Mohammed Amin al-Husseini

Mohammed Amin al-Husseini
Le mufti Husseini

Mohammed Amin al-Husseini (Jérusalem, 4 juillet 1895 (1313 AH)[1] - Beyrouth, 5 juillet[2] 1974), également connu en tant qu'Hadj Amin al-Husseini, ou encore en tant que « Grand Mufti de Jérusalem ») était un leader religieux et nationaliste en Palestine mandataire.

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Durant sa jeunesse, Amin a-Husseini est éduqué pour succéder à son père, mufti de Jérusalem[3]. Il étudie la Loi islamique à l'Université Al-Azhar du Caire puis il poursuit ses études dans une école d'administration à Istanbul[2].

En 1913[2], à 18 ans, il effectue le pèlerinage de la Mecque et rajoute Hadj à son nom[3] comme le permet la tradition musulmane[4] pour se faire appeler Hadj Amin al-Husseini, un des deux noms sous lesquels il est le plus souvent cité[5].

Durant la Première Guerre mondiale, il s'engage dans l'armée ottomane qu'il quitte[6] en 1917 pour retourner à Jérusalem[3]. Après la victoire britannique sur les Ottomans et leur arrivée en Palestine, il collabore avec ces derniers et devient « un musulman pieux, au service d'une armée chrétienne, contre un ennemi musulman »[7].

Activités politiques

Article détaillé : Émeutes de Jérusalem de 1920.
Article connexe : nationalisme arabe.

Après la guerre, Amin al-Husseini devient membre d'Al-Nadi, une des sociétés secrètes qui milite pour l'indépendance de la Syrie-Palestine[8]. À cette époque, les Français et les Arabes, dirigés par Fayçal ibn Hussein s'affrontent pour le contrôle de la Syrie et les Alliés ne se sont pas encore prononcés sur l'avenir du Moyen-Orient.

En 1919, dans le contexte de la visite de la commission King-Crane ayant la mission de recueillir l'avis des populations locales sur le mode de gouvernement qu'elles souhaitent, les leaders nationalistes Aref al-Aref et Amin al-Husseini parcourent les villes et villages palestiniens afin d'y organiser des manifestations pro-Hussein[9].

En 1920, il figure parmi les principaux instigateurs des Émeutes de Nabi Moussa qui font une dizaine de morts et plus de 250 blessés[10] et dont le but est de faire pression sur les Alliés à la veille de la Conférence de San Remo[11]. Son rôle lui vaut une condamnation à 10 ans d'emprisonnement par les Britanniques[10] mais il s'enfuit pour Damas avant de pouvoir être arrêté.

Le 8 juillet, en geste d'apaisement, le Haut-Commissaire Herbert Samuel qui vient d'arriver en Palestine mandataire le grâcie, ainsi que les autres personnes condamnées lors des émeutes[12],[13].

A la même époque, les Français prennent le contrôle de la Syrie et chassent Fayçal de Damas. Le pan-arabisme de la Révolte arabe de 1916-1918 est vaincu et un nationalisme arabe palestinien le remplace principalement au sein de l'élite dont Amin al-Husseini fait partie[14].

Par la suite, en tant que leader arabe palestinien, Amin al-Husseini joue un rôle central dans l'opposition à l'immigration juive en Palestine et à la présence britannique. Celle-ci culmine avec l'insurrection arabe de 1936-1939 en Palestine qui fait plusieurs milliers de morts.

Mufti de Jérusalem

En mars 1921, Kamil al-Husseini, par ailleurs Grand Mufti et demi-frère d'Hadj Amin al-Husseini, meurt. Selon la loi, des élections sont organisées et le Haut-Commissaire britannique doit choisir parmi les 3 premiers celui a qui le poste échoit. Amin al-Husseini termine quatrième. Néanmoins, Herbert Samuel, soucieux de maintenir un équilibre entre les al-Husaynis et le clan rival des Nashashibi[15], décide de nommer Amin al-Husseini Mufti de Jérusalem[16], un poste détenu par le clan al-Husseini depuis plus d'un siècle.

Amin al-Husseini restera Mufti jusqu'en 1948, et à son remplacement par Husam al-Din Jarallah, nommé par le roi de Transjordanie, Abdallah Ier.

Soulèvements des années 1920-1930 et expulsion de Palestine

Après son retour en Palestine en 1921, al-Husseini continue ses activités politiques. Son rôle dans le massacre d'Hébron en 1929 est controversé. Le 25 avril 1936, à l'initiave d'al-Husseini, les chefs des clans arabes de Palestine forment le Haut comité arabe et lui en confient la présidence. En 1936, Al-Husseini est l'instigateur de la Grande Révolte arabe. Le 26 septembre 1937, après le meurtre du commissaire britannique pour la Galilée, il est déchu par les Britanniques de sa position au sein du Haut conseil et de son poste de mufti, et doit fuir sur le territoire de l'État du Grand Liban. En octobre 1939, étant mis sous surveillance par les autorités françaises, il quitte le Liban pour le Royaume d'Irak[17].

Seconde Guerre mondiale

Rencontre avec Hitler en 1941.
Hadj Amin al-Husseini passant en revue une unité de la 13e division de montagne de la Waffen SS Handschar, composée en grande partie de musulmans de Bosnie (Silésie, novembre 1943)

En janvier 1941, il se réfugie en Allemagne et demande à Hitler la reconnaissance de l'indépendance des nations arabes vis-à-vis des puissances coloniales britannique et française, ainsi que celle du droit des autorités arabes palestiniennes à empêcher toute création de foyer juif[17].

Soutenant la prise du pouvoir par Rachid Ali al Gaylani en Irak, il prononce à la radio irakienne une fatwa appelant les musulmans au djihad contre le Royaume-Uni et reçoit des subsides allemands pour financer un projet de soulèvement en Palestine. Mais la victoire britannique dans la guerre anglo-irakienne le force à fuir sur le territoire de l'État impérial d'Iran. Après l'invasion anglo-soviétique de l'Iran, il est évacué en Italie. Le 27 octobre, il est reçu par Benito Mussolini, qui accepte le principe d'un soutien de l'Axe à sa proposition. Il se rend ensuite en Allemagne, où il est reçu par Adolf Hitler le 28 novembre 1941[17].

Lors de sa rencontre avec Adolf Hitler et dans ses émissions de radio, Hadj Amin al-Husseini affirmait que les Juifs étaient les ennemis communs de l’islam et de l'Allemagne nazie[18]. Les notes sur cette rencontre sont prises par Paul-Otto Schmidt. Dans son compte rendu, Schmidt rapporte les propos de Hitler au Mufti. Hitler expose certains projets stratégiques au Mufti, notamment, celui d’atteindre la porte sud du Caucase. Schmidt note alors : « Dès que cette percée sera faite, le Führer annoncera personnellement au monde arabe que l’heure de la libération a sonné. Après quoi, le seul objectif de l’Allemagne restant dans la région se limitera à l’extermination des Juifs vivant sous la protection britannique dans les pays arabes» [19].

Hitler fut impressionné par son sens de la ruse et sa prudence tactique[20]. Il dira de lui : « Le Grand Mufti est un homme qui en politique ne fait pas de sentiment. Cheveux blonds et yeux bleus, le visage émacié, il semble qu'il a plus d'un ancêtre aryen. Il n'est pas impossible que le meilleur sang romain soit à l'origine de sa lignée »[21]. Al-Husseini travaille ensuite à des émissions de radio de propagande, destinées aux mondes arabe et musulman[17]. Cependant la majorité des Arabes et des Palestiniens ne le suivront pas, selon Gilbert Achcar. "Les Arabes et les Berbères qui combattirent dans les rangs des Alliés durant la Seconde Guerre mondiale sont considérablement plus nombreux que ceux qui combattirent dans les rangs des pays de l'Axe" [22]. Selon Alain Gresh il y aurait eu "9 000 Palestiniens dans les rangs de l'armée britannique, des centaine de milliers de Maghrébins dans les troupes de la France libre, sans parler de centaines de déportés arabes dans les camps nazis" [23] Robert Satloff rappelle quant à lui que de nombreux Arabes d'Afrique du Nord aidèrent à sauver des Juifs et auraient pu mériter le titre de Juste[24].

En mai 1942, il collabore aux recrutements de musulmans des Balkans pour former la 13e division de montagne de la Waffen SS Handschar[25].

Dans ses mémoires, Al-Husseini a rapporté qu'à l'été 1943, lors d'une entrevue avec Himmler, ce dernier lui avait confié que plus de trois millions de Juifs avaient déjà été exterminés[26].

Refuge en France et fuite en Égypte

A l'issue de la guerre, Amin al-Husseini fut recherché par les Britanniques en tant que collaborateur et par les Yougoslaves en tant que criminel de guerre. Il trouva refuge dans la région de Constance où il fut « arrêté » le 15 mai 1945 par les troupes françaises. Le 19 mai il fut transféré dans la région parisienne où il fut hébergé avec ses deux secrétaires dans une villa de Saint-Maur et ce dans des conditions très favorables. A titre d’exemple, il recevait ses repas d’un restaurant voisin et, plus tard, un cuisinier fut mis à sa disposition par la mosquée de Paris. La maison était placée sous la surveillance de la police judiciaire de la préfecture de police mais c’était le Quai d’Orsay qui déterminait les conditions de détention du mufti et la politique à adopter à son égard. En octobre 1945, le mufti déménagea dans la villa « La Roseraie », à Bougival, puis il changea encore de lieu de résidence. Il pouvait recevoir librement ses invités, il était autorisé à se déplacer librement. A plusieurs reprises, la France refusa de répondre aux demandes d’extradition de la Grande-Bretagne et de la Yougoslavie. En septembre 1945, les autorités françaises prirent la décision de permettre au mufti d’aller dans un pays arabe et la diplomatie française effectua des démarches diplomatiques auprès de ces pays afin qu’ils exigent la libération du mufti. Craignant en effet les réactions des États-Unis et de la communauté juive, la France voulait que cette libération apparaisse comme la conséquence des pressions irrésistibles des pays arabes, pressions auxquelles la Grande-Bretagne n’aurait pu d’ailleurs elle-même résister si elle avait été dans la même situation. Finalement, après avoir réussi à déjouer les surveillances, le mufti réussit à quitter la France le 29 mai 1946 à 11 heures, en prenant un vol régulier de la compagnie américaine TWA d’Orly au Caire, muni d’un faux passeport et sous un nom d’emprunt[27].

Guerre de Palestine de 1948

Durant la Guerre de Palestine de 1948, il mène, dans le camp arabe, le clan nationaliste palestinien, s'opposant à la fois à la fondation d'un État juif et aux ambitions du roi Abdallah Ier d'annexer une portion de la Palestine.

1948-1974

Après la défaite arabe contre Israël, le Mufti prend la tête du « gouvernement de toute la Palestine ».

Il vit en Égypte jusqu'en 1960 quand il part vivre au Liban et il se retire de la vie publique en 1962 quand il démissionne de la présidence du Congrès islamique mondial[28].

Il reste une personnage d'influence. Ainsi selon Léon Poliakov, Amin al-Husseini a également joué un rôle pivot dans l'alignement de pays africains et asiatiques sur les positions antisionistes défendues par les pays arabes[29]. En effet, il a convaincu en avril 1955 la quasi-totalité des vingt-cinq participants à la Conférence de Bandung[30] qui n'avaient jusqu'alors pas d'avis arrêté sur ces questions leur apparaissant comme très éloignées de leurs problèmes nationaux immédiats, au sortir de l'époque coloniale. Représentant le Yémen (où il n'avait jamais été) à la Conférence, Amin al-Husseini s'est efforcé de « révéler les véritables visées sionistes », à savoir la constitution d'un vaste empire s'étendant du Nil à l'Euphrate - et incluant notamment la ville sainte islamique de Médine. Certes, les autres orateurs arabes ont aussi prononcé des discours anti-israéliens à cette Conférence, mais Amin al-Husseini a été le plus éloquent et il a convaincu son auditoire au point que, selon le compte rendu paru dans Le Monde du 20 avril 1955, « la résolution anti-israélienne a été le seul point d'accord de la conférence[31]».

Analyses

Responsabilités du Mufti

Un certain nombre d’études émanant d’historiens ou de penseurs s'accordent sur la détermination du Mufti dans sa lutte contre l'établissement des Juifs dans la région, sur son antisémitisme et l’importance du rôle qu’il joua à refuser tout accord entre Juifs et Arabes en Palestine. S'il y a débat sur la portée de son implication dans le processus d'extermination des Juifs, il ne fait néanmoins aucun doute qu'Husseini « a coopéré avec le régime le plus barbare des temps modernes », suivant l'un de ses biographes palestiniens[32].

Le conflit israélo-arabe

L'historiographie israélienne dès 1947 et certains mouvements toujours aujourd'hui considèrent que le Mufti de Jérusalem est responsable du conflit entre Arabes et Juifs en Palestine mandataire. La réédition d'une biographie du Mufti écrite cette année-là par Moshe Perlman, un proche de David Ben Gourion, est résumée par l'éditeur en ces mots :

« Par le passé, arabes et juifs vivaient pacifiquement en Palestine. Leurs dirigeants construisaient leur futur ensemble. Alors arriva Hadj Amin al-Husseini, l'oncle de Yasser Arafat. Il choisit le fascisme et le jihad. Les dirigeants modérés durent partir, intimidés et assassinés par lui. Ses projets sanglants furent temporairement interrompus par la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle il partit pour l'Allemagne et où il collabora étroitement avec les dirigeants nazis dans des plans d'extermination et de bataille. Accusé de crime de guerre, il échappa aux Alliés pour poursuivre son travail de terreur, travail perpétué par ses proches et ses associés après sa mort.»[33].

Walter Laqueur rapporte des témoignages de l'époque qui vont dans le même sens. Ainsi, en 1938, le colonel Kisch écrit : « je n'ai aucun doute quoi qu'il en soit que sans l'abus par le Mufti de ses immenses pouvoirs et la tolérance de ces abus par le gouvernement pendant 15 ans, une compréhension judéo-arabe dans le contexte du mandat aurait été atteinte depuis longtemps. » Cependant Laqueur nuance ce point de vue. Il écrit que : « [si le Mufti] assume beaucoup de responsabilité dans les émeutes de 1929 et la guerre civile de 1936-39[;] (...) il est naïvement optimiste de supposer que sans la nomination du Mufti et ses activités, les relations judéo-arabes auraient suivi un chemin différent [car] tôt ou tard l'élément extrémiste aurait prévalu parmi les autorités arabes[34]. »

L'antisémitisme

L'historiographie israélienne met souvent avant tout l'accent sur l'antisémitisme du Mufti[35]. Cet aspect de sa biographie est aujourd'hui la plus connue en occident, ainsi qu'en Israël[36].

Le délégué de la Croix Rouge, Jacques de Reynier, le décrivait déjà comme un antisémite dans son livre sur le conflit de 1950.[réf. nécessaire]

Dans son livre « Eichmann à Jérusalem », Hannah Arendt écrit : « Les connexions du Grand Mufti avec les Nazis durant la guerre n’étaient pas secrètes ; il avait l’espoir qu’elles l’aideraient à exécuter une sorte de solution finale au Proche-Orient » [37].

Selon Benny Morris, « le Mufti était profondément antisémite. » Il justifie ce point de vue en soulignant que le Mufti colportait l'idée que les Juifs avaient provoqué leur propre Holocauste et qu'ils étaient « suffisants [et] enracinés dans leur croyance d'être le peuple élu […] ». Dans le contexte de sa thèse selon laquelle la Guerre de 1948 était perçue par les Arabes comme une Jihad, il souligne que le Mufti faisait référence au Coran dans ses attaques contre les Juifs[38].

Ce point de vue est également partagé par d'autres chercheurs. Ainsi, dans une étude portant sur les possibilités de voir la solution finale s'établir en Palestine, une équipe d'historiens de l'université de Stuttgart écrit que « Le Grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin al-Husseini, était le plus grand collaborateur des nazis dans le camp arabe et un antisémite sans compromis » [39],[40]

Dans un article du New York Times, le journaliste Edwin Black, auteur d’IBM et l’Holocauste, écrit en relatant des événements de 1941 : « Sa rhétorique véhémente remplissait les journaux et les émissions de radio à Téhéran. Le Mufti se déclarait opposé au rachat de réfugiés ou à leur transport en Palestine juive. À la place, il voulait qu’on les conduise dans les chambres à gaz de Pologne. »[41]

Certaines de ses biographies mettent toutefois plus en avant son nationalisme[42]. Zvi Elpeleg, auteur d'une étude biographique intitulée The Grand Mufti: Haj Amin Al-Hussaini, Founder of the Palestinian National Movement, conclut son chapitre portant sur le rôle du Mufti dans l'extermination des Juifs en écrivant qu'« en tous les cas, il n'y a aucun doute que la haine du Mufti n'était pas limitée au sionisme mais s'étendait aux Juifs en tant que tels. Ses contacts fréquents et étroits avec les dirigeants du régime nazi ne peuvent lui avoir laissé aucun doute sur le destin qui attendait les Juifs dont l'émigration était empêchée par ses efforts. Ses nombreux commentaires montrent qu'il n'était pas seulement réjoui que les Juifs étaient empêchés d'émigrer en Palestine, mais qu'il était très satisfait par la Solution Finale des nazis[43] ».

L'instrumentalisation par Israël

Pour l’historien franco-libanais Gilbert Achcar, le mufti de Jérusalem a été au cœur de la propagande israélienne visant à « dénoncer [un] antisémitisme congénital [chez les] Arabes » et à « impliquer les Palestiniens et les Arabes dans le génocide nazi. » Selon lui, le Mufti fut en réalité discrédité dans le monde arabe. Il le justifie par le fait que seulement 6 300 arabes rejoignirent différentes organisations militaires nazies tandis que 259 000 rejoignirent les alliés, dont 9 000 Palestiniens[44][réf. incomplète].

Dans une étude consacrée au rôle et à l'usage de l'Holocauste dans le sentiment nationaliste israélien, l'historienne Idith Zertal considère qu'« une description plus correcte [le ferait apparaître] comme un leader palestinien nationaliste-religieux fanatique […] »[45]. L'importance accordée à l'antisémitisme du Mufti l'étonne. A la suite de Peter Novick elle souligne que « l'encyclopédie de l'Holocauste, un projet international de Yad Vashem […] le dépeigne comme un grand planificateur et acteur de la Solution finale : l'article qui lui est consacré est deux fois plus long que ceux de Goebbels et Goering, plus long que la somme des articles consacrés à Heydrich et Himmler et plus long que celui d'Eichmann ». Elle ajoute que, dans la version hébraïque, son article est presque aussi long que celui d'Adolf Hitler[45].

L’historien israélien Tom Segev explique que le mur qui lui est consacré à Yad Vashem cherche à tort à donner l’impression d’une convergence entre le projet génocidaire antisémite du nazisme et l’hostilité arabe à Israël[46][réf. incomplète].

Notes et références

  1. Philip Mattar fait état d'une controverse quant à la date de naissance d'Husseini qui a longtemps été présenté comme étant né en 1893.
  2. a, b et c Biographie d'Amin al-Husseini sur le site passia.org
  3. a, b et c Tom Segev (2000), p.103.
  4. Voir l'article Hadj.
  5. On parle de lui en tant « qu'Hadj Amin al-Husseini », « le Mufti » ou « le Grand Mufti », en précisant parfois « de Jérusalem ». Attention néanmoins qu'il ne devint mufti qu'à partir de 1921, poste auquel il succéda à son frère.
  6. Benny Morris, Victimes, p.117, parle de désertion pour rejoindre l'armée de Hussein; c'est aussi le cas de sa biographie sur passia.org mais qui fixe cet événement à 1916. Tom Segev, One Palestine, complete, p.103 fait référence à une démobilisation pour cause de maladie.
  7. Tom Segev (2000), p.103 indique qu'il aurait ainsi permit le recrutement d'au moins 2 000 Arabes pour les Britanniques.
  8. Benny Morris (2003), p.49.
  9. Howard Sachar, A History of Israel from the Rise of Zionism to our Time, Knopf, 3ème édition, 2007, p.166.
  10. a et b Tom Segev (2000), pp.138-139.
  11. Howard Sachar, A History of Israel from the Rise of Zionism to our Time, Knopf, 3ème édition, 2007, p.123.
  12. Benny Morris (2003), p.111.
  13. Moshe Perlman, Mufti of Jerusalem, 2006, p.16 écrit qu'en réalité il n'est pas grâcié à ce moment mais plus tard en septembre, suite à une visite en Transjordanie et que cela indique la gravité de l'implication d'al-Husseini; Tom Segev (2000), p.156 situe également l'amnistie dans le contexte de la visite en Transjordanie d'Herbert Samuel.
  14. Benny Morris (2003), pp.47-50.
  15. Benny Morris, Righteous Victims,pp.111ff.
  16. Howard M. Sachar, 2006, A History of Israel: From the Rise of Zionism to Our Time, seconde édition, édition New York : Alfred A. Knopf, ISBN 0679765638, Page 170.
  17. a, b, c et d HAJJ AMIN AL-HUSAYNI: TIMELINE
  18. Gérald Fleming, Hitler and the Final Solution, Berkeley, 1984, pp.101-105. Ce chapitre décrit la visite de l'ex-Mufti à Hitler, le 28 novembre 1941, et contient le protocole de leur discussion.
  19. Notes prises par Paul Otto Schmidt entre le Führer et le Mufti de Jérusalem à Berlin, le 28 novembre 1941, geheime Reichssache 57 a/41, Records Dept. Foreign and Commonwealth Office Pa/2, cité par Gerald Fleming, Hitler et la solution finale, Julliard, 1988, p. 142-143
  20. «Au cours des discussion il s'est révélé être un fin renard; en vue de gagner du temps pour réfléchir, il se fait traduire certaines choses non seulement en français mais aussi en arabe, et il pousse la prudence jusqu'à s'en faire écrire d'autres. Quand il parle, il soupèse chacun de ses mots. Dans l'astuce, il égale presque les Japonais», Adolf Hitler, Hitler's Table Talk 1941-1944, Enigma Books, 2000, p.547.
  21. Adolf Hitler, Hitler's Table Talk 1941-1944, Enigma Books, 2000, p.547.
  22. Gilbert Achcar, Les Arabes et la Shoah, ACtes Sud, coll. "Sindbad", Arles, 2009
  23. Alain Gresh, De quoi la Palestine est-elle le nom, Les Liens qui Libèrent, Floch, septembre 2010
  24. Robert Satloff, Among the Righteous. Lost Stories from the Holocaust's Long Reach into Arab Lands, Public Affairs, New York, 2006
  25. Léon Poliakov, De Moscou à Beyrouth : essai sur la désinformation, Paris, Calmann-Lévy, 1983 (ISBN 2702112404), p. 54.
  26. Cité par PHDN, L’extermination au jour le jour dans les documents contemporains.
  27. Tsilla Hershco, Le grand mufti de Jérusalem en France : Histoire d'une évasion, Revue Controverses, n°1, mars 2006.
  28. site www.encyclopedia.com
  29. Léon Poliakov, De Moscou à Beyrouth. Essai sur la désinformation, Calmann-Lévy, 1983 (ISBN 2-7021-1240-4) pp. 53-55.
  30. Seule la Birmanie a maintenu son amitié pour Israël encore longtemps après.
  31. Cité par L. Poliakov, De Moscou à Beyrouth, op. cit., p. 54.
  32. Philip Mattar, The Mufti of Jerusalem, éd. Columbia University Press,, 1992, p. 99 ; cité par Benny Morris, Victimes : histoire revisitée du conflit arabo-sioniste, éd. Complexe, 2003, p. 186, extrait en ligne
  33. Moshe Perlman, Mufti of Jerusalem : Haj Amin el Husseini, A Father of Jihad, Pavilion Press, 2006, page de couverture
  34. Walter Laqueur, A History of Zionism, Schocken Books, 1976, pp.244-245, se référant à F. Kisch, Palestine Diary, London, 1938, p.19.
  35. Voir Joseph Schetchman et Moshe Perlman dans la bibliographie et http://www.jcpa.org/phas/phas-kuntzel-s05.htm
  36. Voir David G. Dalin dans la bibliographie.
  37. Traduction libre de Eichmann in Jerusalem, Hannah Arendt, p. 13. [1]
  38. Benny Morris, 1948, 2008, pp.21-22.
  39. article publié le 13 avril 2006 dans le Washington Times [2]
  40. Etude de Matthias Küntzel publiée dans Jewish Political Studies Review (17:1-2, Spring 2005) [3]
  41. « Denial of Holocaust nothing new in Iran. Ties to Hitler let to plots against British and Jews », Edwin Black, San Francisco Chronicle, 6 janvier 2006. http://www.sfgate.com/cgi-bin/article.cgi?f=/c/a/2006/01/08/INGODGH99Q1.DTL
  42. Eric Rouleau (1994).
  43. Zvi Elpeleg (1993), p.73.
  44. Les Arabes et la Shoah. La guerre israélo-arabe des récits, Sinbad, Actes Sud, 2009
  45. a et b Idith Zertal, Israel's Holocaust and the Politics of Nationhood, Cambridge University Press, 2005.
  46. Le Septième Million. Les Israéliens et le génocide, Liana Levi, Paris, 2002

Annexes

Documentation

Ouvrages utilisés dans la rédaction de l'article

Historiographie récente

  • Philip Mattar, The Mufti of Jerusalem, Columbia University Press revised edition, 1992, ISBN 0-231-06463-2.
  • Zvi Elpeleg, The Grand Mufti: Haj Amin Al-Hussaini, Founder of the Palestinian National Movement, Frank Cass Publishers, 1993, ISBN 0-7146-3432-8.
  • Louis Denisty, Le Grand Mufti et la nationalisme palestinien : Hajj Amin-al-Hussayni, la France et la Grande-Bretagne face à la révolte arabe de 1936-1939 , L'Harmattan, 2006.
  • Zvi Elpeleg, Through the Eyes of the Mufti: The Essays of Haj Amin, Translated and Annotated, Mitchell Vallentine & Company, 2009, ISBN 978-0853039709 (reviewed by Alex Grobman and Alex Joffe).
  • David G. Dalin and John Rothmann, Icon of Evil; Hitler’s Mufti and the Rise of Radical Islam, Random House, 2008, ISBN 1400066530
  • Gilbert Achcar, Les Arabes et la Shoah. La guerre israélo-arabe des récits., Sindbad, 2009, ISBN 9782742782420;
  • Matthias Küntzel, Djihad et la haine des Juifs., L’Œuvre Editions, octobre 2009, ISBN : 978-2-35631-040-8 [4]
  • Martin Cüppers et Klaus-Michael Mallmann, Croissant fertile et croix gammée. Le IIIe Reich, les Arabes et la Palestine, Editeur : Verdier, octobre 2009, [5]
  • Jeffrey Herf, Nazi Propaganda for the Arab World, Yale University Press, décembre 2009, ISBN : 978-2-86432-591-8.
  • Martin Cüppers et Klaus-Michael Mallmann, Nazi Palestine: The Plans for the Extermination of the Jews in Palestine, Publisher: Enigma Books, juillet 2010, ISBN: 978-1929631933 [6]

Historiographie palestinienne

  • Tatsur Jbara, Palestinian Leader, Hajj Amin Al-Husoyni, Mufti of Jerusalem, Kingston Press, 1985, ISBN 0-940670-21-6.

Historiographie israélienne traditionnelle

  • Simon Wiesenthal, Grossmufti grossagent der Achse, 1947.
  • Moshe Perlman, Mufti of Jerusalem: The Story of Haj Amin el Husseini, V Gollancz, Londres, 1947 republié sous le titre Mufti of Jerusalem: Had Amin el Husseini, A Father of Jihad, Pavilion Press, 2006, ISBN 1-4145-0698-8.
  • Joseph Schechtman, The Mufti and the Fuehrer : the rise and fall of Haj Amin el-Husseini, Yoseloff, 1965.
  • Union Internationale de la Résistance et de la Déportation (U.I.R.D), COMME AU TEMPS DE HITLER, 1970.

Filmographie

Témoignages

  • André Paul Weber, Conseiller du Grand Mufti, l'Odyssée du docteur Pierre Schrumpf-Pierron 1882-1952, Éditions Hirlé, 2005.

Romans

Articles

Articles connexes

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