- Poudrerie (explosif)
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La poudrerie désigne en français le nom donné aux anciens lieux de fabrication de la poudre (explosif), à partir de nitre (Nitrate) et de charbon de bois (généralement fait avec du bois d'aulne glutineux en France), ce qui explique que ce nom est parfois lié à celui de « charbonnerie », « carbonnerie » ou « carbonnière » dans la toponymie ou dans le souvenir des habitants. Il ne faut pas confondre avec la poudrière, qui est le lieu où les militaires entreposent leur poudre à canon ou leur munitions.Sommaire
Histoire
Les grandes poudreries étaient souvent royales, impériales ou nationales, avant d'être privatisées en France, suite à l'abandon du « Monopole des poudres » dans le cadre du Traité de Rome. Elles s'étalaient sur des dizaines d'hectares, voire plus de 100 hectares, de manière à diminuer le risque d'explosion en chaîne. Des routes et voies ferrées pouvaient relier plus d'une centaine de bâtiments sur un seul site (à Esquerdes, dans le Pas-de-Calais par exemple).
Les anciennes poudreries étaient situées dans les vallées près de l'eau, ou au bord d'un canal, pour alimenter au moyen de moulins à eau les lourdes meules qui broyaient les matériaux en poudre, et également parfois pour pouvoir volontairement et rapidement inonder le site en cas de début d'incendie, par la simple fermeture des vannages d'un barrage.
Les lieux d'entreposage de la poudre étaient éparpillés en plusieurs unités espacés sur le site, de manière à ce qu'une explosion ait moins d'effet. De nombreuses poudreries disposaient de terrains pour les essais, et d'un ou plusieurs laboratoires de chimie et de pyrotechnie, qui ont pu laisser des séquelles en termes de pollution.
France
Comme dans la plupart des pays, jusqu'au début du XXe siècle, les poudres et explosifs étaient un monopole de l'état, produits en 1910 à partir de 11 poudreries nationales qui étaient : (ref : "le Service des Poudres" - revue "Croix de Guerre" 1961) :
- Poudrerie nationale d'Angoulême
- Poudrerie nationale du Bouchet
- Poudrerie nationale d'Esquerdes
- Poudrerie nationale du Ripault
- Poudrerie nationale du Moulin Blanc (à Brest)
- Poudrerie nationale de Pont-de-Buis
- Poudrerie nationale de Saint-Chamas
- Poudrerie nationale de Saint-Médard
- Poudrerie nationale de Sevran-Livry
- Poudrerie nationale de Toulouse
- Poudrerie nationale de Vonges
En septembre 1794, à Grenelle, la poudrerie de Grenelle (poudrerie "révolutionnaire" créée et exploitée hors de la régie des poudres] a explosé en pleine zone habitée proche de Paris.
Environnement
Ces sites ont souvent été fortement pollués par les nitrates, puis par d'autres types d'explosifs à partir du XIXe siècle. Ils ont peu à peu été remplacés par de grosses unités industrielles, qui sont aussi celles qui produisent les engrais chimiques nitratés. Les nouvelles poudreries industrielles sont également des usines d'engrais ou leur sont associés sur des zones d'activité. Ces zone posent souvent problème en ce qu'elles ont augmenté l'importance du danger (en termes de puissance explosive), et que le site industriel a souvent été progressivement englobé dans la croissance du tissus urbain, par exemple dans le cas d'AZF à Toulouse).
Les anciennes poudreries abandonnées, après une phase d'abandon et souvent d'interdiction de pénétration ont été généralement rapidement colonisées par des plantes nitrophiles exubérantes en raison de la présence de nitrates dans le sol. Les nitrates favorisent cependant une croissance exceptionnellement rapide des arbres (qui parfois poussent au milieu des cours, voire dans les bâtiments en soulevant les verrières et les toitures), instaurant une ambiance évoquant plus la jungle qu'un lieu industriel à l'abandon. Les nitrates favorisent aussi des espèces herbacées et arbustives plutôt banales voire exotiques telles que la Renouée du Japon et la Balsamine qui peuvent devenir invasives. Une fois « renaturés », il est fréquent que ces sites attirent alors les spéculateurs fonciers ou immobiliers, ou des sociétés de chasse car paysagèrement redevenus attractifs (mais ils sont souvent situés en zone inondable, ou en zone à risque en raison de reliques de pollutions ou de séquelles de guerre, car ces lieux militairement stratégiques ont pu être la cible de bombardements ou pilonnages.
L'ancienne poudrerie royale d'Esquerdes, Pas-de-Calais, est un exemple de poudrerie des XVIIIe siècle et XIXe siècle en France. Elle est restée abandonnée une quarantaine d'années après son arrêt définitif dans les années 1940. Elle est depuis transformée en partie en territoire de chasse, et en partie (11 ha environ, sur 40) en espace naturel départemental ouvert au public, en conservant quelques bâtiments en état sur plus d'une centaine éparpillés sur le site en ruines ou détruits.
La Poudrerie nationale de Sevran-Livry est un exemple de site plus moderne au bord d'un canal, reconverti en parc boisé. Les poudreries de Saint-Chamas et de Miramas ont fermé leurs portes plus récemment (1974).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Poudreries de Saint Chamas
- Site des amis du parc forestier de la Poudrerie
- [1]
- Bombardement de la poudrerie d'Angoulême
- Lien Archives de la Défense (France)
Notes et références
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