- Union générale des combattants russes
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Evgenij K. Miller.
L'Union Générale des Combattants Russes (en langue russe Русский Общевоинский Союз, désignée sous l'acronyme ROVS), était une organisation militante anticommuniste russe blanche, fondée le 1er septembre 1924 par le général-lieutenant baron P.N. Wrangel, le dernier commandant de l`Armée Russe, pour coordonner des groupes d`officiers russes, participants de la Guerre civile et membre des Armées blanches, dispersés dans le monde entier et de poursuivre la lutte armée contre le régime communiste installé en Russie depuis 1917.
Organisation
« Réunir les guerriers russes dispersés dans le monde entier, renforcer les liens moraux entre eux, sauvegarder les meilleures traditions de l`Armée impériale russe », en ces termes le général P.N. Wrangel déterminait lui-même les objectifs de la ROVS.
L`Union Générale fut conçue comme une structure nationale hors partis politiques.
« Grande, Unie, Libre ! » (la Russie), cette devise de l`Armée des Volontaires demeura celle de la ROVS.
Dans les années 1920-1930 la ROVS fut divisée en six sections :
- 1re Section en France ;
- 2e Section en Allemagne ;
- 3e Section en Bulgarie ;
- 4e Section en Yougoslavie ;
- 5e Section en Belgique ;
- 6e Section en Tchécoslovaquie ;
Les associations des régiments de la Garde impériale, la Société des Gallypoliens (ru), des groupes particuliers d'anciens combattants et des personnes privées furent aussi inclus dans la ROVS.
Le général-lieutenant P.N. Wrangel et le général A.P. Koutiepoff, son successeur, déclenchèrent une guerre contre les services soviétiques, des agents volontaires de la ROVS sont allés illégalement effectuer un travail clandestin en URSS. Beaucoup d`entre eux furent arrêtés, jugés, fusillés par des communistes (le NKVD) qui avaient apprécié la menace de la part de l'émigration militaire russe unie et prirent des contremesures.
Le général-lieutenant P.N. Wrangel, premier président de la ROVS (1924-1928) fut probablement empoisonné par un agent soviétique en 1928. Le général A.P. Koutiepoff, son successeur (1928-1930) fut enlevé et assassiné en 1930. Le général-lieutenant E.K. Miller, troisième président de la ROVS (1930-1937), fut enlevé, emmené secrètement à Moscou et tué.
Les dirigeants de la ROVS attribuaient une grande importance à l'éducation des jeunes générations d'émigrés russes dans l'esprit chrétien, patriotique et anticommuniste. De nombreuses écoles d`officiers et de sous-officiers, des cours de préparation au service militaire fonctionnèrent au sein de la ROVS.
Au début des années 1930 l`organisation comptait à peu près 40 000 membres.
En guerres contre le communisme
Les volontaires de la ROVS effectuaient une activité clandestine en URSS et combattaient les communistes pendant les guerres en Espagne, en Chine (1936-1939) et en Finlande (1939-1940).
La ROVS pendant la Seconde Guerre mondiale
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la ROVS ne put pas recréer une Armée Russe car l'Europe était divisée en deux camps ennemis et les combattants de la ROVS se retrouvèrent aux côtés opposés du front. Certains volontaires de la ROVS prirent partie pour la Wehrmacht, d'autres adhérèrent à la coalition antihitlérienne en espérant qu`après la défaite des Nazis, les pays alliés déclareraient la guerre à l'URSS.
En septembre 1941, les émigrés Russes Blancs résidant en Yougoslavie et en Bulgarie formèrent le Corps Russe (en) comme un détachement de la Wehrmacht, pour affronter les bandes de partisans rouges de Tito. 80% du Corps furent complétés des volontaires de la ROVS.
La ROVS après la Seconde Guerre mondiale
Après la Seconde Guerre mondiale, la ROVS connut des difficultés, certains pays européens et asiatiques où vécurent les Russes Blancs étaient occupés par des troupes soviétiques. Les sections de la ROVS en Tchécoslovaquie, en Bulgarie, en Yougoslavie, en Allemagne de l'Est et en Chine se fermèrent. Les combattants de la ROVS qui n'avaient pas su s'évacuer d`avance, furent arrêtés par les agents du NKVD, mis à mort ou incarcérés au Goulag.
Après avoir perdu beaucoup d'officiers, l'Union Générale, démunie de ressources, continua néanmoins à revendiquer ses principes fondateurs et à combattre idéologiquement le régime totalitaire soviétique, en essayant d'attirer des jeunes émigrés russes.
La ROVS salua la chute de l'URSS en 1991, mais en même temps, manifesta une attitude très négative envers le démembrement du territoire ex-soviétique et ne reconnut pas le régime de la Fédération de Russie.
La ROVS aujourd'hui
En 1992 la ROVS transféra son activité en Russie. En 1992 une présentation de la ROVS en Fédération de Russie fut ouverte, en 1996 c'est la 1re Section de la ROVS en Russie qui entama son travail. Des sections, des sous-sections et des présentations de la ROVS existent actuellement en Russie, en Ukraine et à l'étranger. Le Courrier de ROVS est son organe de presse officiel.
« Surpasser les conséquences destructives du règne communiste, faire renaître l`État Russe grand, libre et uni, faire renaître l`Armée russe sur la base des meilleurs traditions de l`Armée impériale russe et des armées blanches ». Dans un esprit d'intransigeance, la ROVS aspire à condamner juridiquement les crimes du Parti communiste de l'Union soviétique et du KGB et à interdire l'activité du parti communiste et d`autres organisations de la gauche en Russie. Ainsi, la ROVS intervint en soutien de l`idée de la condamnation du communisme proposée par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE). L'attitude négative de la ROVS envers les autorités de la Fédération de Russie peut être illustrée, en particulier, par la déclaration de la ROVS concernant le transfert de la dépouille du général Dénikine et du philosophe Iline à Moscou :
« Il est évident que le régime antinational de la Fédération de Russie, en détruisant les derniers vestiges de la Russie historique, a besoin d`approbation idéologique de ses crimes. En même temps, les héritiers de la bande léniniste ont besoin de neutraliser le danger du recommencement de lutte armée contre elle sous les drapeaux de Mouvement Blanc. De nos jours l`Idée blanche est très dangereuse pour le régime Poutine et ses alliés au territoire de la Russie démembrée ! La nouvelle inhumation symbolique du général A.I. Dénikine, le commandant des Armées Sud Russie, et du professeur I.A. Iliyne, le plus grand idéologue de l'Idée blanche, est appelé à servir les objectifs politiques des provocateurs professionnels de la Loubianka ».
La sauvegarde de la ROVS
À la fin des années 1990 et au début des années 2000, la ROVS s'opposa aux groupes d`émigrés russes désirant mettre fin à la Lutte blanche pour collaborer avec les autorités fédérales. Cet antagonisme aboutit à des élans critiques de la part des émigrés collaborationnistes appelant à fermer la ROVS et autres organisations russes à l'étranger pour raison de leur inutilité. Alors le président de la ROVS, V. A. Vichnevski entreprit en 2000 une enquête pour élucider les opinions diverses. Les représentants de la partie collaborationniste dont certains chefs des Associations des Corps des cadets russes ayant des intérêts financiers en Fédération de la Russie (B. Iordan) votèrent la fermeture de l'organisation. Par contre, les anciens combattants dirigés par le professeur N. V. Fedorov, chevalier de l'Ordre de Saint-George, jugèrent la mise de cette question « une trahison de la Cause Blanche » et votèrent la poursuite du travail. Par conséquent, V.A. Vichnevski ne donna aucun ordre concernant la fermeture de l`organisation et ne revint plus sur la question. Après la mort de Vichnevski, I.B. Ivanov, son adjoint, le vice-président de la ROVS, partisan d`actions forcées, lui succéda au poste de président. Ce résultat ne put pas satisfaire aux ambitions des collaborationnistes qui essayèrent, quelque temps après, de déclarer la ROVS inexistante en se référent à une lettre privée de V.A. Vichnevskiy dans laquelle il avouait sans ordonnances, bien entendu, que la ROVS était morte. Cependant les ennemis de la ROVS ne purent se procurer aucun document constatant la fermeture officielle de la ROVS puisqu'il n'en existait pas. La direction de la ROVS contesta cette provocation.
L`idéologie
Un extrait des statuts de la ROVS :
« Le principe fondateur de la ROVS est le service dévoué de la Patrie, la lutte intransigeante contre les communistes et tous ceux qui aspirent au démembrement de la Russie. La ROVS travaille pour la sauvegarde des meilleurs traditions de l`Armée Impériale Russe et des Armées Blanches de la Guerre Civile en Russie. »
La ROVS, unique héritière de l'Armée impériale et du Mouvement blanc conserva et développa son idéologie. I.A. Iline, le plus illustre théoricien de la Lutte Blanche, est l`auteur du recueil d'articles Nos objectifs, adressé précisément aux combattants de la ROVS. Cet ouvrage demeure jusqu'à nos jours la meilleure source des connaissances sur l'idéologie blanche.
Les démarches contre la ROVS
La position idéologique de la ROVS suscite des contre actions de la part des autorités de la Fédération de Russie et de l`Ukraine, ainsi que de la part des émigrés collaborationnistes. Des arrestations et des interrogatoires déloyaux des combattants de la ROVS, des bruits et des rumeurs à propos de la fermeture de la ROVS et d`autres provocations visant discréditer l'organisation, de temps en temps ont lieu.
Les présidents de la ROVS
- Piotr Nikolaïevitch Wrangel (1924-1928)
- Alexandre Pavlovitch Koutiépov (1928-1930)
- Evgueni Karlovitch Miller (1930-1937)
- Fedor Fedorovitch Abramov (1937-1938)
- Alexei Pietrovitch Arkhangelskiy (1938-1957)
- Alexei Alexandrovitch von Lampe (1957-1967)
- Vladimir Grigorievitch Kharjevski (1967-1979)
- Vladimir Petrovitch Ossipov (1979-1983)
- Vladimir Ivanovitch Diakov (1983-1984)
- Piotr Alexeïevitch Kalénitchenko (1984-1986)
- Boris Mikhaïlovitch Ivanov (1986-1988)
- Iovitch Nikita Ivanovitch (1988-1988)
- Granitov Vladimir Vladimirovitch (1988-1999)
- Boutkov Vladimir Nikolaïevitch (1999-2000)
- Vichnevski Vladimir Alexandrovitch (2000-2000)
- Ivanov Igor Borissovitch (depuis 2000)
Les présidents d'honneur de la ROVS
- Nikolaï Vassiliévitch Fedorov (2000-2003),
- Yaropolk Léonidovitch Mikhéïev (depuis 2004)
Bibliographie
- Бутков В. Н. Исторические записки и воспоминания члена Русского Обще-Воинского Союза //«Вестник РОВС», № 1-9, 2001—2004.
- Голдин В. И. Солдаты на чужбине. Русский Обще-Воинский Союз, Россия и Русское Зарубежье в XX—XXI веках. Архангельск: Солти, 2006. ISBN 5-7536-0165-0
Liens externes
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