- Îles Saint-Marcouf
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Îles Saint-Marcouf Géographie Pays France Archipel Aucun Localisation Baie de Seine, Manche (océan Atlantique) Coordonnées Nombre d'îles 2 Île(s) principale(s) Île de Terre, Île du Large Géologie Îles continentales Administration France Région Basse-Normandie Département Manche Démographie Population Aucun habitant Autres informations Découverte Préhistoire Fuseau horaire UTC+1 Archipels de France Les îles Saint-Marcouf sont un archipel de la baie de Seine dans la Manche, constitué de deux îles (l'île de Terre et l'île du Large), situées à environ sept kilomètres au large de la commune française de Saint-Marcouf, sur la côte est de la péninsule du Cotentin.
Histoire
Autrefois les deux îles portaient le nom de Duolimonis.
Au VIe siècle, saint Marcouf, né à Bayeux en Neustrie, venait y passer le carême. Cet homme, connu pour guérir quiconque de la scrofule, donna son nom à l'archipel. Il y mourut en 558 (ses reliques ont été déplacées à l'abbaye de Corbeny dans l'Aisne).
Étymologie : du latin Marculfus (en français : Marcouf, à prononcer « Saint-Marcou »).
Bien plus tard, les Anglais s'emparèrent de l'archipel et perturbèrent fortement le trafic de marchandises dans la baie de Seine : les navires quittant Cherbourg ou Le Havre étaient arraisonnés par les corsaires qui s'y étaient établis.
C'est là que fut engagé le premier sous-marin de guerre, le Nautilus, en 1800, construit par l'inventeur américain Robert Fulton, sur ordre de Napoléon Ier, pour chasser les Anglais qui occupaient l'île.
Les îles furent restituées à la France par l'Angleterre en 1802 au cours de la paix d'Amiens.[réf. nécessaire] Napoléon Ier les fit fortifier pour éviter tout assaut étranger ; les travaux durèrent de 1802 à 1867. L'ensemble militaire comprend un fort de 170 mètres de diamètre et 48 bouches à feu, un port, une poudrerie, un bâtiment électrosémaphorique, le tout ceinturé par des douves creusées dans le rocher à même la mer. Ce site n'a jamais été attaqué depuis[1].
À trois semaines du débarquement du 6 juin 1944, les îles furent suspectées d'être un poste avancé allemand armé de batteries lourdes. L'état-major décida donc qu'il ne fallait prendre aucun risque et que cette position devait être neutralisée avant le débarquement. Le Jour J, à 4 h 30, un commando composé des Sergeant Harvey S. Olson, Private Thomas C. Killeran (Troop A), Sergeant John W. Zanders, Corporal Melvin F. Kenzie (Troop B) du 4th Cavalry Group nagea vers les îles armés de simples couteaux. Ils n'y trouvèrent ni canons ni soldats et purent baliser le terrain pour permettre le débarquement d'un détachement de 132 hommes des 4th et 24th Cavalry Groups sous le commandement du lieutenant-colonel Edward C. Dunn. À 5 h 30, le détachement était débarqué et les îles occupées, mais les hommes durent déplorer 19 pertes (blessés ou tués) à cause des mines-S semées le long des grèves[2].
État actuel
Faisant partie du domaine privé de l'État, l'archipel est composé de deux îles, l'île du Large et l'île de Terre ; elles sont interdites d'accès : pour des raisons de sécurité sur l'île du Large, depuis 1999, et pour des raisons de réserve ornithologique sur l'île de Terre, depuis 1967, peuplée principalement de goélands et de cormorans. Le mouillage y est toutefois autorisé entre les deux îles.
Les îles Saint-Marcouf et le domaine public maritime correspondant ont été classés parmi les « sites pittoresques » au sens de la loi du 2 mai 1930 par un décret du 28 décembre 1981[3]. Elles sont également au centre d'une zone de protection spéciale du réseau Natura 2000[4],[5].
Les fortifications, laissées à l'abandon, tombent en ruines.
Depuis 2003, une association « les Amis de l'île du Large Saint-Marcouf », associée avec des jeunes du collège de Carentan, essaie de convaincre les pouvoirs publics de redonner à l'île du Large le rôle attractif qu'elle a toujours eu pour la plaisance locale en se proposant de restaurer les contrescarpes extérieures, comme le conseillait un cabinet spécialisé dans une étude réalisée en 2006 (cabinet Philippe Prost).
En 2009, l'association reçoit l'autorisation d'effectuer les premiers travaux de sauvegarde de ce patrimoine de la part de l'État[6]. La première phase des travaux consiste à refaire les digues pour protéger le site.
Sans aucun rapport avec le travail de l'association citée plus haut mais avec le même objectif, deux commandos du Royal Étranger de Patagonie (du Royaume d’Araucanie et de Patagonie), durant les journées du Patrimoine le 20 septembre 2008, ont rallié l'île du Large, pour l'un, depuis un port du Calvados, et pour l'autre, depuis un port de la Manche, et y ont planté le drapeau patagonien, pour rappeler à l'État français ses devoirs vis-à-vis du patrimoine historique national[7].
Notes et références
- Edmond Thin, Les Îles St-Marcouf : Histoire, navigation, écologie, Cully, OREP, 2005, 143 p. (ISBN 2-912925-76-2).
- 6 juin 1944 : Une journée particulière ». Patrick Elie, «
- Arrêté du 28 décembre 1981 portant classement parmi les sites (département de la Manche), JORF no complémentaire 34 du 10 février 1982, p. 1572, sur Légifrance.
- Arrêté du 6 janvier 2005 portant désignation du site Natura 2000 des îles Saint-Marcouf (zone de protection spéciale), JORF no 12 du 15 janvier 2005, p. 676, texte no 44, NOR DEVN0430443A, sur Légifrance.
- Fiche du site fr2510047 : Baie de Seine occidentale, sur le site de Natura 2000 en France.
- site de l'Association de sauvegarde
- La Presse de la Manche, 23 septembre 2008.
Catégories :- Archipel de France
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- Royaume d'Araucanie et de Patagonie
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