- Enclos paroissial de Pleyben
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Enclos paroissial de Pleyben
Présentation Date de construction XVe siècle, XVIe siècle, XVIIe siècle Destination initiale Lieu de culte Propriétaire Commune Protection Classé MH (1846, 1875, 1914 - église, calvaire, ossuaire) Géographie Pays France Région Bretagne Département Finistère Localité Pleyben Coordonnées modifier L’enclos paroissial de Pleyben est un enclos paroissial situé dans la commune de Pleyben dans le Finistère autour de l'église Saint-Germain. L'église a été classée sur la liste des monuments historiques de 1846, le calvaire a été classé par liste en 1875 et l'ossuaire a été classé par arrêté du 21 décembre 1914[1].
Sommaire
L’église Saint-Germain
L'église Saint-Germain, dont la construction a commencé en 1530, interrompu pendant les guerres de la Ligue, a été achevée en 1583 « à lonneur de Dieu, Notre-Dame, sainct Germain et sainte Catherine » comme le dit une inscription[2], de style gothique breton tardif, est en forme de croix latine à trois vaisseaux lambrissés. L'église a deux clochers : le grand clocher au-dessus du porche sud est une tour Renaissance coiffée d'un dôme à lanternons, et un autre de style cornouaillais. Le chevet est de style Beaumanoir. La nef est surmontée d'une voûte lambrissée datant du XVIe siècle entourée de belles sablières. Les fonts baptismaux sont ornés de statues desaint Jean, sainte Élisabeth, saint Zacharie provenant d'un ancien retable. L'église est ornée de nombreuses statues polychromes dont une statue de saint Germain datant de 1555, provenant d'un calvaire ; dans la nef et les bas-côtés se trouvent des statues de saint Herbot, saint Yves, de saint Corentin, saint Antoine, sainte Geneviève, de saint Renan ainsi qu'une grande statue en bois de saint Guénolé datée du XVIIIe siècle. Les retables actuellement en place datent de la fin du XVIIe siècle : le retable à colonnes du Rosaire daté de 1698[3] (sculpté par des artisans locaux, Jean Le Seven du Cloître-Pleyben et Jean Cevaer de Pleyben) et le retable à tourelles du maître-autel[4] daté de 1666 - 1667 qui représente le Christ Sauveur et les quatre Évangélistes Matthieu, Luc, Jean et Marc[5]. Un autre retable, dit retable des Trépassés ou retable du Sacré-Cœur, daté du XVIIIe siècle, est situé dans le bras sud du transept ; il représente une Descente de Croix. Le grand orgue, construit par Thomas Dallam, date de 1688. Le vitrail principal, daté de la fin du XVIe siècle, représente la Passion du Christ. Les deux vitraux latéraux représentent l'un un Arbre de Jessé, l'autre Jésus et les Apôtres. Maintes fois modifiée au fil des siècles, l'église a été restaurée entre 1858 et 1860[6].
La sacristie, construite vers 1680-1690, est dotée d'une coupole centrale et des chapiteaux de style ionique.
Le calvaire
Le Calvaire monumental placé devant l'église est le plus massif de toute la Bretagne. Sa construction en pierres de kersanton a débuté avec celle de l'église, en 1555, mais ne s'acheva qu'en 1650 (fait à Brest par Julien Ozanne). Curieusement, archaïsme voulu, les personnages sont représentés en costumes du XVIe siècle de l'époque d'Henri III ou Henri IV en dépit de la construction du calvaire au milieu du XVIIe siècle à l'aube du règne de Louis XIV. Il fut déplacé en 1738. Construit en forme d'arc de triomphe octogonal, il montre sur ses quatre faces des hauts-reliefs sur deux niveaux : une frise et une trentaine de groupes sculptés surmontant le calvaire, l'ensemble relatant la Passion du Christ :
- Scènes de la frise intermédiaire :
Annonciation, Visitation de la Vierge Marie, Nativité, les Mages, La Fuite en Égypte, l'entrée à Jérusalem, la Cène, le Lavement des pieds, Judas, l'agonie, l'arrestation du Christ, le jugement de Ponce Pilate, le repentir de Pierre, la Flagellation, le Couronnement d'épines. - Scènes supérieures :
Pilate se lavant les mains, Jésus portant la croix, gardes devant le Calvaire, Crucifixion, Mise au tombeau, Descente aux Enfers, la Résurrection. Les larrons portent leurs noms Gismas et Dismas, le premier (le Bon Larron) en caractères gothiques, le second en capitales romaines car leurs âmes sont emportées respectivement par un ange et par un démon[7].
Pendant l'été 2010, l'association « Les sept calvaires monumentaux de Bretagne » a remis en couleurs, par le biais d'un laser l'illuminant, le calvaire de Pleyben, retrouvant autant que faire se peut les couleurs d'origine car les calvaires étaient peints. Sur de nombreux calvaires, on a retrouvé des traces de peinture, dans les plis des vêtements des statues, par exemple.
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Calvaire, le Lavement des pieds
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Calvaire, la Cène
L'ossuaire
L'ossuaire, qui date du XVIe siècle, est d'architecture gothique flamboyante. On y entassait les ossements des trépassés pour faire de la place dans le cimetière. Surnommé "chapelle des trépassés", il était consacré à saint Jude et saint Simon[8]. Restauré en 1733, date inscrite sur l'édifice, il servit un temps d'école[9], c'était le cas par exemple en 1838[10] (il fut alors blanchi à la chaux) et même de bureau de poste.
Il sert désormais de musée et abrite entre autres une statue de la Vierge allaitante datant du troisième quart du XVIe siècle a été retrouvée en 1988 lors de travaux à proximité de l'église. Elle représente une Vierge couronnée, au sein nu, portant l'Enfant-Jésus ; il n'est pas exclu qu'elle ait été enterrée à cause de son aspect jugé trop réaliste à l'époque[11].
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Musée de l'ossuaire : Vierge allaitante (XVIe siècle)
L'arc de triomphe
L'arc de triomphe ou "porte triomphale" est une porte monumentale datée de 1725 et surnommée "porte de la mort" car, complétée par le mur de l'enclos entourant le cimetière, elle séparait le monde des morts du monde des vivants. Elle est surmontée d'une Piétà encadrée de deux anges.
Notes et références
- Notice no PA00090166, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Jos Le Doaré, « Les pierres qui parlent : Pleyben - St-Sébastien de St-Ségal - N.-D. de Châteaulin », dans Les Cahiers de l'Iroise, no 26, 1960, p. 107-111 [texte intégral]
- Construit à l'initiative de la "confrérie du Rosaire", créée à Pleyben en 1644
- Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, Diocèse de Quimper, éditeur Kerangal, Quimper, 1924. Abbé Monfort,
- Chanoine Abgrall
- http://www.infobretagne.com/pleyben.htm Infobretagne
- sprev.org
- infobretagne.com
- Voyage en Bretagne, Finistère, Comptoir de la Librairie de province, Paris, 1859. Édouard Vallin,
- Le Magasin pittoresque, 1838. Édoaurd Charton,
- Journal Ouest-France du 24-06-1988
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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- Monument historique du Finistère
- Monument historique classé en 1846
- Monument historique classé en 1875
- Monument historique classé en 1915
- Église monument historique (France)
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