- Pietracorbara
-
Pietracorbara
La mer vue depuis le CastellareAdministration Pays France Région Corse Département Haute-Corse Arrondissement Bastia Canton Sagro-di-Santa-Giulia Code commune 2B224 Code postal 20233 Maire
Mandat en coursJean-Claude Galetti
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Cap Corse Démographie Population 557 hab. (2008) Densité 21 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 1264 m Superficie 26,15 km2 Pietracorbara (Petracurbara (en corse) est une commune française du Cap Corse, située dans le département de la Haute-Corse et la collectivité territoriale de Corse.
Sommaire
Géographie
Pietracorbara est une commune au centre de la façade orientale du Cap Corse.
Relief
La commune s’étend sur 2615 hectares (26 km²).Elle possède une façade maritime avec 5 km de côte. Son territoire s’élève sur 8 km « à vol d'oiseau », de sa plage de sable fin jusqu’à la ligne des crêtes dominée par le Monte Alticcione (1 139 m).
Habitat
Pietracorbara compte 552 habitants permanents (2010). Trente deux élèves étaient inscrits à l’école (rentrée 2009). Sa population se répartit dans les huit hameaux qui composent la commune.
- Lapedina : composé de 2 quartiers (Lapedina suprana (le Haut)et Lapedina suttana (le Bas).
Accès
Communes limitrophes
Histoire
L’histoire de Pietracorbara se fond dans celle du Cap Corse. Celui-ci vit au rythme des incursions, des saccages, des destructions de villages durant dix siècles. Les Grecs, les Romains, les Maures, les Sarrasins et les Turcs débarquent, s’installent puis repartent. Ils sont le flux et le reflux de colonisations temporaires.
Antiquité
L'épisode Sénèque
Selon certaines sources anciennes et d'après l'historien Galetti, qui rédige son histoire de la Corse à la fin du XIXe siècle, le philosophe Sénéque a été exilé à Pietracorbara, et non pas à Luri comme l'affirment des sources récentes. Cette hypothèse semble plus crédible : en effet la tour de Luri est un édifice du Moyen Âge, et des fouilles archéologiques (G. Morachini-Mazel) ont démontré qu'il n'y avait pas d'occupation du lieu durant l'Antiquité.
Si Sénéque a bien été exilé à Pietracorbara, il semblerait logique de penser au lieu-dit Castellare. Il s'agit d'un promontoire rocheux au potentiel archéologique remarquable, qui domine la marine de Pietracorbara (où était située l'ancienne cité portuaire antique d'Ampuglia). Ce site de premier plan couvre des millénaires d'occupation, du mésolithique (fouilles J. Magdeleine) jusqu'au bas Moyen Âge (ruine d'un château atypique et mystérieux dont nul ne connait l'origine exacte). U Castellare a bien été occupé durant l'Antiquité, comme en témoignent les fragments de céramiques que l'on peut observer en surface du sol (tegulae, amphore, dérivées de sigillée datées des Ier ‑ IIe siècles de notre ère...).
Sénéque y a-t-il résidé ? Il faut espérer que ce site soit préservé, à l'abri des dégradations causées par l'intervention humaine, afin qu'une approche archéologique nous permette un jour d'avoir des éléments de réponse.
Moyen Âge
À partir de 1100 et jusqu’en 1625, la vallée appartient à des seigneurs féodaux. Les Avogari di Gentilli sont les premiers maîtres des lieux. Ils gouvernent pendant deux siècles. Ils sont ensuite remplacés par des seigneurs de Pise, puis par les seigneurs de Brando, Nonza et Canari.
Temps modernes
En 1625, Pietracorbara dépend directement de la République de Gênes.
En 1757, Pascal Paoli – l’homme de l’indépendance de la Corse – en prend le contrôle. Une décennie plus tard, l’île devient propriété de Louis XV, roi de France.
Un « Plan Terrier » est lancé. Il consiste à réaliser une étude de chaque communauté villageoise pour en connaître les richesses et les potentialités. En 1771 les ingénieurs du Plan Terrier dressent la « photo » du village. La communauté compte 658 habitants, 108 hectares de vignes, 22 d’oliviers, 10 de châtaigniers. Au total, 270 hectares sont cultivés sur les 2 600 que compte la commune. Les animaux aussi sont dénombrés : 482 chèvres, 288 brebis, 132 cochons, 26 vaches, 21 chevaux, 81 ânes et… 40 poules (!)
C’est au XIXe siècle que Pietracorbara connaît son maximum démographique et économique. En 1802, on dénombre 730 actifs. En 1891 le village est proche des 1 000 habitants. La guerre de 14-18 et l’émigration aux Amériques vont casser cette progression.
Époque contemporaine
En 1936, la commune ne compte plus que 418 habitants. En 1960 ils sont à peine 210. En 1975, la courbe remonte : 248 ; en 1990 : 365 puis 437 habitants en 1999.
En 2010, pour la première fois de son histoire, Pietracorbara a autant d'habitants en plaine que dans les hameaux traditionnels du haut de la vallée. L'habitat du bas s'est très largement développé (un lotissement de 26 villas a vu le jour en 2008 et le nombre de villas individuelles a été multiplié par dix en 7 ans). Mais le mitage de l'espace en plaine n'a pas empêché de jeunes agriculteurs de remettre en exploitation (fourrage, oliviers) de vastes surfaces bien exposées.
Si la commune de Pietracorbara progresse démographiquement c’est qu’elle remplit aussi la fonction de banlieue verte de Bastia (22 km de trajet). Enfin, la commune profite d’un développement tourisme soutenu, grâce à sa plage de sable fin mais aussi à l’authenticité de ses hameaux et la restauration de son petit patrimoine bâti (ponts, fontaines, moulins, fours à pain etc…). L’ensemble est valorisé par des associations locales qui proposent des promenades thématiques (à pied et à cheval) ainsi que la découverte des chapelles baroques et romane de la commune.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 2008 Jean-Claude Galetti mars 2008 Jean-Claude Galetti Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 242 270 234 229 363 433 539 557 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
Architecture sacrée
- Chapelle Saint-Antoine à l'ouest de la Marine de Pietracorbara. Elle remplace depuis 1943 celle détruite par les Allemands.
- Chapelle Saint-Léonard plus à l'ouest.
- San Clemente : église paroissiale Saint-Clément* (XVe siècle), remaniée au XVIIIe siècle : tableau de donateur, presbytère à proximité ; belles sépultures familiales sur la route d'accès.
- Chapelle Sainte-Catherine à Orneto.
- Chapelle Saint-Antoine à Oreta.
- chapelle Saint-Roch à Pietronacce.
- Église Saint-Césaire 19ème à Cortina, édifiée sur l'emplacement d'une église romane précédente ; pierres de réemploi.
- Chapelle San Guglielmo (Saint Guillaume) ruinée à Lapedina suttana
- Chapelle Saint-Pancrace à Lapedina suprana.
Architecture civile
- Tour génoise du XVe siècle
Il existe trois ponts génois :
- le pont du Quercetu en galets roulés, en plaine ;
- le pont du Ponticellu au hameau éponyme ;
- le pont du Guaddabughju (le pont du ruisseau sombre) au hameau de Selmacce.
Personnalités liées à la commune
- Henri Graziani, scénariste et metteur en scène.
- Pierre Gilod, sculpteur.
- François de Casabianca, peintre.
- Damiani, Amiral géographe (il réalisa les premières cartes des fonds marins du golfe du Tonkin).
- Paul Damiani, polytechnicien, spécialiste de la démographie française.
- Roch Multedo, essayiste, spécialiste des phénomènes surnaturels en Corse.
- Max Caisson, agrégé de philosophie, auteur de nombreux ouvrages d'anthropologie.
- Anne-Cécile Antoni, ancienne Présidente de l'ACAT-France, l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture.
- Jean-Dominique Giuliani, Chevalier de la Légion d'Honneur, Président de la Fondation Robert Schuman.
- Danielle Risterucci-Roudnicky, maître de conférences en littérature comparée à l'université d'Orléans, a enseigné au Französisches Gymnasium de Berlin.
Fêtes et loisirs
Randonnées
La vallée de Pietracorbara a conservé un caractère authentique. Elle possède encore de beaux hameaux traditionnels (Orneto, Selmacce, Pietronacce, Cortina et Lapedina suprana) avec des maisons aux toits de lauze, de grandes bâtisses construites par des Corses partis aux Amériques. Il existe aussi une tour génoise du XVe siècle, des chapelles de style baroque, des ponts génois, des moulins, des fontaines restaurées ainsi que des fours à pain (Orneto). Des promenades thématiques sur le thème de l'eau sont organisées durant la belle saison par l'association Petra Viva.
L'association locale Le Chemin de Lumière organise la visite de cinq chapelles typiques. Long de douze kilomètres le sentier permet de rejoindre Barrettali, de l'autre côté du Cap Corse, en suivant la course du soleil qui, au Cap Corse, se lève sur la mer (à l'est) et se couche sur la mer (à l'ouest).
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site sur Pietracorbara réalisé par l'association Petra Viva
- Site de la municipalité de Pietracorbara
Catégorie :- Commune de la Haute-Corse
Wikimedia Foundation. 2010.