- Vittorio Mezzogiorno
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Vittorio Mezzogiorno
En 1989
Données clés Nom de naissance Tullio Carminati de Brambilla Naissance 6 décembre 1941
Cercola, province de Naples
ItalieNationalité italienne Décès 7 janvier 1994 (à 52 ans)
Milan, Lombardie
ItalieProfession Acteur Films notables Un jouet dangereux
Trois Frères
L'Homme blessé
Cerro Torre, le cri de la rocheVittorio Mezzogiorno (Cercola, province de Naples, 6 décembre 1941 - Milan, 7 janvier 1994) est un acteur de cinéma et de théâtre italien.
Sommaire
Biographie
Dernier né d'une famille de sept enfants, Vittorio Mezzogiorno naît à Cercola, où ses parents se sont momentanément installés. La famille est modeste, mais dès leur retour à Naples, Vittorio suit des études classiques. Très vite, il devient obsédé par la boxe au point de rêver devenir champion de sa catégorie. Cette passion le poursuivra toute sa vie. En attendant ce jour de gloire qui n'arrivera jamais, il habite avec sa famille entre la Baie de Chiaia et l'avenue Regina Elena. Élève studieux le jour, il s'échappe volontiers à la nuit tombée par pur goût du risque. Cette double vie va être un handicap dans son cursus scolaire, mais son frère aîné Vincenzo, qui rêve de devenir metteur en scène, l'initie en secret aux joies des costumes et de la gestuelle théâtrale[1].
A 18 ans, Vittorio s'inscrit à l'Université et commence des études de médecine avant d'opter pour le droit. Il fait alors ses premières expériences en tant qu'acteur au Teatro S. où il récite des textes de Samuel Beckett et d'Eugène Ionesco. Désireux d'améliorer sa diction, il inflige alors aux siens de longues soirées où il travaille sa voix sur des extraits du Code pénal. En 1962, à 21 ans, il incarne Estragon dans En attendant Godot au "Piccolo teatro" de Naples[2].
En 1966-1967, il rejoint la troupe d'Eduardo De Filippo et obtient un diplôme. Sa voie est tracée : il sera comédien. En 1969, il rencontre la comédienne Cecilia Sacchi, alors très célèbre, dont le père est réputé avoir appris le piano sur les genoux d'Arturo Toscanini[3]. Ils décident ensemble de monter L'Assemblée des femmes, pièce d'Aristophane dans le théâtre grec de Ségeste, en Sicile. Leur collaboration tourne vite à une relation amoureuse et ils se marient le 14 octobre 1972. De leur union naîtra le 9 novembre 1974 leur unique enfant, une petite fille qui deviendra l'actrice italienne Giovanna Mezzogiorno[4].
La famille s'installe alors à Rome où Vittorio se consacre pleinement au théâtre, d'abord dans la troupe des Fratelli Giuffè[5], puis aux côtés de l'actrice vénitienne Lauretta Masiero, des comédiens Gianni Santuccio, Gianrico Tedeschi et Mario Scaccia. Par la suite, il travaille avec Flavio Bucci, Stefano Satta-Flores, Christiana Censi et Isabella del Blanco.
En 1971, il débute aux côtés de Michele Placido dans Indagine su una rapine (Enquête sur un vol) de Gianpietro Galeazzo. Ce film, prévu pour la télévision ne voit le jour qu'à la radio. L'année 1972 marque ses débuts dans le petit écran avec Il Picciotto, d'Alberto Negrin. En 1975 il débute au cinéma avec La Cecilia, du réalisateur français Jean-Louis Comolli. Il tourne alors bon nombre de films en Italie tout en continuant de se produire sur scène[6].
C'est Jean-Jacques Beineix qui lui ouvre les portes du cinéma français avec La Lune dans le caniveau où il partage l'affiche avec Gérard Depardieu et Nastassja Kinski, mais la vraie reconnaissance vient, la même année, avec le rôle de Jean, marginal homosexuel, dans le troisième film de Patrice Chéreau: L'Homme blessé, où il est doublé par Depardieu[7]. Acclamé par la critique, ce film, qui réunit aussi Roland Bertin, Jean-Hugues Anglade et Lisa Kreutzer, est interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie[8]. Entre temps, Vittorio s'est installé à Paris, où sa famille finit par le rejoindre pour le début d'une grande aventure.
Plus de dix heures de spectacle, un an de répétitions, six mois d'entraînement aux arts martiaux: c'est l'enjeu du Mahabharata, transcription de la longue épopée sancrite de la mythologie hindoue[9] que Peter Brook souhaite monter au théâtre avec sa troupe[10]. Vittorio y est Arjuna, le fils du dieu Indra. Jamais un rôle ne l'a autant marqué, mais il est vrai qu'il n'a jamais encore vécu pareille expérience où le metteur en scène frôle le gourou:" Avec Brook, disait-il en 1984, on plonge où l'on s'en va.[11]" La première a lieu à la Carrière de Boulbon durant l'été 1985 dans le cadre du Festival d'Avignon et dure toute la nuit. Repris à Paris, au Théâtre des Bouffes du Nord, le spectacle part en tournée jusqu'à la fin 1986 (Athènes, Prato, Barcelone, Madrid et Lyon). L'année suivante, Brook le monte en langue anglaise au Centre de recherches théâtrales de la Royal Shakespeare Company et ce Mahabharata anglophone repart en 1988 sur les routes : à Zurich, Los Angeles, New York, Perth, Adélaïde, Copenhague, Glasgow et, finalement, Tokyo. En 1989, il l'adapte au cinéma[12]. En tout, Vittorio aura été Arjuna pendant 6 ans sur 4 continents, là où Cecilia et Giovanna ne peuvent pas toujours le suivre... Une rupture complète avec sa carrière d'avant:"Je n'avais plus guère envie d'être une image à la disposition de metteurs en scène hyper pressés qui ne prennent même pas le temps de discuter avec vous du personnage qu'il vous offrent, précisait-t-il. Travailler de cette façon ne procure que des résultats médiocres. Moi, j'ai besoin d'un vrai travail physique. Non pas pour devenir plus fort, mais pour devenir plus maître de moi-même, de mes gestes, de mon souffle. C'est par le travail, incessant, répété, qu'un acteur finit par découvrir ce qu'il est capable de créer.[13]"
Dans les années 1990, Vittorio Mezzogiorno retourne en Italie et s'installe à Milan. Il devient une star du petit écran en interprétant le commissaire Davide Licata dans le feuilleton La Piovra qui traite de la Mafia. En 1992, il tourne Hors saison, de Daniel Schmid et joue avec sa femme au Teatro Stabile de Parme la pièce en un acte d'Arthur Schnitzler Scena Madre (adaptation de Grosse Szene) dans une mise en scène d'Alain Maratrat. Ce seront ses dernières apparitions.
Par hasard, alors qu'il se trouve loin d'Italie[14], Vittorio Mezzogiorno découvre qu'il est atteint d'un cancer. Il mène alors un rude combat contre la maladie, mais décède à Milan le 7 janvier 1994, à l'âge de 52 ans[15].
Cinéma
- Cinéma
- 1975 : La Cecilia, de Jean-Louis Comolli: Luigi
- 1976 : Milano Violente, de Mario Caiano: Walter
- 1976 : La Orca, d'Eriprando Visconti
- 1976 : Basta che noi non si sappia in giro, (épisode Il Superiore) de Luigi Magni: Lupo
- 1977 : Elimination Force, de Domenico Paolella
- 1979 : Speed Cross, de Silvio Massi: Nicola
- 1979 : Il Giorni dei Cristalli, de Giacomo Battiato: Michele Paita
- 1979 : Un jouet dangereux (Il giocattolo), de Giuliano Montaldo: Sauro
- 1980 : Desideria: la vita interiore, de Gianni Barcelloni : Erostrate
- 1980 : Café express, de Nanni Loy : Amitrano
- 1980 : Doppio sogno dei Sigg X, d'Anna Maria Tato
- 1980 : Car Crash, d'Antonio Margheriti : Nick
- 1980 : Arrivano i bersaglieri, de Luigi Nani : Alfonso
- 1981 : La Cadutta degli angeli ribelli, de Marco Tullio Giordana : Vittorio
- 1981 : Trois Frères, de Francesco Rosi : Rocco Giuranna/le jeune Donato
- 1981 : E noi non faremo karakiri, de Francesco Longo : Matteo
- 1992 : Hors saison, de Daniel Schmid : Oncle Paul
- 1982 : Un asila al Patibulo, de Giuliana Berlinguer
- 1983 : La Casa del tapetto giallo, de Carlo Lizzani : Antonio
- 1983 : L'Homme blessé, de Patrice Chéreau : Jean Lerman
- 1983 : La Lune dans le caniveau, de Jean-Jacques Beineix : Newton Channing
- 1984 : La Garce, de Christine Pascal : Max Halimi
- 1984 : Les Cavaliers de l'orage, de Gérard Vergez : Gorian
- 1987 : Jenatsch, de Daniel Schmid : Jürg Jenatsch
- 1987 : Fuegos, d'Alfredo Arias : El Gringo
- 1988 : Contrainte par corps, de Serge Leroy : Kasta
- 1989 : La Révolution française, de Robert Enrico : Marat
- 1989 : Le Mahâbhârata, de Peter Brook : Arjuna
- 1991 : Cerro Torre, le cri de la roche (Cerro Torre : Schrei aus Stein), de Werner Herzog : Roccini
- 1991 : Autour du désir, de Marco Bellochio : Lorenzo Colaganni
- 1991 : Riflesso in un cielo scuro, de Salvatore Maria
- 1992 : Golem, l'esprit de l'exil, d'Amos Gitaï : Le Maharal
- Télévision
- 1985 : La Chute de Mussolini, feuilleton télévisé d'Alberto Negrin : Alessandro Pavolini
Théâtre
- 1966-1967 : Le Farse di Scarpetta : na mugliera africana et Omniedeco die femmene, d'Eduardo Scarpetta, compagnie Eduardo De Filippo
- 1967-1968 : Il Contratto d'Eduardo De Filippo, m.e.s. d'Eduardo De Filippo
- 1968 : Les Nuées, d'Aristophane, m.e.s. de Roberto Guicciardini
- 1968-1969 : Il Cavallo a vapore, Compagnie Aldo et Carlo Giuffrè, Lauretta Masiero, m. e. s. de Daniele Danza
- 1969 : L'Assemblée des femmes d'Aristophane, m.e.s. de Mario Prosperi
- 1969 : La Primavera di Praga, de Luigi Preti, Compagnie Lucio Ardenzi
- 1970 : La Mère, de Bertold Brecht, m.e.s. de Christiano Censi
- 1971 : L'opera del Mendicante (adaptation italienne de The Beggar's Opera), de John Gay, m.e.s. de Giorgio Bandini
- 1976 : Il Nostro, de Ghigo de Chiara, m.e.s. de G. de Martino
- 1976 : Annata Ricca de Montoglio (en sicilien), m.e.s. de Romano Bernardi
- 1984-1986 : Mahâbhârata (en langue française), m.e.s. de Peter Brook : Arjuna
- 1986 : Ritorno ad Alphaville, d'après Alphaville de Jean-Luc Godard m.e.s. de Mario Martone
- 1987-1988 : The Mahabharata (en langue anglaise), m.e.s de Peter Brook : Arjuna
- 1989 : Woyzeck, de Georg Büchner, m.e.s de Mario Martone
- 1992 : Scena Madre, d'Arthur Schnitzler, m.e.s de Alain Maratrat
Télévision
- 1963 : Luisa Sanfelice, de Leonardo Cortese, d'après Alexandre Dumas père
- 1965 : Resurrezione, mini-série de Franco Enriquez
- 1965 : Les Avventure di Laura Storm : Defile per un diletto, mini-série de Camillo Mastrocinque
- 1967 : La Fievra della vanità, d'Anton Giulio Majano
- 1971 : Basta che non si sappia in giro (épisode Il Superiore), de Luigi Magni
- 1973 : Il Piccioto, d'Alberto Negrin
- 1974 : Dedicato a un medico, mini-série de Gianni Serra
- 1974 : L'Assassinato dei fratelli Rosetti, de Silvio Maestranzi
- 1975 : L'amaro caso della baronessa di Carini, mini-série de Daniele D'Anza
- 1975 : Il Marsigliese II, de Giacomo Battiato
- 1975 : Diagnosi, de Mario Caiano : Dottore Silvestri
- 1975 : I, Killer, de Gian Pietro Calasso
- 1976 : Una spia del regime, d'Alberto Negrin
- 1976 : Extra, de Daniele d'Anza
- 1979 : Martin Eden, de Giacomo Battiato, d'après Jack London Cheeseface
- 1979 : I Racconti fanstastici, d'Edgar Allan Poe, mini-série de Daniele Danza
- 1980 : L'Assedio, de Silvio Maestrazzi
- 1984 : ...E la vita continua, de Dino Risi : Saverio Betocchi
- 1984 : La Mafia, de Sergio Silva : "Il cuore del problema" - Commissaire Davide Licata
- 1985 : La Chute de Mussolini (Mussolini and I), d'Alberto Negrin : Alessandro Paolini
Radio
- 1971 : Indagine su una rapina, m.e.s. de Gianpietro Galeazzo
Récompenses
- 1979 Nastro d'Argento dans la catégorie Meilleur acteur dans un second rôle pour Il Giocattolo, de Giuliano Montaldo
- 1981 Nastro d'Argento dans la catégorie Meilleur acteur pour Tre Fratelli, de Francesco Rosi
- 1990 Ciak d'Oro dans la catégorie Meilleur acteur pour Cerro Torre : Shrei aus Stein, de Werner Herzog
Notes et références
- "Vittorio Mezzogiorno: l'homme blessé", par Alix de Saint André, Elle' mars 1983
- "En mémoire de Vittorio Mezzogiorno, par Saverio Ferragina
- Filippo Sacchi devait lui consacrer une biographie, Toscanini, éditée à Vérone en 1951 et traduite en anglais sous le titre The Magic Baton: Toscanini's Life for Music, éditions Kessinger LLC, 2007
- "Vittorio Mezzogiorno: un nomade bosseur", par Fabian Gastellier, L'Unité n°626, décembre 1984
- Eduardo, né en 1924 et Carlo, né en 1928, sont deux acteurs napolitains de grande renommée.
- "En mémoire de Vittorio Mezzogiono", op. cit.
- Estimant que ce personnage était déjà décalé de par sa marginalité sociale, Chéreau n'a pas désiré accentuer son étrangeté en laissant le comédien s'exprimer avec un fort accent étranger (dossier de presse du film).
- In Dossier de presse du film
- Mahâbhârata Voir le
- Le Centre international de création théâtrale, fondé avec Micheline Rozan en 1970.
- Vittorio Mezzogiorno : un nomade bosseur, op.cit.
- In Dossier de presse de la pièce
- "Vittorio Mezzogiorno: un nomade bosseur", op.cit.
- Correspondance privée Cecilia Sacchi-Mezzogiorno et Fabian Gastellier
- Article in The Independant --London, 10 janvier 1994
Liens externes
- Site de Saverio Ferragina, in memoriam Vittorio Mezzogiorno (photos, presse etc.) en Italien.
- Création, le 16 décembre 2004, d'un Prix Vittorio Mezzogiorno
- Bande-annonce du film de Peter Brook Mahabharata
- Critique du Corriere della sera sur la pièce Scena Madre
- Vittorio Mezzogiorno sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
Catégories :- Naissance dans la province de Naples
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- Naissance en 1941
- Décès en 1994
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