- Jardin d'acclimatation (Paris)
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Jardin d'acclimatation
Le jardin coréen du jardin d'acclimatation.Géographie Pays France Ville Paris Quartier 16e arrondissement Superficie 19 ha Caractéristiques Création 1860 Type Jardin scientifique puis d'agrément Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Paris
modifier Le Jardin d’acclimatation de Paris est un parc d'agrément. S'étendant sur 19 hectares, il est situé entre les portes de Neuilly et des Sablons à la lisière du bois de Boulogne, longeant l'avenue Maurice-Barrès (Neuilly-sur-Seine).
Sommaire
Histoire
Création
Le jardin d'acclimatation a été créé à l'initiative de la Société impériale zoologique d'acclimatation[1], fondée en 1854 par le zoologiste Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Cette société savante avait pour but de contribuer à l'introduction et à l'acclimatation d'espèces animales exotiques a des fins agricoles, commerciales ou de loisir. En 1858, elle obtient de la ville de Paris la concession d'un espace de quinze hectares à la bordure nord du bois de Boulogne pour y installer un « jardin d'agrément et d'exposition d'animaux utiles de tous pays ».
Cette zone était en cours d'aménagement depuis 1855. La société confie en juillet 1859 à l'architecte Gabriel Davioud et au paysagiste Jean-Pierre Barillet-Deschamps la poursuite des travaux. Dans le même temps, elle obtient la concession de quatre hectares supplémentaires[2]. Le jardin est inauguré par Napoléon III le 6 octobre 1860 après quinze mois de travaux. Dès son ouverture, l'exotisme est bien présent : on trouve des ours, une girafe, des chameaux, des kangourous, des bananiers et des bambous[réf. nécessaire]. En octobre 1861, un aquarium y est ouvert[3].
En 1866, le jardin compte plus de 110 000 animaux. En 1867 y sont exposés les 12 Bœufs Gras du Carnaval de Paris, dont 6 défileront dans le grand cortège de la Promenade du Bœuf Gras[4].
Entre le jardin scientifique et le parc de loisirs
Bien qu'il s'en soit peu à peu éloigné, le jardin d'acclimatation a longtemps gardé une dimension de loisir scientifique et d'éducation des familles. Dès 1900, on voit s'y tenir des conférences (sur l’hygiène, les voyages, la médecine, l’acclimatation, avec photos projetées sur écran), concerts, épreuves sportives, cinéma en plein air, cirque, en même temps que s'y installent des manèges pour enfants.
Le jardin zoologique
Le jardin ferme ses portes au public pendant la guerre de 1870 car il est utilisé pour installer des troupeaux qui serviront à nourrir la population en prévision d'un siège. Au mois de septembre, certains animaux sont évacués vers des parcs zoologiques à l'étranger mais très vite les moyens de transport sont paralysés et Paris est assiégé[réf. nécessaire]. L'hiver est particulièrement rude et le rationnement ne suffit plus : les derniers pensionnaires du Jardin sont donc abattus pour nourrir les Parisiens. A la fin du siège, il ne reste plus un seul animal.
La faune se reconstitue par la suite. Jusqu'en 1877, les termes de la concessions sont globalement respectés : les animaux sont surtout des animaux « utiles ». Les bêtes curieuses, comme les girafes et les éléphants sont néanmoins présents dès les origines. Tous les animaux disparaîtront dans les années 1950.
Le jardin ethnologique
L'exposition d'être humains présentés comme des « sauvages » est un fait avéré de longue date sur ce site. En 1877, Carl Hagenbeck propose à la vue des Parisiens une petite troupe de Nubiens. Pendant un quart de siècle, ce sont vingt-deux expositions d'êtres humains qui sont organisées[5]. Il s'agit majoritairement d'Africains, même si l'on trouve aussi des Indiens, des Lapons ou des Cosaques. Les troupes présentées le sont parfois en même temps que des animaux issus de la même région. Ces « exhibitions de sauvages » alimentèrent dès le XIXe siècle de vifs débats car les hommes étaient confinés derrière les grilles de la grande pelouse, comme les animaux dans leurs cages voisines[6]. Le jardin devient pendant cette période un des hauts lieux de l'anthropologie à Paris.
Pendant le quart de siècle qui suit, le rythme de ces exhibitions ralentit : on n'en compte qu'une dizaine entre 1903 et 1931, date de la dernière exposition humaine. Elles prennent en revanche un tour plus nettement colonial, les tribus exposées étant sélectionnées dans diverses contrées de l'empire colonial français : Sénégal, Afrique du Nord, Nouvelle Calédonie, etc[7].
La reconversion
Sous la pression des riverains, la vocation du jardin change profondément dans les années 1950. En 1952, le Jardin devient principalement un « parc de promenades, de loisirs de plein air dont les attractions doivent avoir un caractère instructif, sportif et familial ». Un castelet de Guignol est ouvert, les fauves disparaissent et la fête foraine est réduite.
Dans les années 1960, le Jardin est réaménagé et le Musée national des arts et traditions populaires s’implante en 1969 dans un nouveau bâtiment de type moderne spécialement construit sur son terrain, avant de fermer en 2005. La petite ferme est ouverte en 1971, le théâtre en 1973, le Musée en Herbe en 1975. Le chapiteau de Silvia Monfort s'y installe pour deux ans en 1978.
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Un magnolia à l'entrée de la « rivière enchantée ».
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Un lophophore resplendissant.
La fin du XXe siècle et les années 2000 voient néanmoins de nouveaux changements. Le Jardin s'orientalise, en acquérant une maison de thé, un pont laqué de noir, puis un jardin coréen qui symbolise l'amitié entre Paris et Séoul. Les dernières activités scientifiques disparaissent avec la disparition du Musée en Herbe, dont les subventions ont été supprimées en 2009-2010[8].
Gestion
Dès les origines, le jardin a connu un système de concessions renouvelées à intervalle à peu près régulier. Lors de son ouverture, le conseil d'administration du jardin était tenu par la Société impériale zoologique d'acclimatation : Geoffroy Saint-Hilaire en était le président sous le patronage du prince impérial. Le fils du savant était directeur adjoint et assurait l'administration effective. La société conserva sa concession qui fut régulièrement renouvelée jusqu'en 1953.
À cette date, c'est l'industriel Boussac qui obtient le renouvellement de la concession qu'il conservera jusqu'à sa disparition. Après le rachat de cette société par le groupe LVMH, c'est ce dernier qui hérite de la concession. Bernard Arnault, patron du groupe de luxe obtient, dans des conditions contestées[9], l'autorisation de construire un bâtiment pour abriter sa fondation pour l'art contemporain (réplique à celle de son concurrent François Pinault, installée à Venise). Le bâtiment de plus de quarante mètres de haut, conçu par l'architecte Frank Gehry, devait être inauguré vers 2013, mais l'annulation du permis de construire obtenue par une association de défense des espaces verts pourrait retarder cette échéance[10].
Accès
Le Jardin est desservi par la ligne à la station Les Sablons. Jusqu'à la mise en service du prolongement de la ligne , il était desservi par la station Porte Maillot qui était le terminus de la ligne, d'où le petit train acheminait les visiteurs à l'entrée du jardin.
Notes et références
- Société nationale de protection de la nature (SNPN) Actuellement
- Jean-Michel Bergougniou, Rémi Clignet et Philippe David, Villages noirs et autres visiteurs africains et malgaches en France et en Europe : 1870-1940, Paris, Karthala, 2001, p. 52.
- Site du Jardin d'acclimatation.
- Illustration du Petit Journal, 26 février 1867, p. 2, 1re et 2e colonnes.
- Bergougniou, Clignet et David, op. cit., p. 54.
- Bergougniou, Clignet et David, op. cit., p. 61.
- Bergougniou, Clignet et David, op. cit., tableau synoptique des expositions p. 69.
- « Musée en herbe : 75 000 gamins passent à la trappe », L'Humanité du 20 juillet 2009. « Ce qui est certain, c’est que le musée a été sommé de déménager dans Paris intra-muros il y a plus de 3 ans par la mairie, au motif que son public n’était pas assez parisien. Or, affirme Sylvie Girardet, celle-ci ne les a jamais aidés à trouver un nouveau lieu et trouve à redire sur les locaux qu’ils occupent depuis l’année dernière dans le 1er arrondissement. Pire, c’est au moment où le musée s’évertue à répondre "aux demandes de la ville" et à s’adapter à son nouvel environnement tout en poursuivant des activités au Jardin d’acclimatation qu’elle reçoit l’estocade." » in
- adjoint à la culture de la ville de Paris et le président de la société d'exploitation du jardin sont tous deux des employés de LVMH. Un soupçon de conflit d'intérêt pèse sur cette autorisation dans la mesure où l'
- « La Fondation LVMH arrêtée en pleins travaux » dans Le Parisien du 22 janvier 2011.
Annexes
Article connexe
Liens externes
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