- Barrettali
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Barrettali
Vue du village et de sa marineAdministration Pays France Région Corse Département Haute-Corse Arrondissement Bastia Canton Capobianco Code commune 2B030 Code postal 20228 Maire
Mandat en coursAntony Hottier
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Cap Corse Démographie Population 159 hab. (2008) Densité 8,8 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 1160 m Superficie 18,07 km2 Barrettali est une commune française située dans le département de la Haute-Corse et la région Corse.
Sommaire
Géographie
Situation
Barrettali est une commune de la côte occidentale du Cap Corse, l'une des dix-huit communes regroupées dans la Communauté de communes du Cap Corse.
Partant au Nord par le ravin de Mare Morto à 400 m de Punta di Mare Morto, son territoire est délimité avec Pino par une ligne jalonnée de sommets de plus en plus élevés : Punta di Piestrone (430 m), Punta di Caterraggio (514 m), Monte cupieta (756 m), Monte Grofiglieta (838 m - Luri). De là, une ligne de crête le séparant de Luri, part vers Punta Alticcione (1 130 m - Pietracorbara), passant par Monte Liccola (747 m), Bocca di U Pinze di a Verghine (593 m) où se trouvent cinq menhirs, Monte Zuccarellu (673 m), Punta Gravinacce (856 m), et Punta Tiglietu (1 058 m). De Punta Alticcione à Bocca di a Serra (1 007 m), les crêtes le séparent de Pietracorbara. Enfin ses limites avec Canari au Sud sont définies par le cours du ruisseau de Furcone qui prend sa source sur le versant occidental de Bocca di a Serra.
Les lignes de crête ci-dessus forment l'essentiel du bassin versant du fiume di Giotta. La commune possède une façade maritime très déchiquetée et inhospitalière allant du ravin de Mare Morto jusqu'à Marine de Giottani, comprenant au nord les pointes Punta di Mare Morto et Punta di Stintinu et au sud un ilôt nommé Rocher de Mogliarese. Le petit port de pêche de Giottani offre le seul abri côtier entre Saint-Florent et Centuri.Le principal cours d'eau est le fiume di Giotta qui a son embouchure à la Marine di Giotta (Marine de Giottani). Il est nommé ruisseau du Furcone en amont où deux ruisseaux naissant au Piano di Tavola l'alimentent : ruisseau de Piano di Tavola et ruisseau de Valdu Vecchiu. Le ruisseau de Raggia et le ruisseau de Zacaro descendant du village confluent directement avec fiume di Giotta peu avant son embouchure. Au nord, le ruisseau Arnetu prend sa source sous Punta Albuceta (796 m), coule sous le hameau de Minerviu pour se jeter à la mer sous le nom de fiume Guardu dei Fiche.
Le territoire de la commune est pentu, boisé dans les vallons et dénudé ou couvert d'une végétation rase sur la côte. La présence des chênes verts est prépondérante ; le maquis est haut, dense et souvent impénétrable.
Punta di Minerviu, ce mont de 645 m de haut sur le littoral au nord de la commune, est une montagne de gabbros euphotides métamorphisés verdâtres car riches en pyroxène, ou bleu-vert par la présence d'amphibole. Ses falaises composées de roches très dures, sont sculptées, creusées par les vents de Sud-Ouest (libeccio) et Nord-est (mistral) dominant chargés d'embruns ; leurs parois sont couvertes d'oponces et tombent à pic dans la mer. Plus au sud, les falaises de prasinites de la punta dell'Aculaia tombent également à pic dans la mer, offrant aux marins des amers remarquables.Le littoral offre des paysages quelquefois étonnants. Les pentes sous la route appelée « grande corniche » qui arrivent jusqu'à la mer, présentent de nombreuses et étroites terrasses de cultures aujourd'hui abandonnées. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, Minerviu était entouré de bosquets de cédrats, ces agrumes qui ont fait la richesse du Cap Corse. Le climat est propice pour y obtenir trois récoltes annuelles (mars, été et parfois décembre).
Habitat
Barrettali est une commune autrefois très peuplée. Elle ne compte plus aujourd'hui que 159 habitants qui sont répartis dans 11 hameaux : Torra, Brachelle, Mascaracce, Casanova, Stazzona, Poggio, Chiesa, Olmi et Pietricaggiu qui forment le village et sont tous accrochés aux pentes d'un même vallon ouvert sur la mer, Minerviu, Conchiglio, ainsi qu'une marine : Giotta (ou Giottani). Le détail ci-dessous signale aussi les villages et hameaux disparus[1].
- Torra : situé au Sud du village, il est proche d'une centaine de mètres au Sud-est des ruines du village de Castelluccio abandonné au début du XIXe siècle et de sa tour carrée, et de deux cents mètres à l'Est des ruines du hameau de Valle abandonné vers 1960. S'y trouve la chapelle San Matteu construite vers 1850. Le village de Vezzulacce à 60 m au Nord-est a été abandonné vers 1810.
- Brachelle : petit hameau au Sud-est du village, était autrefois appelé Breghele. Il est composé de quelques rares maisons et est quasiment inhabité l'hiver. Proches à 350 m à l'Ouest, enfouies sour un épais maquis, les ruines de village de Fieno (ou Feno) abandonné il y a deux cents ans déjà.
- Mascaracce : autrefois appelé Mascheraghie, le hameau se situe à l'Ouest du village. Il possède une chapelle San Guglielmu.
- Casanova : hameau situé à 200 mètres à l'Est de Mascaracce. A proximité se situait le hameau de Muraghju disparu il y a environ quatre siècles.
- Stazzona : au Sud-est du village, ce hameau est situé à deux cents mètres à l'Ouest des ruines du hameau de Novella inhabité depuis 1930.
- Poggio : juste au Nord de Casanova.
- Chiesa : à la fois le centre du village et le centre administratif du village. S'y trouve la mairie installée dans l'ancienne chapelle de confrérie Santa Croce et l'église paroissiale San Pantaleone.
- Olmi : peu au Nord de Chiesa, le hameau possède deux édifices religieux : la chapelle San Vincenzu et la chapelle ruinée de San Sebastianu.
- Pietricaggiu : ce hameau tout au Nord du village à 796 m d'altitude, recèle la chapelle San Giuvanni Battista.
- Minerviu : situé tout au Nord de la commune, il est le seul hameau traversé par la route D80 appelée localement « grande corniche ». De par sa position, il est un remarquable « balcon » sur la mer Méditerranée. Il est parfois appelé Minerbio, du nom donné par les Romains qui l'ont fondé et qui vénéraient Minerve. Minerviu a été plusieurs fois ravagé par les Barbaresques. S'y trouve l'église Santa-Catarina. A l'Ouest du village, la petite crique de Salàghja était autrefois utilisée comme une petite marine pour des escales rapides car ouverte à tous les vents.
Au XIIe siècle les Peverelli alors seigneurs de l'époque, avaient construit le château de Minerviu (appelé Castrum Minerbii) au sommet de la Punta di Minerviu (416 m). Assiégé en vain par Giudice de Cinarca en 1268, il avait été démoli en 1358. Reconstruit peu après, il est en ruine depuis le XVIIe siècle.
Jusqu'au XVe siècle, Minerviu était un village, une communauté distincte. De remarquables tombes familiales surprennent par leur somptuosité et par leur sévérité. A la sortie nord de la localité, se trouve un tombeau monumental, celui de la famille Altieri. Il est certainement le plus imposant du Cap Corse, peut-être même de Corse. Au sud, les ruines du hameau de Ficajola abandonné vers 1820.
- Conchiglio : le village avait été fondé par les Romains. Son nom vient du grec konkhylion qui signifie coquillage car son vallon est en forme de petite conque. Il possédait un château ruiné au XIVe siècle.
Avec Nunziata un tout petit hameau, Conchiglio formait un fief non temporel. Les évêques du Nebbio en ont été comtes de 1269 à 1789. À Nunziata se trouvait un ancien couvent des Servites ; l'église conventuelle Santa Maria Annunziata servait de paroisse à Conchiglio. A 1,5 Km au nord-est, se situe le lieu-dit Balsce. Jadis s'y trouvait le village de Balsce qui a totalement disparu. Au-dessus du site, se trouvent des bergeries accessibles par des sentiers.
- Marine de Giotta (ou Giottani). Cette marine au sud de la commune, est un petit port de pêche. S'y trouve la chapelle San Roccu et une tour ronde dont il ne reste que la base, la Torra di Castelluciu ou Torra Calcatoia. Elle avait été construite à la fin du XVIIe siècle en remplacement d'un ancien moulin.
Au XVIIIe siècle, la marine disposait de 12 petits navires et de 11 magazzini (entrepôts) pour les opérations de commerce local.
Tout récemment, le site de la marine a été mis en valeur ; le petit port présente des installations neuves, les abords sont plantés de nombreux tamaris qui offriront prochainement l'ombre et la fraîcheur nécessaire à l'endroit.Accès
La route route D80 appelée localement « grande corniche », est taillée dans le roc. Elle traverse la commune en longeant la côte à plus de 150 m d'altitude en moyenne, et passe par le hameau de Minerviu à près de 200 m d'altitude.
La route D33 dite « petite corniche » qui double la « grande corniche » depuis Abro (Canari), dessert le village de Barrettali en traversant Torra et Brachelle, passe au-dessus de Minerviu que la route bretelle D533 permet de rejoindre, avant de rejoindre la D80 à Pino. Pour se rendre au village même, il faut emprunter une route communale dont l'intersection avec la D33 se situe à environ 800 m à l'ouest de Brachelle.La D133 relie la D33 à la Marine de Giotta en passant par Conchiglio et en empruntant une section de la D80. Pour descendre à la Marine de Giottani, emprunter sur un kilomètre la route la D133 (intersection avec la D80 située à la sortie du pont sur fiume di Giotta).
Communes limitrophes
Histoire
Article détaillé : Pieve de Barrettali.Le site de Barrettali a été habité depuis très longtemps comme l'atteste la présence des 5 menhirs sur les hauteurs de la commune.
Moyen Âge
Barrettali a dépendu de la fin du IXe siècle à 1197 des Peverelli, puis de 1198 à 1248 des Avogari, enfin de 1248 à 1592 des Da Mare de San Colombano di Rogliano.
Au XVe siècle, Pieretto de Falello de Leca natif de Vezzulacce (village abandonné depuis, situé à proximité de Torra), avec l'aide de la population chassa du Cap Corse un seigneur milanais qui voulait s'approprier le fief des da Mare à la mort de Simon da Mare.Temps modernes
Minerviu a été maintes fois razzié par les Barbaresques, notamment en 1563 par l'armée turque de Mammi Pacha de Pino dit Mammi Corsu, de son vrai nom Filippu d'Arbellara, en même temps que Morsiglia et Centuri, puis avant 1586. Pinois d'origine, Mammi Pacha avait épargné Pino à la demande du Supérieur du couvent San Francesco qui lui avait appris à lire et à écrire.
C'est en 1592 que Barrettali sera contrôlé par Gênes avant de basculer dans le camp paoliste en 1757.
Au début du XVIIe siècle Barrettali était l'une des 5 pieves judiciaires que comptait la province civile du Cap Corse. Sur le plan religieux, elle faisait partie du fief de Canari ou pieve de Santa Giulia qui était sous l'autorité de l'évêque de Nebbio près de Saint-Florent, et sur le plan civil, de la pieve civile du CapoCorso.
En 1789, supprimant la province du Cap Corse, la Révolution divisa le Cap Corse en quatre cantons : Capo Bianco (Rogliano), Sagro (Brando), Santa Giulia (Nonza) et Seneca (Luri), incluant dans ce dernier la commune de Barrettali.
De 1797 à 1972, le canton de Seneca portera le nom de canton de Luri.
Époque contemporaine
En 1973, les cantons de Luri et de Rogliano fusionnent pour créer le nouveau canton de Capo Bianco (Rogliano).
En 1794, Barrettali intégre le canton de Canari qui vient d'être créé.
Comme toutes les autres communes du Cap Corse, Barrettali a payé un lourd tribut aux deux dernières Guerres mondiales comme en témoignent les nombreux noms gravés sur son monument aux morts.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 2008 Antony Hottier mars 2008 Antony Hottier Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Barrettali comptait 620 habitants en 1954[2].
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2008 230 232 186 145 138 131 159 159 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Économie
Au XVIIIe siècle, la marine de Giottani disposait encore de 12 petits navires et de 11 magazzini qui créaient l'activité principale du village. L'ouverture de routes dans le Cap Corse, suivie en 1908 de la crise du cédrat, précipitèrent la fin des échanges maritimes, entrainant l'abandon des cultures qui faisent la prospérité du Cap Corse, et l'exode d'une bonne partie de la population.
Lieux et monuments
Architure sacrée
Église paroissiale San Pantaleone
L'église paroissiale San Pantaleone (Saint Pantaléon) à Chiesa, édifiée à la fin du XVIe siècle est inscrite Monument historique par arrêté du 28 décembre 1984[3] pour ses décors intérieurs des XVIe et XVIIIe siècles. L'édifice appartient à la commune.
Par ailleurs, l'église renferme des œuvres propriétés de la commune, également classées MH :
- tableau Notre-Dame du Mont Carmel remettant le scapulaire à saint Simon Stock, saint Charles Borromée et à la famille Altieri peinture à l'huile sur toile du XVIIe siècle de l'école corse classé le 21 novembre 2005[4] ;
- tableau et son cadre Deux franciscains invités à un repas, peinture à l'huile sur toile du XVIe siècle de l'école italienne, classés le 21 novembre 2005[5] ;
- tableau d'autel La Vierge et saint Pantaléon intercédant auprès de Dieu le Père pour les âmes du Purgatoire, peinture à l'huile sur toile du milieu du XVIIe siècle attribuée au peintre génois Giuseppe Badaracco, classé le 24 juillet 2002[6] ;
- meuble de sacristie en châtaignier daté limite XVIe siècle XVIIe siècle, classé le 20 février 1978[7].
Église de l'Annonciade
L'église de l'Annonciade (A Nunziata) est située au nord-ouest de Conchiglio, au petit hameau de l'Annonciada, érigée en paroisse de Conchigliu en 1848. Elle appartenait à un petit couvent de Servites construit en 1590 et abandonné par les religieux en 1790.
Vers 1870 - 1875 l'ancienne chapelle conventuelle a été agrandie et restaurée. Le couvent resta habité jusque vers 1889.L'église possède un remarquable orgue du début du XVIIe siècle, restauré en 1976, et un non moins remarquable meuble de sacristie sculpté.
Autres
- Chapelle San Guglielmu (Saint-Guillaume) à Mascaracce. La chapelle recèle un triptyque Vierge à l'enfant entre saint Jean-Baptiste et saint Antoine, une peinture sur bois doré, les trois panneaux, à fond or, étant séparés par des colonnes torses. L'œuvre datée du XVe siècle, a été classée MH le 20 février 1978[8].
- Chapelle de Saint Roch (San Roccu), petit édifice religieux situé à la marine de Giottani.
Architecture civile
Tour de Giottani
Cette tour génoise ruinée, est située sur un promontaire rocheux dominant l'actuelle marine de Giottani. Appelée Torra di Castelluciu ou Torra Calcatoia, elle avait été construite à la fin du XVIIe siècle en remplacement d'un ancien moulin. Il ne reste que sa base.
Autres
- Site de Pinzu a Verghine : il comporte 5 menhirs à Bocca di U Pinzu a Verghine, un col à 593 m d'altitude, à 2 km à l'est du village. Ces menhirs mesurent 2 m, 1,90 m, 1,75 m, 1,60 m et 1 m de haut. Ils auraient été élevés vers 1900 Avant JC.
- Monument aux morts communal.
- Marine de Giottani : les travaux d'aménagement pour la mise en valeur de ce site se sont achevés en 2006. De très nombreux tamaris ont été plantés pour apporter à la fois verdure et ombrage à cet endroit brûlé par le soleil estival, devenu un parc aujourd'hui. Un établissement hôtelier et un autre de restauration y sont ouverts en saison.
- Relais de télévision au monte Grossu (397 m) à l'Ouest du village. C'est un point remarquable pour observer les couchers de soleil.
Fêtes et loisirs
- 27 juillet, San Pataleone, fête du saint patron de la commune. Saint-Pantaléon martyrisé à Nicosie, est le patron des médecins.
Promenades et randonnées
- Sentier de randonnée balisé partant en piste depuis l'entrée du hameau de Pietricaggio (altitude (400 m), passant par les 5 menhirs de Bocca di U Pinzu a Verghine (593 m), la bergerie du Trand (653 m), la bergerie du Liou (916 m), et la Funtana di So au Piano di Tavola. La piste s'arrête là.
On peut continuer par le sentier menant vers Bocca di Viezza (10 396 m) à l'est, ou vers Bocca di a Serra (1 007 m) au sud.Personnalités liées à la commune
- Jean-Pierre Santini, écrivain et éditeur autonomiste clandestin (éditions A Fior di Carta)
Voir aussi
Notes et références
- Fascinant Cap Corse de Alerius Tardy 1994
- Base Infcor
- Notice no PA00099157, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Notice no PM2B000744, sur la base Palissy, ministère de la Culture
- Notice no PM2B000743, sur la base Palissy, ministère de la Culture
- Notice no PM2B000711, sur la base Palissy, ministère de la Culture
- Notice no PM2B000668, sur la base Palissy, ministère de la Culture
- Notice no PM2B000003, sur la base Palissy, ministère de la Culture
Articles connexes
- Liste des communes de la Haute-Corse
- Le Cap Corse
- Liste des pievi de Corse
- Route du bord de mer corse
Liens externes
- Site officiel
- Barrettali sur le site de l'Insee
Catégorie :- Commune de la Haute-Corse
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