés Taïnos de Cuba avant les Européens. Bien que ceci ne soit pas mentionné pour les maisons lucayennes, celles de Cuba étaient décrites comme ayant deux portes. Les villages typiques des populations du Taïno Classique à Hispaniola et dans lest cubain étaient formés de maisons disposées autour dune place centrale, et souvent situés le long de rivières avec accès direct à de bonnes terres cultivables. Les villages lucayens, eux, étaient linéaires, le long des côtes, souvent situées sur la face de lîle sous-le-vent, mais aussi de lautre côté chaque fois quune baie prolongée dun cordon littoral offrait un abri contre le vent[9].


Alimentation

Les Lucayens cultivaient des plantes à racines comestibles, chassaient, pêchaient, et pratiquaient la cueillette. La principale culture des Lucayens était le manioc (cassava). Des récits espagnols relatent que les Taïnos cultivaient aussi des patates douces, des tubercules de Taro, des rhizomes darrow-root, des topinambours, des ignames, des arachides, des haricots, et divers cucurbitacées. Les Lucayens ont probablement emporté avec eux la plupart, ou la totalité, de ces cultures en partant vers les Bahamas. Le maïs navait été introduit dans les Grandes Antilles que peu de temps avant larrivée des Espagnols, et ne représentait quune faible proportion de lalimentation des Taïnos, comme probablement des Lucayens. Il est probable que les Lucayens cultivaient la papaye et lananas, et récoltaient la goyave sauvage, labricot-pays, la quénette et le tamarin[9].


Il existait peu danimaux terrestres à chasser dans les Bahamas : des hutias (gros rongeurs), des iguanes, des petits lézards, des crabes terrestres et des oiseaux. Les Lucayens avaient des chiens et élevaient des canards de Barbarie, mais seul les chien sont mentionnés par les premiers observateurs ou retrouvés sur les sites. Moins de douze pour cent de la viande consommée par les Lucayens étaient fournie par des animaux terrestres, pour les trois-quarts iguanes et crabes. Plus de 80% des protéines animales de lalimentation lycayenne étaient fournies par les poissons, dont la quasi totalité se nourrissait dalgues et / ou de coraux. Les tortues de mer et les mammifères marins (le phoque moine des Caraïbes et le marsouin) ne représentaient quune très faible proportion des protéines animales consommées par les Lucayens. Léquilibre de leur alimentation était assuré pas la consommation de mollusques marins[10].


Autres cultures

Les Lucayens cultivaient le coton (cotonnier créole à longues fibres) et le tabac, et utilisaient dautres plantes dont les agaves, les furcraea (sortes de yuccas à feuilles non piquantes) et les hibiscus pour la production de fibres textiles utilisées dans la fabrication des filets de pêche. Lun des marins de C. Colomb reçu 12 kg de coton lors dun troc avec un seul Lucayen de Guanahani (San Salvador). Bien quil nait jamais vu les Luvcayens utiliser du tabac, C. Colomb a noté quils faisaient le commerce dun type de feuilles auxquelles ils attribuaient de la valeur. Le Bixa (plante riche en béta-carotène) fournissait une substance utilisée pour les peintures corporelles rougeâtres, et le jagua (Genipa, Mamoncillo ou Quenettier) pour les tatouages noirs[11].


Artisanat

Les Lucayens creusaient des pirogues dans des troncs darbres, et utilisaient le bois pour fabriquer des lances, des bols, et des tabourets destinés aux cérémonies rituelles. Des instruments pour tailler la pierre, des outils tranchants et des grattoirs étaient importés de Cuba ou Haïti. La plus grande partie des poteries étaient de type Palmetto Ware (comprenant du coquillage brûlé réduit en poudre) y compris les poteries rouges dAbaco et celles des îles Crooked. Elles étaient fabriquées sur place à base dargile rouge locale mélangée à de la coquille de conque brûlée. Les poteries de type Palmetto Ware nétaient généralement pas décorées. Il nexiste pas de différences de fabrication qui permettent de dater ou de classer chronologiquement les poteries Palmetto Ware. Certaines poteries à base de sable chauffé à haute température (en général moins dun pour cent des tessons trouvés sur lensemble des Bahamas, et environ dix pour cent de ceux trouvés sur les îles Caïques) étaient importées de Cuba et / ou dHaïti. Les Lucayens fabriquaient des hameçons à partir dos ou de coquillages, et des pointes de harpons en os. Ils nutilisaient probablement pas les arcs et les flèches. La première fois que les Espagnols mentionnent avoir vu des Indiens utiliser des arcs et des flèches, cétait dans la baie de Samana, au nord-est dHispaniola[12].



Premiers contacts entre Espagnols et Lucayens

En 1492, Christophe Colomb quitte lEspagne avec trois navires, à la recherche dune route directe vers lAsie. Le 12 octobre 1492, il atteint une île des Bahamas, événement longtemps considéré comme la « découverte de lAmérique ». Cette première île explorée par C. Colomb était appelée Guanahani par les Lucayens et San Salvador par les Espagnols. La localisation exacte de la première escale de C. Colomb en Amérique reste une question controversée, mais de nombreux spécialistes acceptent lidentification par Samuel E. Morison de ce quon appelait à lépoque lîle Watling comme étant la San Salvador de Colomb. Cette île Watling est aujourdhui officiellement rebaptisée San Salvador. Lhypothèse de Luis Marden, qui voudrait identifier Guanahani à lîlot de Samana (au centre de Bahamas), est la principale théorie concurrençant celle de lîle Watling. C. Colomb a exploré plusieurs autres îles des Bahamas, à la recherche dor, avant de continuer sa route vers Cuba[13].


C. Colomb a passé plusieurs jours à parcourir dautres îles des environs : Santa Maria de la Conception, Fernandina et Saomete. Les Lucayens de San Salvador avait dit à Colomb quil pouvait trouver un « roi » qui avait beaucoup dor dans le village de Samaot, également orthographié Samoet, Saomete, ou Saometo : les chef Taïnos et leurs villages portaient souvent les mêmes noms. Keegan suggère que les confusions orthographiques viendraient soit dune différence de déclinaison du nom selon que celui-ci désigne le chef ou le village, soit simplement des difficultés de Colomb à comprendre le langage lucayen. C. Colomb a passé trois jours à faire des allers-retours le long de la côte à la recherche de Samaot. À un moment donné, il a essayé datteindre Samaot en piquant droit vers lest, mais les eaux étaient trop peu profondes, et il a eu limpression que contourner lîle était « très long ». Keegan a conclu que cette description correspond à lensemble formé par les îles Acklin et Crooked, pour quun bateau du côté ouest puisse voir la côte occidentale des Acklins au-delà de la baie dAcklins, se trouvait un village étalé sur environ six kilomètres de côte[14].


Amerigo Vespucci a passé presque quatre mois dans les Bahamas en 1499-1500. Son carnet de bord de lépoque est vague, peut-être parce quil était en train dempiéter sur les territoires découverts par C. Colomb (qui restaient à lépoque sous le monopole de celui-ci). Il se peut que dautres incursions espagnoles non répertoriées aient eu lieu aux Bahamas : naufrages ou captures desclaves. Des cartes marines publiées entre 1500 et 1508 semblent montrer des détails des Bahamas, de Cuba, et du continent nord-américain qui nont été officiellement connus que bien plus tard. Des produits de lartisanat européen de cette période ont été retrouvés à San Salvador, sur les îles Caïques, lIle Longue, la petite Exuma, les îles Acklins, Conceptin Island, et lîlot de Samana. Ce qui ne prouve en rien une présence espagnole sur ces îles, dans la mesure ces objets ont parfaitement pu être dispersés par le commerce entre les Lucayens eux-mêmes[15].



Déportation

Rien dans les Bahamas ne présentait dintérêt pour les Espagnols, si ce nest les Lucayens. C. Colomb en a capturé plusieurs à San Salvador et Santa Maria de la Conception. Deux dentre eux ont réussi à séchapper, mais Colomb a ramené les autres en Espagne au retour de son premier voyage. Vespucci a ramené 232 Lucayens comme esclaves en Espagne en 1500. Lexploitation des populations autochtones dHispaniola comme main-dœuvre par les Espagnols a rapidement abouti à une telle réduction de la population que le Gouverneur dHispaniola a été amené à se plaindre à la couronne espagnole. En 1509 Ferdinand II d'Aragon a ordonné limportation dIndiens à partir des îles voisines pour compenser les pertes dHispaniola, et les Espagnols se sont mis à capturer les Lucayens des Bahamas pour les faire travailler à Hispaniola. Dans un premier temps, le prix de vente dun Lucayen était dà peine quatre pesos or à Hispaniola, mais lorsquon sest rendu compte que les Lucayens savaient plonger pour pêcher les conques, les prix sont montés à 100 ou 150 pesos or, et les Lucayens ont été envoyés dans lîle de Cubagua comme pêcheurs de perles. En moins de deux ans, le sud des Bahamas sest trouvé en grande partie dépeuplé. Jusquà un total de 40.000 Lucayens avaient peut-être déjà été déportés par les Espagnols avant 1513. Carl O. Sauer parle de lexpédition au cours de laquelle Ponce de Leon aurait « découvert » la Foride comme dune simple « recherche desclaves au-delà dîles désertes. »[16]. Quand les Espagnols ont décidé dévacuer les derniers Lucayens vers Hispaniola en 1520, ils nont réussi à en trouver que onze dans toutes les Bahamas. À partir de cette époque, les Bahamas sont restées inhabitées pendant 130 ans[17].


Notes

  1. Craton:17
    Granberry and Vescelius:46
    Keegan:3
  2. Craton:19−20
    Keegan:183
  3. Craton:17
    Keegan:48-62
  4. Keegan:25, 54-58, 86, 170-173
  5. Granberry and Vescelius:80-86
  6. Granberry and Vescelius:14, 38, 43
    Keegan:104, 162, 203
  7. Albury:14-16
    Craton:17, 18, 20-21
    Sauer:31-32
  8. Keegan:91, 102-103
  9. a et b Craton:20
    Keegan:124126
  10. Craton:25
    Keegan:126127
  11. Keegan:225
    Sauer:56, 61
  12. Albury:1718
    Craton:20, 25
    Granberry and Vescellus:43
    Keegan:5253, 77
    Sauer:31.
  13. Albury:2133
    Craton:2837
    Keegan:175187
    Sauer:2425
  14. Keegan:187201
  15. Keegan:202203, 207, 212213
  16. Sauer:160
  17. Albury:3437
    Craton. pp. 3739
    Keegan:212213, 220223
    Sauer:159160, 191


References

  • Albury, Paul. (1975) The Story of the Bahamas. MacMillan Caribbean. ISBN 0-333-17131-4
  • Craton, Michael. (1986) A History of the Bahamas. San Salvador Press. ISBN 0-9692568-0-9
  • Granberry, Julian & Gary S. Vescelius. (2004) Languages of the Pre-Columbian Antilles. The University of Alabama Press. ISBN 0-8173-5123-X
  • Keegan, William F. (1992) The People Who Discovered Columbus: The Prehistory of the Bahamas. University Press of Florida. ISBN 0-8130-1137-X
  • Carl Sauer. (1966; Fourth printing, 1992) The Early Spanish Main. University of California Press. ISBN 0-520-01415-4



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Lucayens de Wikipédia en français (auteurs)

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