- Eduard de Dene
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Eduard de Dene De VVarachtighe Fabvlen der Dieren, livre d'emblèmes avec fables d'Eduard de Dene,la préface de Lucas d'Heere et des illustrations gravées par Marcus Gheeraerts l'Ancien, publié en 1567Autres noms Edewaerd de Dene
Eduwaert de Dene
Edward de DeneActivités Dramaturge
Poète
ProsateurNaissance vers 1505
Bruges
Comté de Flandre
Pays-Bas des HabsbourgDécès vers 1578
Bruges
Comté de Flandre
Pays-Bas espagnolsLangue d'écriture néerlandais Mouvement Littérature des Rhétoriciens Genres Poésie
ProseEduard de Dene, né à Bruges (en Comté de Flandre) en 1505, mort dans cette ville vers 1578, est un poète néerlandais des Pays-Bas méridionaux.
Sommaire
Biographie
Ce rhétoricien eut comme devises « Edelick bewaerd de reDene » (Tenez la raison en haute estime), comprenant toutes les syllabes de son nom, et « Rasch up ende hene » (Debout en toute hâte et allons-y)[1].
Il était un clerc du vierschaar ou tribunal[1] ; dans sa fonction, les compétences furent comparables à celles d'un notaire, d'un avocat et d'un procureur d'aujourd'hui. Son œuvre même indique qu'il maîtrisait le français et le latin, ce qui implique qu'il reçut une éducation soignée[2].
Fidèle visiteur d'auberges et de compagnies joyeuses, il accumula des dettes énormes et eut maille à partir avec la justice, ce qui conduisit à l'attribution de la gestion de ses biens de famille à sa femme. En outre il dut passer quelques jours en taule[2] en 1545[3]. Puis, il se repentit de sa vie dissolue[1], et, succédant à Cornelis Everaert[3], devint facteur (ou poète principal) de la chambre brugeoise De Drie Santinnen (Les trois saintes) et leur plus éminent poète[1]. Il était également membre de la chambre De Heilige Geest (Le Saint-Esprit)[4].
Œuvre
Le testament littéraire d'un rhétoricien
Dans son très vaste Testament rhetoricael[1], un ouvrage manuscrit de 450 folios[2] et d'environ 25.000 vers[1], datant de 1561[2], et créé sous l'influence du Grand Testament de Villon[5], l'auteur réunit une anthologie fascinante de ses œuvres. On y retrouve les plus anciennes traces connues dans la littérature néerlandaise d'influences directes de Rabelais[2]. Le « testament » comprend 177 refrains (genre de ballades), 79 chansons, vingt ballades à plusieurs strophes, 27 chronogrammes, 16 rondeaux et de nombreux poèmes à une strophe[4].
Ce qui l'a séduit le plus dans l'œuvre de Rabelais, et dont font preuve les emprunts, est la langue exubérante de l'auteur français. Dans le Testament Rhetoricael, on trouve une concentration de textes, témoignant d'une joie sans retenue dans les jeux de mots. À l'instar de Rabelais, De Dene empile les mots ou les noms. Pour De Dene comme pour tous les autres rhétoriciens, la rime est non seulement un composant rythmique et musical, mais souvent un générateur de séquences de mots[6].
En outre, des refrains entiers ont été édifiés sur des jeux de mots, et on trouve chez De Dene des compositions et des mots savants caractéristiques de son style : à la différence de Rabelais, De Dene emploie des mots savants indépendamment de tout contexte ironique ou parodique. L'étalage sincère d'érudition justifie l'hypothèse que De Dene a été impressionné par de semblables caprices littéraires de Rabelais en raison de leur familiarité avec le monde antique : les anciens, en tant que fondateurs de la rhétorique, furent les protecteurs ainsi que d'exemples brillants des rhétoriciens[7].
L'édition des œuvres rhétoriciennes de De Roovere
En 1562, il édita les œuvres rhétoriciennes (Rhetoricale wercken) d'un rhétoricien brugeois du XVe siècle, Anthonis de Roovere[1], parues chez Jan van Ghelen à Anvers[8] ; ce fut la première anthologie « esthétique » en langue néerlandaise[1], publiée uniquement pour ses qualités littéraires, à cause de l'autorité de son auteur[2] et parce que, selon De Dene, toutes les œuvres de cet auteur comprennent des exhortations et des incitations à se comporter de manière civilisée, alors qu'il dénonce, quoique indulgemment, tous les vices et toutes les vanités trompeuses de ce monde[9].
De Dene justifie sa nouveauté, résidant dans l'introduction de l'édition complète de la poésie d'un rhétoricien flamand, avec une référence à la pratique française : en France, il est tout à fait normal, selon lui, que l'œuvre d'un grand poète et rhétoricien soit divulgué par le biais de l'imprimerie, et De Dene cite l'exemple de François Villon, de Clément Marot et de Jean Molinet[8]. Mais De Dene avait également trouvé un précédent dans le Const van Rhetoriken (Art de la Rhétorique) de Matthijs de Castelein, publié posthumément en 1555, selon le vœu de l'auteur, et pour cette raison - dans un certain sens - aussi un testament[10].
Les fables
Les suscriptions rimées qu'il écrivit pour les 107 estampes faites par Marcus Gheeraerts l'Ancien pour De warachtighe fabulen der dieren (Les fables véridiques des animaux) publiées en 1567[1], avec une préface de Lucas d'Heere[2], lui valurent d'être compté parmi les premiers poètes des Pays-Bas à écrire des emblèmes[1]. De ces fables, écrites à l'instar de celles d'Ésope et d'autres auteurs classiques, ont paru des adaptations en français (les premières d'entre elles en 1578), en allemand et en latin (en 1579)[11],[12]. Ses images gravées ont été utilisées par Vondel en 1617 dans son Vorsteliicke warande der dieren (Jardin princier des animaux)[1] et furent d'ailleurs profusément imitées, non seulement aux Pays-Bas, mais aussi en Angleterre et en France. Il y aurait une ligne de transmission allant de l'adaptation française de l'œuvre de De Dene par Philippe Desprez (Paris, fin du XVIe siècle), et des xxv. fables des animaux d'Étienne Perret, jusqu'à La Fontaine ; ainsi, le frontispice gravé par Sadeleer réapparaît dans les Fables de Jean Baudoin (Paris, 1631), l'une des sources de La Fontaine[12].
Lien externe
- (nl)Biographies et bibliographie sur le site web de la Bibliothèque numérique des lettres néerlandaises
Sources
- (nl)Coigneau, Dirk, Een Brugse Villon of Rabelais? Eduard de Dene en zijn Testament Rhetoricael (1561), in : Bart A. M. Ramakers (éd.), Conformisten en rebellen: Rederijkerscultuur in de Nederlanden (1400-1650), Amsterdam University Press, 2003, p. 199–211
- (nl)Geirnaert, Dirk & Smith, Paul J., Tussen fabel en embleem: De warachtighe fabulen der dieren (1567), in : Literatuur. Jaargang 9, Amsterdam University Press, Amsterdam, 1992, p. 22
- (nl)Kalff, G., Geschiedenis der Nederlandsche letterkunde. Deel 3, J.B. Wolters, Groningue, 1907, p. 288–289
- (nl)Laan, K. ter, Eduwaert de Dene, in : Letterkundig woordenboek voor Noord en Zuid, seconde impression, G.B van Goor Zonen's Uitgeversmaatschappij, La Haye/Jakarta, 1952, p. 114–115
- (nl)Stuiveling, G., Dene, Edewaerd de, in : G.J. van Bork & P.J. Verkruijsse (réd.), De Nederlandse en Vlaamse auteurs van middeleeuwen tot heden met inbegrip van de Friese auteurs, De Haan, Weesp, 1985, p. 166
Références
Catégories :- Écrivain flamand (avant 1830)
- Naissance à Bruges
- Poète flamand
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