L'Union agricole et maritime

L'Union agricole et maritime

L'Union agricole et maritime, qui a d'abord été appelée L'Union agricole du Finistère est un journal local d'informations générales qui a paru à Quimperlé (Finistère) de 1884 à 1942. Il a connu des orientations éditoriales différentes, selon ses propriétaires successifs. La périodicité a aussi été variable : bi-hebdoadaire, tri-hebdomadaire et hebdomadaire.

Sommaire

Le journal d'un élu conservateur

Le journal L'Union agricole du Finistère, avec pour sous-titre Organe Républicain Démocratique de la région du Nord-Ouest), paraît le 1er août 1884 à l'initiative du conseiller général de Quimperlé, James Monjaret de Kerjégu, un riche propriétaire terrien et ancien diplomate résidant à Scaër. Cela servit ses ambitions politiques, puisqu'il fut élu député le 22 septembre 1889 avec une majorité de votants, et réélu quatre fois avec la même constance.
Le journal exprima donc les idées républicaines d'un catholique convaincu hostile aux lois du ministère Émile Combes limitant l'influence de l'Église catholique.
En 1893, la direction du journal fut confiée à Louis Beaufrère, né à Quimperlé, qui poursuivit sa carrière de directeur de journal à La Côte d'Armor, La République du Sud-Ouest et à La Bretagne à Paris Il resta en poste après le décès de James de Kerjégu en 1908. Le journal prend ensuite son nouveau nom (Union agricole et maritime)

Le journal régionaliste

En 1913, le journal fut acheté par Armand Gautier, mais, après son décès, sa veuve le vendit à Léon Le Berre qui avait déjà collaboré à des journaux catholiques du Morbihan. Cependant, sa première expérience journalistique avait commencé, en 1906 et 1907, par une collaboration de deux ans avec François Jaffrennou-Taldir, son compère avec lequel il avait créé la Fédération des étudiants de Rennes, qu'il présidait et le Gorsedd de Bretagne où tous deux avaient une place éminente.
Devenant maître de son travail de journaliste, Léon Le Berre entendait "vivre pleinement ses idées" en faisant un « "journal spécifiquement breton". Dans le premier éditorial intitulé "Bonne année" en breton, Léon Le Berre rassure les lecteurs en disant "qu'une évolution lente, mais sûre l'a conduit à la défense d'une République d'ordre, de tolérance mutuelle, de progrès économique et social, dont l'application peut, seule, faire le bonheur de ce pays." ».
Il annonce que la Langue bretonne déjà présente épisodiquement dans les anciennes livraisons (parmi les signataires, il y eut Anatole Le Braz), sera regroupées dans des "pages bretonnes, soit dans le "breton général", soit dans celui de Vannes et que, dans un but pédagogique, la traduction française sera donnée, deux fois, une fois littéralement et une autre fois en prose littéraire. Une chronique régionale complète la touche bretonne, mais le journal reste par ailleurs conforme aux habitudes du temps, avec des rubriques sur la vie parlementaire, l'agriculture, la Marine et l'Armée et, bien sûr, d'abondantes nouvelles et brèves locales.
Le nouveau sous-titre est alors : Organe Républicain Démocratique et Régionaliste de l'Ouest.
Le journal entre dans la politique locale en soutenant les républicains "modérés" contre les radicaux-socialistes, alors beaucoup trop à gauche pour ses lecteurs effrayés par l'anticléricalisme. En 1914, Corentin Guyho, "républicain démocrate", partisan du breton à l'école, l'emporte de 459 voix, mais l'élection est invalidée.
La guerre de 1914 dépeuple la rédaction et l'administration limite à deux pages chaque édition et un censeur militaire fait retirer des textes. Léon Le Berre, qui n'est pas mobilisable pour des raisons de santé, convertit son journal en feuille hebdomadaire pour donner des nouvelles aux soldats bretons du front, afin de maintenir leur moral.
Le coût des expéditions postales est alors généreusement couvert par Anatole Le Braz zt Théodore Botrel. Depuis le front, l'ancien collaborateur du journal, Yves Le Diberder, explique :"Pourquoi nous parlons encore de la Bretagne? et insiste sur les sacrifices que font les soldats bretons.
La guerre terminée, l'Union agricole et maritime eut à supporter la concurrence plus vive des quotidiens, mais tenta d'accompagner la montée en puissance du régionalisme breton. La plume, parfois caustique, de Léon Le Berre, lui permit de lancer des campagnes de presse qu'il faisait déborder des colonnes de son journal. Il attaqua particulièrement le ministre, Anatole de Monzie, pour son aphorisme provocateur de 1925 : « "Pour l'unité linguistique de la fFance, la langue bretonne doit disparaître" ».
En 1928, des décrets-lois empêchèrent la parution d'annonces judiciaires dans les villes sans tribunaux, ce qui mit en péril l'équilibre financier. À contre-coeur, Léon Le Berre vendit son journal à la Presse libérale du Finistère et partit à Rennes pour devenir journaliste à L'Ouest-Éclair.

Le journal catholique

En 1942, le journal est absorbé par Le Courrier du Finistère.



Bibliographie

  • Lucien Raoul, Un siècle de journalisme breton... Guilvinec, Le Signor, 1981. p; p. 687-691.
  • Ronan Caouissin, Bretons d'aujourd'hui, Pleyber-Christ, Éditions Ronan, 1936. p. 41.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article L'Union agricole et maritime de Wikipédia en français (auteurs)

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