Manfredo Fanti

Manfredo Fanti né le 26 février 1806 à Carpi (Émilie-Romagne), mort le 5 avril 1865 à Florence (Toscane) est un général italien qui a été révolutionnaire et une personnalité politique.

Biographie

Manfredo Fanti

En 1831, il a été impliqué dans le mouvement révolutionnaire organisé par Ciro Menotti. Condamné à mort et pendu symboliquement il a pu s'échapper en France. En 1833, il a pris part avec Mazzini à la tentative avortée d'envahir la Savoie, et en 1835 il se rend en Espagne pour servir dans l'armée dela reine Christine contre les Carlistes. Il y reste pendant treize ans, se distinguant au combat. Le déclenchement de la guerre entre le Piémont et l'Autriche en 1848 provoque son retour en Italie. Ses services ont été d'abord rejetées tant par le gouvernement piémontais que par le gouvernement provisoire lombard qui finissent par lui confier le commandement d'une brigade. Dans la confusion générale ayant fait suite à la défaite du roi Charles-Albert de Sardaigne sur le Mincio et à sa retraite à Milan, où le peuple s'opposait au roi défait, Fanti avec courage et tact résolut la situation. Il a été élu membre de la chambre piémontais en 1849. Lors de la reprise de la campagne il a de nouveau commandé une brigade lombarde sous les ordres du général Ramorino. Après la défaite piémontaise à Novare (23 mars 1849) et la paix signée, une révolte éclata à Gênes. Fanti avec beaucoup de difficulté empêcha les Lombards d'y prendre part. Soupçonné d'être un mercenaire mazzinien par les officiers piémontais toujours plus nombreux dans les organes dirigeants, il a été menacé de passer en cour martiale comme son supérieur Gerolamo Ramorino qui avait été jugé et fusillé le 22 mai 1849. Bien qu'acquitté, il n'a pas été employé jusqu'à l'expédition de Crimée de 1855.

Dans la deuxième guerre d'indépendance italienne, en 1859, Fanti a commandé la deuxième division, et a contribué aux victoires de Palestro, Magenta et San Martino. Après la paix de Villafranca, il a été envoyé organiser l'armée de la Ligue centrale italienne (composée des gouvernements provisoire de la Toscane, Modène, Parme et de la Romagne), et constitua en un mois un corps de 45 000 hommes, prêt à intervenir dans les états pontificaux en cas de soulèvement populaire. Il a démontré des qualités d'homme d'État par une position moderée entre la prudence exagérée du Baron Ricasoli, qui voulait ramener les troupes de la frontière, et l'impétuosité de Garibaldi, son commandant en second, qui a prématurément envahi la Romagne et risquant de provoquer l'intervention autrichienne. La fermeté de Fanti provoqua la démission de Garibaldi. En janvier 1860 Fanti a été nommé par Cavour ministre de la guerre et de la mer et incorpora les ligues dans l'armée du Piémont.

Dans l'intervalle Garibaldi et ses chemises rouges avaient envahi la Sicile, et le roi Victor-Emmanuel décida lui aussi d'intervenir. Fanti reçut le commandement en chef d'une forte armée italienne qui envahit les états pontificaux, saisit Ancône ainsi que d'autres forteresses, et battit l'armée papale à Castelfidardo, où le commandant ennemi, le général Christophe Louis Léon Juchault de Lamoricière fut capturé. En trois semaines, Fanti avait conquis les Marches et l'Ombrie et fait 28 000 prisonniers. Lorsque l'armée fut entrée en territoire napolitain, le roi en prit le commandement en chef, avec Fanti comme chef général des armées.

Après le fait d'arme napolitain à Mola et l'organisation des opérations de siège autour de Gaete, Fanti retourna au ministère de la guerre de Turin pour mener à bien des réformes importantes au sein de l'armée. Son opposition à l'admission de Garibaldi et de 7 000 officiers dans l'armée régulière avec leurs propres grades, l'ont rendu longtemps impopulaire et provoqué une réprimande par Cavour. À la mort de ce dernier (7 juin 1861) il a démissionné du ministère et a pris le commandement du septième corps d'armée.

Son état de santé se dégradant, au bout de quatre ans de souffrances, il décède à Florence en 1865. Sa perte a été fortement ressentie dans la guerre de 1866.

Sources

• (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Manfredo Fanti » (voir la liste des auteurs)

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