- Bataille du pont de Lodi
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La bataille du pont de Lodi oppose, le 10 mai 1796 (21 floréal an IV), l’armée d'Italie du général Bonaparte aux armées coalisées commandées par le général Sebottendorf, pour la prise du pont de Lodi sur l’Adda. Elle conclut de manière victorieuse la deuxième partie de la campagne d’Italie.
Sommaire
Campagne précédant la bataille
Bonaparte surprend tout le monde par son début de campagne : il sépare les armées Austro-Sardes, lors des batailles de Montenotte et Mondovi, et contraint cette dernière, forçant le royaume de Piémont-Sardaigne à signer l'armistice de Cherasco, le 28 avril, puis le traité de Paris, le 15 mai. Il trompe ensuite le général Beaulieu en franchissant, après un petit engagement au cours duquel le général Laharpe trouve la mort, le Pô à Plaisance alors que le général autrichien l’attendait 80 km plus en amont, à Valenza. Beaulieu réussit néanmoins à éviter d’être tourné et à franchir l’Adda et la Mincio mais il doit abandonner Milan. Bonaparte borde alors l'Adda à hauteur de Pizzighetone mais les défenses ennemies sont trop puissantes à cet endroit-là. Il longe l'Adda vers le nord et parvient à Lodi. C'est ici qu'il trouve la faille dans le dispositif adverse : l’arrière-garde autrichienne, commandée par Sebottendorf, qui cherche à détruire le pont.
Conditions de la bataille
Le général Sebottendorf dispose de 17500 hommes. Il a rangé ses soldats sur deux lignes : trois bataillons au débouché du pont appuyés par 20 canons, cinq autres en arrière avec la cavalerie.
L'armée française qui arrive sur l'autre rive compte 9 500 hommes, dirigés par Lannes, Dallemagne et Masséna. Elle commence par établir ses canons le long de la rive, de manière à empêcher les sapeurs autrichiens de faire sauter le pont.
Bonaparte envoie Kilmaine chercher un gué au sud, et Beaumont au nord, avec leurs cavaliers. Si tout va bien, ils déboucheront dans deux heures à droite et à gauche des Autrichiens, forçant la décision.
Déroulement
Vers dix-huit heures, apercevant le gros de la division Masséna qui s'approche en arrière de Lodi, Bonaparte parcourt les rangs. Il s'agit de convaincre ces fantassins qui ont marché depuis six heures du matin de courir sous le feu vers l'autre rive, avec une chance sur trois d'arriver vivant de l'autre côté.
Les Savoyards sous les ordres du chef de bataillon Dupas, commandant le 2e de carabiniers, reçoivent la mission d'être les premiers à franchir le pont. Les Autrichiens retiennent leur feu puis tirent à mitraille sur les premiers qui s'engagent. Autour de Dupas, c'est un massacre, l'assaut se rompt. Voyant que ce coup d'arrêt peut tout perdre, les généraux réagissent, Masséna, d'Allemagne, Berthier et Cervoni, suivis par leurs aides de camp, se ruent en avant au cris de "Vive la République". Cette charge des chefs fait merveille. En quelques minutes deux compagnies abordent l'autre rive. Beaucoup sont tombés mais les tirs ont fait de la fumée, habitués aux torrents de la montagne, les Savoyards ont remarqué que la profondeur du fleuve diminue d'un coup. Ils se glissent dans le flot rapide et débouchent du pont en hurlant. La première ligne autrichienne cède.
Au moment où la deuxième ligne contre-attaque, les cavaliers français du général Beaumont, arrivés à temps, ont fait le tour par le nord et chargent le flanc droit ennemi. La cavalerie napolitaine ne peut que protéger la retraite des Autrichiens à dix-neuf heures.
Bilan
Bonaparte entre à Milan, capitale de la Lombardie, quelques jours plus tard. Après avoir conquis le Piémont, l’armée française s’empare de la Lombardie, et élimine une armée de l'empereur d'Autriche.
Rue
Cette bataille a donné son nom à une rue du 6e arrondissement de Paris.
Catégories :- Bataille des guerres de la Révolution française
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