- Sauveterre (Hautes-Pyrénées)
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Sauveterre Administration Pays France Région Midi-Pyrénées Département Hautes-Pyrénées Arrondissement Arrondissement de Tarbes Canton Canton de Maubourguet Code commune 65412 Code postal 65700 Maire
Mandat en coursChristian Berdy
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Val d'Adour Démographie Population 176 hab. (2007) Densité 17 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 151 m — maxi. 246 m Superficie 10,38 km2 Sauveterre est une commune française, située dans le département des Hautes-Pyrénées et la région Midi-Pyrénées.
Sommaire
Géographie
Extrait de la monographie sur Sauveterre écrite par Jean Baron, instituteur public, avril 1887.
"Si l'on a sous les yeux la section de Castelnau Rivière-Basse n°228 de la carte du Dépôt de la guerre, les regards sont frappés par la belle plaine qui la divise du sud au nord en deux parties à peu près égales ; de part et d'autre, les coteaux du Béarn et les collines d'Armagnac.
La partie orientale de cette plaine est arrêtée par une suite de coteaux qui viennent expirer à Saint Aunis entre Castelnau et Plaisance, et laisser l'Arros mêler ses eaux à celles de l'Adour. Sur cette crête mamelonnée, au levant et bien en face de Maubourguet, on aperçoit un château d'aspect antique, qui a survécu à son redouté voisin, celui de Lafitole.
Là est Sauveterre, une des 11 communes du canton de Maubourguet, Département des Hautes-Pyrénées, la moins considérable de toutes ou peu s'en faut, mais non la moins gracieuse d'aspect. Sa latitude est de 48 grades 31 minutes, graduation primitive 43°, 28' sa longitude de 2 grades 48 minutes, graduation primitive 2°, 14'.
Bornée à l'ouest par les territoires de Maubourguet et de Lafitole, à l'est par celui de Saint-Justin, Gers, au sud par Monfaucon et au nord par Auriébat, notre commune se trouve à égale distance des deux dernières, 3 kilomètres environ, et à 6 kilomètres de Maubourguet. La distance jusqu'à Tarbes, chef lieu d'arrondissement et de département est de 30 kilomètres. D'après les indications consignées au plan cadastral que le géomètre Verdier termina en 1824, la surface totale de la commune, distribuée en six sections, est d'environ 1038 hectares. Trois sont en plaine, A et F au couchant du village, C au levant, et 3 en côte, au centre B, D, E, comprenant vallons et coteaux.
Le sol en est argilo-calcaire dans la côte, argilo-caillouteux à l'ouest et argilo-siliceux à l'est.
Des hauteurs du château, 226m d'altitude, un panorama de toute beauté s'offre à nos regards. A nos pieds se déroule la magnifique plaine de Bigorre, parsemée de villages et sillonnée par les voies ferrées de Tarbes à Bordeaux et de Vic à Auch-Agen. Il est majestueusement encadré, au midi, par les Pyrénées, dont la vue charme le travailleur de nos collines ; à l'ouest, par les coteaux du Béarn où se dressent l'un au sud-ouest et l'autre au nord-ouest les squelettes des châteaux de Montaner et de Castelnau Rivière-Basse, qui semblent immobiles représentants du passé, protester contre l'activité du présent.
Au nord apparait, imposante, la flèche élancée d'Auriébat et une ravissante perspective vers les Landes ; à l'est la plaine de l'Arros sur laquelle on a une très belle vue de la maison Bacqué - Saint-Martin - la Bïsto. Cette plaine confine aux collines du Gers, couronnées par les villages de Samasan, Saint-Justin, Semboués et Cazaux.
Six constructions exceptées, sises au quartier du Baniou, le gros du village, aux maisons disposées en amphithéâtre se trouve dans une excavation, sorte de fer à cheval dont l'arête la plus relevée, au nord, est parcourue par le chemin classé dit du Poutéou. A l'endroit le plus élevé, voisin de la minson le Bïsto, l'altitude est de 244m, inférieure de 12m à celle d'Auriébat, point culminant de la région, mais supérieur de 18m à celle du château.
Au sud-est de la commune et confinant au territoire de Monfaucon, sont trois mamelons, les Tucos, dont le plus haut à 239m. Dans notre idiome local, ce nom de Tucos fait image. Entre les deux branches du fer-à-cheval et comme pour fermer le passage de la plaine de l'Adour à celle de l'Arros est un énorme trons de cône, à pente rapide du côté de l'ouest, et dont le versant est descend mollement pour venir expirer au vallon de Laprade, à travers lequel fuit vers l'Arros le ruisseau de Marseillan, déversoir des ravins qui creusent nos coteaux.
À une époque peu éloignée, nos bons vieillards s'en souviennent, de nombreux bosquets de chênes et châtaigniers couronnaient encore les divers sommets, et les récoltes d'alentour étaient rarement endommagées par la grêle, on connaissait à peine le fléau. Depuis que l'appât d'une abondante récolte de vin en a amené le défrichement, notre territoire est continuellement sinistré. À l'appui de cette réflexion, il convient de dire que la forêt du Courrau a été à peine atteinte. La science ne professe-t-elle pas que les plantes polarisent et équilibrent l'atmosphère, pourquoi donc les bois de nos coteaux n'exerceraient ils pas la même influence sur le nuage désastreux?
À l'ouest, rasant la côte, le canal Alaric, plus connu sous le nom de Baniou. Le nom français en rappelle clairement l'origine et les constructeurs. Sorti de l'Adour à Pouzac, ce canal arrose le levant de la Bigorre que les eaux limpides du fleuve ne sauraient atteindre. Après avoir fertilisé de nombreuses prairies sur un parcours de 60 kilomètres, l'Alaric retourne à celui qu'à regret il avait quitté.
Le Baniou dont l'Auzue n'est qu'une déviation est le seul cours d'eau qui alimente Sauveterre ; encore l'avons nous souvent à sec, à la saison des grandes chaleurs. Préciser davantage sur le débit de ce cours d'eau serait nous exposer sans raison à contredire la plupart des collègues qui auront occasion d'en parler et, aussi, de fournir des résultats très erronés, même avec le concours de l'Administration hydraulique.
Des puits particuliers et six fontaines publiques approvisionnent abondamment les ménages. Les viviers et les citernes fournissent de quoi abreuver les bestiaux. Parmi les fontaines citées, il en est une, lou puit dou presbytère, dont les eaux, légèrement séléniteuses, cuisent mal les légumes, le savon s'y forme en grumeaux. N'y aurait-il pas là un indice certain de la présence de couches gypseuses dans le sous-sol du voisinage?
Au sud et au nord du plateau de Sauveterre, l'affaissement du sol forme trois gorges où les courants atmosphériques se font plus vivement sentir que partout ailleurs, et par suite, les pluies sont assez fréquentes sur notre territoire. La température y est néanmoins assez égale, froide sur les sommets et douce sur les versants.
La salubrité ne laisse rien à désirer, aussi les habitants sont ils robustes et rarement atteints de maladies épidémiques. Ils sont d'une longévité remarquable : on y trouve bon nombre de septuagénaires et même quelques octogénaires."
Hydrographie
Le ruisseau de Larté, affluent gauche de l'Arros, prend sa source sur la commune.
Histoire
Comme l'indique clairement son nom, Sauveterre est une "sauveté", c'est-à-dire un village fondé par le pouvoir religieux de l'Eglise au milieu du XIe siècle. Celui qui vient s'y fixer, est "sauvé", ou définitivement protégé. L'initiative de cette création est due à la puissance de la très proche abbaye de la Casedieu, près de Marciac, qui contrôlait déjà, au XIe siècle, la route d'Arles du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui traverse toujours Sauveterre.
Si l'Eglise a pesé lourd dans l'histoire du village, le problème de sa défense stratégique a compté bien longtemps avant. A l'emplacement du château actuel, a très certainement fonctionné, déjà dès le Ve siècle av. J.‑C., une forteresse en terre et en bois, que l'armée conquérante de Jules César baptise "oppidum", et la fortifie elle-même, au premier siècle de notre ère.
Mille ans après, vers 1050-1100, le premier château médiéval en bois est bâti par un petit seigneur féodal du pays. Sur ce lointain passé, les travaux d'aménagements plus récents seront d'abord seront d'abord une puissante forteresse maçonnée du XIVe siècle, en galets et en pierre dorée du pays. Il en subsiste les deux belles tours rondes d'angle, et les bases de l'actuelle construction.
Tout le site sera enfin aménagé au XVIIIe siècle en manoir résidentiel de qualité, par la puissante famille des Ducs d'Antin, avec la grande façade est, mais aussi de l'élevage de chevaux de selle, de la vigne, un jardin à l'anglaise, etc...
La guerre passe par le château à la fin du mois de mars 1814. L'armée d'Espagne de Napoléon Ier, et du maréchal Soult fait retraite vers Toulouse, bousculée par le Duc de Wellington. S'il n'est pas passé lui-même au château, mais à cinq kilomètres, l'Etat Major de sa cavalerie y a conduit une action décisive avec ses meilleurs officiers, dont plusieurs seront à Waterloo un an après.
Propos de Guy CASSAGNET, historien
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1900 1901 J. LACLAVERIE 1901 1923 V. LASSABE 1923 1929 J. BLOUSSON 1929 1944 I. DUBERTRAND 1944 1945 H. LUSSAN 1945 1953 E. BEAUDEAN 1953 1971 A. DOUBRERE 1971 2001 J. DOUBRERE 2001 2014 C. BERDY Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique 1790 1856 1886 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 390 465 377 223 208 185 187 161 151 176 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Économie
Lieux et monuments
L'ORGUE DE SAUVETERRE : Réalisation : Facture d'Orgues de Plaisance-du Gers : Daniel Birouste, Bertrand Lazerme, Mickaël Fourcade Inauguré le vendredi 8 septembre 2000, organiste Laurent Carle, professeur au conservatoire Henri Duparc de Tarbes.
Cet orgue a été pleinement pensé pour l'église de Sauveterre. Ce n'est pas une copie d'un instrument déjà existant mais une authentique création. Comme toute création, celle-ci puise son inspiration dans une période passée dont le choix a été motivé par l'acoustique très nette de l'église. En effet, à Sauveterre, on retrouve la précision acoustique des églises de l'Europe du Nord. Dès lors il était intéressant de penser un instrument qui permette de jouer, de façon privilégiée mais non exclusive, le répertoire extrêmement riche composé aux XVIIe et XVIIIe siècles dans les pays du Nord et dont l'œuvre de Jean-Sébastien Bach constitue le sommet.
Avec ses deux claviers de 56 notes, son jeu de Soubasse 16' au pédalier, cet instrument offre une grande variété de possibilités musicales. Afin de donner le plus de relief possible aux différentes registrations, chaque jeu a été harmonisé avec un caractère bien typé, lui permettant de sonner aussi bien en solo qu'en mélange. Une petite chamade (le jeu de Dulzaina) a été implantée à l'horizontale au centre du buffet d'orgue. De nombreuses orgues flamandes anciennes disposaient d'un tel jeu qui apporte couleur sonore et richesse harmonique.
Le mot du facteur d'orgues : "Je veux battre le tambour pour annoncer qu'il n'y a pas de mort" avait dit le Bouddha cinq siècles avant Jésus-Christ... En parlant de l'orgue de Sauveterre à Jean Doubrère quelques jours avant sa mort, et en l'invitant à venir l'écouter -ce qu'il fit-, cette annonce du Bouddha précédant celle de Jésus-Christ ne m'était pas revenue en mémoire... Je ne pouvais savoir que le commanditaire de l'instrument allait nous quitter si vite, avant même son inauguration qu'il souhaitait organiser et vivre. L'orgue jouerait la première fois pour lui dire à-dieu. La Manufacture de Plaisance-du-Gers en fut bouleversée. Je me souviens de nos conversations enthousiastes au moment des différentes phases du chantier. Jean Doubrère n'avait-il pas déjà trouvé l'essentiel en rêvant de cet orgue, en apparence inutile? Inutile, car non nécessaire à la vie de Sauveterre!... Nous pouvons en effet manger sur une table toute simple, mais quel supplément d'amour nous est servi lorsque l'hôte met une nappe et des fleurs pour nous accueillir! C'est sans doute cela la musique et l'orgue à Sauveterre, un plus d'amour voulu par Jean Doubrère avant de naître en Dieu, comme le croient ceux qui s'endorment avec la certitude de la transfiguration du corps et de l'âme à la vision de Dieu! Ce désir essentiel et urgent pour Jean Doubrère de construire un orgue à Sauveterre relève certainement de cette vision de la transfiguration des êtres et des choses à laquelle il croyait beaucoup plus que d'un caprice personnel lui venant de sa haute pratique musicale!... C'est pourquoi nous croyons lui avoir répondu en réalisant un orgue qui sonne bien pour Sauveterre qu'il aimait tant, un orgue qui chante pleinement la joie de l'Homme pour ceux qui ne croient pas à la vie au-delà, un orgue qui chante aussi la louange de Dieu pour ceux qui croient au Créateur dont la joie est l'Homme Vivant ! Mickaël Fourcade eut finalement l'honneur émouvant de faire entendre l'instrument à jean Doubrère... Que Mickaël soit remercié pour son travail d'harmonisation magnifique, réalisé en collaboration étroite avec Daniel Birouste. Nous partageons depuis longtemps une même passion pour l'orgue. L'un Compagnon, l'autre, Maître Artisan Facteur d'Orgues, sont des hommes qui chantent ! : l'harmonisation des tuyaux de cet orgue leur ressemble, et c'est bon ! La dernière phrase de Jean Doubrère dans cette église fut "j'avais toujours cru que l'orgue y sonnerait bien !" : Que tout l'atelier soit félicité pour la beauté du meuble, de la mécanique intérieure, de la soufflerie et de la tuyauterie, tout ce travail minutieux qui transfigure le bois et l'étain en musique ! Et que sonne pour des siècles, sur le chemin de Saint-Jacques, l'orgue de Sauveterre Bertrand LazermePersonnalités liées à la commune
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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