- Joseph Isnard
-
Pour les articles homonymes, voir Isnard.
Joseph Isnard, neveu du célèbre facteur d'orgues Jean-Esprit Isnard et organier lui-même, est né à Bédarrides dans le Vaucluse en 1740 et mort à Bordeaux en Gironde en 1828.
Il apprend d'abord les rudiments du métier auprès de son oncle, puis, en 1761, se rend chez son frère aîné Jean-Baptiste, lui-même facteur d'orgues, à Blois. De là il part se perfectionner à Paris auprès du fameux François-Henri Clicquot avec lequel il collabore, en 1767 à la construction de l'orgue de Saint-Médard, puis il entre comme compagnon chez le beau-frère de celui-ci: Adrien L'Epine (frère du célèbre Jean-François l'Epine) avec lequel il restaure et agrandit, en 1768, l'orgue de Nogent-sur-Seine. A cette époque il est aussi compagnon de Pierre Dallery.
Vers 1770 il retourne dans son sud-est natal où il collabore à de nombreux chantiers avec son oncle Jean-Esprit jusqu'à la mort de ce dernier en 1781: notamment leur chef-d'œuvre de la Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. Durant ces dix années il est difficile de démêler ce qui revient à l'un ou l'autre, d'autant que c'est Joseph qui, pour des raisons pratiques, signe bien souvent les marchés à la place de son oncle; en effet l'état de frère convers de celui-ci l'oblige à reverser ses bénéfices à son couvent, lésant ainsi son neveu.
Mais il reste certain que l'esprit d'innovation, l'ingéniosité et la grande qualité des travaux jointe à une stricte économie des moyens mis en œuvre sont la marque de Jean-Esprit. D'ailleurs quelques travaux en solo de Joseph n'ont pas été exempts de critiques, ainsi au couvent des Pères Minimes de Marseille, en 1777, orgue dont le buffet est aujourd'hui visible à Bonnieux.
Un des derniers chantiers en commun est, de 1778 à 1779, la restauration et le complément de l'orgue de la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi auquel ils ajoutent un clavier de Bombarde et une exceptionnelle, pour l'époque, clarinette en chamade. Là se situe un épisode peu glorieux de la vie de Joseph: une brouille sévère avec son compagnon sur ce chantier, son "garçon" comme on disait alors, Honoré Grinda qui, avec son frère Antoine, perpétuera de Nice à Perpignan la tradition Isnard notamment pour les buffets avec les caractéristiques corniches de tourelles relevées en "casquette".
Après la mort de son oncle, il continue seul et œuvre notamment à:
- Béziers où il reprend entièrement, en 1785 les travaux de reconstruction de Monturus refusés à la réception par Jean-François Lépine
- Lambesc (Bouches-du-Rhône) où il entreprend, de 1788 à 1790, son chef-d'œuvre personnel, malheureusement écourté et réduit par la Révolution, qui finit par l'obliger à quitter son Sud-Est vers 1800 pour terminer sa carrière et ses jours à
- Bordeaux où il ne réalise, associé avec un ancien disciple de Dom Bedos de Celles : Simon Bayssac-Labruyère, que des travaux de maintenance ainsi que des déplacements et aménagements d'orgues existants commandités par le "clergé révolutionnaire", notamment les transferts à la cathédrale Saint-André, d'abord de l'orgue Jean-Baptiste Micot de l'église Saint-Pierre de La Réole en 1803 et 1804, puis du Dom Bedos de l'abbatiale Sainte-Croix entre 1810 & 1816; en 1806 ils effectuent le relevage du Jean-Baptiste Micot de la basilique Saint-Michel de Bordeaux et en 1821 celui de la cathédrale St Fulcran à Lodève.
Voir aussi
L'orgue Joseph Isnard de l'église Notre-Dame de L'Assomption à Lambesc(13)
Sources
Les Isnard: une révolution dans la facture d'orgues par Jean-Robert Caïn, Robert Martin, Jean-Michel Sanchez, Ed. EDISUD 1991 (ISBN 978-2-85744-337-7)
Catégories :- Facteur d'orgue
- Naissance en 1740
- Décès en 1828
Wikimedia Foundation. 2010.