- Beauchalot
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Beauchalot Administration Pays France Région Midi-Pyrénées Département Haute-Garonne Arrondissement Arrondissement de Saint-Gaudens Canton Canton de Saint-Martory Code commune 31050 Code postal 31360 Maire
Mandat en coursJean-Luc Picard
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du canton de Saint-Martory Démographie Population 507 hab. (2008) Densité 80 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 295 m — maxi. 410 m Superficie 6,33 km2 Beauchalot est une commune française, située dans le département de la Haute-Garonne et la région Midi-Pyrénées.
Ses habitants sont appelés les Beauchalotois.
Sommaire
Géographie
Commune située dans le Comminges à 11 km à l'Est de Saint-Gaudens.
Histoire
Ancienne bastide fondée par les Capétiens
Fondation de la bastide de Beauchalot (1324)
À tous ceux qui verront les présentes lettres, nous, frère Guillaume, abbé du monastère de Bonnefont au diocèse de Comminges, de l'ordre cistercien, et professeur en écriture sacrée, et frère Arnaud Sixon, grand cellérier et procureur ou syndic desdits abbé et monastère, salut éternel en le Seigneur. Nous faisons savoir que nous, en notre nom et en celui dudit monastère, nous avons traité avec noble homme, sire Raoul Chaillot, chevalier et conseiller du roi de France et de Navarre notre sire, député par le roi notre sire pour la réformation générale du pays et pour plusieurs autres affaires dans la sénéchaussée de Toulouse et son ressort ; nous avons voulu et concédé, voulons et concédons que soit fait un pariage avec le roi notre sire de la manière suivante.
D'abord, dans toute la juridiction que nous et notre monastère avons et pourrions avoir dans les limites et le périmètre délimité plus bas, que ce soit sur la terre, sur les hommes ou les bois, tout sera commun, en indivis entre le roi notre sire et nous, c'est-à-dire depuis le fleuve de la Garonne en remontant par le ruisseau appelé Ruisselet jusqu'au fond de la vigne appelée Vigne du prieur dudit monastère, et de cette vigne en remontant par le ru du Fauconnier jusqu'aux fourches des Fins, et de ces fourches jusqu'au terroir de Lombers, en incluant le terroir de Burnal, puis à partir du terroir de Lombers tout le terroir appartenant au monastère vers Landorthe, et de ce terroir en descendant jusqu'à celui de Labarthe-Inard, et ensuite jusqu'au fleuve de la Garonne vers Montespan.
À l'intérieur de ce territoire et de ces limites, nous serons tenus de remettre et d'asseoir, selon le choix des gens du roi, 800 arpents de terre à la mesure de Toulouse, dans le lieu le plus approprié à la construction d'une bastide, et toute la coupe de notre bois ou forêt de Jô, pour la fondation et le peuplement de cette bastide. À l'intérieur de ces 800 arpents de terre, les cens, les oublies et les autres rentes ou redevances quelles qu'elles soient, avec toute la juridiction que nous avons et pouvons y avoir [...], seront et resteront en commun au roi notre sire et à nous, à l'exception des confiscations d'hérétiques et des autres cas qui appartiennent au roi notre sire et doivent relever du droit du roi, comme cela lui appartenait avant le traité de ce pariage et qui lui resteront librement comme avant le traité de pariage.
La maison et les bâtiments de la grange d'Apas, qui appartient au monastère, avec le potager, la borde, la petite île qui se trouve sur le fleuve de la Garonne, le colombier, la vigne, toute la clôture de la grange, telle qu'elle est actuellement et appartient au monastère, restera en notre main et celle du monastère, sans être démembrée, à l'exception de la soustraction cependant de ces 800 arpents de terre concédés par nous. [... ] Les moulins qui seront construits à l'avenir, avec les fours indispensables à la bastide, seront communs au roi notre sire, à nous et au monastère; ils seront construits à frais communs. Mais si le roi notre sire ou ses gens renonçaient à construire ces moulins et ces fours, ou à les réparer, et si nous et le monastère voulions les édifier ou les faire réparer pour le bien commun, nous le pourrions de notre propre autorité et nous détiendrions les moulins et les fours en nos mains jusqu'à ce que nous ayons été remboursés de la moitié des dépenses afférentes, part retenant au roi notre sire [...].
Le roi notre sire donnera et sera tenu de donner et d'accorder des immunités, franchises et privilèges aux habitants de la bastide et de ses dépendances, comme il a l'habitude d'en donner et accorder aux habitants des nouvelles bastides édifiées par lui, seul ou associé à un autre, et spécialement à ceux des nouvelles bastides de Trie, de Saint-Luc ou de quelques autres bastides auxquelles furent concédés les privilèges les meilleurs et les plus larges.
[...] Nous retenons un arpent de terre, hors de tout fief, pour y construire une demeure et un potager, tandis que le roi notre sire aura un autre arpent dans un lieu approprié et convenable de ce territoire. Nous retenons et aurons en outre, pour nous, nos successeurs et notre monastère, l'église ou les églises qui se trouveront être édifiées ou érigées dans la bastide, tout le droit spirituel ou ecclésiastique, et tout ce qui en raison de ces droits doit nous appartenir [...]. Le roi notre sire ou ses successeurs, un autre ou d'autres en son nom ou sur son mandement ne pourront construire ou faire construire dans la bastide une maison pour un autre établissement religieux, ou lui permettre d'en construire, pour quelque raison pieuse, sans l'accord conjoint et la volonté expresse de leurs successeurs, des nôtres et du monastère.
[...] Toutes les terres de cette donation attribuées aux constructions et toutes les autres terres, tant en culture qu'incultes et situées à l'intérieur des limites de cette donation, devront être distribuées aux jurés et aux habitants de la bastide pour en faire des tenures, des emplacements d'habitation et des arpents, redevables d'oubliés et de cens annuels payables selon les us et coutumes de la nouvelle bastide royale de Trie ou de celle de Carbonne, selon le règlement des gens du roi notre sire.
[...] Les consuls de la bastide seront créés par le juge commun, par nous et notre cellérier, syndic, comme on a coutume de le faire à Carbonne ou ailleurs, selon ce qui semblera le plus convenable de faire aux gens du roi notre sire et à nous. Tout cela et chacune des clauses susdites, nous avons promis et promettons de bonne foi de les accomplir et de les faire comme il a été dit plus haut. En témoignage de quoi, nous abbé susdit, en présence du cellérier et syndic, qui a donné son accord, nous avons fait apprendre notre sceau à ces lettres pendantes. Donné dans notre monastère le 8 mars, l'année du Seigneur 1324[1].
Toponymie
Beauchalot est la seule commune en France de ce nom.
Henriette et Louis Gary, instituteurs, ont publié en 1949 chez Vanin (imprimeur à Saint-Gaudens) une "monographie d'un village commingeois de 1324 à 1947".
En ce qui concerne le nom du village, son origine, mystérieuse de prime abord, est assez simple à expliquer dès lors que l'étude des chartes en donne les clés. Remercions ce couple passionné dont la contribution à l'histoire de la commune demeure très précieuse. Signalons également les excellentes illustrations de cet ouvrage de Monsieur Louis Mothe, alors professeur de dessin au Lycée de Saint-Gaudens et archéologue de grande classe.
L'acte de paréage dont vous avez lu la livraison ci-dessus ont été mises en œuvre par le sieur Raoul de Challot, Commissaire Royal chargé de traité. Le français n'étant devenu langue officielle que sous le règne de François Ier, par l'Édit de Villers-Cotterêts, la langue employée dans ce texte est le latin. Presque naturellement, cette nouvelle bastide est dénommée du nom de « Vallis Chaloti », nom de son fondateur. En français, cela donne « Vau Chalot ». On observera qu'il subsiste en français moderne le singulier de "vau" : val. D'où l'expression « aller à vau l'eau » qui signifie au pied de la lettre que par les "vau" toute l'eau ruisselle et par assimilation qu'il s'agit d'un phénomène que l'on ne peut ni empêcher ni contrôler.
Cependant la langue locale est alors le gascon, qui ne connaît pas le V mais le B (ainsi qu'en espagnol) et le nom usuel du village est alors « Bau Chalot », Bau se prononçant « baou ». Les auteurs rappellent aussi qu'il existe au moins un exemple connu de Vallis devenu Baou en gascon.
Spécialiste des formes de toponymes, Jean Séguy croit également pouvoir affirmer : « Chaillot (ou plus exactement Chalot) était de langue d'oil, il est donc naturel qu'il ait nommé la bastide en français vaus chalot ».
Nos instituteurs d'ajouter : « Avec nos éminents confrères, le chanoine Contrasty et M. Jean Séguy, nous conclurons en insistant sur le fait que la seule orthographe logique est BAUCHALOT ».
Il semble qu'une erreur portée sur le cadastre de 1807 ait transformé Bauchalot en Beauchalot, qui n'a aucun sens, alors que la toponymie de Bauchalot est à la fois logique et cohérente.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2008 2014 Jean-Luc Picard PS mars 2001 2008 Michel Fontan Toutes les données ne sont pas encore connues. Commune faisant partie de la Huitième circonscription de la Haute-Garonne
Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2009 2010 314 315 342 350 380 390 451 466 515 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes
2005 : Population provisoire (enquête annuelle).Lieux et monuments
Personnalités liées à la commune
Notes et références
- Ch. Higounet, Cisterciens et bastides, dans Paysages et villages neufs au Moyen Âge, Bordeaux, 1975, p. 265-274. Repris dans G. Brunel et E. Lalou, Sources d'histoire médiévale, Paris, 1992, p. 292-295.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Commune de la Haute-Garonne
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