Ligne Chorges - Barcelonnette

Ligne de l’Ubaye
Ligne de Chorges à Barcelonnette
La ligne de l’Ubaye près du village en ruine de Roche-Rousse, entre Ubaye et Le Lauzet (état actuel).
Pays	France
Villes desservies	Chorges, Barcelonnette
Historique
Mise en service	Ligne inachevée
Concessionnaire	Ch. de fer PLM (à partir de 1909)
Caractéristiques techniques
Longueur	43 km
Écartement	Voie normale (1,435 m)
Électrification	Non électrifiée
Nombre de voies	Voie unique
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La ligne de l'Ubaye est une ligne de chemin de fer qui devait relier Chorges (Hautes-Alpes) à Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), mais qui n'a jamais été achevée.

Histoire

Le plan Freycinet, voté par le Parlement en 1878, prévoyait que toutes les préfectures et sous-préfectures de France seraient reliées au réseau ferré national. Sa réalisation fut presque totale. La desserte de Barcelonnette, sous-préfecture des Alpes-de-Haute-Provence, située dans la vallée de l'Ubaye, fut prévue par une ligne à voie unique mais à écartement standard se détachant à proximité de Chorges de la ligne reliant Veynes à Briançon.

La longueur prévue de cet embranchement était de 43 kilomètres. Au départ de Chorges, il constituait avec la ligne de Briançon une ligne à double voie jusqu'au-dessous du hameau de Chanteloube, où la ligne de Briançon bifurquait vers le nord-est, tandis que celle de Barcelonnette s'orientait au sud-ouest, franchissant le vallon des Moulettes par un viaduc de 300 mètres de long. Elle descendait alors fortement jusqu'à la Durance, qu'elle devait franchir un peu en amont de son confluent avec l'Ubaye, près du hameau de l'île de Rousset. Elle remontait ensuite la vallée de l'Ubaye, sur la rive droite jusqu'au Lauzet, puis sur la rive gauche, et enfin de nouveau sur la rive droite.

La construction commença en 1909. La première guerre mondiale ralentit les travaux. En 1935, la construction de nouvelles lignes n'était plus à l'ordre du jour. Alors que le terrassement et la plupart des ouvrages d'art étaient réalisés jusqu'au lieudit le Martinet, à 15 kilomètres de Barcelonnette, les travaux furent suspendus^[1].

En 1955, le projet de construction du barrage de Serre-Ponçon prévoyait de noyer les vallées de la Durance et de l'Ubaye, aux alentours de leur confluent, où justement passait la ligne en souffrance. Alors que la ligne de Briançon, elle aussi partiellement noyée, était reconstruite sur les flancs des collines bordant la Durance, il fut décidé que celle de Barcelonnette ne serait pas sauvegardée. Le tronçon compris entre le lieudit Chanteloube, où elle se séparait de la ligne principale, et le « grand pont » de la route nationale 100 sur l'Ubaye fut donc noyé lors de la mise en eau du barrage en 1959.

Sur le tronçon noyé par la retenue de Serre-Ponçon, la ligne comportait notamment deux viaducs importants : le viaduc de Chanteloube, sur le vallon des Moulettes, et le viaduc de Prego-Dieu sur la Durance, proche du confluent. Ce dernier, dont seules les piles étaient achevées, fut dynamité^[2]. Celui de Chanteloube fut laissé intact.

État actuel

La plateforme libérée par la déviation de la ligne de Briançon a été aménagée en route d'accès au site de Chanteloube, devenu centre d'activités nautiques. Elle franchit le viaduc des Moulettes, établi pour une seule voie en amont de la bifurcation des deux lignes. Il livre aujourd'hui passage à une route étroite.

Viaduc sur le défilé de l'Ubaye en aval du Lauzet

Le viaduc de Chanteloube, noyé à l'exception de la rampe d'accès nord, est devenu une attraction touristique : dès que le niveau des eaux de la retenue s'abaisse, soit de manière saisonnière soit pour motif technique lié au barrage, le corps principal du viaduc réapparaît. Selon les circonstances, il devient accessible aux promeneurs, et permet parfois une traversée complète.

Au-delà de l'ancien village d'Ubaye, la plateforme préparée pour la ligne fut diversement utilisée : un premier tunnel a été transformé en tunnel routier (à sens unique) sur la nouvelle route nationale 854 (aujourd'hui départementale 954) reliant Savines-le-Lac au Lauzet par le Sauze-du-Lac (un second tunnel a été construit pour la voie descendante) ; un autre tunnel a été transformé en entrepôt ; une section d'environ 4 kilomètres entre le Lauzet et le Martinet a été goudronnée pour dédoubler la route (deux chaussées à sens unique) ; et une autre section au-dessus du nouveau pont sur l'Ubaye a été aménagée en voie de promenade accessible aux VTT.

Immédiatement en aval du village du Lauzet, on peut encore accéder à un viaduc qui franchit un défilé de l'Ubaye assez impressionnant, mais le tunnel qui suit, assez long, est interdit d'accès.

Notes et références

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