- À bout de souffle
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À bout de souffle
Données clés Titre original À bout de souffle Réalisation Jean-Luc Godard Scénario Jean-Luc Godard d’après l'œuvre originale de François Truffaut Acteurs principaux Jean-Paul Belmondo
Jean Seberg
Daniel BoulangerSociété(s) de production SNC
Imperia Films
Les Productions Georges de BeauregardPays d’origine France Genre Drame Sortie 1960 Durée 89 min Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
À bout de souffle est un film français, emblématique de la Nouvelle Vague, réalisé par Jean-Luc Godard, sorti en 1960.
Sommaire
Synopsis
Michel Poiccard, jeune homme insolent mêlé au milieu de délinquants, vole une voiture à Marseille pour se rendre à Paris. Mais en route, lors d'un contrôle, il tue un policier qui le poursuivait.
Arrivé à Paris, il retrouve la jeune étudiante américaine Patricia, avec laquelle il a une liaison amoureuse — on comprend qu'il la connaît depuis peu, et qu'il a passé quelques nuits avec elle avant de descendre sur Marseille. Elle veut étudier à la Sorbonne et, pour se faire un peu d'argent, elle vend le journal Herald Tribune sur les Champs-Élysées. Tout au long du film, Michel essaiera de la persuader de coucher à nouveau avec lui, et elle lui résistera un certain temps en affirmant qu'il ne l'aime pas vraiment.
Michel veut quitter la France pour l'Italie (plus précisément Rome) où il pense trouver refuge. La police l'a déjà identifié comme étant l'assassin de la N7 et sa photo figure dans tous les journaux. Patricia, tout d'abord, ne dit rien par amour pour Michel.
Celui-ci rencontre plusieurs amis délinquants pour récupérer de l'argent. En attendant que l'un d'entre eux l'aide à encaisser un chèque barré, Michel va se cacher avec Patricia chez l’amie d'un ami dans le quatorzième arrondissement. La veille de leur départ présumé pour l'Italie, Patricia le dénonce à la police afin de le forcer à partir loin d'elle. Mais Michel refuse de prendre la fuite et, abattu par un policier, s'écroule au carrefour de la rue Campagne-Première, « à bout de souffle ».
Avant d’expirer, allongé sur le bitume, Michel dit à Patricia :
— « C'est vraiment dégueulasse. »
N'ayant pas compris, la jeune femme demande aux policiers :
— « Qu'est-ce qu'il a dit ? »
À quoi on lui répond :
— « Il a dit : vous êtes vraiment une dégueulasse. »
— « Qu'est-ce que c'est dégueulasse ? » demande-t-elle enfin[1].Découpage
Chronologie des principales séquences
- Vieux-Port de Marseille (Bouches-du-Rhône)
- « Michel Poiccard abat un CRS quelque part sur la RN 7 en direction de Paris »
- Île de la Cité, Notre-Dame-de-Paris (1er arrondissement de Paris)
- « 1re intrusion de Michel à l'Hôtel de Suède », quai Saint-Michel (5e arrondissement de Paris)
- « Michel subtilise de l'argent à une ex petite copine » (5e arrondissement de Paris)
- « Michel retrouve Patricia sur l'avenue des Champs-Élysées » (8e arrondissement de Paris)
- « On lit à l'affiche d'un cinéma Il faut vivre dangereusement jusqu'au bout[2], un piéton est renversé par une voiture et Michel entre dans l'agence de voyage de l'avenue George-V pour contacter Luis Tolmatchoff » (8e arrondissement de Paris)
- « Michel examine la photo d'Humphrey Bogart du film Plus dure sera la chute », station de métro George V, cinéma Normandie, avenue des Champs-Élysées (8e arrondissement de Paris)
- « Séquence en voiture jour », rue de Rivoli (1er arrondissement de Paris) et place de la Concorde (8e arrondissement de Paris)
- « Rendez-vous de Patricia avec Van Doude à l'étage d'un bar de l'avenue des Champs-Élysées » (8e arrondissement de Paris)
- Tour Eiffel, Champ de Mars (7e arrondissement de Paris)
- « Tête à tête Michel/Patricia, chambre 12, Hôtel de Suède » quai Saint-Michel (5e arrondissement de Paris)
- « Michel et Patricia passent en voiture devant la Boutique Dior », avenue Montaigne (8e arrondissement de Paris)
- « 1re visite de Patricia au siège de l'Herald Tribune, l'acheteur de France-Soir reconnaît Michel Poiccard », rue de Berri (8e arrondissement de Paris)
- « Interview de Parvulesco à l'aéroport d'Orly » (Val-de-Marne)
- « À l'Herald Tribune, Patricia est interrogée par l'inspecteur Vital », rue de Berri (8e arrondissement de Paris)
- « Patricia sème la police au cinéma Mac-Mahon », avenue Mac-Mahon (17e arrondissement de Paris)
- « Michel et Patricia assistent à la projection du film Westbound au cinéma Napoléon » (arrondissement indéterminé)
- « Séquence en voiture nuit » place de la Concorde (8e arrondissement de Paris), boulevard Saint-Germain et boulevard Raspail (6e arrondissement de Paris)
- « Séquence nuit devant la brasserie Le Sélect » (face à la brasserie « Le Kosmos »[3]), boulevard du Montparnasse (6e arrondissement de Paris)
- Rue Campagne-Première et angle boulevard Raspail (14e arrondissement de Paris)
Fiche technique
- Titre : À bout de souffle
- Réalisation : Jean-Luc Godard
- Scénario : Jean-Luc Godard, d’après l'œuvre originale de François Truffaut
- Musique : Martial Solal
- Photographie : Raoul Coutard
- Opérateur : Claude Beausoleil
- Son : Jacques Maumont
- Assistant-réalisation : Pierre Rissient
- Scripte : Suzanne Faye
- Montage : Cécile Decugis
- Régie : Gaston Dona
- Conseil artistique : Claude Chabrol
- Maquillage : Phuong Maittret
- Photographe de plateau : Raymond Cauchetier
- Affichiste : Clément Hurel
- Pays d’origine : France
- Producteur : Georges de Beauregard
- Direction de production : Georges de Beauregard
- Sociétés de production : SNC (Société nouvelle de cinématographie, France), Imperia Films (France), Les Productions Georges de Beauregard (France)
- Distributeurs : SNC (distributeur d'origine), Imperia Films, Carlotta Films
- Tournage :
- Période : 17 août au 19 septembre 1959
- Langues : anglais, français
- Extérieurs :
— Vieux-Port de Marseille (Bouches-du-Rhône)
— Paris : 1er, 5e, 6e, 7e, 8e, 14e, 17e
— Aéroport Paris-Orly (Val-de-Marne)
- Format : noir et blanc — 35 mm — 1.37:1 — son monophonique
- Genre : drame
- Durée : 89 minutes
- Récompense : Prix Méliès 1960 - Prix Jean-Vigo 1960 - Festival de Berlin 1960 : Ours d'argent du meilleur réalisateur
- Date de sortie : 16 mars 1960[4]
- Mentions CNC : tous publics, Art et Essai (visa d'exploitation no 22275 délivré le 11 mars 1960)
Distribution
- Jean-Paul Belmondo : Michel Poiccard/Laszlo Kovacs
- Jean Seberg : Patricia Franchini
- Daniel Boulanger : l'inspecteur Vital
- Michel Fabre : l'adjoint de Vital
- Henri-Jacques Huet : Antonio Berutti
- Antoine Flachot : Carl Zubert
- Van Doude : le journaliste américain, copain de Patricia
- Claude Mansard : Claudius Mansard
- Liliane David : Liliane
- Jean-Pierre Melville : Parvulesco, l'écrivain interviewé à Orly
- Roger Hanin : Carl Zombach
- Richard Balducci : Luis Tolmatchoff
- Jean-Louis Richard : un journaliste
- Jean-Luc Godard : l'acheteur de France-Soir, rue de Berri
- Jean Domarchi : le pochard
- François Moreuil : le photographe
- René Bernard : un journaliste à Orly
- André S. Labarthe : un journaliste à Orly
- Jacques Siclier : un journaliste à Orly
- Jean Douchet : un passant
Musique
Jean-Luc Godard, n'ayant pas d'idée précise pour la musique du film, demanda conseil à Jean-Pierre Melville qui lui proposa Martial Solal[5].
Autour du film
- En 1983, le film a fait l'objet d'un remake américain réalisé par Jim McBride, À bout de souffle, made in USA (Breathless), dans lequel le rôle interprété par Jean-Paul Belmondo était repris par Richard Gere et celui de Jean Seberg par Valérie Kaprisky.
- Le tournage a eu lieu du 17 août au 15 septembre 1959 à Marseille et à Paris.
- Jean-Luc Godard apparaît vers le milieu du film (0:52:46 à 0:53:40) en tant que figurant. On le voit dénoncer Michel Poiccard à un policier.
- Claude Ventura a réalisé un documentaire TV sur À bout de souffle, intitulé Chambre 12, Hôtel de Suède, en référence à la chambre d'hôtel (aujourd'hui disparue) qui apparaît dans le film.
- Raymond Cauchetier, photographe de plateau[6] :
- Collaboration avec Godard sur le tournage : « Tout d’abord, avec lui, tout était improvisé ou presque. On tournait dans les rues, dans les chambres d’hôtels, avec juste quelques lampes éclairant le plafond, sans prise de son directe. Godard écrivait ses dialogues sur une table de bistrot, soufflait leur texte aux comédiens pendant les prises, et arrêtait le tournage quand il n’avait plus d’idées. Le délire complet pour les tenants du cinéma classique ! Mais la Nouvelle Vague était en train de naître ! J'ai trouvé intéressant d’ajouter aux photos traditionnelles une sorte de reportage autour du film. Lorsqu’il a vu les planches, le producteur s’est montré fort mécontent. Qu'est-ce que c'est que ce travail ? Vous n'êtes pas payé pour faire ça ! Je lui ai expliqué que c'était un travail personnel. Bon, m'a-t-il dit, mais vous paierez vos frais de laboratoire. Les choses en sont restées là. Or il se trouve que ce sont surtout ces photos « hors film » qui ont été finalement choisies pour la promotion du film, et qui continuent d’être publiées un peu partout, quarante ans plus tard. »
- Célèbre photo de Belmondo et Seberg (avec son tee-shirt Herald Tribune) déambulant sur les Champs-Élysées : « Ce qui est bon pour le cinéma ne l’est pas toujours pour la photo. Pour la séquence des Champs-Élysées, j’ai préféré, et c’était une première, emmener les comédiens loin de la foule, en bas de l’avenue, pour rejouer la scène. Seuls les professionnels savent que cette photo, qui a fait le tour du monde, n’est pas une photo du film. »
Hommages
- Des références au film apparaissent dans l'album Promenade de The Divine Comedy. When The Lights Go Out All Over Europe contient des extraits de dialogue d'À bout de souffle et l'un des personnages de la chanson déclare : « ...my mission is to become eternal and to die », citant un passage d’À bout de souffle. The Booklovers contient également la citation sur : « Tu connais William Faulkner ? ». Enfin, l'essentiel de la dernière discussion entre Patricia et Michel portant sur l'absence d'amour heureux est également présente.
- On retrouve également un extrait sonore du film sur l'album White on Blonde du groupe Texas.
- Ce film est également très présent dans le troisième épisode de la première saison de la série animée japonaise Ghost in the Shell: Stand Alone Complex, intitulé en français Androïde, mon amour[7],[8]. Les deux enquêteurs trouvent une bobine du film dans l'appartement du suspect ; rentrant chez lui après l'arrestation, l'enquêteur trouve sa femme en train de visionner la toute dernière scène du film, et se rend alors compte que le suspect et l'androïde (dont le visage est assez finement calqué sur celui de l'actrice Jean Seberg[9]) se parlaient en reprenant des répliques issues des dialogues du film, allant même jusqu'à rejouer la dernière scène devant les enquêteurs de la Section 9.
- En 1995, le cinéaste Gérard Courant a réalisé Compression de À bout de souffle où il a réduit et compressé le film de Jean-Luc Godard en 3 minutes. Dans le film de Gérard Courant, il ne manque pas un seul plan de celui de Jean-Luc Godard. Puis en 2008, Gérard Courant a procédé de manière inverse en « décompressant » Compression de À bout de souffle pour redonner au film de Jean-Luc Godard sa durée initiale. C'est À bloc qui est fait d'un seul fondu enchaîné perpétuel pendant 85 minutes.
- Étrangement, dans le film pour adolescents La Folle Journée de Ferris Bueller, le principal du collège, Ed Roonney (Jeffrey Jones), reprend la citation « Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin » entraînant un regard perplexe de Sloane Peterson (Mia Sara)[10].
- L'album 33 tours d'Alex Beaupain, sorti en 2008, contient une chanson intitulée À bout de souffle qui rend clairement hommage au film.
- En 2009, la chanteuse Élisa Point et le chanteur Fabrice Ravel-Chapuis ont sorti un album Perdus corps et biens dans lequel il y a une chanson en hommage au final de À bout de souffle intitulée Dégueulasse. C'est une chanson qui fait référence au dernier mot prononcé par Jean Seberg après la mort de Jean-Paul Belmondo. C'est le cinéaste Gérard Courant qui a réalisé le clip de cette chanson.
- En 2011, le groupe australien de synthpunk The Death Set (en) sort un album intitulé Michel Poiccard qui contient la chanson Michel Poiccard Prefers The Old (She Yearns For The Devil)[11].
Récompenses
- Festival de Berlin 1960 : Ours d'argent du meilleur réalisateur
- Prix Méliès 1960
- Prix Jean-Vigo 1960
Liens externes
- À bout de souffle sur AlloCiné
- À bout de souffle sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
Notes et références
- Ce qui renvoie au début du film lorsque Michel Poiccard demande de l'argent à sa petite copine qui lui répond « tu es dégueulasse. »
- Tout près de Satan (Ten Seconds to Hell) de Robert Aldrich, avec Jeff Chandler et Jack Palance, sorti le 15 août 1959 en France. Accroche du film
- Orthographié « Le Cosmos » par la suite.
- CNC le déclare pour « tous publics » sans aucun avertissement restrictif. Il a été mentionné dans cet article « Film interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie en salle » alors que le
- La musique d’À bout de souffle » sur CitizenJazz, 6 janvier 2008. Consulté le 25 avril 2009 Guillaume Lagrée, «
- BIFI (Bibliothèque du film) Interview
- http://www.nautilus-anime.com/index_france.php?contenu=accueil/detail_dossier&id_dossier=39
- http://www.animeresearch.com/review_SAC1.htm
- http://yellow-menace.com/2008/12/ghost-in-the-shell-stand-alone-complex-episode-guide-episode-3/
- Jean Seberg. Citation lue en anglais par
- Album présenté en ligne.
Catégories :- Film français
- Film dramatique
- Film sorti en 1960
- Film réalisé par Jean-Luc Godard
- Film de la Nouvelle Vague
- Film en noir et blanc
- Film tourné en 35 mm
- Film se déroulant à Paris
- Film tourné dans le Val-de-Marne
- Film tourné à Marseille
- Prix Jean-Vigo
- Film tourné dans le 5e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 6e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 8e arrondissement de Paris
- Film tourné dans le 14e arrondissement de Paris
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