Joseph Louis Enderlin

Joseph Louis Enderlin
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Joseph Louis Enderlin
Portrait en 1900
Portrait en 1900

Naissance 25 juin 1851
Aesch (Bâle-Campagne) en Suisse
Décès 29 mai 1940 (à 88 ans)
Bourg-la-Reine
Nationalité Drapeau de France France
Activité(s) sculpteur
Formation École nationale supérieure des beaux-arts
Maître François Jouffroy et Alexandre Falguière

Joseph-Louis Enderlin, le 25 juin 1851 à Aesch (Bâle-Campagne) en Suisse et décédé le 29 mai 1940 à Bourg-la-Reine, est un sculpteur français.

Sommaire

Biographie

Joseph-Louis Enderlin est à Aesch, (canton de Bâle-Campagne) le 25 juin 1851, dernier enfant de François-Xavier Enderlin et Marguerite Bihr : à létranger de parents français, il garda la nationalité française ; il est issu dune famille daubergistes de Durlinsdorf, dans le Sundgau.

Orphelin de sa mère à lâge de trois ans, il accepta mal le remariage de son père et ce serait la touchante pensée de sa Maman, trop tôt enlevée à son affection, qui aurait éveillé son sens artistique : toujours est-il que, même à un âge avancé de sa vie, il évoquait volontiers limage chérie de celle quil navait pas connue.

Après un passage à Nancy entre 1867 et 1869, il entre en octobre 1870 comme élève dans latelier du sculpteur Roubaud jeune ; les premières études terminées, il est admis le 15 janvier 1875 à lÉcole des Beaux-Arts de Paris dans latelier de François Jouffroy et dAlexandre Falguière. Cest grâce à diverses bourses octroyées par lŒuvre de lInstruction Publique des Alsaciens-Lorrains (fondée en 1871 après lannexion dune partie des départements dAlsace et de Lorraine par lAllemagne) quil arrive à subvenir à ses besoins.

Il participe en 1880 au concours du Grand Prix de Rome de sculpture : il fut admis 5e au second essai mais ne fut pas sélectionné comme logiste. Sa première présentation au salon des Artistes Français date de 1878 et en 1880, avec le « Joueur de Billes », il fut très remarqué, ce qui lui valut une récompense et une pension fondée par le journal « lArt » sous le nom de « Prix de Florence » : il put ainsi continuer ses études et compléter sa formation pendant deux ans en Italie. Pendant ce séjour, il ne garde pas moins contact avec ses affaires à Paris, puisque cest à Florence quil réalise la maquette du bas-relief « La Musique », pour lHôtel de Ville de Paris.

De retour à Paris, il sinstalle tout dabord au 16 de la rue dAlembert, puis rue dAlésia avant douvrir un atelier au 16 de la rue des Artistes. Ses envois réguliers au Salon des Artistes Français (sans interruption de 1878 à 1905) lui valurent de nombreuses distinctions: une médaille de 3e classe en 1880, de 2e classe en 1888, une médaille dor en 1889 à loccasion de lExposition Universelle : cette dernière récompense le classa définitivement « Hors Concours » ; il ne parut pas au Salon entre 1905 et 1920 ; puis il reprit ses envois mais de manière épisodique jusquen 1936. Il est fait chevalier de la Légion dHonneur en 1902, sur proposition du Président de la République, Émile Loubet.

Profondément affecté par le décès de son épouse en 1929, il se retira dans une maison de retraite, à Bourg-la-Reine, il est décédé le 29 mai 1940 ; Joseph-Louis Enderlin est enterré au cimetière de Montrouge.

En 1987, le Conseil Municipal de Durlinsdorf décida de rebaptiser la rue principale qui porte désormais le nom de « Rue du sculpteur Enderlin ».

Son œuvre

Les monuments alsaciens

J-L. Enderlin a laissé deux monuments en Alsace, édifiés à la mémoire de deux personnalités alsaciennes remarquables, lune dans le domaine de la peinture, lautre dans celle de la politique.

Le monument de Jean-Jacques Henner à Bernwiller
  • Le monument de Jean-Jacques Henner : Il est érigé à Bernwiller, le village natal du peintre, à quelques kilomètres dAltkirch. Cest, parmi dautres, lune des réalisations les plus remarquables du sculpteur, peut-être, tout simplement parce quil avait une admiration sans borne pour ce grand peintre. Bien que vingt ans les séparaient, ils avaient tous deux fréquenté lÉcole des Beaux-Arts de Paris : il est vraisemblable que leurs origines sundgauviennes, tout autant que la nostalgie de leur Alsace natale occupée depuis la défaite de 1871, contribuèrent à les rapprocher. Ce qui est certain, cest que Henner, qui était au faîte de sa gloire, aida autant quil le put son jeune compatriote et quil ne manqua jamais une occasion dintercéder en sa faveur dans les divers concours ouverts aux sculpteurs.
  • Le monument de Charles Grad à Turckheim : le premier monument fut érigé dans un square à proximité du pont de la gare, à lemplacement de lactuel monument aux Morts. Il sagissait dun buste en bronze sur un socle en granit des Vosges (fourni par lentreprise Andréoletti de Turckheim), avec à son pied, la statue dune jeune fille lisant un livre. Lensemble architectural a été imaginé par Gustave Umbdenstock, architecte à Colmar, alors que les statues ont été fondues par les ateliers Thiébaud Frères de Paris en 1895. Exposé au Salon à Paris au printemps 1896, il fut inauguré à Turckheim en septembre de la même année. Il est certain que la personnalité de Charles Grad gêna loccupant, puisque ce premier monument fut démonté par les Allemands en 1940 : les statues qui avaient souffert furent cachées, puis remises en état par les Établissements Rudier de Malakoff, avant dêtre de nouveau exposées dans lenceinte de lhôpital à partir de 1945. Reconstruit à lemplacement de lancien monument aux Morts, à lentrée de Turckheim, le nouveau monument a été inauguré en août 1967.
  • Le monument des Alsaciens-Lorrains : ce monument, qui ne fut jamais achevé, peut être rattaché aux deux précédents, ne serait ce que par son sujet. Enderlin eut la satisfaction, en 1908, dêtre chargé par un comité privé que présidait Raymond Poincaré, de réaliser un monument à la gloire des Alsaciens-Lorrains morts pour la France, au cours de la guerre de 1870 ; il était associé dans cette opération à larchitecte G. Umbdenstock. Il était souhaité que cette œuvre imposante fut érigée devant léglise Saint-Laurent, au carrefour du boulevard Magenta et du boulevard de Strasbourg, à proximité de la gare de lEst. Cest avec ferveur que lartiste se consacra à cette noble tâche ; lorsque éclata la guerre de 1914, la partie centrale du monument, qui devait atteindre une hauteur de 20 mètres était terminée. Cependant le comité se disloqua : « Il ne restait plus que lartiste qui continuait à œuvrer dans son atelier à rechercher la nouvelle composition de figures allégoriques destinées au couronnement du monument : il sagissait dy faire vibrer le souffle de la victoire » écrivait H. Zislin en 1951, à loccasion du centenaire de la naissance de J-L Enderlin. Après la guerre, le projet tomba dans loubli : il nen reste que quelques fragments qui sont conservés au dépôt des œuvres dart de la Ville de Paris à Ivry sur Seine.
  • La statue de Jean-Louis-Ernest Meissonier : cest une des œuvres les plus monumentales du sculpteur : il sagit dune statue de marbre exposée dans le hall de la Préfecture de Lyon ; elle est datée de 1896.
Le joueur de billes
  • Le joueur de billes : la première version du « Joueur de Billes » parut au Salon de 1880, cest-à-dire tout au début de la carrière de lartiste : Il sagissait dun plâtre de 1,68 m de long, de 0,80 m de haut et de 0,80 m de profondeur. Cette figure fut très remarquée et obtint le Prix de Florence, fondé par le journal « lArt » ; elle réapparut au Salon de 1888, mais cette fois en marbre. Acquise par lÉtat, elle est déposée au musée de Reims depuis 1890.

Les bas-reliefs

Enderlin est lauteur de deux bas-reliefs, qui ornent des bâtiments prestigieux de Paris : lHôtel de Ville et le Grand Palais.

  • La Musique : il sagit dun haut-relief (2,80 m sur 0,95 m), situé au tympan dune porte du palier nord, au niveau de lEscalier des Fêtes de lHôtel de Ville de Paris
  • LArt de la renaissance : construit en 1897 pour remplacer le Palais de lIndustrie, le Grand Palais appartient, comme le Petit Palais et le Pont Alexandre III à un vaste programme mis en place pour lExposition Universelle de 1900. Le projet architectural prévoyait entre les colonnes des portiques latéraux de la façade principale, des statues en marbre, avec bas-reliefs sur les piédestaux. Par arrêté préfectoral du 10 janvier 1899, huit statuaires parisiens furent désignés pour représenter lArt à travers les âges: Boutry (lArt du Moyen-Âge), Félix Charpentier (lArt contemporain), Clausade (lArt Romain), Bareau (lArt Asiatique), Suchetet (lArt Egyptien), Béguine (lArt Grec), Lefèvre (lArt du XVIIIe siècle) et J-L Enderlin : lArt de la Renaissance.

Les bustes

Cétait le domaine dans lequel Enderlin excellait et il était le plus à laise ; de tous ceux quil a réalisés, bien peu sont parvenus jusquà nous.

  • Le buste dOdile : exposé au Salon de 1903, cest le buste de sa fille Odile ; il fut acquis par le Baron Alphonse de Rothschild qui en fit don, le 28 août de la même année au musée de Troyes, il est toujours visible.
Le buste de Jeanne
  • Le buste de Jeanne : au Salon de 1904, J-L Enderlin présenta un buste de jeune fille, quil désigna sous le nom de Jeanne, sa fille décédée en bas-âge ; cest une terre-cuite de 0,55 cm de haut et de 0,41 de large, signée sous lépaule gauche « J. Enderlin1904 ». Il fut acheté également par le Baron de Rothschild et offert en 1905 au musée de Picardie, à Amiens.
  • Le buste dAdrien Didier : Adrien Didier était graveur classique ; il fut nommé, à 66 ans, en juin 1904, conservateur du musée de Valence, poste quil occupa jusquen 1922 ; son buste, par Enderlin (Salon de 1893), fut légué au musée de Valence, en 1981, avec une série de gravures de cet artiste par la famille Silvestre : il semble que les Silvestre possédaient à Paris, rue Oberkampf, un atelier de gravure.

De nombreux autres bustes ont disparu aujourdhui, quil sagisse du buste du Président Émile Loubet (Salon de 1901), de Théodore Lix (Salon de 1904)[1], de Jules Jacques Veyrassat.

Les groupes

Bataille denfants : exposé au Salon de 1886, le plâtre fut acquis par lÉtat ; la sculpture en bronze fut commandée en 1887 par la Préfecture de la Seine (pour le prix de 5 500 francs) et exposée à lExposition Universelle de 1889 : il sagit dune sculpture de 1,80 m de haut, pour une circonférence de 1 m et dun poids de 485 kg. Ce groupe fut installé au Square Violet, dans le XVe arrondissement de Paris, puis détruit en 1942, dans le cadre de la récupération des métaux non ferreux; le plâtre avait été éliminé en 1939.

Annexes

Bibliographie

  • Lotz F., Artistes peintres alsaciens de jadis et de naguère, 1987
  • Bénézit E., Dictionnaire des peintres et sculpteurs, Éd. 1976
  • M. Prévost, Roman d'Amat, et H. Thibout de Morembert, Dictionnaire des biographies françaises, t. 11
  • Sitzmann E., Dictionnaire des hommes célèbres dAlsace, 1910
  • Zislin H. Journal LAlsace, no 166 du 19 juillet 1951
  • Larousse du XX ème Siècle Éd. 1933
  • P. Kjellberg, Les bronzes du XIXème Siècle, 1989
  • Annuaire de la Société dHistoire du Sundgau, année 2000

Liens externes

Références

  1. Originaire de Strasbourg, il fréquenta lÉcole des Beaux-Arts de Paris à partir de 1848 et exposa au Salon dès 1859 ; portraitiste et peintre de talent, il a laissé de nombreux tableaux inspirés du folklore alsacien et notamment lillustration de plusieurs ouvrages dErckmann-Chatrian. Il est décédé à Paris en 1897

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Joseph Louis Enderlin de Wikipédia en français (auteurs)

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