- Jean Beausire
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Jean Beausire Présentation Naissance 26 février 1651
Paris, FranceDécès 20 mars 1743 (à 92 ans)
Paris, FranceNationalité Royaume de France Mouvement(s) architecture classique Activité(s) Maître général, contrôleur et inspecteur des bâtiments de la Ville de Paris Œuvre Distinctions Académie royale d'architecture (1716) Entourage familial Famille Jean-Baptiste Augustin Beausire (fils)
Barthélemy Bourdet (gendre)
Pierre-Louis Moreau-Desproux (petit-fils)modifier Jean Beausire est un architecte français né à Paris le 26 février 1651 et mort dans la même ville le 20 mars 1743.
Maître général, contrôleur et inspecteur des bâtiments de la Ville de Paris pour Louis XIV et Louis XV. Il s'illustrera particulièrement dans la réalisation et la gestion d'un important programme des fontaines de Paris entre 1682 et sa mort à 92 ans. Son fils, Jean-Baptiste Augustin Beausire, reprendra sa charge.
Trois voies de Paris, dans le 4e arrondissement, portent le nom de Jean Beausire : la rue Jean-Beausire, l’impasse Jean-Beausire et le passage Jean-Beausire.
Sommaire
Biographie
Jean Beausire est le fils d'un maçon installé dans le quartier Saint-Séverin de Paris. En 1670, il se marie avec Marie Roman de qui il aura huit garçons, mais cinq mourront en bas-âge. Des trois restant, deux entreront dans les ordres et le dernier, Pierre, né en 1673, deviendra fontainier.
Sa première femme morte en 1679, Beausire se remarie rapidement avec Marie-Catherine Le Trotteur, fille d'un riche commerçant. Ils auront dix-neuf enfants dont bon nombre seront impliqués dans son entreprise de fontainier de la Ville de Paris, créant ainsi une véritable dynastie.
En 1681, il participe à des chantiers royaux comme la clôture du Palais-Royal ou la reconstruction de la fontaine Sainte-Avoye.
En 1683, avec l'aide de son riche beau-père, il achète la charge de « maître maçon de la Ville de Paris ». En 1690, il est nommé par Louis XIV « contrôleur des bâtiments de la Ville de Paris » en remplacement de Michel Noblet. En 1706, ces deux charges sont fusionnées et il devient « maître général, contrôleur et inspecteur des bâtiments de la Ville de Paris », en charge de toutes les fontaines de la ville. Il a dû payer 50 000 livres pour obtenir cette charge, mais elle lui assure un revenu fixe annuel de 2 500 livres et 2 500 livres en commissions.
Jean Beausire sera très actif. Parmi ses chantiers, outre son travail sur les fontaines, on trouve, en 1670, l'aménagement de l'emplacement des anciens remparts de Paris en promenades plantées d'arbres. En 1689, l'installation de la statue de Louis XIV devant l'hôtel de ville, puis des travaux sur la place Vendôme et la place des Victoires et la construction pour les Mousquetaires du roi d'un bâtiment rue Chareton. Après l'incendie du Petit-Pont, il le reconstruit en 1718-1719. Il crée un nouveau quartier entre la rue des Filles-du-Calvaire et la rue du Temple. Il achève le chœur de l'église Saint-Benoît-le-Bétourné, commencé sur des dessins de Claude Perrault[1].
Il est admis dans la première classe de l'Académie d'architecture en 1716.
Ses nombreux enfants contractèrent de fructueux mariages avec des familles d'architectes et construisirent ainsi une véritable dynastie d'architectes[2] :
- En 1717, sa fille, Catherine-Élisabeth se marie avec Barthélemy Bourdet, l'un des architectes parisiens les plus en vue.
- Un de ses fils, Jean-Baptiste Augustin Beausire, devient un architecte important et reprend les charges officielles de son père.
- Son petit-fils, Pierre-Louis Moreau-Desproux, sera le dernier architecte de la Ville de Paris de l'Ancien Régime et mourra guillotiné durant la Révolution, le 9 juillet 1794.
Réalisations et principaux projets
Jean Beausire intervint sur de très nombreuses fontaines de Paris de son époque et en édifia une quinzaine de nouvelles. Selon l'historienne de l'architecture Isabelle Derens, « ...ses fontaines reflétaient son caractère, de sobres structures, sans ornementations inutiles; elles furent en fait d'utiles constructions urbaines, sans monumentalité excessive ni extravagance »[3].
Son travail porta sur les fontaines suivantes :
- Fontaine Saint-Avoye (reconstruction d'une fontaine antérieure) (1682)
- Fontaine Saint-Séverin, (reconstruction) (1685)
- Fontaine de l'Échaudé Richelieu (reconstruction) (1686)
- Fontaine Saint-Victor (déplacement) (1686)
- Fontaine de Vendôme (1697)
- Fontaine Boucherat (1699)
- Fontaine Saint-Lazare (1699)
- Fontaine des Récollets (1700)
- Fontaine de Paradis ou fontaine du regard de Soubise (reconstruction d'une fontaine antérieure) (1705)
- Fontaine des Guillemites (1725)
- Fontaine Sainte-Catherine (reconstruction) (1707)
- Fontaine de Louis-le-Grand (1707)
- Fontaine du regard des Annonciades (1710)
- Fontaine de Saint-Martin (1712)
- Fontaine de Montmartre (1713-1715)
- Fontaine de Saint-Germain-des-Prés (1716-1720)
- Fontaine de la Petite-Halle, (1719)
- Fontaine de Basfroi, (1719)
- Fontaine Trogneux ou Fontaine de Charonne (1719)
- Fontaine de la Reine (reconstruction d'une fontaine antérieure) (1732)
- Fontaine Maubuée (reconstruction) (1733)
Fontaines de Beausire qui sont encore en place à Paris :
- Fontaine de la Reine, (1732) angle de la rue Saint-Denis et de la rue Greneta, 2e arrondissement.
- Fontaine de Paradis, fontaine du Chaume ou fontaine de Soubise, (1705), à l'époque, angle de la rue de Paradis et de la rue du Chaume, de nos jours, angle de la rue des Francs Bourgeois et de la rue des Archives 3e arrondissement
- Fontaine Colbert[4] (1708), 6 rue Colbert, 2e arrondissement.
- Fontaine des Guillemites, (1725), déplacée depuis dans le square des Blancs-Manteaux, 4e arrondissement.
- Fontaine Boucherat, (1698), angle des rue Charlot et rue de Turenne, 4e arrondissement.
- Fontaine Saint-Severin, (1685), angle de la rue Saint-Séverin et de la rue Saint-Jacques, 5e arrondissement.
- Fontaine de Basfroi, (1719), rue de Basfroi et rue de Charonne, 11e arrondissement.
- Fontaine de la Petite-Halle ou fontaine de Montreuil, (1719), angle de la rue du Faubourg-Saint-Antoine et de la rue de Montreuil, 11e arrondissement.
- Fontaine Trogneux ou fontaine de Charonne, (1719), angle de la rue de Charonne et de la rue du Faubourg Saint-Antoine, 11e arrondissement
- Fontaine Maubuée, (1733), angle de la rue Saint-Martin et de la rue de Venise, 4e arrondissement
Bibliographie
- Michel Gallet, Les Architectes parisiens du XVIIIe siècle : Dictionnaire biographique et critique, Paris, Éditions Mengès, 1995, 494 p. (ISBN 2-85620-370-1)
- Adolph Lance, Dictionnaire des architectes, 1872, volume 8, I, p. 38-39
- Daniel Rabreau et collectif, Paris et ses fontaines, de la Renaissance à nos jours, Collection Paris et son patrimoine, dirigée par Béatrice de Andia, Déléguée Général à l'Action artistique de la Ville de Paris - Paris, 1995 - (ISBN 2-905118-81-4)
Notes et références
- XVIIIe siècle, p. 48 M. Gallet, Les Architectes parisiens du
- 1995, p. 140 V. Isabelle Derens, « Jean Beausire et sa lignée », in : Daniel Rabreau (dir.), Paris et ses fontaines, de la Renaissance à nos jours,
- Isabelle Derens, Jean Beausire et sa lignée, p. 140.
- Marie-Hélène Levadé et Hughes Marcouyau, Les fontaines de Paris : L'eau pour le plaisir, Paris et Bruxelles, Chapitre douze, 2006 (ISBN 978-2-915345-05-6), « La fontaine Colbert », p. 78.
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