- Ligne de Veynes à Briançon
-
Ligne
Veynes - BriançonPays France Villes desservies Veynes, Gap, Embrun, Briançon Historique Mise en service 1875 - 1884 Concessionnaires PLM (1857 - 1938)
SNCF (1938 - 1997)
RFF (à partir de 1997)Caractéristiques techniques Numéro officiel 915 000 Longueur 107,554 km Écartement Voie normale (1,435 m) Pente ou rampe maximale 25 ‰ Nombre de voies Voie unique
(Anciennement 2 sauf de Chorges à Embrun et de Largentière à Prelles)Trafic Propriétaire RFF Exploitant(s) SNCF Trafic Corail, TER Schéma de la ligne Schéma de la ligne LégendeLigne Lyon-Perrache - Marseille-St-Ch. (via Grenoble) vers Lyon Ligne Livron - Aspres-sur-Buëch vers Livron 233,413 Aspres-sur-Buëch (761m) 233,576 233,860 Pont sur le Buëch (80m) 234,856 Tunnel du Pignon (205m) Ligne Lyon-Perrache - Marseille-St-Ch. (via Grenoble) vers Marseille 235,965 Bif du Poteau-Saint-Luc 240,048 Veynes-Dévoluy (814m) 246,655 Montmaur (873m) 252,111 Pont de la Barque sur le Petit Buëch (28m) 252,292 La Roche-des-Arnauds (932m) 256,308 La Freissinouse (974m) 261,139 Viaduc de la Selle (204m) 261,263 Galerie de la Selle (42m) 266,094 Pont sur la Bonne (28m) 266,326 Gap (744m) 275,640 La Bâtie-Neuve - Le Laus (855m) 282,455 Chorges (858m) 284,619 Origine de la déviation de 1960 Viaduc de Pralong ou des Moulettes Ligne Chorges - Barcelonnette (jamais achevée) vers Barcelonnette Tunnel du Grand-Pré (noyé) 285,711 Tunnel de la Treille (561m) Tunnel (noyé) 287,147 Tunnel de Charrières (317m) 288,230 Prunières nouvelle halte (818m) 289,675 Prunières gare noyée (736m) Viaduc de Thubaneau (noyé) 291,717 Viaduc du Riou-Bourdou (223m) 293,747 Savines nouvelle gare (792m) 295,053 Savines gare noyée (765m) 294,084 Viaduc du Réallon (144m) 294,663 Tunnel de Serre-Turin (179m) Tunnel de Bassonne (noyé) (857m) 297,317 Tunnel de l'Estrée (297m) 297,7xx Viaduc de l'Estrée (98m) Tunnel des Champannes (partiellement noyé) (959m) 297,781 Tunnel du Villaret (948m) 299,141 300,421 Raccordement chaînage ancien et nouveau tracés 301,254 Viaduc du ravin du Merdanel (50m) 304,491 Embrun (871m) 305,045 Viaduc de Pontfrache (156m) 305,3xx Tunnel de Saint-Surnin (80m) 307,831 Viaduc du Bramaffan (182m) 310,334 Châteauroux (Hautes-Alpes) (928m) 311,564 Viaduc du Rabioux (38m) 314,115 Tunnel de Gorsas (37m) 314,303 Tunnel de Serre-de-Buis (57m) 316,318 Saint-Clément (872m) 320,045 Pont sur la Durance (50m) 321,194 Montdauphin-Guillestre (889m) 325,030 Saint-Crépin (904m) 328,920 La Roche-de-Rame (929m) 333,229 Pont des Eyssards (Durance) (55m) 335,449 L'Argentière-les Écrins (976m) 336,613 Tunnel de Coul (152m) 337,551 Tunnel des Jacquons (451m) 338,161 Tunnel d'Encombrouze (447m) 338,777 Tunnel des Celses (351m) 339,219 Viaduc du Combal (140m) 339,287 Tunnel des Abries (242m) 340,177 Tunnel de Saint-Hippolyte (778m) 343,602 Prelles (1 152m) 345,074 Pont sur la Durance (33m) 348,464 Pont suisse (sur la Cerveyrette) (48m) 348,882 Briançon (1 204m) 349,335 Heurtoir Origine du chaînage : Lyon-Perrache via Grenoble modifier La ligne Veynes - Briançon est la seule voie ferroviaire d'accès au Gapençais et au Briançonnais. Elle s'embranche à Veynes sur la ligne Lyon-Perrache - Marseille-Saint-Charles (via Grenoble), dessert Gap et Briançon, respectivement préfecture et sous-préfecture des Hautes-Alpes.
Elle constitue la ligne 915 000 du réseau ferré national.
Sommaire
Historique
Une ligne de Gap à la frontière sarde par Briançon avait été concédée à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (P.L.M.) par un décret du 19 juin 1857. Toutefois une clause spécifiait que le délai de réalisation des travaux (normalement 8 ans à partir du décret de concession définitif) ne courrait qu'à partir du moment où auraient été notifiées les dispositions prises par le gouvernement sarde pour réaliser sur son territoire le raccordement entre Suse (Italie) et la frontière française. Faute d'un accord sur le tracé entre Suse et Briançon, et surtout en raison des événements de 1870-1871, la concession définitive, mais limitée au tronçon Gap - Briançon, fait l'objet du décret du 3 juillet 1875.
Le tronçon de Veynes à Gap a été concédé à la même compagnie par la convention du 3 juillet 1875 (la concession portait sur Grenoble - Gap).
Les mises en service sont intervenues aux dates suivantes :
- Veynes - Gap : 1er février 1875 (voie unique) ;
- Gap - Embrun : 10 juillet 1883 (double voie de Gap à Chorges et voie unique de Chorges à Embrun) ;
- Embrun - Montdauphin : 12 juillet 1883 (double voie) ;
- Montdauphin - l'Argentière : 15 septembre 1884 (double voie) ;
- L'Argentière - Briançon : 15 septembre 1884 (voie unique).
Une 2e voie sera posée entre Veynes et La Freissinouse le 28 mars 1883 et entre La Freissinouse et Gap le 6 février 1893.
La construction du barrage de Serre-Ponçon, sur la Durance, a entraîné la reconstruction de la ligne sur une longueur d'environ 15 km entre Chorges et Embrun pour remplacer le tronçon qui allait être submergé. Cette déviation dont les travaux ont débuté en 1956 a été mise en service en 1960. L'ancien tracé devient partiellement visible lors des vidanges décennales pour l'entretien du barrage. L'amorce de la ligne Chorges - Barcelonnette, jamais achevée, au lieu-dit « Chanteloube » devient, elle aussi, visible à cette occasion.
Description de la ligne
Tracé - Parcours
Après avoir quitté la gare de Veynes-Devoluy à 815 m d'altitude, la voie s'élève dans la large vallée du petit Buech, aux versants boisés, qu'elle quittera après l'avoir franchie à La Roche-des-Arnauds. Une rampe de 17 ‰ conduit à la gare de La Freissinouse (altitude 974 m). De là, une pente continue de 25 ‰ sur 10 km conduit à la gare de Gap avec de beaux aperçus sur le Champsaur et sur l'imposant massif du Pelvoux.
Après avoir quitté Gap, principale agglomération des Alpes du Sud avec 45 000 habitants, la ligne poursuit en rampe dans un paysage verdoyant encadré par des sommets pierreux pour parvenir à la gare de Chorges à 857 m. Deux kilomètres plus loin, elle laisse sur la droite l'ancien tracé, dont la première partie est empruntée par une route qui mène au lac, pour rejoindre la route nationale n° 94 qu'elle suivra de façon continue jusqu'à Savines-le-Lac en dominant la retenue de Serre-Ponçon. Après avoir franchit trois tunnels et rejoint le tracé d'origine, la ligne arrive en gare d'Embrun, petite ville d'origine gallo-romaine de 7 000 habitants curieusement juchée sur un rocher entaillé par la Durance.
À partir d'Embrun, la voie s'élève pour atteindre Châteauroux-les-Alpes et rejoindre la Durance peu avant Saint-Clément. La vallée devient plus étroite, encadrée de schistes noirâtres (flysch de l'Embrunais) pour s'élargir soudain à l'arrivée en gare de Montdauphin-Guillestre à 889 m d'altitude.
Le tracé oblique alors vers le nord dans une vallée dominée par le pic de Montbrison avec le massif du Pelvoux à l'arrière-plan pour arriver en gare de L'Argentière-les Écrins (976 m) après avoir longé une importante usine d'électro-métallurgie. La voie va maintenant poursuivre avec de fortes rampes de 25 ‰, en se frayant un chemin dans les gorges de la Durance, et une succession de tunnels et de viaducs pour arriver à la station de Prelles à plus de 1 000 m d'altitude à partir de laquelle la rampe s'atténue un peu.
Dans une vallée élargie, la ligne atteint la vieille cité militaire de Briançon à 1 204 m d'altitude, dans un cadre magnifique.
Caractéristiques
Le profil en long est très médiocre avec des déclivités qui atteignent 25 ‰ sur de longues sections. Le rayon des courbes s'abaisse à 300 m de rayon pour 52 d'entre elles parmi les 188 que comportait la ligne avant la création de la déviation de Serre-Ponçon. Les raccordements sont tous paraboliques.
Infrastructure
Cette ligne établie à double voie sauf de Chorges à Embrun et de l'Argentière à Prelles est maintenant à voie unique sur la totalité du parcours. Elle comporte de très nombreux ouvrages d'art.
Il existait à l'origine treize tunnels dont quatre ont été noyés par la retenue de Serre-Ponçon. Le tracé rectifié comporte cinq tunnels ce qui porte leur nombre total à quatorze.
Le franchissement d'une grande quantité de cours d'eau a entraîné la construction de nombreux viaducs dont aucun n'a de dimensions spectaculaires. Les viaducs les plus importants se situent sur la partie déviée. Le plus grand d'entre eux, le viaduc du Riou-Bourdou, long de 223 m, comporte quatre travées métalliques dont deux centrales de 63,60 m et deux de rives de 47,70 m de longueur.
La déviation de Serre-Ponçon
Entre Chorges et Embrun, la ligne rejoignait le fond de la vallée de la Durance. La cote du point bas était située entre les gares de Prunières et de Savines à 716,41 m d'altitude. Le niveau normal de la retenue d'eau étant de 780 m, il a fallu établir une déviation du tracé préalablement à la mise en eau de la retenue. La partie submergée s'étend du PK 287,550 au PK 299,205 pour un niveau des eaux de 780 m.
La déviation, d'une longueur de 14 509,67 m débute au PK 284,519, en amont du viaduc de Pralong. Elle a nécessité le percement de cinq tunnels et la construction de trois viaducs de dimensions respectables. Ces ouvrages ont tous le gabarit de la voie unique. Les progrès techniques apparus dans le génie civil vers 1950 ont permis de limiter le nombre d'ouvrages d'art en réalisant des tranchées et des remblais de très grande hauteur.
En période de basses eaux, généralement après l'été, on peut apercevoir le sommet du viaduc de Chanteloube en forme de « S » situé sur la ligne inachevée de Chorges à Barcelonnette à quelques dizaines de mètres de la bifurcation et l'entrée du tunnel du Grand-Pré, obstruée par un amas rocheux. Le viaduc de Pralong est « hors eau » et le remblai qui masque la sortie du tunnel des Champannes est visible en permanence.
Superstructure
L'architecture des gares est du style courant du PLM sauf les haltes de Prunières et de Savines, établies sur la déviation de Serre-Ponçon, qui ont été réalisées dans un style plus moderne.
Exploitation
Une relation de nuit Paris-Austerlitz - Briançon existe à longueur d'année (Lunéa) via Valence et Die. Elle assure à certaines périodes le transport des automobiles accompagnées.
La ligne est également desservie par des TER (relations Romans - Gap ou Briançon et Grenoble - Gap ou Briançon ainsi que Marseille-Saint-Charles - Briançon.
Le trafic fret est insignifiant (essentiellement des convois de matériels militaires au départ ou à l'arrivée de Veynes-Dévoluy et sporadiquement l'acheminement d'une citerne de fioul à Briançon).
Notes et références
Bibliographie
- Lucien Maurice Vilain, Les chemins-de-fer de montagne français (tome II), Les Presses modernes, 1964.
- Patricia et Pierre Laederich, André Jacquot et Marc Gayda, Histoire du réseau ferroviaire français, éditions de l'Ormet à Valignat (03), 1996.
- Gérard Blier, Nouvelle géographie ferroviaire de la France, tomes 1,2 & 3, éditions La Vie du Rail, 1993.
- H. Lartilleux, Géographie universelle des transports tome 1 : Géographie des chemins de fer français, Librairie Chaix, janvier 1955.
- Revue : La Vie du Rail, n° 676 ; 877 ; 1427 ; 1678 ; 1786.
- Revue : Chemins de Fer (revue de l'AFAC) ; n° 435 ; 6/1995.
Voir aussi
Article connexe
Lien externe
Catégorie :- Ligne ferroviaire des Hautes-Alpes
Wikimedia Foundation. 2010.