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Bataille de Solférino
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Napoléon III à la bataille de Solférino par Jean-Louis-Ernest Meissonier. Huile sur toile, 1863 Informations générales Date 24 juin 1859 Lieu Solférino (Lombardie, Italie) Issue Victoire des alliés franco-sardes Belligérants France
Royaume de SardaigneEmpire d’Autriche Commandants Napoléon III
Victor-Emmanuel II de SavoieFrançois-Joseph Ier d'Autriche Forces en présence 173 600 fantassins
14 500 cavaliers
522 canons146 635 fantassins
88 escadrons de cavalerie
688 pièces d’artilleriePertes 2 492 morts
dont le général Auger
12 512 blessés
2 922 prisonniers ou disparus3 000 morts
10 807 blessés
8 638 prisonniers ou disparusDeuxième guerre d'indépendance italienne Batailles Montebello — Varèse — San Fermo — Palestro — Turbigo — Magenta — Melegnano — Solferino — San Martino — Treponti La bataille de Solférino a eu lieu le 24 juin 1859 durant la campagne d'Italie. Elle s'est déroulée en Lombardie, dans la province de Mantoue. Il s'agit d'une victoire de l'armée française de Napoléon III alliée à l'armée sarde sur l'armée autrichienne de l'empereur François-Joseph.
Plus de 330 000 soldats ont combattu dans cette bataille, ce qui constitue le plus grand nombre depuis la bataille de Leipzig de 1813. Il y avait environ 150 000 soldats autrichiens et un total combiné d'environ 190 000 français et sardes.
La bataille voit l'utilisation de techniques nouvelles comme le transport des troupes françaises en train, qui mettront seulement quatre jours pour aller de Lyon jusqu'au Piémont, les canons et fusils à canon rayé (plus précis et puissants). L'artillerie joue un grand rôle, peu de combats ayant lieu corps à corps. Contrairement à la légende, le taux de victimes (morts et blessés) à cette bataille est d'environ 12,5% (10% chez les forces franco-sardes et 14% chez les Autrichiens), contre 20% à la bataille de Marengo, 25 à 30% à bataille de la Moskova, 21% à la bataille d'Eylau et 25% à la bataille de Leipzig[1].
Sommaire
Le contexte
Le conflit entre l'empire austro-hongrois et la coalition franco-sarde est né de la promesse faite par Napoléon III au roi Victor-Emmanuel II de l'aider à faire autour de lui l'unité de l'Italie en échange de la Savoie et Nice.
Après la victoire de Magenta, l'armée d'Italie se tourne vers l'Est pour suivre l'ennemi. La progression est ralentie par les destructions opérées par les troupes autrichiennes et par les pluies incessantes. L'ennemi se replie successivement derrière plusieurs affluents du Pô : l'Adda, l'Oglio et la Chiese.
La veille
Dans la matinée du 23 juin, l'empereur d'Autriche donne l'ordre à ses troupes de se tourner vers l'ouest, elles regagnent la rive droite du Mincio où elles reviennent occuper les positions abandonnées quelques jours auparavant. Cette manœuvre est destinée à mettre en place l'armée des Habsbourg sur les collines morainiques au sud du lac de Garde et, à partir de cette position qui domine la plaine, lancer une attaque sur l'armée franco-sarde, exploitant ainsi le chaos dans lequel celle-ci se trouverait lors de la traversée du Chiese, dont les ponts ont été détruits, au cours de la retraite, sur ordre de Gyulai, commandant l'armée austro-hongroise.
Contrairement aux suppositions des Autrichiens, grâce à l'efficacité du génie français, le gros de l'armée franco-sarde a déjà traversé le Chiese au cours de la journée du 22 juin et elle se prépare à avancer rapidement vers le Mincio, encouragée par les rapports des patrouilles de reconnaissance qui, quelques jours plus tôt, ont pu vérifier le repli de l'ennemi et par la conviction que la bataille aura lieu sur les rives de cette rivière comme cela semble logique et tactiquement favorable pour les Autrichiens.
Aux premières heures du 23 juin, Napoléon III et Victor-Emmanuel II se rencontrent sur la colline de Lonato pour discuter d'une dépêche envoyée par l'impératrice Eugénie, qui contient d'inquiétantes informations sur d'importants mouvements de troupes prussiennes sur le Rhin. La lettre contient une invitation pressante à la conclusion rapide de la campagne d'Italie afin que l'armée française puisse rentrer chez elle pour défendre ses frontières. Après un bref entretien privé, les souverains regagnent leurs quartiers généraux.
Les combats des patrouilles de reconnaissance qui se produisent tout au long de la journée convainquent les Autrichiens qu'ils ont intercepté les premières avant-gardes franco-sarde et ceux-ci pensent avoir établi le contact avec l'arrière-garde autrichienne, tout comme à Melegnano.
En fait, les deux armées sont déployées sur deux lignes parallèles très proches l'une de l'autre et qui s'étend du Nord au Sud sur 20 km.
Le bataille
Selon le plan établi, à l'aube du 24 juin, l'armée franco-sarde se déplace vers l'Est afin de se déployer le long de la rive droite du Mincio. Comme première étape matinale, l'armée française aurait due occuper les villages de Solferino, Cavriana, Medole et Guidizzolo, respectivement avec le Ie corps d'armée du général d'Hilliers, le 2e corps d'armée du maréchal Mac-Mahon, le 3e corps d'armée du général Canrobert et le 4e corps d'armée du général Niel, tandis que les quatre divisions de l'armée sarde sont chargées de prendre place à Pozzolengo.
Après quelques kilomètres, inévitablement, les colonnes franco-sardes entrent en contact, les unes après les autres, avec les troupes autrichiennes, fortement implantées précisément à Solférino, Cavriana, Medole, Guidizzolo et Pozzolengo. En quelques heures, de 4 h à 7 h, des féroces combats ont lieu qui conduisent à une mêlée générale, chaotique et très violente, qui dure plus de 18 heures.
L'absence de plan de bataille ordonné, l'équilibre des forces en jeu et la détermination féroce des deux camps sont les principales causes de l'énorme carnage. De nombreux combats se déroulent à Medole, Solferino et San Martino qui correspondent, respectivement, aux secteurs sud, central et nord d'un vaste front.
La bataille de Medole
Les combats du 24 juin 1859 débute à Medole, dans le secteur sud du front, vers 4 heures du matin. Au cours de la marche qui doit le conduire à Guidizzolo, en passant par le village de Medole, le 4e corps d'armée français affronte un régiment avancé de la Ie armée autrichienne.
Le général Niel décide d'engager immédiatement la bataille, et faisant preuve d'une stratégie peu commune, il déploie ses forces aux limites Est du territoire de Medole, empêchant ainsi les trois corps de l'armée autrichienne, présent à Guidizzolo, de soutenir les soldats de la IIe armée placés sur les hauteurs de Solferino et durement attaqués par les colonnes françaises du général d'Hilliers et du maréchal Mac-Mahon.
Les troupes de Niel, même si elles sont numériquement inférieures et déployées sur une ligne de 5 km, réussissent à contenir les assauts ennemis par une habile alternance d'actions de défense et de contre-attaques sur les points névralgiques de Crocevia, Quagliara, Casa Nuova, Baite et Rebecco.
Les combats, qui durent 15 heures et jusqu'à la retraite des Autrichiens, provoquent dans les deux camps la perte 14 279 hommes.
La bataille de Solférino
Vers 4h30, l'avant-garde du Ier corps d'armée française, commandé par le maréchal Baraguey d'Hilliers, établit le contact avec les troupes autrichiennes du Ve corps d'armée dirigée par feld-maréchal Stadion à proximité de Grole sur le territoire de Castiglione delle Stiviere.
Une demi-heure plus tard, le IIe corps d'armée français, commandé par le maréchal Patrice de Mac-Mahon rencontre les divisions austro-hongroises postées au hameau de Ca' Morino sur le territoire de Medole.
Les troupes autrichiennes, fortes de trois corps d'armée positionnés à Solferino, Cavriana et Volta Mantovana, résistent longtemps aux assauts conjugués de Ie et IIe corps français contraignant Napoléon III à engager la garde impériale dans la bataille.
Solferino est arrachée au Ve corps d'armée de Stadion en début d'après midi et le déploiement français se poursuit pour conquérir Cavriana où il rencontre également une forte résistance du Ie corps d'armée du maréchal autrichien Clam-Gallas. L'engagement de troupes fraiches vers 15 heures, composées du IIIe corps d'armée français du général Canrobert permet d'occuper Cavriana peu avant 18 heures.
La Légion dans cette bataille
Le 2e régiment étranger, aux ordres du colonel Signorino, participe à la campagne d’Italie. En arrivant à hauteur de Ca' Morino, les légionnaires, avec le deuxième régiment de zouaves, formant l’avant-garde du deuxième corps d’armée commandé par le maréchal de Mac-Mahon, rencontrent une forte colonne autrichienne se dirigeant sur Castiglione.
Le 24, les légionnaires se dirigent en direction de Mantoue. Les premières salves d’artillerie des vedettes ennemies sont tirées. En début d'après-midi, sous une chaleur accablante, les légionnaires et les zouaves prennent Cassiano. Le maréchal de Mac-Mahon donne l’ordre aux compagnies de tirailleurs de la Légion de se déployer pour permettre la mise en place de l’artillerie au centre de la bataille. Les combats acharnés et terribles obligent les légionnaires à aborder l’ennemi à la baïonnette. Le 2e régiment étranger déplore cependant 6 morts et 38 blessés, ce qui est peu au regard des pertes totales.
La bataille de San Martino
Le premier régiment sarde à entrer en contact avec les Autrichiens est la 29e compagnie de bersaglieri, dirigé par le jeune lieutenant-colonel Raffaele Cadorna qui précède l'avant-garde de la 5e Division « Cucchiari » se dirigeant vers Pozzolengo. C'est l'action qui engage, vers 7 heures du matin, une longue et sanglante bataille pour le contrôle de Pozzolengo, menée principalement dans les bourgs de San Martino et Madonna della Scoperta.
La formation autrichienne, en nette infériorité numérique, est déployée sur des positions dominantes. Le feld-maréchal Benedek mène ses hommes avec beaucoup d'habileté, réussissant à tenir ses positions jusqu'à la fin de soirée, lorsque les armées austro-hongroise se retirent de Solferino, Cavriana, Guidizzolo e Volta Mantovana, se mettant à l'abri au-delà du Mincio.
Les forces en présence
L'armée française
L'armée française est un extraordinaire instrument de guerre composée principalement de combattants expérimentés et équipée d'armes modernes et efficaces.
Mais ce ne sont pas les seules raisons de la supériorité française. L'armée a bénéficié à la fois d'un environnement issu du siècle des Lumières qui a imprégné la société de connaissances scientifiques et de la réforme militaire réalisée par Napoléon qui peut être résumé dans la célèbre adage: «Chacun de mes soldats a dans son sac à dos le bâton de maréchal ». Les cadres dirigeants de la France furent choisis en fonction des leurs connaissances et de leurs compétences ce qui conduisit à une large compétence technique et une haute capacité tactique.
Les troupes qui composaient les forces françaises sont commandées par Napoléon III et 41 officiers supérieurs qui appartenaient au quatre premiers des cinq corps d'armée envoyés en Italie en plus de la Garde impériale et ainsi composés:
- Garde impériale du général Regnaud
- Ier Corps d'Armée du général d'Hilliers
- 1re Division du général Forey
- 2e Division du général Ladmirault
- 3e Division du général Bazaine
- Division de cavalerie du général Desvaux
- IIe Corps d'Armée du maréchal Mac-Mahon
- 1re Division du général La Motterouge
- 2e Division du général Decaen
- Brigade de cavalerie du général Gaudin
- IIIe Corps d'Armée du général Canrobert
- IVe Corps d'Armée du général Niel
- 1re Division du général de Luzy
- 2e Division du général Vinoy
- 3e Division du général de Failly
- Brigade de cavalerie du général de Rochefort
L'armée piémontaise
Après la défaite de 1849, l'armée sarde avait été soumise à une période de dix années de restructuration confiée à Alfonso La Marmora, nommé ministre de la Guerre au sein du gouvernement Perrone. Le travail de La Marmora avait apporté de bons résultats avec la modernisation de l'armement, de l'instruction technique des officiers et la réorganisation des régiments, sur le modèle français.
L'armée de Savoie étaient affligée de défauts qui causèrent des résultats décevants au cours des affrontements. Le premier défaut provenaient de la présence de volontaires enrôlés pour l'occasion, fortement motivés mais aussi sans connaissance du métier de soldats et mal équipés et mal armés. La second et le plus important défaut résidait dans le manque de coopération manifesté par les 39 officiers que composait l'importante état major de la maison de Savoie, sa compétence tactique et stratégique fut souvent masquée par un excès d'individualisme.L'armée sarde comprenaient quatre divisions:
- 1re Division du général Durando
- Brigade des Grenadiers de Sardaigne du général Calliano
- Brigade Savoie du général Perrier
- Régiment de Cavalerie légère d'Alessandria du lieutenant-colonel Reccagni
- 5e Brigade d'artillerie du major Cugia
- 2e Division du général Fanti
- Brigade Piémont du général Camerana
- Brigade Aoste du général Cerale
- Régiment de Cavalerie Légère Aoste du colonel Angelini
- 6e Brigade d'artillerie du major Salino
- 3e Division du général Mollard
- Brigade Cuneo du général Araldi
- Brigade Pinerolo du général Morozzo della Rocca
- Régiment de Cavalerie Légère de Monferrato du lieutenant colonel Morelli
- 5e Division du général Cucchiari
- Brigade Casale du général Pettinengo
- Brigade Acqui du général Gozzani
- Régiment de Cavalerie légère de Saluzzo du colonel Griffini
L'armée autrichienne
Sous le commandement de François-Joseph, l'armée fut divisée en deux armées reliées et approvisionnées par les forteresses du quadrilatère. La Ire armée s'approvisionnait à la forteresse de Mantoue et était déployée dans la plaine du Pô, tandis que la deuxième armée, approvisionnée par la forteresse de Peschiera occupait la colline morainique au nord.
Équipée d'armements modernes et efficaces et encadrée par une discipline de fer, l'armée autrichienne trouvait sa faiblesse dans la structure qui la caractérisait. Selon la tradition médiévale, bien que le commandement de l'armée était sous l'autorité de l'empereur, de nombreux régiments étaient de petites armées personnelles, propriété de leurs commandants. L'état-major était donc composé principalement par des nobles de haut lignage mais souvent mauvais tacticiens et divisés pour des raisons politiques, économiques ou personnelles.
Les troupes appartenaient à sept corps d'armées, ainsi composées :
- 1e Armée du feld-maréchal Wimpffen
- IIIe Corps d'Armée du feld-maréchal lieutenant Schwarzenberg
- 1re Division général Schönberg
- 2e Division général lieutenant Habermann
- IXe Corps d'Armée du général de cavalerie Schaffgotsche
- 1re Division général lieutenant Handel
- 2e Division général lieutenant Folliot de Crenneville
- XIe Corps d'Armée de feld-maréchal lieutenant Veigl
- 1re Division général lieutenant Schwarzel
- 2e Division général lieutenant Blomberg
- Division de cavalerie général lieutenant Zedtwitz
- IIIe Corps d'Armée du feld-maréchal lieutenant Schwarzenberg
- 2e Armata du général Schlick
- Ire Corps d'Armée du feld-maréchal Clam-Gallas
- 1e Division général lieutenant Montenuovo
- 2e Division général lieutenant Sztankovics
- Ve Corps d'Armée du feld-maréchal lieutenant Stadion
- 1e Division général lieutenant Palffy
- 2e Division général lieutenant Sternberg
- VIIe Corps d'Armée du feld-maréchal lieutenant Zobel
- 1re Division général lieutenant de Hesse
- 2e Division général lieutenant Brandenstein
- VIIIe Corps d'Armée du feld-maréchal lieutenant Benedeck
- Ire Corps d'Armée du feld-maréchal Clam-Gallas
Les conséquences de la bataille[2]
Les conditions sanitaires
Les pertes sont lourdes : 40 000 hommes sont hors de combat et abandonnés sur le champ de bataille. Suite au manque de moyens, de nourriture et de personnel, les services sanitaires sont déplorables. En effet, la majorité des havresac ont été abandonnés par les soldats lors du combat et les sources d’eau qui auraient pu servir au ravitaillement des hommes n’étaient pas utilisables car elles étaient pleines de sang et de bactéries provenant des cadavres. De plus, pour bien comprendre la désolation des jours qui suivirent le combat, il est nécessaire de rappeler en quelques mots l’état désastreux des services sanitaires et médicaux de l’époque. En 1859, l’anesthésie est presque inexistante[3], et peut entraîner la mort quand elle est utilisée. En effet, dans les rares cas où les patients bénéficient d’un sommeil artificiel, ce dernier est pratiqué à l’aide de chloroforme, un produit qui peut se révéler dangereux à trop forte dose et peut conduire à la mort ou dans un moindre cas à un coma. Il est donc possible d’imaginer les souffrances des malheureux lors d’une amputation, opération fréquente en raison des gangrènes courantes. De plus, les connaissances des infections par germes pathogènes étant nulle, une blessure se contaminait forcément et l’on n’avait que peu de choses pour y remédier. Parfois même, les médecins aggravaient la situation du blessé ; c’est le cas par exemple avec l’utilisation du cérat (cataplasme imperméable fait à base de cire), qui favorisait grandement les infections, ce qui n’augmentait pas les chances de survie du blessé[4]. Une blessure bénigne de nos jours pouvait donc rapidement se transformer à l’époque en plaie mortelle. Enfin, il faut savoir que lors des guerres du XIXe siècle et de celles qui ont précédé, les soldats mouraient en plus grand nombre des suites de maladies que de la bataille en elle-même. Finalement, le système médical de l’armée française était dérisoire face au nombre de blessés, le personnel insuffisant en nombre et mal préparé.
À Castiglione, les blessés sont omniprésents. L’église et l’école de la ville sont transformées en hôpitaux. On couche les victimes dans la rue, faute de place ailleurs. Certains villageois en hébergent même chez eux, qu’importe leur nationalité. Henri Dunant est témoin de cette vision d'horreur et décide alors d'aider le peu d'infirmières présentes sur place. Pendant quatre jours, il s'investit corps et biens dans cette aide aux malheureux. En effet, il donne les premiers soins, il achète lui-même vivres et habits pour les rescapés de la bataille (Italiens, Français et Autrichiens confondus) et il va même jusqu'à écrire à leur famille. Malheureusement, la notion de contamination par des bactéries n’est que peu connue, il y a donc beaucoup d’infections dont certains périront. Il contacte la comtesse de Gasparin[5] qui, elle, écrit au président de la Société évangélique de Genève, dont Dunant est un membre actif, afin d'informer le public des aides restreintes aux blessés de guerre. Genève décide alors d’envoyer une mission de secours à Castiglione. Cela montre que la ville natale de Dunant pensait déjà à la charité envers les victimes. La lettre d’Henri Dunant à la comtesse est publiée et émeut les Genevois. Dunant rentrera à Genève le jour de l’armistice.Un souvenir de Solférino
Henri Dunant retourne à Genève et retrouve sa vie mondaine, mais il ne la supporte plus. Son cœur n'est plus qu'avec les victimes, il ne pense plus qu'à retourner aider les gens dans le besoin. Selon son psychiatre, Dunant est traumatisé. Il décide alors de se confier. Il commence par en parler autour de lui, puis lui vient une idée: il écrira un livre afin que tout le monde puisse ressentir ce qu'il à vécu, du moins en partie. Un souvenir de Solférino[6] sort en octobre 1862. C'est un livre poignant et réaliste qui révèle la face cachée d'une victoire et surtout, qui décrit la souffrance des victimes. La population est très touchée ; les frères Goncourt eux-mêmes s'inclinent devant tant d'émotion et de réalisme.
Notes et références
- ↑ À propos de la bataille de Solferino, Thieery Widemann, Chemins de mémoire, Ministère français de la Défense, n°196, juillet-août 2009
- ↑ Les informations contenues dans ce chapitre sont tirées de l'ouvrage: Collectif, directeur: Roger Durand, La Croix-Rouge en Suisse romande, commission régionale des sections romandes de la Croix-Rouge suisse, 1992, Genève, p.35 à 49: “Les origines du mouvement”
- ↑ Divers auteurs, Aux sources de l’idée Croix-Rouge, Genève, 1984, p. 77
- ↑ Divers auteurs, Aux sources de l’idée Croix-Rouge, Genève, 1984, p. 84
- ↑ La comtesse de Gasparin est la fondatrice de l'école d'infirmières de La Source, à Lausanne.
- ↑ Henri Dunant, Un souvenir de Solférino, Genève, imprimerie Jules-Guillaume Fick, 1862
Bibliographie
- César Lecat de Bazancourt, La Campagne d'Italie de 1859 : chroniques de la guerre, Amyot, Paris, 1860
- Barthélemy Louis Joseph Lebrun, Souvenirs des guerres de Crimée et d'Italie, Émile de La Bédollière, Paris, 1859
- Amédée de Cesena, Campagne de Piémont et de Lombardie, Garnier Frères, Paris, 1860
- (de)Hans Bindter, Das Feldzug von 1859 - Das Vorspiel zu den Ereignissen von 1866 bis 1870, Berlin, 1871
- (it)Vittorio Giglio, I fasti del cinquantanove, Vallardi Editore, Milan, 1910
- (it)Stelio Martelli, Le battaglie di Solferino e San Martino, Edizioni Varesina, Azzate, 1971
- (it)Andrzej Kuśniewicz, Il Re delle due Sicilie, Sellerio Editore, Palerme, 1981
- (it)Massimo Marocchi, Il racconto della seconda guerra d'indipendenza attraverso le memorie e le lettere, Gaspari Editore, Udine, 2007
- (it)Mino Milani, Le battaglie di Solferino e San Martino, GAM Edizioni, Rudiano, 2008
- (it)Costantino Cipolla, Il crinale dei crinali. La battaglia di Solferino e San Martino, Franco Angeli, 2009
- (it)La battaglia di Solferino e San Martino. Arte, storia e mito, par Daniela Sogliani, Officina Libraria, Milan, 2009
Liens internes
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